Question 1 : Est-il possible d’avoir des précisions sur les types de claquettes légiféré pour un homme pendant l’Ihram ? (Beaucoup de débat sur ce sujet sandale autorisé ou non , cheville etc..)
En état de sacralisation, pour ce qui est des pieds du pèlerin , il est conseillé d’opter pour des sandales ordinaires, sandales avec lanières ou des claquettes. Si toutefois vous êtes contraints de mettre des chaussures, alors celles-ci ne doivent pas dépasser les chevilles.
Comme l’a dit le Messager de Dieu (ﷺ) : « Et que l’un d’entre vous, entre en état de sacralisation dans un izar et un rida ainsi que des souliers. Et s’il ne trouve pas de souliers, alors qu’il prenne des chaussons mais qu’il les coupe afin qu’ils ne dépassent pas les chevilles ». Rapporté par l’imam Ahmad.
Dans le hadith d’Ibn ‘Omar (DAS), un homme a dit : « Ô Messager de Dieu , que doit porter l’homme en état de sacralisation comme habit ? » Il dit : « Il ne doit porter ni chemise, ni turban, ni pantalon, ni cape recouvrant également la tête ». Rapporté par Boukhari et Muslim.
Question 2 : Est ce que le hajj pour la femme est valide même si elle y va seule?
De manière générale, la femme, pour accomplir le Hajj ou la Omra, doit être accompagnée de son mari ou d’un « mahram », c’est à dire un homme avec lequel elle ne pourra pas se marier en raison de leur lien de parenté.
Toutefois, les femmes âgées de plus de 45 ans peuvent effectuer le pèlerinage seules, sans être accompagnées d’un « maharam », si et seulement si elles voyagent en groupe avec d’autres pèlerins de confiance comportant au moins une femme ou un groupe composé uniquement de femmes.
En juin 2021, l’Arabie Saoudite a autorisé officiellement les femmes majeures à effectuer leur pèlerinage sans « mahram ».
D’un point de vue juridique, les avis divergent selon les écoles juridiques. Ainsi, les hanbalites, les hanafites et les dhâhirites interdisent à la femme de voyager sans «mahram », que sa destination soit proche ou lointaine, que la femme soit jeune ou âgée, et qu’elle soit ou non en compagnie d’autres femmes. En revanche, les chafi’îes et les mâlikites autorisent la femme à voyager sans « mahram », si elle est en sécurité et en compagnie d’un groupe comportant des femmes. Certains ont restreint cette autorisation uniquement pour le voyage entrepris pour accomplir le Hajj, qui incombe au fidèle une fois dans la vie. Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya – pais à son âme – a appuyé cet avis en disant : « La femme est autorisée à voyager seule sans « mahram » pour accomplir le Hajj si elle est en sécurité, puisque la raison d’être de l’interdiction, qui est l’insécurité, n’est plus ».
En conclusion, une femme peut désormais voyager sans « mahram », pour accomplir le Hajj ou la Omra à condition d’être en bonne compagnie.
Question 3 : Que faut-il impérativement connaître / apprendre avant de faire le hajj ?
Les conditions pour accomplir le Hajj déterminés par les jurisconsultes sont : être musulman, être doté de raison, avoir atteint l’âge de la puberté, être libre et avoir la capacité matérielle et physique pour pouvoir voyager et accomplir les rites du pèlerinage. Cependant, il faut également savoir comment accomplir le Hajj car le savoir est prioritaire par rapport à l’action. Il faut aussi, faire effort en terme d’éthique et de comportement car le pèlerinage à la Macque est un voyage du cœur vers Dieu qui exige patience et persévérance.
Question 4 : Quels sont les annulatifs/ce qui invalident le hajj ?
Dieu dit : « Le pèlerinage se déroule en des mois déterminés. Quiconque s’impose d’accomplir le pèlerinage (en se mettant en état de sacralisation ) au cours de ces mois doit s’interdire tout rapport conjugal, tout péché et toute vaine dispute pendant la durée du pèlerinage» Coran 2 : 197
Le Hajj n’est rendu invalide que par le fait d’avoir une union conjugale, en étant en état de sacralisation. Ibn Qudâma a dit : « Il n’y a aucune divergence entre les savants, sur le fait d’avoir une union conjugale, en étant en état de sacralisation invalide le Hajj ».
Ibn al-Mundhir a dit : « Les savants sont unanimes sur le fait que rien n’invalide le hajj excepté le fait d’avoir une union conjugale, en étant en état de sacralisation ».
Par ailleurs, le fait de manquer un des piliers du pèlerinage invalide également le hajj. Les pilier du Hajj sont : L’intention, le tawaf, le sa’y entre Safa et Marwa et la station d’Arafat. Manquer un de ses quatre piliers invalident automatiquement le Hajj car rien ne peut compenser la négligence ou le manquement d’un pilier du Hajj.
Question 5 : Quelle est la différence entre le guide et le guide imam pendant les rites ? Les guides ont les mêmes connaissances ?
Le guide est un responsable de groupe en terme de gestion, de logistique du départ jusqu’à la fin du séjour. Le guide imam est un accompagnateur spirituel, qui répond à vos questions et vous renseigne sur la dimension spirituelle de vos rites. Ils n’ont pas forcément les mêmes connaissances, mais en terme d’accomplissement des rites le guide ou le guide imam vous accompagnent pour les accomplir comme il se doit.
Question 6 :C’était quoi à la base la Mecque si cela existait déjà avant Sidna Ibrahim ?
Il est bon pour un musulman de connaître un minimum sur l’histoire de la Maison Sacrée, la Kaâba. Certains versets du Coran révèlent la construction de la Kaâba par le Prophète Ibrahim et son fils Ismail. Ibrahim, , après avoir passé une partie de sa vie en Iraq, émigra vers la terre bénie du Cham (à l’époque la Syrie et la Palestine). Pendant son séjour là-bas, il reçût l’ordre de la part de Dieu de conduire son épouse Hajar et son fils Ismail, , vers un endroit déterminé où il aurait à reconstruire plus tard la Maison de Dieu.
Dieu dit : « Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (La Kaâba) (en lui disant): « Ne M’associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debout et pour ceux qui s’y inclinent et se prosternent. » (Coran 22 /26).
L’Ange Gabriel les conduisait alors vers une plaine aride et désertique, une plaine qui allait devenir plus tard la Macque. Comme le moment n’était pas encore venu de bâtir la Kaâba, Ibrahim, , reçut l’ordre de laisser à cet endroit son épouse et son fils et de retourner vers le Cham. En partant, Hajar lui demanda la raison de son geste, mais il ne répondit rien. Lorsqu’elle le questionna à nouveau, elle finit par comprendre que c’est Dieu qui lui avait donné l’ordre d’agir ainsi et de les laisser dans cet endroit désertique. Elle fut alors rassurée car ayant la conviction que Dieu ne les abandonnerait pas. Ibrahim, , s’éloigna donc, puis lorsqu’il fut hors de portée de leurs regards, il se retourna dans leur direction et fit les invocations suivantes, qui sont reprises dans le Coran :
« Et (rappelle-toi) quand Abraham dit : “Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu sûr, et préserve-moi ainsi que mes enfants de l’adoration des idoles. Ô mon Seigneur, elles (les idoles) ont égaré beaucoup de gens. Quiconque me suit est des miens. Quand à celui qui me désobéit… c’est Toi, le Pardonneur, le Très Miséricordieux ! Ô notre Seigneur ! J’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée (la Kaâba), – ô notre Seigneur – afin qu’ils accomplissent la Salat. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? » (Coran 14 /37)
Quelques années plus tard, alors qu’Ismail, était devenu un jeune homme, son père vint lui rendre visite à la Mecque et lui annonça qu’il avait reçu l’ordre de Dieu de bâtir une Maison qui sera dédiée à Son adoration. Il lui demanda alors de l’aider dans cette tâche très importante. L’ange Gabriel avait déjà indiqué à Ibrahim l’emplacement originel de la Kaâba où il ne subsistait plus qu’une petite colline. Ils mirent ainsi à jour les fondations restantes de la Maison et commencèrent les travaux à partir de là. Le Coran nous informe : « Et quand Abraham et Ismail élevaient les assises de la Maison: “Ô notre Seigneur ! Accepte ceci de notre part ! Car c’est Toi l’Audient, l’Omniscient. » (Coran 2 /127). C’est ainsi que la Kaâba fut à nouveau bâtie.
Mais d’autres récits nous laissent comprendre que la Kaâba existait avant Ibrahim . Cependant, il ne restait plus à son époque que les fondations, recouvertes par la terre. La question qui se pose alors est de savoir quand, pour la première fois, la Kaâba a été bâtie. A ce sujet, il n’existe pas de traditions authentiques et claires.
La Kaâba fut la première chose à avoir émergé de l’eau
Il y a un certain nombre de récits historiques qui disent qu’au tout début de la création de ce monde, l’emplacement où se trouve la Kaâba fut la première chose à avoir émergé de l’eau, qui recouvrait alors la terre entière, sous la forme d’une écume blanche qui se solidifia peu à peu. Par la suite, les autres terres émergèrent à partir de cette petite portion.
La Kaâba fut bâti par les anges puis Adam
D’après d’autres traditions, il apparaît que ce furent les anges qui bâtirent les premiers la Kaâba, à l’image de “Baït Al Maâmour” (la Maison visitée ou pleine) qui se trouve au septième ciel, et autour duquel les anges le Tawaf4. Cette Maison bâtie par les anges resta à l’abandon et ce fut Adam qui, beaucoup plus tard, reçut l’ordre de la rénover. Cette construction resta intacte jusqu’à l’époque de Nouh (Noé), puis au moment du Déluge, elle fut élevée au ciel. L’endroit où elle était située fut ainsi perdu et ce fut Ibrahim qui eut l’honneur, après que l’emplacement exact lui fut montré, de bâtir à nouveau la Maison.
Question 7 :j’effectue ce hajj à l’intention de ma fille décédé y a t-il des choses précises à dire à part l’intention.
Le Hajj pour un proche décédé ou une personne gravement malade, appelé « Hajj al-Badal » en arabe, est une expression de la piété filiale et de la considération envers les parents, les proches et les amis décédés. Bien qu’il ne soit pas spécifiquement mentionné dans le Coran, il existe des hadiths (paroles et actions du Messager Dieu Mohamed (ﷺ ) qui encouragent cette pratique.
La Réalisation du Hajj pour une personne décédée peut être effectuée par un proche parent ou un ami du défunt. Voici les étapes générales de ce processus :
- Intention pure : Tout comme pour le Hajj régulier, l’intention de réaliser le Hajj pour le défunt doit être sincère et dédiée au défunt.
- S’assurer d’avoir accompli son propre hajj pour pouvoir l’accomplir pour un tiers, car l’accomplissement du Hajj individuel est prioritaire.
- Le Hajj sur un défunt suit généralement les mêmes conditions et formalités que le Hajj régulier. Cela inclut les rituels, les vêtements (ihram), les étapes du Hajj (Mina, Arafat, etc.) et les prières.
- Intégration du nom du défunt : Au cours du Hajj, lors des invocations et des supplications, le nom du défunt peut être mentionné, et des prières spéciales pour son pardon et sa rédemption peuvent être offertes.
- Les récompenses spirituelles accumulées grâce au Hajj pour un défunt sont généralement attribuées à l’âme du défunt.
En conclusion : Le Hajj accompli pour un défunt ou une personne gravement malade en Islam représente une manifestation de l’amour, de la compassion et du respect envers les proches décédés. Bien qu’il ne soit pas une obligation religieuse, il offre une opportunité pour les vivants de poursuivre leur lien avec le défunt à travers des actes pieux.
Question 8 : Si une femme malgré ses précautions à ses menstrues pendant le hajj son hajj est-il valide ?
La femme en période menstruelle peut effectuer le pèlerinage et son hajj est valide. Elle fait tous les préparatifs pour entrer en état de sacralisation et formuler son intention d’accomplir le pèlerinage au Miqat. Arrivée à La Mecque, la femme indisposée accompli tous tout ce que font les pèlerins à l’exception du tawaf autour de la Kaaba. Car elle doit retarder le tawaf jusqu’au où elle ne sera plus indisposée.
Les savants s’accordent à dire concernant le pèlerinage de la femme indisposée que : Les menstrues n’empêchent pas l’accomplissement du pèlerinage. La femme indisposée entre en état de sacralisation et peut faire tout ce que font les pèlerins, à l’exception du tawaf qu’elle ne pourra faire qu’une fois elle n’est plus indisposée. Et il en est de même de la femme qui vient d’accoucher.
L’histoire de la compagnonne Asma bint Umays, femme d’Abou Bakr (DAS) illustre bien ce cas. En effet, elle accoucha alors que le Messager de Dieu (ﷺ) s’était installé dans la vallée dit Dhoul Houlayfa, pour effectuer son pèlerinage d’adieu. Asma envoya demander au Messager de Dieu (ﷺ) ce qu’elle devait faire. Il a répondu (ﷺ) : « Prenez un bain rituel et mettez un tissu en guise de protection (une sorte de serviette) puis entrez en état de sacralisation ».
Dans le cas où la femme est toujours indisposée et que son départ de La Mecque est imminent, exceptionnellement elle pourra accomplir Tawaf Al-Ifada (malgré ses menstrues). Ce Tawaf lui servira également de Tawaf d’Adieu.
Question 9 : Est-il possible de faire son premier hajj pour une personne décédée et nous même ?
Non, il faut accomplir son propre hajj pour pouvoir l’accomplir pour un tiers décédé et une seule intention par personne et par pèlerinage.
Question 10 :Pour les femmes, faut-il éviter d’avoir ses menstrues durant tous le séjour ? Ou juste durant les rites du hajj ?
Pour les femmes, vaut mieux éviter tout ce qui empêche d’avoir ses menstrues car cela à des conséquences néfastes sur votre santé et perturbe votre cycle. La femme indisposée peut effectuer son hajj et faire comme tous les pèlerins à part le tawaf, elle l’effectuera une fois où elle n’est plus indisposée.
Question 11 : Est il préférable pour une femme de laisser faire la nature pour son cycle menstruel ou est il préférable de prendre la pilule pour empêcher ces règles ?
Il est préférable de laisser faire la nature et ne pas prendre une pilule pour empêcher les règles car la pilule n’est pas sans risque pour la santé et il y a toujours des saignements malgré cette pilule.
Question 12 : J’ai lu que le Prophète (ﷺ) avait fait 4 Omras avant de faire son hajj à la fin de sa vie.
Les savants sont unanimes sur le fait que le Messager de Dieu (ﷺ) a accompli quatre Omras : la Omra d’Al-Houdaybiya (la 6ème année de l’Hégire), la Omra d’Al-Qadaâ («compensation» la 7ème année de l’Hégire), la Omra d’Al-Djouârana (la 8ème année de l’Hégire). Ces trois Omras ont été accomplies au mois de Dhoul-Qî’da (qui est le 11 mois du calendrier lunaire). La 4ème Omra du Messager de Dieu (ﷺ) a été effectuée avec le pèlerinage d’adieu (Hajjat Al-Wadaâ).
Le compagnon Anas a rapporté que le Messager de Dieu (ﷺ) a accompli quatre Omras, toutes au mois de Dhoul-Qî’da, sauf celle qu’il a accomplie avec son Hajj. Ce sont : la Omra d’Al-Houdaybiya, celle accomplie l’année suivante, la Omra d’Al-Djouârana là où il a distribué les butins de la bataille de Hounaïne et la Omra accomplie avec son Hajj. (Rapporté par Boukhari et Muslim).
Question 13 : Faut il garder les ablutions dans l’avion en arrivant au Miqat ?
Non pas tout. Les ablutions ne sont pas une condition lorsqu’on arrive au Miqat, on peut formuler l’intention d’accomplir le hajj ou la Omra sans avoir ses ablutions.
Question 14 : Y a t’il des contraintes en terme de chaussures (ouvertes, fermées) pour les femmes ?
Pour les femmes, tout type de chaussures est accepté.
Question 15 : Peut-on mettre une crème pour le visage sans parfum et se laver avec un savon sans parfum pendant l’état de sacralisation ?
En état de sacralisation, on peut mettre une crème pour le visage non parfumée, de même utiliser du savon sans parfum. Si l’un de ses produits est parfumé, il n’est pas permis de l’utiliser, ni de s’enduire d’une substance parfumée quand on est en état de sacralisation.
Question 16 : D’un point de vue spirituel est-ce de l’ostentation d’annoncer à sa famille/amis que l’on ira au Hajj ?
Non ce n’est pas de l’ostentation, si vous informez votre famille et votre entourage de votre départ au hajj, justement pour se pardonner, se réconcilier et se dire au revoir. Cependant, si c’est fait avec l’intention de se distinguer ou de se mettre en valeur c’est de l’ostentation.
Question 17 : Doit ton absolument chercher à toucher la pierre noire malgré les bousculades qui sont autour ?
Non au contraire, il faut éviter de bousculer les gens. Toucher la pierre noire ne fait pas partie des rites du pèlerinage.
Question 18 : Comment maintenir cette ambiance religieuse spirituelle studieuse pour l’après Hajj ?
C’est tout un programme. En premier lieu être en bonne compagnie, savoir s’entourer et côtoyer les meilleurs moralement et spirituellement, et en second lieu l’effort dans la pratique et la persévérance dans le chemin de Dieu.
Question 19 : La niyya de hajj se fait au départ de chez nous ou de Médine car je commence par Médine.
Lorsque vous commencez par Médine, la niyya d’accomplir le hajj se fait à partir du Miqat Dhoul-Houlayfa ou Abyar Ali à quelques kilomètres de Médine, mais les préparatifs de l’état de sacralisation, vous les faites à l’hôtel avant votre départ.
Question 20 : Quelle est la recette pour garder sa patience la bas vu que nous serons mélangé à des cultures différentes etc..
Le hajj est l’école de la patience, de la persévérance et de l’abandon à la volonté de Dieu. Il faut s’exercer à patienter, à supporter les coups durs et à prendre sur soi pour mériter l’amour de Dieu et Sa proximité.