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Du temps pour méditer et se souvenir de Dieu

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Notre monde actuel est violent et en souffrance. Un monde marqué par les injustices,  les conflits et les rapports de domination.  Un monde porté par  le matérialisme illusoire qui ne produit ni épanouissement ni libération mais uniquement des dépendances et des frustrations. Un monde où il est de plus en plus difficile d’être, de se poser un moment, d’être à l’écoute de ses besoins, d’avoir un temps de recueillement, de méditer le sens et d’ajuster ses pensées.

Dans le Coran, Dieu nous invite à observer attentivement la création, à méditer sur les manifestations de la Majesté et de la Splendeur divines exprimées dans l’univers et à en tirer des enseignements : « En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence, qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, mentionnent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : Notre Seigneur ! Tu n’as pas crée cela en vain. Gloire à Toi ! Préserve-nous du châtiment du Feu »[1].

Le Prophète (PSDL), notre modèle par excellence, méditait sur le Coran et la création. Selon  Aîcha (DAS) : « Le Prophète (PSDL) m’a demandé  une nuit : “ Ô Aîcha ! Cette nuit, je veux me consacrer à l’adoration de Mon Seigneur ” Je lui ai répondu : “ Par Dieu ! J’aime ta proximité et j’aime aussi ce qui te fait plaisir ”. Elle dit : Il se leva, se purifia puis il se mit à prier ; il ne cessa de pleurer jusqu’à ce qu’il mouilla son giron, puis il pleura jusqu’à ce qu’il mouilla le sol. Puis Bilal (DAS) vint l’appeler pour la prière, lorsqu’il le vit pleurer, il dit : “ Ô Messager de Dieu !  Pourquoi pleures-tu alors que Dieu a pardonné tes péchés passés et futurs ”. “ Pourquoi pas ! répondit le prophète (PSDL), ne serai-je pas un adorateur reconnaissant ? Il m’a été révélé cette nuit, des versets du Coran, malheur à celui (ou celle) qui les lis et qui ne les médite pas ” : (En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence ….) »[2].

La médiation est un excellent moyen pour se rapprocher de Dieu, pour l’aimer et reconnaître Sa Souveraineté. Elle est, également, un moyen pour être en paix, pour détendre le corps et évacuer le stress et l’anxiété. Conjuguée avec du dhikr (souvenir de Dieu), la méditation permet au fidèle de retrouver l’équilibre du côté spirituel et de s’épanouir moralement et spirituellement.

Prendre le temps pour méditer et se souvenir de Dieu, c’est donner du sens à son cheminement, de la substance à sa foi, de la cohérence à son engagement et de l’exigence vis-à-vis de son action.

Se souvenir de Dieu et répéter inlassablement Son nom mène à la présence de Dieu. Dans le hadith qodsi : « Je fais de Mon adorateur ce qu’il attend que Je fasse de lui (il faut avoir bonne opinion de Dieu, avoir foi en Sa bonté). Je suis présent en son cœur chaque fois qu’il se souvient de Moi en répétant Mon nom. S’il se souvient de Moi à part soi, Je Me souviens de lui à part Moi-même. S’il se souvient de Moi en assemblée, Je mentionne son nom dans une assemblée meilleure. S’il s’approche de Moi d’un empan, Je M’approche de lui d’une brassée. S’il s’approche de Moi d’une brassée, Je M’approche de lui de toute l’envergure des deux bras tendus. S’il vient à Moi en marchant, Je vais à lui en toute hâte »[3].

C’est un grand privilège de se savoir viser par ce hadith, c’est un grand privilège d’être destinataire de ce message d’amour et de proximité de la part de Notre Seigneur. Gloire et louange infinie à Dieu, éternellement Bienveillant et Généreux, qui montre le chemin pour Le connaître et l’aimer en nous dotant de la faculté de méditer et d’être présent à Lui.

[1] Coran : S. 3, V. 190 – 191.

[2]  Hadith authentique rapporté par Ibn Hibbane selon Aîcha (t) et authentifié par Al-Albani.

[3] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra (t).

 

S’exercer à goûter la douceur de la foi

Gravir les échelons un par un

Gravir les échelons un par un

Hanzala Al Oussaydi (DAS), l’un des scribes du Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Une fois Abou Bakr (DAS) en me rencontrant me dit : “ Comment vas-tu Hanzala ? ”.  J’ai répondu :  “ Hanzala est devenu hypocrite ”. Il dit : “ O mon Dieu ! Que dis-tu là ? ” . Je dis : “ Quand nous nous trouvons en compagnie du Messager de Dieu (PSDL), il nous parle de la vie future,  du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez lui,  voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes.  Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont il nous a parlé ”. Abou Bakr (DAS) dit : “ Par Dieu, nous ressentons tous deux la même chose ”. Puis nous partîmes, Abou Bakr et moi, pour nous rendre chez le Messager de Dieu (PSDL). Je dis : “ O Messager de Dieu ! Hanzala est devenu hypocrite.  Quand nous sommes en ta compagnie, tu nous parle de la vie future,  du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez toi,  voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes.  Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont tu nous a parlé ”.  Le Messager de Dieu (PSDL) dit : « Par Dieu, si vous saviez persister dans le même état lorsque vous êtes en ma compagnie et dans la souvenance de Dieu, les Anges vous serreraient la main dans vos lits et sur vos chemins. Mais, ô Hanzala ! Chaque temps à sa préoccupation (il répéta cela trois fois) »1.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde de consommation à outrance qui génère beaucoup de dominations, de frustrations, d’injustices et surtout beaucoup d’insouciances et d’indifférences. Le fidèle aspirant à un meilleur être moral et spirituel, doit se réconcilier avec lui-même, apaiser son âme, nourrir sa conscience  et ne pas être en proie à la tourmente et aux troubles de ce monde violent et sans finalité. Fréquenter les assises de la foi et du savoir, persévérer dans l’accomplissement de bonnes œuvres, vivre des moments intenses de présence à Dieu et réfléchir ensemble sur notre devenir nous permet d’être en paix, de rendre nos cœurs quiets et paisibles.

Les assises de la foi et du savoir :

Les assises de la foi et du savoir (majâliss al-‘Ilm wa-l-imane) sont des réunions d’étude, de souvenance de Dieu (dhikr) et de spiritualité. Au temps du Prophète (PSDL), ces réunions étaient reconnues pour leur effet tonique sur les vertus de chacun. Le Prophète (PSDL) formait ses compagnons, façonnait leurs personnalités et reconstruisait leurs identités. L’assise était le moyen le plus efficace pour fortifier la foi, approfondir le savoir et renforcer les liens du cœur, l’amour, la fraternité, l’homogénéité et l’esprit d’équipe.

Anas ibn Malek (DAS) rapporte que : « le compagnon Abdallah Ibn Rawaha (DAS), disait chaque fois qu’il rencontrait un autre compagnon : “ Viens que nous nous exercions à goûter la douceur de la foi un moment !”. Un jour, il fit cette invitation à un homme qui se fâcha et vint trouver le Prophète (PSDL) : “ O Messager de Dieu, lui dit-il, ne vois-tu pas cet Ibn Rawaha qui nous invite à des assises de la foi d’un moment ? ”. Le Prophète (PSDL) a répondu : Que Dieu garde Ibn Rawaha ! Il aime les assises où les anges font compétition pour y assister »2.

« Chaque fois, dit le Prophète (PSDL), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans un endroit pour mentionner Dieu, pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa signification, la paix du cœur descend sur eux, la miséricorde les recouvre et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence »3.

Les mérites des assises de la foi et du savoir :

Les raisons pour fréquenter une assise pour fortifier la foi et approfondir le savoir sont multiples et peuvent se résumer en trois niveaux :

Au niveau personnel :

  1. Fortifier sa foi.

  2. Approfondir ses connaissances religieuses et mieux comprendre sa religion. Il important pour le fidèle de comprendre les exigences d’appartenir à l’islam qui se résume en trois mots clés : j’apprends ma foi dans ses moindres détails, j’applique sincèrement avec  méthode et perfection et je témoigne de ma foi. Apprendre, appliquer et témoigner.

  3. Améliorer sa pratique religieuse.

  4. Persévérer dans le dhikr et le rappel afin de trouver la tranquillité, la miséricorde et la paix intérieure.

  5. Connaître le Prophète (PSDL) notre modèle par excellence afin de s’identifier à lui et sauvegarder sa sounna.

  6. Connaître les compagnons du Prophète (PSDL) et les imiter sincèrement.

  7. Apprendre à agir et à s’engager, en participant à des actions collectives pensées et organisées par les membres de l’assise.

  8. Se former pour mieux se réformer.

  9. Être conscient de ses responsabilités.

Au niveau fraternel et social :

  • Mieux se connaître.

  • Renforcer les liens d’amour en Dieu et de fraternité.

  • Développer l’esprit d’équipe.

  • Apprendre à dialoguer et à débattre dans le respect.

  • Apprendre à résister avec intelligence et sagesse.

  • Réfléchir ensemble et élaborer des stratégies d’actions.

  • Penser notre participation citoyenne à la lumière de la spiritualité.

  • Se recommander mutuellement la vérité et la patience.

  • Mieux porter la responsabilité du témoignage.

Quelques bienséances à observer pour l’assise :

  • Avant de commencer une assise dans le but de souvenir de Dieu, de fortifier sa foi et d’approfondir son savoir et l’intensifier, que celle-ci se passe de préférence à la Mosquée ou dans tout autre endroit, il convient, dès que possible de se purifier, de faire ses ablutions, dès lors qu’on a les moyens de les faire.

  • Respecter l’horaire de l’assise, veiller à ne pas arriver en retard sauf cas particulier.

  • Avoir bonne intention et être sincère.

  • Se préparer moralement et spirituellement afin de participer, d’enrichir et débattre les sujets proposés.

  • L’assise est une rencontre en Dieu et pour Dieu, il faut veiller à tirer le maximum de cette présence divine et que l’assise ne se transforme pas en discussion de salon.

  • Rechercher l’assistance et le soutien de Dieu : en effet, chacun sait qu’il est faible  et qu’il a besoin de cette assistance Divine pour se motiver, se remotiver et retrouver confiance en soi. « C’est Toi que nous adorons et c’est de Toi que nous attendons assistance »4 ; « Et quiconque place sa confiance en Dieu. Dieu lui suffit »5.

  • Avoir bon cœur. Un cœur habité par l’amour de Dieu et de Son Messager, un cœur qui n’en veut à personne, un cœur qui sait pardonner et dépasser.

  • Faire acte de vigilance et de bon conseil.  Le fidèle est tenu de participer, de critiquer, de proposer et d’agir dans un esprit d’équipe.

1 Rapporté par Moslim.

2 Rapporté par l’imam Ahmed.

3 Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra.

4 Coran : S. 1, V. 4.

5 Coran: S. 65, V. 3

إتحاف المحب بنفحة من فضل الحبيب صلى الله عليه وسلم

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كتب : عمر محاسن

إنه من المعلوم أن الله عز وجل اصطفى حبيبه وخليله محمدا صلى الله عليه وسلم خيارا من خيار، وخصه بخصائص جليلة وفضائل عظيمـة، وأعطاه من التشريف والتكريم ما رفعه به على سائر الأنبياء درجات. كما لا يخفى على أحد رأفـته صلى الله عليه وسلم ورحمته بأمته، وحرصه على هدايـتها وإنقاذها من النار

كان أبو جعفر محمد بن علي -محمد الباقر- رضي الله عنه يقول: أنتم أهل العراق تقولون: أن أرجى آية في كتاب الله عز وجل: {قل يا عبادي الذين أسرفوا على أنفسهم لا تقنطوا من رحمة الله، إن الله يغفر الذنوب جميعا} [الزمر]. ونحن أهل البـيت نقول : أرجى آية في كتاب الله قوله  {ولسوف يعطيك ربك فترضى} [الضحى] فلا يرضـى محمد صلى الله عليه وسلم وواحد من أمته في النار. (1

 وأخرج مسلم في صحيحه عن عبد الله بن عمرو بن العاص رضي الله عنهما: أن النبي صلى الله عليه وسلم تلا قول الله تعالى :  {رب إنهن أضللن كثيرا من الناس فمن تبعني فإنه مني ومن عصاني فإنـك غفور رحيم} [إبراهيم] وقول عيسى عليه السلام : {إن تعذبهم فإنهم عبادك وإن تغفر لهم فإنـك أنت العزيز الحكيم} [المائدة]. فرفع يديه وقال: اللهم أمتي أمتي وبكى. فقال الله عز وجل: « يا جبريل، اذهب إلى محمد وربك أعلم فسله: ما يُبكيه ؟ فأتاه جبريل عليه السلام فسأله، فأخبره بما قال وهو أعلم،  فقال الله يا جبريل، اذهب إلى محمد، فقل له: إنا سنرضيك في أمتك، ولا نسوؤك 

 : وقد أشار لذلك بعض العارفين بقوله

قرأنا في الضحى ولسوف يعطي  ==   فسَرَّ قلوبنـا ذاك العطـاء

وحاشا يا رسـول الله ترضــى   ==   وفينا من يُعذّب أو يُسـاء

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قال الإمام النووي في شرحه لصحيح مسلم: الحكمة في إرسال جبريل إظهار شرف النبي صلى الله عليه وسلم وأنه بالمحـل الأعلى فيسترضى ويكرم بما يرضيه والله أعلم. (لا نسوؤك) لا نحزنك وننجي الجميع من النار. وفي هذا الحديث بشارة عظيمة لهذه الأمة، وبيان عظيم منزلة النبي صلى الله عليه وسلم عند الله عز وجل، وعظيم لطفه وكمال شفقة المصطفى عليه الصلاة والسلام بأمته واهتمامه بأمرهم

وأخرج البزار والطبراني في الأوسط وأبو نعيم بسند حسن عن علي رضي الله عنه أن رسول الله عليه الصلاة والسلام قال

(أشفع لأمتـي حتى يناديني ربي أرضيت يا محمد ؟ فأقول: إي ربي رضيت

هذا وعد من الله لرسوله لا يتخلف. فإذا أضيف إليه وعد رسول الله صلى الله عليه وسلم بأنه لا يرضى وواحد من أمته في النار كما سبقت الإشارة إليه، كان في ذلك بشارة وأي بشارة لكل مسلم ومسلمة بحرص رسول الله عليه الصلاة والسلام الشديد أن يفوز جميع أمته عند الله عز وجل. فالحمد لله على نعمة رسول الله صلى الله عليه وسلم أحيانا الله على سنّته، وأماتنا على ملّته، وحشرنا في زمرتـه

 : ولله در من قال

لم يقـل أمتي، سـواه إذا ما == اشتد خطب الحساب والصحف تتلى

مـا تـرى إلا قول كل نبـي == لـيـس إلا محـمـد لـيـس إلا

 ما أروع ما قاله سيدنا عمر بن الخطاب عليه الرضى والرضوان، مبينا فضل النبي صلى الله عليه وسلم ومعرفا لقدره وعلوّ مرتبته عند الله عز وجل : روي أن عمر بن الخطاب رضي الله عنه، سُمع بعد موت رسول الله صلى الله عليه وسلم يبكي ويقول

بأبـي أنت وأمـي يـا رسول الله، لقد كان جذع تخطب الناس عليه، فلما كثر الناس اتخذت منبرا لتسمعهم. فحـنّ الجذع لفراقك حتـى جعلت يدك عليه فسكن، فأمتك كانت أولى بالحنين إليك لما فارقـتهم

بأبـي أنت وأمـي يا رسول الله، لقد بلـغ مـن فضيلتك عنده أن جعل طاعتك طاعته. قال عز وجل: {من يطع الرسول فقد أطاع الله} [النساء]. بأبـي أنت وأمي يـا رسول الله، لقد بلغ من فضيلتك عنده أن أخبرك بالعفو عنك قبل أن يخبرك بالذنب. فقال تعالى: {عـفـا الله عنـــك لم أذنت لهم} [التوبة

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لقد بلغ مـن فضيلتك عنده أن بعثك آخر الأنبياء وذكرك فـي أولهم فقـال عز وجل: {وإذ أخذنا من النبيين ميثاقهم ومنك ومن نوح وإبراهيم وموسى وعيسى ابن مريم} [الأحزاب

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لقد بلغ مـن فضيلتك عنده أن أهل النار يودون أن يكونوا قد أطـاعوك وهم بين أطباقها يعذبون، يقولون: {يا ليتنا أطعنا الله وأطعنا الرسولا} [الأحزاب

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لئن كـان موسى بن عمران أعطاه الله حجرا تتفجر منه الأنهار. فماذا بأعجب من أصابعك حين نبع منها الماء صلى الله عليك وسلم

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لئن كان سليمان بن داود أعطاه الله الريح غدوها شهر ورواحها شهر. فماذا بأعجب من البراق حين سريـت عليه إلى السماء السابعة، ثم صليت الصبح من ليلتك بالأبطح صلى الله عليك وسلم

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لئن كـان عيسى بن مريم أعطاه الله إحياء الموتى. فماذا بأعجب من الشاة المسمومة حين كلمتك وهي مشويـة، فقالت لك الذراع: لا تأكلني فإني مسمومة

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لقد دعا نوح على قومه فقال: {رب لا تذر على الأرض من الكافرين ديارا} [نوح]. ولو دعوت علينا بمثلها لهلكنا كلنا. فلقد وطئ ظهرك، وأدمي وجهك، وكسرت رباعيتـك، فأبـيت أن تقول إلا خيرا، فقلت: اللهم اغفر لقومي فإنهم لا يعلمون

بأبي أنت وأمي يا رسول الله، لقد اتبعك في قلـة سنك وقصـر عمرك ما لم يتبع نوحـا في كثرة سنه وطول عمره، ولقد آمن بك الكثير وما آمن معه إلا القليل

بأبـي أنت وأمي يا رسول الله، لو لم تجالس إلا كفؤا لك ما جالستنا، ولو لم تنكح إلا كفؤا لك ما نكحت إلينا، ولو لم تواكل إلا كفؤا لك ما واكلتـنا. فلقد والله جالستنا ونكحت إلينا، وواكلتنا ولبست الصوف وركبت الحمار وأردفت خلفك، ووضعت طعامك على الأرض، ولعقت أصابعك تواضعا منك. صلى الله عليك وسلم. (2

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  1. ذكره القرطبي في تفسيره

  2. انظر إحياء الغزالي ص 280 ج 1، وفي الفتح في باب الصلاة على النبي صلى الله عليه وسلم ص 118 ج 11.2

Le sens de la prière

Le Chemin de la Mecque (Muhammad Asad)

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Ces chameliers et âniers étaient de pauvres gens en guenilles, mais ils avaient des attitudes de grands seigneurs. Lorsqu’ils étaient assis ensemble sur le sol pour un repas se composant de galettes de pain avec un peu de fromage ou quelques olives, je ne pouvais m’empêcher d’admirer la noblesse et l’aisance de leur maintien ainsi qu’une expression de calme intérieur. Ils avaient du respect pour eux-mêmes et pour les choses quotidiennes de leur vie. Le hajji, qui clopinait à l’aide d’un bâton, (…) était pour eux une sorte de chef. Ils semblaient lui obéir sans discussion. Plusieurs fois par jour il les réunissait  pour la prière et, s’il ne pleuvait pas trop, ils priaient en plein air ; tous les hommes se mettaient sur un rang et lui-même devant eux était  leur imâm. Ils étaient comme des soldats dans la précision de leurs mouvements ; ils s’inclinaient ensemble dans la direction de la Mecque, se redressaient, puis s’agenouillaient et touchaient le sol de leur front. Ils paraissaient suivre les paroles inaudibles de leur chef qui, entre les prosternations, se tenait debout pieds nus sur son tapis de prière, les yeux fermés, les bras pliés sur sa poitrine. Remuant les lèvres en silence, il était manifestement plongé dans une profonde concentration et on pouvait voir qu’il priait de toute son âme.

J’étais un peu dérangé de voir une prière se combiner avec des mouvements presque mécaniques du corps et, un jour, je demandai au hajji, qui avait quelques notions d’anglais :

« Croyez-vous vraiment que Dieu attends de vous, pour Lui témoigner votre respect, ces mouvements d’inclinaison, d’agenouillement et de prosternation ? Ne serait-il pas préférable de regarder en soi-même et de Le prier dans le silence de son cœur ? Pourquoi tous ces mouvements du corps ? ».

Dès que j’eus exprimé ces paroles je m’en repentis, car je n’avais pas l’intention de blesser les sentiments religieux du vieil homme. Mais le hajji ne parut pas offensé du tout. Il sourit de sa bouche édentée et répondit :

« De quelle autre manière devrions-nous adorer Dieu ? N’a-t-Il pas créé l’âme aussi bien que le corps ? Les choses étant ainsi, l’homme ne doit-il pas prier avec son corps aussi bien qu’avec son âme ? Écoutez, je vais vous dire pourquoi nous, musulmans, prions comme vous nous voyez le faire. Nous nous tournons en direction de la Kaaba, le temple sacré de Dieu à la Mecque, sachant que les visages de tous les musulmans, en quelque lieu qu’ils se trouvent, sont tournés dans même direction pour la prière et que nous sommes tous comme un seul corps, avec Lui au centre de nos pensées. D’abord nous nous tenons debout et récitons des passages du saint Coran, nous souvenant que c’est là Sa Parole elle-même donnée à l’homme pour qu’il mène une vie juste et droite. Puis nous disons : « Dieu est le plus grand », nous rappelant à nous-mêmes que personne ne mérite d’être adoré en dehors de Lui. Nous nous inclinons profondément parce que nous L’honorons par-dessus tout et que louons Sa puissance et Sa gloire. Ensuite, nous nous prosternons avec nos fronts touchant terre parce que nous sentons que nous ne sommes que poussière et néant devant Lui, et qu’Il est notre Créateur et Protecteur suprême. Après quoi nous relevons nos visages et restons assis, priant pour qu’Il nous pardonne nos péchés, nous accorde Sa grâce, nous guide dans la voie droite et nous donne santé et subsistance. Et nous nous prosternons de nouveau et touchons la poussière avec nos fronts devant la puissance et la gloire de l’Unique. Alors nous restons assis et prions qu’Il bénisse le Prophète Muhammed (PSDL) qui nous a transmis Son message, comme Il a béni les Prophètes qui l’ont précédé, et qu’Il nous bénisse aussi ainsi que tous ceux qui suivent la voie droite. Et nous Lui demandons de nous accorder le bien de ce monde comme le bien du monde à venir. Enfin nous tournons la tête à droite, puis à gauche, disant : « La paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous » ; ainsi nous saluons tous les justes, où qu’ils soient.

C’est ainsi que Le Prophète (PSDL) priait ; c’est ainsi également qu’il a enseigné la prière à ses disciples dans tous les temps, de manière qu’ils se soumettent volontairement à Dieu – ce qui est le sens du mot Islam – et qu’ils soient de la sorte en paix avec Lui de même qu’avec leur propre destinée. »

Évidemment le vieil homme ne prononça pas exactement ces paroles, mais c’était le sens de ce qu’il disait et c’est ainsi que je m’en souviens. Des années plus tars, j’ai compris que le hajji, par sa simple explication, avait ouvert pour moi la première porte menant à l’Islam. Cependant, bien avant que je commence à penser que l’Islam puisse un jour devenir ma propre foi, je fus pris d’un sentiment inusité d’humilité chaque fois que je vis, ce qui fut souvent le cas, un homme debout, pieds nus, sur son tapis de prière, sur une natte ou sur le sol découvert, les bras pliés sur la poitrine et la tête inclinée en avant, entièrement absorbé en lui-même, oubliant tout autour de lui, qu’il fût dans une mosquée, sur un trottoir ou dans une rue animée : un homme en paix avec lui-même.

Extrait du livre : Le Chemin de la Mecque,  Muhammad Asad, trad. Roger du Pasquier, éd. Fayard, 1976, pp. 85-87.

Le Chemin de la Mecque (Muhammad Asad)

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Il y a treize siècles, un homme se leva et dit : « Je ne suis qu’un mortel; mais Celui qui a créé l’univers m’a ordonné de vous transmettre Son message. Afin que vous puissiez vivre en harmonie avec le plan de Sa création, il m’a enjoint de vous rappeler Son existence, Sa toute puissance et Son omniscience, et de placer devant vous un programme de comportement. Si vous acceptez ce rappel et ce programme, suivez-moi. » Ce fut l’essence de la mission prophétique de Muhammad (PSDL).

Le système social qu’il proposait avait la simplicité qui va de pair avec la réelle grandeur. Il partait de l’idée que les hommes sont des êtres biologiques doués de besoins biologiques et qu’ils sont conditionnés de telle sorte par leur Créateur qu’ils doivent vivre en groupes afin de satisfaire l’ensemble de leurs besoins physiques, moraux et intellectuels : en bref, ils sont dépendants les uns des autres. La continuité de la croissance spirituelle d’un individu (objectif fondamental de toute religion) dépend de la mesure dans laquelle il sera aidé, encouragé et protégé par les hommes vivant dans son entourage, lesquels, évidemment, attendent de lui une même coopération.

Cette interdépendance humaine a été la raison pour laquelle, dans l’Islam, la religion n’a pas pu être séparée de l’économie et de la politique. Ordonner en pratique les relations humaines de telle sorte que chaque individu rencontre le moins possible d’obstacles et le plus possible d’encouragements pour le développement de sa personnalité : cela, et rien d’autre, paraît être le concept que l’Islam se fait de la fonction véritable de la société. Il est donc naturel que le système énoncé par le Prophète Muhammad (PSDL) durant les vingt-trois années de son ministère se rapporte non seulement aux choses de l’esprit, mais offre également un cadre pour toutes les activités individuelles et sociales.

Il soutenait non seulement le principe de l’honnêteté individuelle, mais aussi celui de la société juste qu’une telle honnêteté devait susciter. Il définissait les contours d’une communauté politique – les contours seulement parce que les détails des besoins politiques de l’homme sont liés au temps et donc variables – de même que les grandes lignes des droits et devoirs individuels, dans lesquelles était prévu le fait de l’évolution historique.

Le code islamique embrassait la vie dans tous ses aspects, moraux et physiques, individuels et communautaires. Les problèmes de la chair et de l’esprit, du sexe et de l’économie avaient, à côté des problèmes théologiques et culturels, leur place légitime dans les enseignements du Prophète (PSDL) et rien de ce qui touchait à la vie ne semblait trop trivial pour entrer dans le domaine de la pensée religieuse, même pas des préoccupations aussi « mondaines » que le commerce, l’héritage ou les droits de propriété et de possession de la terre.

Toutes les clauses de la Loi islamique étaient conçues de manière à profiter également à tous les membres de la communauté, sans distinction de naissance, de race, de sexe ou d’une précédente appartenance sociale. Aucun bénéfice spécial n’était réservé au fondateur de la communauté ni à ses descendants. Haut et bas étaient, socialement parlant, des termes inexistants. Le concept de classe était également inexistant.

Tous les droits, devoirs et opportunités s’appliquaient également à tous ceux qui professaient la foi en l’Islam. Il n’était besoin d’aucun prêtre comme intermédiaire entre l’homme et Dieu, car Il sait ce qui est ouvert dans leurs mains devant eux et ce qu’ils cachent derrière leurs dos. Aucune allégeance n’était reconnue au-delà de l’allégeance due à Dieu et à Son Prophète (PSDL), à ses parents et à la communauté dont l’objectif était l’établissement du royaume de Dieu sur terre.

Et cela excluait ce genre d’allégeance qui dit : « Juste ou faux, c’est mon pays » ou « ma nation ». Pour éclairer ce principe, le Prophète (PSDL) releva fort explicitement en plusieurs occasions :    « Il n’est pas des nôtres, celui qui proclame la cause du particularisme tribal; il n’est pas des nôtres, celui qui lutte pour le particularisme tribal; et il n’est pas des nôtres, celui qui meurt pour le particularisme tribal ».

Avant l’Islam, toutes les organisations politiques, même celles qui reposaient sur une base théocratique ou semi-théocratique, avaient été limitées par les concepts étroits de tribu et d’homogénéité tribale. Ainsi les dieux-rois de l’ancienne Égypte ne pensaient à rien de ce qui dépassait l’horizon de la vallée du Nil et de ses habitants, et dans l’État théocratique des plus anciens Hébreux, alors que Dieu était supposé gouverner, c’était nécessairement le Dieu des enfants d’Israël.

En revanche, dans la structure de la pensée coranique, les considérations de descendance ou d’appartenance tribale n’avaient aucune place. L’Islam postulait une communauté politique se suffisant à elle-même et tranchant à travers les divisions conventionnelles de tribu et de race. A cet égard on peut dire que l’Islam et le Christianisme ont eu le même objectif : l’un et l’autre préconisaient une communauté internationale de peuples unis par leur adhésion à un même idéal.

Cependant, alors que le Christianisme s’était contenté de recommander moralement ce principe et, en conseillant à ses adhérents de donner à César ce qui lui était dû, avait limité son appel universel au niveau spirituel, l’Islam offrait au monde la vision d’une organisation politique dans laquelle la conscience de Dieu serait la source principale du comportement pratique de l’homme et la seule base de toutes les institutions sociales. De la sorte, accomplissant ce que le Christianisme avait laissé inaccompli, l’Islam inaugurait un chapitre nouveau du développement de l’homme : c’était le premier exemple d’une société idéologique ouverte contrastant avec les sociétés du passé fermées et limitées racialement ou géographiquement.

Le message de l’Islam envisageait et faisait naître une civilisation ne faisant pas de place au nationalisme, aux « intérêts particuliers », aux divisions de classe, à une Église, à un sacerdoce ou à une noblesse héréditaire; il n’y avait en fait  aucune fonction héréditaire du tout. L’objectif était l’établissement, vis-à-vis de Dieu, d’une théocratie et d’homme à homme, d’une démocratie.

Le caractère le plus important de cette nouvelle civilisation − caractère qui la plaçait tout à fait à part comparée à tous les autres mouvements de l’histoire humaine  était le fait qu’elle avait été conçue dans les termes, et qu’elle en résultait, d’un accord volontaire des peuples la composant. Ici, le progrès social n’était pas, comme dans toutes les autres communautés et civilisations connues dans l’histoire, l’effet des pressions et des contre-pressionsd’intérêts en conflits, mais il était partie intégrante de la  « constitution » originelle. En d’autres termes, un authentique contrat social est à la racine des choses, non en tant que figure de rhétorique formulée par les générations ultérieures de détenteurs du pouvoir pour défendre leurs privilèges, mais en tant que source véritable et historique de la civilisation islamique. 

Extrait du livre : Le Chemin de la Mecque,  Muhammad Asad, trad. Roger du Pasquier, éd. Fayard, 1976.chemin

Y a-t-il un moyen de se ressourcer pour se purifier l’âme ?

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Y a-t-il un moyen de se ressourcer pour se purifier l’âme ? Un moyen de respirer à pleins poumons un air frais, de sentir sur sa peau les rayons du soleil, d’inspirer le parfum d’un printemps de l’esprit, de prendre un bain de jouvence ? Pour ce faire, il faut quitter son nid d’araignées, il faut sortir de son cachot et rejeter les haillons sales de sa prison. Pour se ressourcer il faut aller à la source. L’eau stagnante des marécages n’a jamais éveillé une vocation de baigneur, la compagnie des caractères veules et dépravés ne peut affermir notre volonté de bien faire.

La source de vérité est le Coran, et ce livre qui a pris son départ en invitant le lecteur à ouvrir un Coran et à écouter la Parole de Dieu, prend congé en réitérant l’invitation. Une lecture attentive du Livre de Dieu éclairera nos pas si nous pousse à l’ouvrir une volonté de savoir et d’être, non une curiosité oiseuse.

La sourate al kahf conseille au Prophète de fréquenter une certaine qualité de personnes et de patienter en leur compagnie; entende qui voudra. « Fais taire ton impatience (en restant) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, aspirant à Sa Face. Que ton regard ne se détourne pas d’eux pour aller à la recherche du faux-brillant de la vie sur terre. N’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur imperméable à Notre Rappel, celui-là même qui ne suit que sa passion et dont le comportement est outrancier »[1].

Le Coran nous renvoie ainsi à la mosquée où on invoque le nom de Dieu et où le flux spirituel irrigue le cœur de qui sait patienter. Le Coran nous conseille instamment de rejeter la mauvaise compagnie, celle qui nous rattache et nous retient prisonniers des frivolités de la vie ici-bas : « Sachez que la vie ici-bas n’est que jeu, amusement frivole, vaine parure, rivalité d’orgueil entre vous, course à l’acquisition des richesses et des enfants. (La vie ici-bas est) semblable à une ondée : la végétation qu’elle fait pousser charme les cultivateurs, puis la végétation se fane et jaunit, puis la voilà devenue brindilles sèches »[2].

Le Coran nous invite à méditer la signification de notre existence sur terre et nous met en garde contre les tromperies sataniques qui menacent de piéger notre parcours. Il interpelle l’homme pour le faire se retourner sur lui-même et s’étonner de cette merveille de la création qu’est son être composé : « Toi, l’homme! Qu’est-ce qui t’abuse sur ton Seigneur Généreux qui t’a créé, puis modelé, puis ajusté et composé de la façon qu’Il a choisie? Cependant (malgré tout) vous traitez de mensonge (la Grande Information au sujet de) la résurrection »[3].

 

Extrait du livre Islamiser la modernité, du Cheikh Abdessalam Yassine, éd. al ofok impressions.

[1] Coran : sourate 18 (Al Kahf), verset 28.

[2] Coran : sourate 57 (Al Hadid), verset 20.

[3] Coran : sourate 82 (Al Infitar), verset 6 – 9.

Prenez le temps

Le temps c’est la vie. Notre capital-temps est le bien le plus précieux que nous possédons. Être conscient de la valeur du temps et l’exploiter pour mieux être et mieux agir est une exigence de la foi.

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Sénèque disait : « Notre temps nous est en partie dérobé, en partie subtilisé et ce qui reste se perd sans qu’on y prenne garde ».

Mieux gérer son temps c’est saisir le sens de son existence. Chaque instant qui passe nous rapproche davantage de notre rendez-vous  inéluctable avec Dieu. Le pire d’entre les perdants est celui ou celle qui aurait été insouciant vis-à-vis de son Devenir et qui aurait gaspillé sa vie dans des futilités.

Le Prophète (PSDL) a dit : « Il y a deux bienfaits que de nombreuses personnes n’apprécient guère à leur juste valeur et ne les utilisent pas à bon escient : la santé et le temps libre »[1].

Le temps du musulman – conscient de ses responsabilités – doit être comme un budget qu’il dépense de manière intelligente. S’il se montre négligent et insensible à la perte du temps en le gaspillant à tort et à travers, il participe à sa propre perte par cette attitude irresponsable.

Prenez le temps :

  • Prenez le temps de choisir vos amis, de fréquenter les meilleurs moralement et spirituellement, c’est le secret pour approfondir sa foi et l’intensifier. Le Prophète (r) a dit :   « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime. Choisissez donc vos amis avec soin »[2].
  • Prenez le temps d’évoquer Dieu, c’est le meilleur moyen pour apaiser son cœur. « N’est-ce point par l’évocation de Dieu que s’apaisent les cœurs ? »[3].
  • Prenez le temps de lire, c’est la clé du savoir. Prenez le temps de vous former, c’est la voie pour se réformer.
  • Prenez le temps de lire le Coran, le méditer et le goûter, c’est le festin spirituel auquel Dieu invite les êtres humains.
  • Prenez le temps d’agir, de persévérer et de déployer les efforts nécessaires, c’est la voie de la réussite. Mais prenez surtout le temps de réfléchir, d’élaborer une stratégie d’actions avant d’agir.
  • Prenez le temps de donner et de partager. Parmi les témoignages de la sincérité de la foi, le don est le plus concret et le plus quotidien.
  • Prenez le temps d’aimer uniquement pour l’amour de Dieu, ainsi que d’être aimé, c’est une grâce de Dieu.
  • Prenez le temps de prier, c’est le moyen privilégié pour dialoguer avec Dieu, développer son intimité avec Lui et goûter la douceur de la foi.

[1] Rapporté par Al-Boukhari selon Ibn Abbas (t).

[2] Rapporté par l’imam Ahmed, Tirmidhi, Al-Bayhaqi et Al-Hakem selon Abou Hourayra (t).

[3] Coran : S. 13, V. 28.

 

Supplication d’Ibn ‘Atâ Allah As-Sakandari (1)

Douâa

!إِلهِي، أَنا الفَقِيرُ فِي غِنايَ، فَكَيْفَ لا أَكُونُ فَقِيراً فِي فَقْرِي؟

Seigneur, moi qui suis pauvre dans ma richesse, comment ne serais-je pas encore plus pauvre dans ma pauvreté ?

!إِلهِي، أَنا الجاهِلُ فِي عِلْمِي، فَكَيْفَ لا أَكُونُ جَهُولاً فِي جَهْلِي؟

Seigneur, moi qui suis ignorant dans mon savoir, comment ne serais-je pas encore plus ignorant dans mon ignorance ?

.إِلهِي، إِنَّ اخْتِلافَ تَدْبِيرِكَ وَسُرْعَةَ حُلولِ مَقادِيرِكَ مَنَعا عِبادَكَ العارِفِينَ بِكَ عَنِ السُّكُونِ إِلى عَطاءٍ وَاليَّأْسِ مِنْكَ فِي بَلاءٍ

Seigneur, la pluralité de Tes décrets et la promptitude dans leur exécution empêchent Tes adorateurs qui Te connaissent de s’apaiser dans la félicité ou de désespérer dans l’affliction.

 .إِلهِي، مِنِّي ما يَلِيقُ بِلُؤْمِي، وَمِنْكَ ما يَلِيقُ بِكَرَمِكَ

Seigneur, de moi provient ma disgrâce et de Toi provient ce que Tu dispenses en grâce.

إِلهِي وَصَفْتَ نَفْسَكَ بِاللُّطْفِ وَالرَّأْفَةِ بِي قَبْلَ وُجُودِ ضَعْفِي، أَفَتَمْنَعُنِي مِنْهُما بَعْدَ وَجُودِ ضَعْفِي ؟

Seigneur, Tu T’es décrit par la douceur et la compassion pour moi avant que n’apparaisse ma faiblesse. M’en priverais-Tu maintenant que ma faiblesse est apparue ?

.إِلهِي، إِنْ ظَهَرَتِ المَحاسِنُ مِنِّي فَبِفَضْلِكَ، وَلَكَ المِنَّةُ عَلَيَّ، وَإِنْ ظَهَرَتِ المَساوِئُ مِنِّي فَبِعَدْلِكَ، وَلَكَ الحُجَّةُ عَلَيَّ

Seigneur, lorsque le bien émane de moi, c’est par un effet de Ta bonté, et je Te suis redevable de cela. Lorsque le mal émane de moi, c’est par un effet de Ton équité, et Tu as en cela une preuve contre moi.

إِلهِي، كَيْفَ تَكِلُنِي إلى نَفْسي وَقَدْ تَوَكَّلْتَ لِي ؟ وَكَيْفَ أُضامُ وَأَنْتَ النَّاصِرُ لِي، أَمْ كَيْفَ أَخِيبُ وَأَنْتَ الحَفِيُّ بِي ؟
ها أَنا أَتَوَسَّلُ إِلَيْكَ بِفَقْرِي إِلَيْكَ، وَكَيْفَ أَتَوَسَّلُ إِلَيْكَ بِما هُوَ مَحالٌ أَنْ يَصِلَ إِلَيْكَ ؟
أَمْ كَيْفَ أَشْكُو إِلَيْكَ حالِي وَهُوَ لا يَخْفى عَلَيْكَ ؟ أَمْ كَيْفَ أُتَرْجِمُ بِمَقالِي وَهُوَ مِنْكَ بَرَزَ إِلَيْكَ ؟
أَمْ كَيْفَ تُخَيِّبْ آمالِي وَهِي قَدْ وَفَدَتْ إِلَيْكَ ؟ أَمْ كَيْفَ لا تُحْسِنُ أَحْوالِي وَبِكَ قامَتْ إِلَيْكَ ؟

Seigneur, comment me confierais-Tu mon âme alors que Tu en es le Garant ? Comment me nuirait-on alors que Tu es mon Protecteur ? Comment me décevrait-on alors que Tu es attentif à moi ? Me voici, Te sollicitant par ma pauvreté. Comment pourrais-je Te solliciter par une chose qui ne peut t’atteindre ? Comment pourrais-je me plaindre à Toi de ma situation alors que Tu la connais ? Comment pourrais-je T’exposer mes propos alors que Tu en es l’Initiateur et l’interlocuteur ? Comment décevrais-Tu mes espérances alors qu’en Toi elles sont placées ? Comment n’améliorerais-Tu pas ma situation alors que Tu en es l’Instigateur et le Récepteur.

à suivre …

Source : Al hikam , Sagesses Épîtres et les Apartés : Ibn ‘Atâ Allah As-Sakandari, édition Tawhid, 2009. Certaines traductions ont été changées et revues par mes soins.

Un cœur éclairé

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Le cœur occupe une place très importante en islam. Le regard de Dieu est porté essentiellement sur le cœur, est-il sincère ? Est-il pur ? A-t-il plusieurs facettes ? …. Le Messager de Dieu (PSDL) a dit : «  Dieu ne regarde ni vos corps, ni votre paraître, mais il accorde une attention particulière à vos cœurs ».[1]

Dieu dit : « Celui (ou celle) qui était mort et que Nous rappelons à la vie [par la foi] et à qui Nous donnons une lumière pour se guider parmi les hommes peut-on le comparer à celui (ou celle) condamné à errer dans les ténèbres sans jamais pouvoir en sortir ».[2]

La lumière que Dieu sème dans le cœur de son adorateur est la lumière de la foi (Nour al-iman). Elle apaise le cœur, ce dernier devient ouvert sur le monde, conscient de ses responsabilités. Selon Tirmidhi et Al Hakem, le Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Lorsque la lumière de la foi embrasse dans le cœur, il s’épanouit et s’ouvre au monde » Les Compagnons demandèrent : « Comment reconnaître cet état afin d’y parvenir, ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « Prendre conscience du caractère illusoire et éphémère de la vie, vivre pleinement cette vie non pas comme une finalité mais comme un cheminement vers la vie future et se préparer à sa rencontre avec Dieu ».[3]

Le fidèle a besoin de la lumière de la foi pour réaliser son ascension spirituelle, pour éclairer son chemin et sa vie. Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui portent la foi. Il les fait sortir de toutes sortes de ténèbres et les amène vers la lumière ».[4]

Significations de Nour : la lumière

  1. An-Nour c’est Dieu qu’Il soit exalté : « Dieu est la lumière des Cieux et de la Terre »[5].
  2. Nour : Mohamed (PSDL) : « C’est une lumière (Mohamed PSDL) émanant de Dieu, qui est venue vous éclairer ainsi qu’un Livre explicite ».[6]
  3. Nour : le Coran : « Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé le Coran, alors qu’auparavant tu ne connaissais ni le Livre ni la foi. Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos adorateurs ».[7]

Pour que le Coran puisse illuminer le cœur et le transformer, il faut :

  • Croire en la Parole de Dieu et ne pas douter de Ses vérités et Ses promesses.
  • Débarrasser son cœur de ses souillures pour aller à la rencontre du message, le méditer et le goûter.
  • Le lire avec présence du cœur et d’esprit et appliquer ses commandements avec ferveur.

Comment éclairer son cœur ?

  1. Demander à Dieu de nous accorder : « Celui que Dieu n’a pas pourvu de lumière ne la trouvera nulle part »[8].
  2. La prière est une lumière : La prière est l’ascension spirituelle du fidèle. L’âme de la prière réside dans la présence à Dieu. Ne pas la négliger ni la délaisser. Le Prophète (PSDL) a dit :   « … La prière est lumière, le don est un gage de véracité, la patience est clarté et le Coran argument pour toi ou contre toi… »[9].
  1. Le dhikr est une lumière : Se souvenir de Dieu, être présent à Dieu. Les cœurs se tranquillisent en mentionnant Dieu. « Ô croyants ! Invoquez souvent le Nom de Dieu ! Glorifiez-Le matin et soir. C’est Lui qui prie pour vous ainsi que Ses anges afin de vous faire passer des ténèbres à la lumière ».[10]
  1. Eduquer son cœur : Éduquer son cœur et l’apaiser, réformer sa conduite et réaliser sa mutation éthique tel est le sens d’une spiritualité rayonnante. La foi exige du fidèle de purifier son intention, d’examiner sa sincérité et de déployer inlassablement les efforts afin de mieux être, mieux agir et mieux servir. Dieu est pur et n’accepte que ce qui est pur.

Parmi les sagesses d’Ibn ‘Atâ-Allah al-Iskandarî : « Comment un cœur pourrait-il s’illuminer,    alors que son miroir est imprégné par les formes illusoires de ce monde ? Ou comment pourrait-il entreprendre son voyage vers Dieu, s’il est dominé par ses désirs et ses pulsions ? Ou comment désirerait-il ardemment dans la présence à Dieu s’être purifié de la souillure de son insouciance ? ».

  1. S’éloigner au maximum des péchés et des turpitudes, car les péchés ont des conséquences néfastes sur le cœur du fidèle et le rendent obscur ne reconnaissant aucun bien et ne reniant aucun mal. Le Prophète (PSDL) a dit : « Les péchés assaillent successivement les cœurs les uns après les autres. Chaque cœur qui les accepte, sera tâché d’une tâche noire et chaque cœur qui les rejette, sera tâché d’une tâche blanche jusqu’à ce que les cœurs deviennent de deux sortes : un cœur obscur, noirci et enflé comme un cruchon usé qui ne connait aucun bien et ne rejette aucun mal car il ne réagit qu’à ses désirs, et un cœur clair qu’aucun péché n’atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre persisteront ».[11]

Abdallah ibn Abbas (DAS) a dit : « La bonne action apporte un éclat au visage, une lumière dans le cœur, une vitalité au corps, une largesse dans la subsistance, et un amour dans le cœur des gens. En revanche, la mauvaise action apporte un assombrissement au visage, des ténèbres envahissent le cœur, une faiblesse au corps, une diminution dans la subsistance et une animosité dans le cœur des gens ».

Mon Dieu, illumine mon cœur et corrige mes défauts. Chaque jour, donne-moi la force de changer mes comportements afin de servir Ta Cause. Place-moi sous Ta protection et fais que je sois heureux par ton adoration et ton souvenir. Tu es le Puissant, le Sage.

 

[1] Hadith authentique, rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (DAS).

[2] Coran : S. 6, V. 122.

[3] Rapporté par Tirmighi et Al Hakem selon Abdullah ibn Mass’oud (DAS).

[4] Coran : S. 2, V. 257.

[5] Coran : S. 24, V. 35.

[6] Coran : S. 5, V. 15.

[7] Coran : S. 42, V. 52.

[8] Coran : S. 24, V. 40.

[9] Hadith rapporté par Moslim selon Abou Malek Al-Ashâari (DAS).

[10] Coran : S. 33, V. 41, 42.

[11] Rapporté par Moslim selon Houdeyfa ibno al Yamane.

Le Centre Malcolm X : Conférence La spiritualité au quotidien

Samedi 28 mai 2016 j’étais invité par le Centre Malcolm X pour animer une conférence sur la foi et la spiritualité au quotidien. C’était un agréable moment de partage, d’échange, de foi et de spiritualité. Un public diversifié et intéressé. Merci aux organisateurs et organisatrices.

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Le Centre Malcolm X

Organise une conférence autour d’un sujet qui nous concerne TOUS 

La spiritualité au quotidien

« Être conscient des priorités et des défis à relever « 

Comment éduquer son cœur pour  goûter à la douceur de la foi

Venez nombreux !

Le Samedi  28 mai de 19h30 à 23h00

Lieu (Fsip) – 11, rue Ferdinand Gambon 75020 paris

(Métro Maraîchers  – Ligne 9)

Invité : Omar Mahassine, imam de la mosquée de Mantes-la-Ville et professeur de mathématiques

La prière est l’épine dorsale de la religion. Elle est un temps de communication avec Dieu, un temps de dialogue et d’intimité avec le Tout Miséricordieux. La prière, a été instituée au Ciel lors de l’ascension nocturne du prophète (PSDL). Toutes les autres adorations de l’islam ont été prescrites sur Terre. Cela montre l’importance que doit accorder le fidèle, soucieux de son accomplissement spirituel, à la prière dans son cheminement.

La shahada, c’est porter la foi en Dieu et en Son Messager. La shari’a, c’est suivre le chemin de la fidélité, la Voie. Accomplir son devoir de résistance, c’est reprendre possession de son cœur, construire son intelligence et s’engager à promouvoir des projets alternatifs, dans tous les domaines de la vie. 

Aujourd’hui, le besoin urgent pour le musulman est de sortir de la défensive, d’avoir toujours à se justifier. Le musulman doit retrouver confiance en sa foi, en son histoire, et savoir que l’islam est un message de dignité. Une religion qui a produit une civilisation rayonnante et  des savoirs émancipateurs.

Actuellement, l’image de l’islam est ternie. Lorsqu’on parle d’islam, c’est la dimension de la violence,  qui est mise en avant. Il nous appartient de changer ces perceptions très négatives.

C’est pour cette raison que nous avons besoin d’approfondir notre savoir. , donc toute action dépend de la connaissance du texte et du contexte, à savoir : Comment agir ? Pourquoi agir ? Pour qui agir ? Un tel projet demande, à l’évidence, des compétences, des formations ciblées, une vision contextualisée de nos sources et une réponse claire aux questions d’actualité.

Se former pour mieux se réformer, être conscient des priorités et des défis à relever pour retrouver sa dignité, avoir une présence rayonnante sur le terrain et une voie audible et respectée.

Parallèlement, la spiritualité est devenue un concept marketing : tout le monde en parle, Le terme a été vidé de son sens sans aucune définition précise du mot, il nous faut redéfinir

notre sens de la spiritualité, savoir la porter et l’exprimer, pour passer du discours sur la spiritualité à l’expérience spirituelle.

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