Archives de catégorie : Spiritualité

Petite pensée du vendredi n° 23

Aspirer à l’excellence durant la première décade de Dhoul-Hijja

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Dans la vie du fidèle, il y a des moments, plus importants que d’autres, où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréable à Dieu. Ces périodes sont plus propices pour évoluer dans sa relation avec Dieu et réaliser son ascension spirituelle. Parmi ces moments la 1ère décade  de Dhoul-Hijja.

Dieu a juré dans le Coran : «  Par l’aube et par les dix jours »[1]. Ibn Abbas (DAS) a dit que les dix jours concernés sont les premiers jours de Dhoul-Hijja.

Le Messager de Dieu (BSDL) a dit  : « Il n’y a pas de jours plus agréables à  Dieu – exalté soit-Il – et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de dhoul-hajja) »[2].

 Caractéristiques de cette première décade de Dhoul-Hijja :

  1. Dieu a juré par ces dix jours, cela montre l’importance qu’ils revêtent auprès de Lui.
  2. Le Messager de Dieu (BSDL) a certifié, dans le hadith authentique cité plus haut, que la première décade de Dhoul-Hijja permettait au fidèle de fortifier sa relation à Dieu et accéder à Son amour et Sa proximité.
  3. Le Messager de Dieu (BSDL) a fortement conseillé aux fidèles soucieux de leurs plénitudes morales et leurs accomplissements spirituels de se surpasser en termes de bonté, de générosité et d’accomplissement d’œuvres bonnes car le moment est précieux et sacré.
  4. Le Messager de Dieu (BSDL) a recommandé aux fidèles de multiplier le dikr, la souvenance de Dieu. Le Messager de Dieu (BSDL) a dit : « Il n’y a pas de jours meilleurs et plus agréables à Dieu que ces dix jours de Doul Hijja. L’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréables à Dieu, alors souvenez vous de Dieu inlassablement, en répétant, en faisant d’avantage de « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), de « takbir » (dire « allahou akbar ») et de « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») »[3].
  5. Le jour de Arafat fait partie de ses dix jours, et ce jour est important dans la vie du fidèle :
  • C’est le jour où Dieu a parachevé la religion, la foi du fidèle. Boukhari et Moslim rapporte qu’une personne de confession juive a dit à Omar ibn Khattab : « Un verset que vous lisez dans votre Coran, s’il avait été révélé à nous communauté juive nous allions le célébrer comme fête ». Omar lui dit : « Quel verset », il a répondu : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agréé l’Islam comme religion pour vous » (S. 5 ; V. 3). Omar a dit : « Nous connaissons le jour et l’endroit où ce verset a été révélé. Il a été descendu sur le Messager (BSDL) alors qu’il était sur le Mont de Arafat en train de faire son discours ».[4]
  • Dieu a juré par ce jour d’Arafat : « Par le ciel aux constellations et par le jour promis !   Par le jour témoin et par le jour solennel » (S. 85 ; V. 1, 2, 3). Dans un hadith rapporté par Tirmidhi et authentifié par Albani selon Abou Hourayra (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « le jour promis c’est le jour du jugement dernier, le jour témoin c’est le jour du vendredi et le jour solennel c’est le jour de Arafat ». 
  • Jeûner le jour de Arafat absout les péchés de l’année passée et celle qui est en cours. Moslim rapporte d’après Qatada, que le Messager de Dieu (BDSL) a dit à propos du jour de ‘Arafat : « Il absous les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».
  • C’est le jour où Dieu a fait un pacte avec la descendance d’Adam afin de l’adorer sincèrement et ne rien Lui associer. Dieu dit : « Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons… » – afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention », ou que vous auriez dit (tout simplement) : « Nos ancêtres autrefois associaient à Dieu d’autres divinités, et nous sommes leurs descendants. Vas-tu nous détruire pour ce qu’ont fait les imposteurs ? » (S. 7 ; V. 172, 173)
  • Pendant le jour de Arafat, Dieu accorde Sa Miséricorde, Son salut et Son pardon à sa Ses adorateurs et en prenant à témoin Ses anges.
  • Le Diable pendant le jour de Arafat se sent plus petit, plus humilié.
  1. le 10ème jour de Dhoul-Hijja c’est  la fête du sacrifice, le jour du grand pèlerinage car la majorité des actes de pèlerinage s’accomplissent durant ce jour. Le Messager (BSDL) a dit :  « Les jours les plus importants aux yeux d’Allah, exalté soit-il, sont : le jour du sacrifice et le jour du Qarr » Le jour du Qarr étant le jour de repos à Mina, à savoir le onzième de Dhul-Hijja ».[5]

Ibn al-Qayyim a dit : « Le meilleur jour aux yeux de Dieu est le jour du sacrifice, et il s’agit là du jour du grand pèlerinage ».

Les actions recommandées durant cette décade :

  1. Le jeûne : Les savant disent qu’il est recommandé durant ces neufs premiers jours de Dhoul-Hijja. Le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus agréables à Dieu, Dans le hadith divin « Qoudsi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson »[6].

Certaines femmes du Messager de Dieu (BSDL) rapportent : « Le Messager de Dieu (BSDL) jeûnait les 9 (premiers) jours de Dhoul-Hijja, le jour d’Achoura, et trois jours par mois »[7].

  1. Le dhikr : Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit :          « et pour invoquer le nom de Dieu aux jours bien déterminés … »[8]. Ibn Abbas a dit : Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset sont les dix premiers jours de dhoul-hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».
  2. Multiplier les bonnes actions : elles constituent l’un des meilleurs moyens de se rapprocher de Dieu et mériter Son amour. Dans le hadith Qoudsi, le Messager de Dieu (BSDL) dit, en attribuant ces paroles à Dieu : «  Quiconque offense un ami à Moi, Je lui déclare la guerre. Il n’est d’offrande plus agréable à Moi que l’accomplissement par Mon adorateur des obligations que Je lui ai assignées. Mon adorateur s’il persévère dans les actes surérogatoires, finira par mériter Mon amour. Quand je l’aurai aimé, Je deviendrai son ouïe avec laquelle il entend, sa puissance de vision avec laquelle il perçoit le monde, sa main avec laquelle il agit et son pied avec lequel il marche. S’il M’invoque Je lui répondrai, s’il se réfugie en Moi, Je serai don Protecteur »[9].
  3. Le retour à Dieu, la réconciliation avec Dieu. le fidèle est tenu d’accomplir ce retour à Dieu durant tous les instants de sa vie et plus particulièrement durant les périodes sacrées. « Et revenez tous à Dieu, ô fidèle, afin que vous atteindrez certainement la réussite »[10].
  4. Le Hajj et la Omra : Abou Hourayra rapporte que le Messager de Dieu (BSDL) a dit :                « Accomplir la Omra efface les péchés entre cette Omra et celle qui arrive, et un Hajj accepté (de Dieu) n’a d’autre récompense que le paradis »[11].
  5. Honorer son pacte avec Dieu en respectant ses engagements vis-à-vis de Dieu, en l’adorant sincèrement, en restant fidèles à Son corps de principe.
  6. Honorer le sacrifice d’Abraham.

 

[1] Coran : S. 89 ; V. 1, 2.

[2] Rapporté par Boukhari selon Ibn Abbas (DAS)

[3] Rapporté par l’imam Ahmed selon Abdullah ibn Omar (DAS)

[4] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[5] Rapporté par l’imam Ahmed, Abou Dawoud et Al Hakem, authentifié par Albani.

[6] Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (DAS).

[7] Rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nassâ’î selon Houneyda Ibn Khaled.

[8] Coran : S. 22, V. 28.

[9] Rapporté par Boukhari selon Anas (DAS).

[10] Coran : S. 24, V. 31.

[11] Rapporté par Boukhari et Moslim

Petite pensée du vendredi n° 22

Une  Voie, un cheminement

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Le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « Je vous ai laissé sur une Voie claire, de jour comme de nuit, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition »[1].

La voie claire est la clé du salut dans cette vie et dans la vie future. Être sur la voie c’est suivre sincèrement l’exemple du Prophète Mohamed (BSDL) qui était, à la fois, le Messager et l’illustration parfaite du Message. Le chemin qu’il a tracé et appelé l’humanité, toute entière, à l’emprunter est le chemin de la clairvoyance, du discernement, de l’élévation spirituelle, de l’amour, de la bonté, de la justice, de la dignité, de la résistance et de la non-violence.

 « Dis : “ Voici ma voie ! J’appelle les gens à Dieu, moi et ceux qui me suivent, en toute clairvoyance ” »[2].

Pourtant, le monde musulman, qui revendique son attachement au modèle prophétique, est en perte de repères aujourd’hui. Il se trouve dans un état de dictature, de guerre, de misère, de souffrance et de sous-développement. Le monde musulman est incapable, aujourd’hui, de retrouver sa place dans le concert des nations et d’apporter sa contribution à la civilisation humaine. S’est-il égaré de la voie claire ? A t-il trahi les enseignements du Prophète (BSDL). Dieu dit : « Que ceux qui trahissent le modèle du Messager et dévie de sa voie, prennent garde d’être frappés par un malheur ou d’être accablés par un châtiment cruel »[3].

Comment trouver la voie claire et la suivre ? Comment savoir qu’on est sur le droit chemin ?

D’abord, il faut revenir à notre référentiel spirituel, retrouver notre modèle par excellence afin de nous réconcilier en profondeur avec le message et  penser notre présence en termes de témoignage et de rayonnement. Suivre la voie claire, c’est l’école de l’exigence avec soi, de la réforme continue de son être. Tant que l’on n’aura pas trouvé la voie du Messager, on ne goûtera pas la douceur de la foi et on ne s’épanouira pas moralement et spirituellement.

Suivre la voie claire du Prophète (BSDL) ne se résume pas à imiter ses actes d’adoration, qui est une obligation pour tout musulman. Mais, c’est un appel du cœur avant celui du corps. Il s’agit de découvrir le modèle par excellence dans sa globalité, la noblesse de son caractère, la douceur de son comportement et la qualité  de son engagement.

Imiter sincèrement le Prophète (BSDL) c’est être en paix, apaiser son égo et le discipliner. C’est prendre conscience de ses responsabilités et les assumer, c’est s’engager, en nom de la spiritualité, pour la justice et la dignité.

L’imam Malik ibn Anas disait : «  La Sunna [La Voie du Messager (BSDL)], c’est l’Arche de Noé, quiconque s’embarque dessus atteint le salut et quiconque s’en détourne court à sa perte »

[1] Hadith authentique rapporté par l’imam Ahmed et Ibn Majah selon Al-‘Irbad Ibn Sariya ; authentifié par Al-Albani.

[2] Coran : S. 12, V. 108

[3] Coran, S. 24, V. 63.

Petite pensée du vendredi n° 20

Aspirer à l’excellence pendant la dernière décade du mois du Ramadan

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Le mois du Ramadan se présente à la fois comme un baromètre de la foi, car il permet de mettre en évidence piété du fidèle ; et  un chronomètre de la vie qui indique que celle-ci s’écoule très vite. En effet, le mois du Ramadan est un mois, dont les bienfaits sont abondants et les grâces sont considérables ;  mais il rappelle, en même temps,  aux fidèles le caractère combien court, combien éphémère de la vie terrestre et qu’au final, le fidèle s’achemine inexorablement vers Son Seigneur et va à Sa rencontre pour sûr.

La dernière décade du mois du Ramadan est une occasion privilégiée pour se consacrer entièrement à Dieu, d’exceller dans Son adoration et de redoubler d’efforts afin de goûter la douceur de la foi et accéder à la proximité du Tout Miséricordieux.

Le Prophète (PSDL) avait l’habitude d’exceller et d’intensifier les efforts au cours de la dernière décade de Ramadan, plus qu’il ne le faisait durant les autres jours du jeûne. Selon Aîcha (DAS) : « Quand arrivait la dernière décade du mois du Ramadan, le Prophète (PSDL) veillait toutes les nuits en prière et en présence à Dieu. Il réveillait les membres de sa famille pour profiter de ces moments précieux et redoublaient d’efforts »[1].

Le prophète (PSDL) entreprenait une retraite spirituelle (I3tikâf) à la mosquée et nous conseillait fortement de rechercher avec insistance la nuit la plus bénie et la plus aimé par Dieu (Laylat-oul-Qadr), et qui est meilleure en terme d’adoration, de bonté et de générosité que mille mois soit 83 années et 4 mois. Dieu dit : « Nous l’avons certes fait descendre la nuit de la destinée. Et quelle merveilleuse nuit que la nuit la destinée ! Car la nuit de la destinée est meilleure que mille mois réunis. C’est au cours de cette nuit que descendent, avec la permission de leur Seigneur, les anges et l’Esprit saint pour exécuter tout ordre divin. Et c’est au cours de cette nuit que règne une paix ineffable jusqu’au lever de l’aurore ! »[2].

La retraite spirituelle consiste à s’extirper à son environnement, submergé de vacarmes et de perturbations, pour pouvoir s’adonner entièrement à l’adoration de Dieu. Il s’agit de détacher son cœur et son esprit, l’espace d’une décade, de toutes les préoccupations pour se recentrer sur Dieu et demeurer en permanence dans Sa présence.

Pour le fidèle, qui aspire à l’excellence, la gestion du temps est déterminante dans son cheminement vers Dieu. C’est pour cette raison, qu’il accorde une attention particulière aux moments d’exceptions que représente la dernière décade du mois du Ramadan. Le fidèle déploie les efforts nécessaires afin d’exploiter, comme il se doit, ces instants précieux et privilégiés. Ces moments sont propices pour s’ancrer dans le temps de la présence à Dieu et de la spiritualité et non celui du laisser-aller et de l’insouciance.

Pour le fidèle, qui aspire à l’excellence, la gestion du temps est déterminante dans son cheminement vers Dieu. Cliquez pour tweeter

La dernière décade du mois du Ramadan est une occasion à ne pas rater. Ce sont des moments  où il faut intensifier les efforts pour retrouver le sens de l’effort. Ce sont des instants de méditation, de présence à Dieu pour élever la perspective de son aspiration au-delà de son horizon limité.

Nous implorons Dieu, Tout Puissant, de nous accorder Son amour, nous recouvrir de Sa Miséricorde durant cette décade bénie du mois du ramadan et de nous aider à en tirer le maximum de profit.

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[1] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[2] Coran : Sourate 97, la Destinée (Al-Qadr).

Conférence : S’exercer à l’excellence pendant la dernière décade du mois du Ramadan

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Incha’Allah, vendredi 10 juillet 2015, après la prière d’al Asr à la grande mosquée de Cergy, je suis invité par la fédération des musulmans de Cergy pour animer une conférence intitulé :  » S’exercer à l’excellence pendant la dernière décade du mois du Ramadan « .

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Vivre pleinement la dernière décade du mois du Ramadan

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Selon Aîcha (DAS) : « Quand arrivaient les dix derniers jours du mois du Ramadan, le Prophète (PSDL) veillait toutes les nuits en prière et en présence à Dieu. Il réveillait les membres de sa famille pour profiter de ces moments précieux et redoublaient d’efforts » Rapporté par Boukhari et Moslim.

Pour le fidèle, qui aspire à un meilleur être moral et spirituel, la gestion du temps est déterminante dans son cheminement vers Dieu. C’est pour cette raison, qu’il accorde une attention particulière aux moments d’exceptions qui sont les dix derniers jours du mois du Ramadan. Le fidèle déploie les efforts nécessaires afin d’exploiter, comme il se doit, ces instants précieux et privilégiés. Ces moments sont propices pour s’ancrer dans le temps de la présence à Dieu et de la spiritualité et non celui du laisser-aller et de l’insouciance.

La dernière décade du mois du Ramadan est une occasion à ne pas rater. Ce sont des moments  où il faut intensifier les efforts pour retrouver le sens de l’effort. Ce sont des instants de méditation, de présence à Dieu pour élever la perspective de son aspiration au-delà de son horizon limité.

Petite pensée du vendredi n° 19

Le mois du Ramadan, une école de la réforme

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A l’heure où le temps est celui du profit à outrance, du gaspillage, de l’insouciance et du laisser-aller, les musulmans témoignent de leur présence à Dieu  en observant le jeûne du mois du Ramadan.

Ce mois béni est une école pour discipliner son ego et maîtriser ses passions. Une école qui enseigne l’endurance, la persévérance, le don et la solidarité. C’est l’école de la réforme de son être. Le mois du Ramadan nous invite à se poser et à méditer notre cheminement dans un temps spirituel, loin de tout ce qui nous distrait et accapare notre intention, notre foi, notre âme.

Nous sommes, très souvent,  absorbé par un quotidien qui nous fait oublier notre âme et nous impose un cadre de vie centré sur l’ego et le paraître, qui ne laisse plus aucune place à l’être. Le paraître et l’individualisme étouffe l’éclosion de notre être intérieur, elle ne laisse place qu’à l’ego agité et frustré.

Le mois du Ramadan est une invitation vers un voyage intérieur, pour aller à  la rencontre de son cœur,  afin de sortir de la forme et s’inscrire dans une démarche de réforme, le renouveau. L’élan spirituel initié par le jeûne du mois du Ramadan, puise sa source dans le cœur. La vie spirituelle réside dans cette intériorité préservée qu’est le cœur, sa conscience affective lui permet de rester sensible  à l’appel du divin. Dieu dit : « Celui ou celle dont le cœur a été ouvert (sharaha) par Dieu à l’islam reçoit ainsi une lumière de Son Seigneur »[1].  Le Prophète (PSDL) a dit : « Lorsque la lumière entre dans le cœur, il s’élargit et s’ouvre (dans le sens : il s’épanouit) » Les Compagnons demandèrent : « Quel est l’indice de cet état, ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « Le fait de tendre vers la Demeure de l’éternité (la vie future), de se détourner de la Demeure de l’illusion (ou de la séduction), et de se préparer à la mort avant qu’elle ne survienne »[2].

Cher frère, chère sœur,

Toi qui prétends vouloir cheminer vers le Clément, le Compatissant, sache que ton cœur doit se purifier de toutes formes de haine, de jalousie, de rancœur et d’animosité. Le chemin vers l’intériorité aspire à embrasser la lumière de la foi afin de rayonner en tout humilité. De même, le cœur épuré ne peut être habité, à la fois, par l’amour de Dieu et de Son Messager et par les ressentiments qui nuisent à son épanouissement et à sa paix intérieure.

[1] Coran : S. 39, V. 22.

[2] Hadith rapporté par Tirmidhi et Al-Hakem selon Abdullah Ibn Massou’d (DAS).

Petite pensée du vendredi n° 18

Ramadan, le mois du Coran

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« Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement »[1].

Le mois du ramadan est le mois du Coran par excellence. Le mois où le message coranique à été révélé au Prophète Mohammed (PSDL). Un mois où Dieu nous donne l’occasion de se consacrer au Coran, le lire inlassablement, le méditer et le goûter. Les mosquées se remplissent de fidèles et les versets coraniques résonnent pour célébrer la descente du Coran en ce mois béni.

Le mois du Ramadan est  où la proximité avec Allah est consolidée par la lecture du Coran et la multiplication des adorations. Le Coran nous invite à méditer le sens, à prendre conscience de nos responsabilités et réaliser notre mutation éthique. C’est une invitation pour revenir à l’essentiel, pour un renouveau de notre foi et de notre engagement vis-à-vis de Dieu.

Il y a une relation particulière entre le mois du Ramadan et le Coran. Selon Abdallah ibn Omar (DAS), le Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Le jeûne et le Coran intercèdent en faveur du fidèle le jour de la résurrection, le jeûne dira : “ Seigneur ! Je l’ai privé de sa nourriture et de ses plaisirs le jour, accepte mon intercession en sa faveur ”, le Coran dira également : “ Je l’ai privé du sommeil durant la nuit, accepte mon intercession en sa faveur ”. C’est ainsi, qu’ils intercéderont auprès de Dieu »[2].

Le Prophète (PSDL) de Dieu avait pour habitude de réviser tout le Coran avec l’ange Gabriel, une fois par an pendant le mois du Ramadan, et l’année de sa mort, ils l’ont révisé deux fois. Le Prophète (PSDL) était, à la fois, le Messager et l’illustration parfaite du message. Sa vie, son œuvre et sa conduite incarnaient l’enseignement coranique.

Nos prédécesseurs accordaient une attention particulière au Coran pendant ce mois béni. Ils s’y consacraient entièrement. Le 3ème calife Othmâne Ibn Affan (DAS) terminait la lecture du Coran tout entier chaque nuit. Certains de nos prédécesseurs le finissaient toutes les trois nuits, d’autres en sept jours, d’autres toutes les dix nuits. L’Imam Ach-Chafi’î achevait la lecture du Coran, tout entier, soixante fois pendant le mois de Ramadan, en dehors des moments de la prière. Al-Aswad lisait le Coran, en totalité, toutes les deux nuits pendant le mois de Ramadan. L’Imam Malek réduisait les séances d’enseignement du hadith pour se consacrer à la lecture du Coran.

Lire le Coran en entier, en respectant les règles de récitation (At-Tajid), avec présence, humilité et méditation permet au fidèle d’adoucir son cœur, de comprendre le message,  de le goûter et d’appliquer ses commandements avec ferveur.

Dans un hadith Mawqouf[3] , Abdullah ibn Mass’oud (DAS) dit : « Ce Coran est le festin de Dieu , acceptez  l’invitation qui vous est faite de toutes vos forces. Le Coran est le moyen le plus efficace qui pourrait vous lier à Dieu, il est Sa lumière éclairante, il est la médecine bénéfique. Il est une sauvegarde pour qui s’y tient, il est le sauf-conduit pour qui s’y conforme. Il ne dévie pas, il est donc irréprochable. Il ne gauchit pas, il n’a donc  besoin d’être redressé. Ses secrets sont inépuisables. Il ne perd pas de sa nouveauté à force d’être lu et relu. Lisez-le, Dieu récompensera votre lecture. Chaque lettre lue compte pour une bonne action. Je ne dis pas que le vocable ALM est une lettre mais A est une lettre, L est une lettre, M est une lettre »[4].

Chère sœur, cher frère,

Nous devons organiser notre temps pour développer notre intimité avec le Coran, le lire avec un cœur présent, le vivre et le goûter. Seigneur Dieu, Fais que le Noble Coran soit la lumière de nos cœurs, le guide de notre cheminement, l’apaisement de nos tristesses et le soulagement de nos soucis et de nos malheurs.

[1] Coran : S. 2, V. 185.

[2] Rapporté par Ahmed, Tabarani, Al Hakem et authentifié par Al-Albani.

[3] Le Hadith Mawqouf : C’est un hadith relaté d’après un compagnon mais qui ne remonte pas jusqu’au Prophète (PSDL).

[4] Rapporté par Al Hakem et Tabarani.

Petite pensée du vendredi n° 17

Le mois du Ramadan, mois du changement par excellence

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« C’est Lui qui fait alterner le jour et la nuit pour celui qui veut s’en souvenir ou qui veut rendre grâce à son Seigneur »[1].

La vie est un bien précieux, mais la vie s’écoule vite. Le fidèle avisé comprend à quoi rime son existence ? Comment investira-t-il sa vie, son temps pour aspirer à un meilleur être moral et spirituel ?

Car la vie est à l’image d’un livre dont les jours représentent les pages. Il appartient au fidèle de saisir la plume de l’action, de l’imbiber  à l’encre de la sincérité et de la présence à Dieu afin de rédiger son cheminement. Son livre lui sera restitué, sans doute,  un jour.

Etant donné que la vie est courte, Dieu a accordé à ses adorateurs des périodes bénies où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréable à Dieu. Le mois du Ramadan est un mois béni pour ses grands mérites, pour ses innombrables grâces et pour ses flots d’amour et de paix intérieure.

Le mois du Ramadan est un moment propice pour réaliser son ascension spirituelle. C’est une station de ressourcement pour retrouver le sens de l’effort et aspirer à être meilleur moralement et spirituellement, en toute humilité – meilleur devant Dieu, humble devant les êtres humains –. Le Messager de Dieu (PSDL) mobilisait les musulmans afin de saisir l’occasion du mois du Ramadan et ne pas la rater. C’est le mois du changement par excellence, raison pour laquelle, il faut repenser nos priorités et se recentrer sur l’essentiel pour opérer un changement efficace et durable.

A cet effet, un questionnement intime  exige de notre part des réponses sincères suivies d’actes concrets : Comment changer et devenir meilleur ? Comment goûter la douceur de la foi ? Comment revivifier son cœur trop longtemps plongé dans l’insouciance et la torpeur, et l’ouvrir à son Seigneur ? Comment réformer son être ?

Degré après degré, effort après effort, le fidèle progresse dans sa relation avec Dieu, son cheminement prend forme et la conscience de Dieu s’enracine dans son cœur. Son aspiration à réformer son être lui impose une éthique, une volonté renouvelée d’agir. Sa vie prend une autre signification et son engagement une autre importance.

[1] Coran : S. 25, V. 62

Renouveler sa foi pour éduquer son cœur

Conférence présentée par le Cheik Omar Mahassine Imam de la mosquée de Mantes-la-Ville, sur l’importance d’entretenir sa foi qui s’use et s’érode, d’où l’importance de l’entretenir et l’éduquer pour la maintenir et l’affermir par la pratique du dhikr et le rappel.