La décapitation arme fatale au royaume wahhabite

 

La famille de Ruyati décapitée en Arabie Saoudite montre sa photoLe 18 juin 2011, en Arabie Saoudite, une domestique indonésienne,  Ruyati binti Sapubi , âgée de 54 ans, a été décapitée publiquement d’un coup de sabre. Une exécution spectacle où le corps sans tête a parcouru la ville suspendu à un hélicoptère[1].

 

Quel qu’en soient les motifs, quel qu’en soit le crime  qu’ a pu commettre cette femme, quel qu’en soient les charges retenues contre elle, rien ne justifie cette décapitation barbare, rien, en Islam ou dans le droit musulman, ne peut cautionner ce spectacle de l’horreur.

 

La version officielle de l’autorité saoudienne est que cette domestique a été condamnée à mort puis décapitée pour avoir tué sa patronne qui, selon elle, la maltraitait et l’empêchait de rentrer dans son pays. Cette histoire effroyable a provoqué une profonde émotion en Indonésie et Jakarta avait annoncé  que les Indonésiens ne seraient plus autorisés à s’exiler pour travailler comme domestique en Arabie Saoudite, tant que leurs dignités et leurs droits ne seraient pas respectés.

 

Désormais,  les maltraitances, les formes extrêmes d’exploitation et les pratiques esclavagistes que le royaume wahhabite réserve à ses travailleurs migrants, se sont multipliées ces dernières années. C’est ainsi qu’une femme a été battue et brûlée au fer à repasser, une autre torturée avec des clous, sans compter les cas de viols, les violences physiques et sexuelles, les conditions de vie et de travail contraires à la dignité, le non respect des droits fondamentaux… L’Arabie Saoudite est un cauchemar pour les travailleurs immigrés et un déni de l’humanisme et de la justice de l’islam.

 

Outre les salaires très bas et les longues journées de travail, il faut savoir que ces travailleurs étrangers ne peuvent pas quitter le pays sans autorisation de leur employeur. Souvent, leurs passeports sont confisqués par leurs patrons. Ils sont à la merci de leurs employeurs qui les exploitent de manières abusives. Mais, la condition des femmes reste la pire. Pour elles s’ajoutent les viols à répétition ou les harcèlements sexuels. Une situation dénoncée depuis des années par l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW) dans ses rapports « As if I Am Not Human : Abuses against Domestic Workers in Saudi Arabia » (« Comme si je n’étais pas un être humain : Abus contre des travailleurs domestiques asiatiques en Arabie Saoudite »).

 

Centre Malcolm X


 

 

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