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Le mois de Chaâbane préambule au mois du Ramadan

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« Seigneur Dieu! Fais que les mois de Rajab et de Chaâbane soient bénis pour nous et fais en sorte que nous atteignons le mois du Ramadan et que nous puissions profiter au maximum de ses bienfaits »[1].

Dans la vie du fidèle, il y a des moments, des périodes et des endroits où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus opportun, a plus de mérite et plus agréable à Dieu. Le mois de Chaâbane fait partie de ces moments propices pour fortifier sa foi et se rapprocher de Dieu.

Le compagnon Oussama ibn Zaïd raconte : « Le Messager de Dieu (PSDL [2]) jeûnait certains jours d’affilés à tel point que nous pensions qu’il ne s’arrêtait jamais. Et il mangeait certains jours d’affilés à tel point qu’il ne jeûnait plus si ce n’est deux jours par semaine. Il les consacrait séparément au jeûne en dehors des périodes où il jeûnait. Il n’y a pas un mois où il se consacrait le plus au jeûne que pendant le mois de Chaâbane. Je lui posais la question à ce sujet : Cher Messager de Dieu! Tu te consacres au jeûne à tel point que tu ne le romps pratiquement plus. Et tu interromps le jeûne à tel point que tu ne t’y consacres presque plus, si ce n’est deux jours par semaine. (…) En effet, le lundi et le jeudi, les œuvres sont exposées au Seigneur de l’univers, et j’aime être en état de jeûne lorsque mes œuvres Lui sont exposées… Je ne te vois pas autant jeûner les autres mois que pendant celui de Chaâbane. Il m’ a répondu : C’est un mois qui se trouve entre Rajab et Ramadan que beaucoup de gens négligent. Un mois durant lequel les actes sont présentés à Dieu, et je veille à ce que mes actes soient présentés à Dieu alors que je suis en état en jeûne »[3].

Ce hadith nous informe au sujet de l’importance du jeûne chez le Prophète (PSDL) durant l’année et plus particulièrement pendant le mois de Chaâbane. Mais, le seul mois que le Prophète (PSDL) jeûnait en totalité est le mois du Ramadan. Le jeûne du mois de Chaâbane est un stage de préparation pour mieux accueillir le mois du repentir, de l’introspection et de la méditation. C’est un bon entraînement pour préparer son organisme et son esprit afin de vivre pleinement le mois du Coran, de la Miséricorde, de la fraternité et de l’amour en Dieu.

D’après Anas Ibn Malek : « Quand les compagnons du Prophète (PSDL) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans s’acquittaient de leur Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu’ils voyaient le croissant de lune du mois de Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts en terme d’adoration, de bonté et de générosité ».

C’est ainsi que les compagnons du Prophète (PSDL) déployaient les efforts nécessaires pendant le mois de Chaâbane et s’appliquaient sincèrement afin de mieux accueillir le mois du Ramadan.

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Pour nous, dans notre contexte et au milieu de nos diverses préoccupations, comment profiter du mois de Chaâbane et préparer au mieux la venue du mois béni du Ramadan.

Quelques éléments de réponse :

Demander à Dieu sincèrement de nous permettre de profiter de ces instants bénis afin que nous puissions goûter à la douceur de Sa présence et de Sa proximité.
• Se réconcilier avec Dieu et se repentir sincèrement de l’ensemble de nos maladresses.
• Jeûner, dans la mesure du possible, surtout la première moitié du mois de Chaâbane, en veillant particulièrement à ne pas rater les lundis et jeudis.
• Se pencher sur la lecture du Coran, le méditer et le goûter.
• Donner, aider et soutenir. Parmi les gages de véracité, le don est le plus concret et le plus quotidien.
• Persévérer et s’appliquer dans l’accomplissement de nos prières.
• Être présent Dieu, se souvenir de Lui et Le mentionner inlassablement (dhikr).
• Implorer le pardon de Dieu pour nos fautes, nos manquements et nos négligences.
• S’habituer à accomplir la prière nocturne, notamment le dernier tiers de la nuit. En effet, la prière la plus agréable à Dieu après la prière obligatoire et celle effectuée au cours de la nuit.
• Avoir la résolution sincère de corriger sa manière d’être et d’agir, de mieux se comporter et de réaliser une mutation éthique.
• Avoir bon cœur. Un cœur habité par l’amour de Dieu et de Son Messager n’en veut à personne. Supporter les coups durs, préserver les liens d’amour et de compassion et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort.
• Enfin, avoir bonne intention et être sincère. Le fidèle connaît l’importance de l’intention, et sait qu’elle est le secret, le fondement et la quintessence de toute acte d’adoration.

Durant cette période bénie, chaque fidèle soucieux de sa complétude morale et de son accomplissement spirituel, doit faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répondant l’amour, la paix, le bien et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier, bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu, pour Son Messager (PSDL) et pour les êtres.

[1] Rapporté par Ahmed et An-Nassaî.
[2] PSL : paix et salut de Dieu sur lui.
[3] Rapporté par l’Imam Ahmed, An-Nassaî et Abou Daoud.

Petite pensée du vendredi n° 12

Entretenir sa foi et la renouveler

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Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile d’être et d’agir. La foi du fidèle à tendance à s’affaiblir au milieu des préoccupations quotidiennes. « La foi, dit le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) s’use à l’intérieur du cœur comme s’use le tissu. Ainsi demandez à Dieu de renouveler la foi dans vos cœurs »[1].

Dans un autre hadith : « Renouvelez-donc votre foi ! Comment renouvelle-t-on notre foi ? demandèrent les compagnons. Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui ) a répondu : Répétez inlassablement cette formule : Il n’y a de Dieu que Dieu »   [2].

La foi a besoin d’être entretenue et renouvelée, sinon elle amenée à baisser et ensuite à s’éteindre. Le compagnon Abou Darda’ disait : “ Le fidèle, conscient de ses responsabilités et  soucieux de sa relation avec Dieu, entretient sa foi de manière régulière et l’examine pour savoir si elle augmente ou elle baisse ”. Porter la foi, vivre une spiritualité c’est s’engager et concrétiser cette foi par une action utile. Utile à soi, à sa famille, à sa société, à l’humanité toute entière.

Parmi les moyens qui permettent de renouveler sa foi et la consolider, il y a :

  1. La dynamique de groupe : Être bien entouré et vivre sa foi dans un environnement propice permet à la foi de s’épanouir et de se fortifier. La dynamique de groupe agit comme un catalyseur pour réaliser son ascension spirituelle. Le Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a dit : « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime. Choisissez donc vos amis avec soin » [3].

La prière, la récitation du Coran, l’apprentissage du savoir comme les autres disciplines de souvenance de Dieu, sont plus efficientes si elles s’accomplissent en groupe. La dynamique de groupe a une vertu particulière sur l’individu et son comportement. Ibn ‘Ata Allah Ai-Iskandari dit dans ses paroles de sagesse : “ Ne prends pas pour compagnon celui dont l’état (spirituel) ne te stimule pas et dont les paroles ne te montrent pas la voie de Dieu ”.

  1. L’effort dans la pratique : La foi relève certes d’une conviction profonde, elle obligatoirement  être accompagnée d’un effort, d’une œuvre bonne. A chaque fois que la fois est citée dans le Coran, aussitôt l’obligation d’agir est rappelée. C’est dire que s’interroger sur sa foi c’est aussi s’interroger sur son engagement. L’effort dans la pratique est le témoignage sincère de la foi du fidèle.

L’imam Al-Hassan Al-Basri disait : “ La foi ce n’est pas une simple prétention, ni une vague parure  mais c’est ce qui est enraciné dans le cœur et confirmé par les actes…”.

  1. L’examen de conscience : Le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a dit : « Le fidèle clairvoyant est celui qui réalise constamment son examen de conscience et se prépare intensément à sa rencontre avec Dieu… »[4].

‘Omar ibn al-Khattab (DAS) a dit : « Jugez-vous vous-mêmes avant d’être jugés, et pesez vos œuvres avant qu’elles ne soient pesées, car votre Jugement de demain sera plus facile si vous faites aujourd’hui votre examen de conscience. Et préparez-vous pour le jour où vous vous présenterez devant Dieu et rien de vous ne sera caché ».

Réaliser son examen de conscience c’est être en perpétuelle réforme de son être, c’est aspirer à être meilleur moralement et spirituellement, en toute humilité ; meilleur Devant Dieu, humble devant les êtres humains.

[1] Rapporté par Al Hakem dans al-Mustadrak  et At-Tabarani dans al-Mu’jam Al Kabir selon Abdullah ibn Al-‘Aç ; et qualifié de Bon par Al-Albani dans Al-Jami’ As-Sahih.

[2] Rapporté par l’imam Ahmed selon Abou Hourayra.

[3] Rapporté par Tirmidhi et Abou Daoud selon Abou Hourayra.

[4] Rapporté par Ahmed et Tirmidhi selon Chaddad ibn Aws.

 

المسلمون في الغرب واقع وآفاق

unes islamophobes

Cet article intitulé :  » Musulmans d’Occident : réalités et perspectives  » a été écrit, il y a plus de 10 ans. Je le republie aujourd’hui car il contient certaines idées qui sont toujours d’actualité.

Petite pensée du vendredi n° 11

S’exercer à goûter la douceur de la foi

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Hanzala Al Oussaydi (DAS), l’un des scribes du Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Une fois Abou Bakr (DAS) en me rencontrant me dit :  » Comment vas-tu Hanzala ?  » Je réponds :  » Hanzala est devenu hypocrite « . Il dit :  » O mon Dieu ! Que dis-tu là ? « . Je dis :  » Quand nous nous trouvons en compagnie du Messager de Dieu (PSDL), il nous parle de la vie future,  du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez lui,  voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes.  Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont il nous a parlé « . Abou Bakr (DAS) dit :  » Par Dieu, nous ressentons tous deux la même chose « . Puis nous partîmes, Abou Bakr et moi, pour nous rendre chez le Messager de Dieu (PSDL). Je dis :  » O Messager de Dieu ! Hanzala est devenu hypocrite.  Quand nous sommes en ta compagnie, tu nous parle de la vie future,  du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez toi,  voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes.  Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont tu nous a parlé « .  Le Messager de Dieu (PSDL) dit : « Par Dieu, si vous saviez persister dans le même état lorsque vous êtes en ma compagnie et dans la souvenance de Dieu, les Anges vous serreraient la main dans vos lits et sur vos chemins. Mais, ô Hanzala ! Chaque temps à sa préoccupation (il répéta cela trois fois) ». [1]

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde de consommation à outrance qui génère beaucoup de dominations, de frustrations, d’injustices et surtout beaucoup d’insouciances et d’indifférences. Le fidèle aspirant à un meilleur être moral et spirituel, doit se réconcilier avec lui-même, apaiser son âme, nourrir sa conscience  et ne pas être en proie à la tourmente et aux troubles de ce monde violent et sans finalité. Fréquenter les assises de la foi et du savoir, persévérer dans l’accomplissement de bonnes œuvres, vivre des moments intenses de présence à Dieu et réfléchir ensemble sur notre devenir nous permet d’être en paix, de rendre nos cœurs quiets et paisibles.

L’assise de la foi et ses mérites :

Les assises de la foi (majâliss al imane) sont des réunions d’étude, de souvenance de Dieu (dhikr) et de spiritualité. Au temps du Prophète (PSDL), ces réunions étaient reconnues pour leur effet tonique sur les vertus de chacun. Le Prophète (PSDL) formait ses compagnons, façonnait leurs personnalités et reconstruisait leurs identités. L’assise était le moyen le plus efficace pour fortifier la foi, approfondir le savoir et renforcer les liens du cœur, l’amour, la fraternité, l’homogénéité et l’esprit d’équipe.

Anas ibn Malek rapporte que Abdallah Ibn Rawaha, disait chaque fois qu’il rencontrait un autre compagnon : « Viens que nous nous exercions à goûter la douceur de la foi un moment ! ». Un jour, il fit cette invitation à un homme qui se fâcha et vint trouver le Prophète (PSDL) : « O Messager de Dieu, lui dit-il, ne vois-tu pas cet Ibn Rawaha qui nous invite à des assises de la foi d’un moment ? ». Le Prophète (PSDL) a répondu : « Que Dieu garde Ibn Rawaha ! Il aime les assises où les anges font compétition pour y assister ».[2]

« Chaque fois, dit le Prophète (PSDL), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans un endroit pour mentionner Dieu, pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa signification, la paix du cœur descend sur eux, la miséricorde les recouvre et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence ».[3] La simple récitation du Coran et la simple discussion de sens appellent sur nous un flot d’amour et de paix intérieure.

La prière, la récitation du Coran, l’apprentissage de la sunna du Prophète (PSDL) comme les autres disciplines de souvenance de Dieu, sont plus efficientes si elles s’accomplissent en groupe. Il y a une vertu particulière dans le phénomène de groupe, le Prophète (PSDL) a dit : « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime. Choisissez donc vos amis avec soin ».[4]

Pourquoi fréquenter une assise de la foi :

Les raisons pour fréquenter une assise pour fortifier la foi et approfondir le savoir sont multiples et peuvent se résumer en trois niveaux :

Au niveau personnel :

  • Fortifier sa foi.
  • Approfondir ses connaissances religieuses et mieux comprendre sa religion. Il important pour le fidèle de comprendre les exigences d’appartenir à l’islam qui se résume en trois mots clés : j’apprends ma foi dans ses moindres détails, j’applique sincèrement avec  méthode et perfection et je témoigne de ma foi. Apprendre, appliquer et témoigner.
  • Améliorer sa pratique religieuse.
  • Persévérer dans le dikr et le rappel afin de trouver la tranquillité, la miséricorde et la paix intérieure.
  • Connaître le Prophète (PSDL) notre modèle par excellence afin de s’identifier à lui et sauvegarder sa sounna.
  • Connaître les compagnons du Prophète (PSDL) et les imiter sincèrement.
  • Apprendre à agir et à s’engager, en participant à des actions collectives pensées et organisées par les membres de l’assise.
  • Se former pour mieux se réformer.
  • Être conscient de ses responsabilités.

Au niveau fraternel et social :

  • Mieux se connaître.
  • Renforcer les liens d’amour en Dieu et de fraternité.
  • Développer l’esprit d’équipe.
  • Apprendre à dialoguer et à débattre dans le respect.
  • Apprendre à résister avec intelligence et sagesse.
  • Réfléchir ensemble et élaborer ensemble des stratégies d’actions.
  • Penser notre participation citoyenne à la lumière de la spiritualité.
  • Se recommander mutuellement la vérité et la patience.
  • Mieux porter la responsabilité du témoignage.

Quelques bienséances à observer pour l’assise :

  • Avant de commencer une assise dans le but de souvenir de Dieu, de fortifier sa foi et d’approfondir son savoir et l’intensifier, que celle-ci se passe à la Mosquée ou dans tout autre endroit, il convient, dès que possible de se purifier, de faire ses ablutions, dès lors qu’on a les moyens de les faire.
  • Respecter l’horaire de l’assise, veiller à ne pas arriver en retard sauf cas particulier.
  • Avoir bonne intention et être sincère.
  • Se préparer moralement et spirituellement afin de participer, d’enrichir et débattre les sujets proposés.
  • L’assise est une rencontre en Dieu et pour Dieu, il faut veiller à tirer le maximum de cette présence divine et que l’assise ne se transforme pas en discussion de salon.
  • Rechercher l’assistance et le soutien de Dieu : en effet, chacun sait qu’il est faible  et qu’il a besoin de cette assistance Divine pour se motiver, se remotiver et retrouver confiance en soi. « C’est Toi que nous adorons et c’est de Toi que nous attendons assistance »[5] ; « Et quiconque place sa confiance en Dieu. Dieu lui suffit »[6].
  • Avoir bon cœur. Un cœur habité par l’amour de Dieu et de Son Messager, un cœur qui n’en veut à personne, un cœur qui sait pardonner et dépasser.
  • Faire acte de vigilance et de bon conseil.  Le fidèle est tenu de participer, de critiquer, de proposer et d’agir dans un esprit d’équipe.

[1] Rapporté par Moslim.

[2] Rapporté par l’imam Ahmed selon Anas.

[3] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra.

[4] Rapporté par Tirmidhi et Abou Daoud selon Abou Hourayra.

[5] Sourate 1, verset 4.

[6] Sourate 65, verset 3.

 

 

إتحاف المحب بنفحة من فضل الحبيب

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إنه من المعلوم أن الله عز وجل اصطفى حبيبه وخليله محمدا صلى الله عليه وسلم خيارا من خيار، وخصه بخصائص جليلة وفضائل عظيمـة، وأعطاه من التشريف والتكريم ما رفعه به على سائر الأنبياء درجات. كما لا يخفى على أحد رأفـته صلى الله عليه وسلم ورحمته بأمته، وحرصه على هدايـتها وإنقاذها من النار

Muslmans de France entre surveillance et diabolisation

Face à la recrudescence d’actes de haine anti-musulman en France et de provocations émanant de toutes parts, comment réagir sereinement et renforcer les liens civiques qui réunissent les Français au-delà de leur confession ? Dans cette tribune publiée par Zaman France, l’imam et conférencier Omar Mahassine dresse un tableau précis de la situation sociale et psychologique vécue par les citoyens de confession musulmane et propose quelques solutions.

Musulmans de France entre surveillance et diabolisation

Face à la recrudescence d’actes de haine anti-musulman en France et de provocations émanant de toutes parts, comment réagir sereinement et renforcer les liens civiques qui réunissent les Français au-delà de leur confession ?

Petite pensée du vendredi n° 10

Le repentir, une prise de conscience

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Le repentir de tout péché est une obligation, qui exige d’être accomplie immédiatement et en permanence. En effet, le fidèle est un être humain, sujet à de l’oubli, à de l’insouciance, à des manquements. Sa foi s’affaiblit, il se fait du tort, déplait à lui-même et commet des péchés. Mais Dieu est bonté infinie : « Il tend Sa Main la nuit pour accepter le repentir du pêcheur  du jour et le jour pour accepter le repentir du pêcheur de la nuit ; et ce jusqu’à la résurrection »[1].

Dieu dit : « … Repentez-vous tous devant Dieu, ô Croyants ! Afin que vous récoltiez le succès »[2].

Mon frère, ma sœur ! Saisissez la porte du repentir et pénétrez-y tant qu’elle est ouverte. Faites votre examen de conscience et constatez vous-mêmes l’ampleur des méfaits  que vous avez commis envers Dieu, envers autrui et envers vos propres personnes… Dieu aime l’adorateur qui reconnaît ses fautes et qui en demande l’amnistie. Cependant, le repentir requiert certaines conditions : que l’individu cesse immédiatement de commettre le péché, regrette sincèrement de l’avoir commis, décide de ne plus récidiver et  répare les injustices.

N’oubliez pas qu’on s’achemine tous vers Dieu et qu’on va à Sa rencontre pour sûr. Ne soyez pas insouciants vis-à-vis de ce rendez-vous inéluctable. Ne retardez pas votre éveil spirituel jusqu’à l’heure de l’agonie, car l’éveil ne vous serait d’aucune utilité à ce moment fatidique. Purifiez vos cœurs, réformez vos conduites en imitant sincèrement le comportement du prophète (PSDL) afin de mieux vous préparer  à la rencontre ultime de Dieu.  

Saisissez l’occasion de faire le bien tant que vous en êtes capables. Dans votre relation à Dieu, réparez ce que vous avez détérioré,  lavez ce que vous avez souillé, purifiez ce que vous avez corrompu. Réconciliez-vous avec Dieu, repentez-vous de vos méfaits et restez constant dans la repentance. Veillez à vous conformer à la voie de Dieu dans les épreuves et dans l’adversité, dans les difficultés et dans l’aisance, dans le bien et le malheur. Gardez confiance en Dieu et persévérez dans Son adoration et en Sa présence, vous verrez les flots d’amour et de paix intérieur qu’Il vous accordera.    

[1] Hadith rapporté par Moslim selon Abou Moussa Al Ash’âri.

[2] Coran : S. 24, V. 31

Petite pensée du vendredi n° 9

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Du temps pour méditer et se souvenir de Dieu

 

Notre monde actuel est violent et en souffrance. Un monde marqué par l’injustice,  les conflits et les rapports de domination.  Un monde porté par  le matérialisme illusoire qui ne produit ni épanouissement ni libération mais uniquement des dépendances et des frustrations. Un monde où il est de plus en plus difficile d’être, de se poser un moment, d’être à l’écouter de ses besoins, d’avoir un temps de recueillement, de méditer le sens et d’ajuster ses pensées.

Dans le Coran, Dieu nous invite à observer attentivement la création, à méditer sur les manifestations de la Majesté et de la Splendeur divines exprimées dans l’univers et à en tirer des enseignements : « En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence, qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, mentionnent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : Notre Seigneur ! Tu n’as pas crée cela en vain. Gloire à Toi ! Préserve-nous du châtiment du Feu »[1].

Le Prophète (PSDL), notre modèle par excellence, méditait sur le Coran et la création. Selon  Aîcha (DAS) : « Le Prophète (PSDL) m’a demandé  une nuit : “ Ô Aîcha ! Cette nuit, je veux me consacrer à l’adoration de Mon Seigneur ” Je lui ai répondu : “ Par Dieu ! J’aime ta proximité et j’aime aussi ce qui te fait plaisir ”. Elle dit : Il se leva, se purifia puis il se mit à prier ; il ne cessa de pleurer jusqu’à ce qu’il mouilla son giron, puis il pleura jusqu’à ce qu’il mouilla le sol. Puis Bilal (DAS) vint l’appeler pour la prière, lorsqu’il le vit pleurer, il dit : “ Ô Messager de Dieu !  Pourquoi pleures-tu alors que Dieu a pardonné tes péchés passés et futurs ”. “ Pourquoi pas répondit le prophète (PSDL), ne serai-je pas un adorateur reconnaissant ? Il m’a été révélé cette nuit, des versets du Coran, malheur à celui qui les lis et qui ne les médite pas ” :En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence ….) »[2].

La médiation est un excellent moyen pour se rapprocher de Dieu, pour l’aimer et reconnaître Sa Souveraineté. Elle est, également, un moyen pour être en paix, pour détendre le corps et évacuer le stress et l’anxiété. Conjuguée avec du dhikr (souvenir de Dieu), la méditation permet au fidèle de retrouver l’équilibre du côté spirituel et de s’épanouir moralement et spirituellement.

Prendre le temps pour méditer et se souvenir de Dieu, c’est donner du sens à son cheminement, de la substance à sa foi, de la cohérence à son engagement et de l’exigence vis-à-vis de son action.

Se souvenir de Dieu et répéter inlassablement Son nom mène à la présence de Dieu. Dans le hadith qodsi : « Je fais de Mon adorateur ce qu’il attend que Je fasse de lui (il faut avoir bonne opinion de Dieu, avoir foi en Sa bonté). Je suis présent en son cœur chaque fois qu’il se souvient de Moi en répétant Mon nom. S’il se souvient de Moi à part soi, Je Me souviens de lui à part Moi-même. S’il se souvient de Moi en assemblée, Je mentionne son nom dans une assemblée meilleure. S’il s’approche de Moi d’un empan, Je M’approche de lui d’une brassée. S’il s’approche de Moi d’une brassée, Je M’approche de lui de toute l’envergure des deux bras tendus. S’il vient à Moi en marchant, Je vais à lui en toute hâte »[3].

C’est un grand privilège de se savoir visé par ce hadith, c’est un grand privilège d’être destinataire de ce message d’amour et de proximité de la part de Notre Seigneur. Gloire et louange infinie à Dieu, éternellement Bienveillant et Généreux, qui montre le chemin pour Le connaître et l’aimer en nous dotant de la faculté de méditer et d’être présent à Lui.

[1] Coran, Sourate : 3, Versets : 190 – 191.

[2] Hadith authentique rapporté par Ibn Hibbane selon Aîcha (DAS) et authentifié par Al-Albani.

[3] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra.

Petite pensée du vendredi n° 8

Soyez vous-mêmes

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Nous vivons une époque où le paraître a pris le dessus sur l’être. Il est de plus en plus difficile de trouver une personne fiable, juste et incorruptible, car souvent les apparences sont trompeuses, les engagements ne sont pas honorés et la confiance trahie ! Le Prophète (PSDL) nous enseigne les gages de véracité et de sincérité que doit donner chaque fidèle : « Quatre traits de conduite, dit le Prophète (PSDL), caractérisent l’hypocrite ; s’il les a tous les quatre, il est l’hypocrite type. Il reste hypocrite tant que l’un des quatre signes se manifeste chez lui. L’hypocrite est :

  1. Menteur
  2. Faillit à ses engagements
  3. N’est pas digne de confiance
  4. Profère des propos orduriers à chaque dispute»[1].

Les hommes camouflent la vérité pour préserver leurs situations et ne pas nuire à leurs réputations. Les personnages à facettes travaillent uniquement pour leurs intérêts ou pour l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes. L’égo, provoquant une fierté déplacée, amène la personne à refuser sa propre faiblesse et à ne pas reconnaître ses erreurs.

Tout être humain commet des erreurs dans sa vie envers soi et envers les autres. Mais rares sont ceux qui les reconnaissent ouvertement devant Dieu et devant les hommes. Reconnaître ses erreurs demande une grande maturité spirituelle et beaucoup de courage. Le repentir sincère commence par la reconnaissance de ses erreurs. Omar Ibn Al Khattab disait : « Que Dieu bénisse celui ou celle qui me montre mes défauts ».

Être musulman, vivre une foi sincère c’est être conscient de ses responsabilités, c’est aussi connaître ses défauts pour les corriger.  En effet, pour se purifier de ses manquements et de ses torts, il faut d’abord en prendre conscience. Malheureusement, l’humain est souvent dans le déni de ses erreurs et passe plus de temps à inspecter les comportements d’autrui, au lieu de se concentrer sur les siens. Il pointe du doigt les erreurs de ses semblables mais reste inattentif vis-à-vis de ses propres défauts.

Chère sœur, cher frère,

La foi n’est pas une mise en scène, ni une vague parure dont il suffit de se revêtir, mais elle est un cheminement exigeant, porteur de transformation. Elle est en même temps un combat contre son égo, un effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi.

Alors, soyez vous-mêmes, cessez de vous dissimuler derrière des apparences, cessez de refléter une image qui ne vous ressemble pas, juste pour ne pas subir les critiques, les jugements ou le regard des autres. Ayez comme seul et unique objectif : plaire à Dieu; le reste n’aurait plus aucune importance pour vous !

 [1] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abdallah ibn ‘Amrou.

Petite pensée du vendredi n° 7

Ne t’attriste pas

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Chère sœur, cher frère,

Même si la tristesse envahi ton cœur, que les soucis te submerge, que l’angoisse t’étouffe, que ta situation se dégrade et que tes espoirs s’envolent … Ne t’attriste pas, ne faiblit pas, ne te laisse dominer par le chagrin, ne te laisse pas envahir par le stress et l’anxiété, ne désespère point…

La vie est une épreuve. Le chagrin, la tristesse et les soucis n’épargnent personne, alors ne t’attriste pas, ne te décourage pas. Les nuages les plus sombres enfantent les plus beaux rayons du soleil, la tristesse ne durera pas éternellement et après la difficulté vient toujours la délivrance. Dieu a déclaré dans le Coran : « Certes, à côté de la difficulté, il y a la facilité. Certes, à côté de l’adversité, il y a la félicité »[1]. En commentant ces versets, le Prophète (PSDL) a dit : « Une difficulté ne vaincra pas deux facilités »[2].

L’être humain n’est pas parfait, il est sujet à de l’oubli, à de l’insouciance, à de la négligence et à des manquements.  C’est certain, chacun à ses défauts, chacun est amené à commettre des erreurs, ou peut-être échoué mais il ne doit pas s’attrister, ni se déclarer vaincu. L’important est d’apprendre de ses erreurs, de prendre conscience de ses difficultés et de les surmonter avec courage, détermination et patience. Il faut apprendre à regarder les points positifs d’une situation et pas uniquement les points négatifs, apprendre aussi à voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.

Face à la tristesse, face aux épreuves, il faut faire preuve de patience et ne pas être systématiquement dans la plainte. Mais plutôt dans la réflexion et se mettre en action pour s’en sortir. Le Prophète (PSDL) nous a appris cette invocation qu’il répétait de manière régulière pour se préserver des soucis et de la tristesse : « Ô Seigneur! Je me mets sous Ta protection contre les soucis et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre l’avarice et la lâcheté, contre le poids de la dette et la domination des hommes »[3].

Ibn Mas’oud rapporte que le Prophète (PSDL) a déclaré : « Il ne se trouve aucune personne qui récite cette invocation sans que Dieu n’éloigne d’elle ses soucis et ses chagrins en les remplaçant par de la joie »[4].

Lorsque la tristesse t’encercle et l’angoisse s’empare de toi, cherche réconfort et soulagement dans la prière. Dieu dit : « Ô vous qui portez la foi, cherchez du réconfort dans la patience et la prière ! Dieu est, en vérité avec ceux qui savent s’armer de patience »[5]. Boukhari rapporte selon Abou Hourayra que lorsque quelque chose préoccupait le Prophète (PSDL) ou l’attristait, il trouvait réconfort et soulagement dans la prière.

En cas d’affliction, ou lorsque le fidèle est submergé de tristesse, il doit se tourner vers Dieu, s’efforcer d’être patient et reconnaissant et faire confiance à Dieu.  Car Dieu dit dans le Coran : « Dieu ne suffit-Il pas à Son adorateur comme Protecteur »[6]. S’en remettre à Dieu et Lui faire confiance, c’est pouvoir surmonter ses moments d’anxiété et prendre le dessus sur toute  angoisse et toute tristesse. 

[1] Coran : S. 94, V. 5 – 6.

[2] Rapporté par Ibn Hajar Al ‘Asqalani dans Fath Al-Bari

[3] Anas ibn Malek (DAS) a dit : « j’étais au service du Prophète (PPSDL) et je l’entendais répéter souvent cette invocation : « Ô Seigneur ! Je T’implore de préserver contre les soucis et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre l’avarice et la lâcheté, contre le poids des dettes et la domination des hommes » Rapporté par Boukhari et Moslim.

[4] Rapporté par l’imam Ahmed.

[5] Coran : S. 2, V. 153.

[6] Coran : S. 39, V. 36.