Archives mensuelles : juin 2016

Aspirer à l’excellence pendant la dernière décade du mois du Ramadan

dix derniers jours

Le mois du Ramadan se présente à la fois comme un thermomètre de la foi, car il permet de mettre en évidence la piété du fidèle ; et  un chronomètre de la vie qui indique que celle-ci s’écoule très vite. En effet, le mois du Ramadan est un mois, dont les bienfaits sont abondants et les grâces sont considérables ;  mais il rappelle, en même temps,  aux fidèles le caractère combien court, combien éphémère de la vie terrestre et qu’au final, le fidèle s’achemine inexorablement vers Son Seigneur et va à Sa rencontre pour sûr.

La dernière décade du mois du Ramadan est une occasion privilégiée pour se consacrer entièrement à Dieu, d’exceller dans Son adoration et de redoubler d’efforts afin de goûter la douceur de la foi et accéder à la proximité du Tout Miséricordieux.

Le Prophète (PSDL) avait l’habitude d’exceller et d’intensifier les efforts au cours de la dernière décade de Ramadan, plus qu’il ne le faisait durant les autres jours du jeûne. Selon Aîcha (DAS) : « Quand arrivait la dernière décade du mois du Ramadan, le Prophète (PSDL) veillait toutes les nuits en prière et en présence à Dieu. Il réveillait les membres de sa famille pour profiter de ces moments précieux et redoublaient d’efforts »[1].

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Le prophète (PSDL) entreprenait une retraite spirituelle (I3tikâf) à la mosquée et nous conseillait fortement de rechercher avec insistance la nuit la plus bénie et la plus aimé par Dieu (Laylat-oul-Qadr), et qui est meilleure en terme d’adoration, de bonté et de générosité que mille mois soit 83 années et 4 mois. Dieu dit : « Nous l’avons certes fait descendre la nuit de la destinée. Et quelle merveilleuse nuit que la nuit la destinée ! Car la nuit de la destinée est meilleure que mille mois réunis. C’est au cours de cette nuit que descendent, avec la permission de leur Seigneur, les anges et l’Esprit saint pour exécuter tout ordre divin. Et c’est au cours de cette nuit que règne une paix ineffable jusqu’au lever de l’aurore ! »[2].

La retraite spirituelle consiste à s’extirper à son environnement, submergé de vacarmes et de perturbations, pour pouvoir s’adonner entièrement à l’adoration de Dieu. Il s’agit de détacher son cœur et son esprit, l’espace d’une décade, de toutes les préoccupations pour se recentrer sur Dieu et demeurer en permanence dans Sa présence.

Pour le fidèle, qui aspire à l’excellence, la gestion du temps est déterminante dans son cheminement vers Dieu. C’est pour cette raison, qu’il accorde une attention particulière aux moments d’exceptions que représente la dernière décade du mois du Ramadan. Le fidèle déploie les efforts nécessaires afin d’exploiter, comme il se doit, ces instants précieux et privilégiés. Ces moments sont propices pour s’ancrer dans le temps de la présence à Dieu et de la spiritualité et non celui du laisser-aller et de l’insouciance.

La dernière décade du mois du Ramadan est une occasion à ne pas rater. Ce sont des moments  où il faut intensifier les efforts pour retrouver le sens de l’effort. Ce sont des instants de méditation, de présence à Dieu pour élever la perspective de son aspiration au-delà de son horizon limité.

Nous implorons Dieu, Tout Puissant, de nous accorder Son amour, nous recouvrir de Sa Miséricorde durant cette décade bénie du mois du ramadan et de nous aider à en tirer le maximum de profit.

[1] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[2] Coran : Sourate 97, la Destinée (Al-Qadr).

Un cœur éclairé

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Le cœur occupe une place très importante en islam. Le regard de Dieu est porté essentiellement sur le cœur, est-il sincère ? Est-il pur ? A-t-il plusieurs facettes ? …. Le Messager de Dieu (PSDL) a dit : «  Dieu ne regarde ni vos corps, ni votre paraître, mais il accorde une attention particulière à vos cœurs ».[1]

Dieu dit : « Celui (ou celle) qui était mort et que Nous rappelons à la vie [par la foi] et à qui Nous donnons une lumière pour se guider parmi les hommes peut-on le comparer à celui (ou celle) condamné à errer dans les ténèbres sans jamais pouvoir en sortir ».[2]

La lumière que Dieu sème dans le cœur de son adorateur est la lumière de la foi (Nour al-iman). Elle apaise le cœur, ce dernier devient ouvert sur le monde, conscient de ses responsabilités. Selon Tirmidhi et Al Hakem, le Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Lorsque la lumière de la foi embrasse dans le cœur, il s’épanouit et s’ouvre au monde » Les Compagnons demandèrent : « Comment reconnaître cet état afin d’y parvenir, ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « Prendre conscience du caractère illusoire et éphémère de la vie, vivre pleinement cette vie non pas comme une finalité mais comme un cheminement vers la vie future et se préparer à sa rencontre avec Dieu ».[3]

Le fidèle a besoin de la lumière de la foi pour réaliser son ascension spirituelle, pour éclairer son chemin et sa vie. Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui portent la foi. Il les fait sortir de toutes sortes de ténèbres et les amène vers la lumière ».[4]

Significations de Nour : la lumière

  1. An-Nour c’est Dieu qu’Il soit exalté : « Dieu est la lumière des Cieux et de la Terre »[5].
  2. Nour : Mohamed (PSDL) : « C’est une lumière (Mohamed PSDL) émanant de Dieu, qui est venue vous éclairer ainsi qu’un Livre explicite ».[6]
  3. Nour : le Coran : « Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé le Coran, alors qu’auparavant tu ne connaissais ni le Livre ni la foi. Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos adorateurs ».[7]

Pour que le Coran puisse illuminer le cœur et le transformer, il faut :

  • Croire en la Parole de Dieu et ne pas douter de Ses vérités et Ses promesses.
  • Débarrasser son cœur de ses souillures pour aller à la rencontre du message, le méditer et le goûter.
  • Le lire avec présence du cœur et d’esprit et appliquer ses commandements avec ferveur.

Comment éclairer son cœur ?

  1. Demander à Dieu de nous accorder : « Celui que Dieu n’a pas pourvu de lumière ne la trouvera nulle part »[8].
  2. La prière est une lumière : La prière est l’ascension spirituelle du fidèle. L’âme de la prière réside dans la présence à Dieu. Ne pas la négliger ni la délaisser. Le Prophète (PSDL) a dit :   « … La prière est lumière, le don est un gage de véracité, la patience est clarté et le Coran argument pour toi ou contre toi… »[9].
  1. Le dhikr est une lumière : Se souvenir de Dieu, être présent à Dieu. Les cœurs se tranquillisent en mentionnant Dieu. « Ô croyants ! Invoquez souvent le Nom de Dieu ! Glorifiez-Le matin et soir. C’est Lui qui prie pour vous ainsi que Ses anges afin de vous faire passer des ténèbres à la lumière ».[10]
  1. Eduquer son cœur : Éduquer son cœur et l’apaiser, réformer sa conduite et réaliser sa mutation éthique tel est le sens d’une spiritualité rayonnante. La foi exige du fidèle de purifier son intention, d’examiner sa sincérité et de déployer inlassablement les efforts afin de mieux être, mieux agir et mieux servir. Dieu est pur et n’accepte que ce qui est pur.

Parmi les sagesses d’Ibn ‘Atâ-Allah al-Iskandarî : « Comment un cœur pourrait-il s’illuminer,    alors que son miroir est imprégné par les formes illusoires de ce monde ? Ou comment pourrait-il entreprendre son voyage vers Dieu, s’il est dominé par ses désirs et ses pulsions ? Ou comment désirerait-il ardemment dans la présence à Dieu s’être purifié de la souillure de son insouciance ? ».

  1. S’éloigner au maximum des péchés et des turpitudes, car les péchés ont des conséquences néfastes sur le cœur du fidèle et le rendent obscur ne reconnaissant aucun bien et ne reniant aucun mal. Le Prophète (PSDL) a dit : « Les péchés assaillent successivement les cœurs les uns après les autres. Chaque cœur qui les accepte, sera tâché d’une tâche noire et chaque cœur qui les rejette, sera tâché d’une tâche blanche jusqu’à ce que les cœurs deviennent de deux sortes : un cœur obscur, noirci et enflé comme un cruchon usé qui ne connait aucun bien et ne rejette aucun mal car il ne réagit qu’à ses désirs, et un cœur clair qu’aucun péché n’atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre persisteront ».[11]

Abdallah ibn Abbas (DAS) a dit : « La bonne action apporte un éclat au visage, une lumière dans le cœur, une vitalité au corps, une largesse dans la subsistance, et un amour dans le cœur des gens. En revanche, la mauvaise action apporte un assombrissement au visage, des ténèbres envahissent le cœur, une faiblesse au corps, une diminution dans la subsistance et une animosité dans le cœur des gens ».

Mon Dieu, illumine mon cœur et corrige mes défauts. Chaque jour, donne-moi la force de changer mes comportements afin de servir Ta Cause. Place-moi sous Ta protection et fais que je sois heureux par ton adoration et ton souvenir. Tu es le Puissant, le Sage.

 

[1] Hadith authentique, rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (DAS).

[2] Coran : S. 6, V. 122.

[3] Rapporté par Tirmighi et Al Hakem selon Abdullah ibn Mass’oud (DAS).

[4] Coran : S. 2, V. 257.

[5] Coran : S. 24, V. 35.

[6] Coran : S. 5, V. 15.

[7] Coran : S. 42, V. 52.

[8] Coran : S. 24, V. 40.

[9] Hadith rapporté par Moslim selon Abou Malek Al-Ashâari (DAS).

[10] Coran : S. 33, V. 41, 42.

[11] Rapporté par Moslim selon Houdeyfa ibno al Yamane.

Le mois du Ramadan, une école pour se réformer

Dans un monde qui va une vitesse grand V, un monde centré sur l’égo, le profit à outrance et la domination. Le mois du Ramadan nous invite à revenir à l’essentiel, à sortir de la consommation pulsionnelle, du gaspillage, de l’insouciance et à témoigner de notre présence à Dieu  en observant le jeûne de ce mois béni.

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Ce mois béni est une école pour discipliner son ego et maîtriser ses passions. Une école qui enseigne l’endurance, la persévérance, le don et la solidarité. C’est l’école de la réforme de son être. Le mois du Ramadan nous invite à se poser et à méditer notre cheminement dans un temps spirituel, loin de tout ce qui nous distrait et accapare notre intention, notre foi, notre âme.

Nous sommes, très souvent,  absorbé par un quotidien qui nous fait oublier notre âme et nous impose un cadre de vie centré sur l’ego et le paraître, qui ne laisse plus aucune place à l’être. Le paraître et l’individualisme étouffe l’éclosion de notre être intérieur, elle ne laisse place qu’à l’ego agité et frustré.

Le mois du Ramadan est une invitation vers un voyage intérieur, pour aller à  la rencontre de son cœur,  afin de sortir de la forme et s’inscrire dans une démarche de réforme, le renouveau. L’élan spirituel initié par le jeûne du mois du Ramadan, puise sa source dans le cœur. La vie spirituelle réside dans cette intériorité préservée qu’est le cœur, sa conscience affective lui permet de rester sensible  à l’appel du divin. Dieu dit : « Celui ou celle dont le cœur a été ouvert (sharaha) par Dieu à l’islam reçoit ainsi une lumière de Son Seigneur »[1].

Le Prophète (PSDL) a dit : « Lorsque la lumière de la foi embrasse dans le cœur, il s’épanouit et s’ouvre au monde » Les Compagnons demandèrent : « Comment reconnaître cet état afin d’y parvenir, ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « Prendre conscience du caractère illusoire et éphémère de la vie, vivre pleinement cette vie non pas comme une finalité mais comme un cheminement vers la vie future et se préparer à sa rencontre avec Dieu »[2].

Quiconque désire cheminer vers le Clément, le Compatissant, doit purifier son cœur de toutes formes de haine, de jalousie, de rancœur et d’animosité. Un bon cœur ne peut être habité, à la fois, par l’amour de Dieu et de Son Messager (PSDL) et par les ressentiments qui nuisent à son épanouissement et à sa paix intérieure.

[1] Coran : S. 39, V. 22.

[2] Hadith rapporté par Tirmidhi et Al-Hakem selon Abdullah Ibn Massou’d (t).

Le mois du Ramadan : Voici venu le purificateur

Aujourd’hui, les musulmans de part le monde vont jeûner du mois du Ramadan et vivre un temps fort, un temps sacré de spiritualité, de solidarité et de partage fraternel. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de revenir à lui-même afin de méditer le sens et ajuster ses pensées.

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Le jeûne du mois du Ramadan est une école de maîtrise de soi où le fidèle cultive la persévérance et l’endurance. Un mois où le fidèle contrôle ses passions, refuse les émotions et les excitations et maîtrise ses pulsions et ses mauvais penchants. Certes, le jeûne du mois du Ramadan est un effort exigeant mais c’est l’ascèse par laquelle le fidèle se réforme, se purifie et discipline son égo.

Le mois di Ramadan est aussi le mois de la miséricorde, du pardon et de la paix. Le fidèle doit purifier son cœur de toutes les rancunes, de l’animosité et de l’infâme. Jeûner pour le fidèle c’est être en paix et promouvoir la paix. Le Messager de Dieu (r) dit : « Le jeûne est un bouclier. Lorsque l’un de vous jeûne, qu’il ne prononce pas de paroles obscènes et qu’il ne se mette pas en colère. Si quelqu’un l’insulte ou l’agresse, qu’il dise : “ paix, Je jeûne ”  »[1].

Ainsi, Le jeûne représente beaucoup plus qu’une simple abstinence de boire et de manger. Le musulman en état de jeûne doit se garder des choses douteuses, s’abstenir du mensonge et de la médisance et ne pas nourrir des intentions belliqueuses contre autrui. Le Messager de Dieu (r) dit : « Celui qui ne s’abstient pas de mentir et d’agir en pur mensonge, Dieu n’a que faire de son renoncement à son manger et à sa boisson »[2].

Le mois du Ramadan est également une école pour consommer autrement. Jeûner c’est prendre conscience de ce que nous consommons et comment nous nous comportons.   Consommer moins et donner plus à ceux qui sont dans le besoin. Le Messager de Dieu (r), notre modèle par excellence, a toujours été généreux, mais il l’était davantage pendant le mois du Ramadan.

Durant le mois du ramadan, chaque musulman (e) doit relever le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres. Chaque fidèle doit redoubler d’efforts en termes de bonté, de spiritualité et de générosité afin de s’attirer la Miséricorde et la proximité de Dieu. Dans le hadith authentique, le Prophète (r) dit en attribuant ces paroles à Dieu : « Qui vient vers Moi à pas lents, Je viendrai à sa rencontre à pas rapides »[3].

[1] Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Abou Hourayra (t).

[2] Rapporté par Al-Boukhari selon Abou Hourayra (t).

[3] Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Abou Hourayra (DAS).