Introduction de la thématique du jour avec notre extrait vidéo, « Le comportement du musulman face à l’adversité ».
Introduction de la thématique du jour avec notre extrait vidéo, « Le comportement du musulman face à l’adversité ».
Comme tous les vendredis, nous vous proposons d’introduire le thème du jour avec un extrait du prêche qui aura lieu à 13h00, à la Mosquée Mantes Sud sous le thème : « Fréquenter les assises de Foi et de Savoir »
Hanzala Al Oussaydi (DAS), l’un des scribes du Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Une fois Abou Bakr (DAS) en me rencontrant me dit : “ Comment vas-tu Hanzala ? ”. J’ai répondu : “ Hanzala est devenu hypocrite ”. Il dit : “ O mon Dieu ! Que dis-tu là ? ” . Je dis : “ Quand nous nous trouvons en compagnie du Messager de Dieu (PSDL), il nous parle de la vie future, du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez lui, voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes. Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont il nous a parlé ”. Abou Bakr (DAS) dit : “ Par Dieu, nous ressentons tous deux la même chose ”. Puis nous partîmes, Abou Bakr et moi, pour nous rendre chez le Messager de Dieu (PSDL). Je dis : “ O Messager de Dieu ! Hanzala est devenu hypocrite. Quand nous sommes en ta compagnie, tu nous parle de la vie future, du Paradis et de l’Enfer comme si nous les voyions de nos propres yeux. Mais dès que nous sortons de chez toi, voilà que nous en sommes distraits à cause de nos occupations quotidiennes. Nous avons ainsi beaucoup oublié ce dont tu nous a parlé ”. Le Messager de Dieu (PSDL) dit : « Par Dieu, si vous saviez persister dans le même état lorsque vous êtes en ma compagnie et dans la souvenance de Dieu, les Anges vous serreraient la main dans vos lits et sur vos chemins. Mais, ô Hanzala ! Chaque temps à sa préoccupation (il répéta cela trois fois) »[1].
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde de consommation à outrance qui génère beaucoup de dominations, de frustrations, d’injustices et surtout beaucoup d’insouciances et d’indifférences. Le fidèle aspirant à un meilleur être moral et spirituel, doit se réconcilier avec lui-même, apaiser son âme, nourrir sa conscience et ne pas être en proie à la tourmente et aux troubles de ce monde violent et sans finalité. Fréquenter les assises de la foi et du savoir, persévérer dans l’accomplissement de bonnes œuvres, vivre des moments intenses de présence à Dieu et réfléchir ensemble sur notre devenir nous permet d’être en paix, de rendre nos cœurs quiets et paisibles.
Les assises de la foi et du savoir :
Les assises de la foi et du savoir (majâliss al-‘Ilm wa-l-imane) sont des réunions d’étude, de souvenance de Dieu (dhikr) et de spiritualité. Au temps du Prophète (PSDL), ces réunions étaient reconnues pour leur effet tonique sur les vertus de chacun. Le Prophète (PSDL) formait ses compagnons, façonnait leurs personnalités et reconstruisait leurs identités. L’assise était le moyen le plus efficace pour fortifier la foi, approfondir le savoir et renforcer les liens du cœur, l’amour, la fraternité, l’homogénéité et l’esprit d’équipe.
Anas ibn Malek (DAS) rapporte que : « le compagnon Abdallah Ibn Rawaha (DAS), disait chaque fois qu’il rencontrait un autre compagnon : “ Viens que nous nous exercions à goûter la douceur de la foi un moment !”. Un jour, il fit cette invitation à un homme qui se fâcha et vint trouver le Prophète (PSDL) : “ O Messager de Dieu, lui dit-il, ne vois-tu pas cet Ibn Rawaha qui nous invite à des assises de la foi d’un moment ? ”. Le Prophète (PSDL) a répondu : Que Dieu garde Ibn Rawaha ! Il aime les assises où les anges font compétition pour y assister »[2].
« Chaque fois, dit le Prophète (PSDL), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans un endroit pour mentionner Dieu, pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa signification, la paix du cœur descend sur eux, la miséricorde les recouvre et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence »[3].
Les mérites des assises de la foi et du savoir :
Les raisons pour fréquenter une assise pour fortifier la foi et approfondir le savoir sont multiples et peuvent se résumer en trois niveaux :
Au niveau personnel :
Au niveau fraternel et social :
Quelques bienséances à observer pour l’assise :
[1] Rapporté par Moslim.
[2] Rapporté par l’imam Ahmed.
[3] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra.
[4] Coran : S. 1, V. 4.
[5] Coran: S. 65, V. 3
Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres, pour les guider vers la lumière » (Coran 2/256). C’est un grand privilège d’être destinataire de ce verset, c’est un grand privilège de se sentir personnellement visé par cette lettre de vérité.
Chère sœur, cher frère, demeure en permanence dans la présence à Dieu. Il est près de toi Dieu, Il est avec toi. Tu peux te dérober aux regards des gens mais tu ne peux échapper à celui du Créateur. Espère en Lui en tout ce que tu fais, arme-toi de patience devant l’épreuve et invoque le soutien de Dieu pour tous les aléas de ta vie. Garde-toi des pièges de l’insouciance (al-ghafla), des douceurs trompeuses de la passion, des désirs et des espoirs fallacieux de ton ego : ton plus grand ennemi.
Dans toutes les situations, implore l’aide de Dieu est consulte-Le en toutes circonstances. Sache qu’à chaque moment de sa vie, le fidèle met sa véracité à l’épreuve et qu’il risque fort d’être lui-même éprouvé. Alors, sois véridique dans ta quête de Dieu et du savoir, tu accéderas à Sa proximité et à Son amour.
L’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo a profondément choqué. Une fois de plus, des personnes innocentes ont payé le prix de cet acte barbare et lâche. Quels qu’en soient les auteurs, quels qu’en soient les mobiles, notre condamnation doit être forte et sans équivoque, notre soulèvement contre ces actes odieux doit être sans ambiguïté.
Il n’y a aucune raison au monde, aucune cause, aucun objectif, qui pourraient justifier une telle horreur. Ceux qui attentent à l’un des droits de l’Homme les plus sacrés, à savoir la vie, sont des criminels qui méritent notre mépris, et doivent être jugés.
Devant cette tragédie et en ces jours de deuil, notre solidarité et nos pensées vont aux victimes de ces actes cruels ainsi qu`à leurs familles.
Il est évident que le but de ces actes inqualifiables est de nourrir la peur, de créer un climat de suspicion, de perturber la confiance et de monter les citoyens les uns contre les autres. Ils visent surtout à compromettre le dialogue salutaire entre l’Islam et l’Occident.
Ces actes criminels auront, sans aucun doute, des répercutions néfastes sur les musulmans d’Occident. Ils ne font, que renforcer le fossé de l’incompréhension et des préjugés, que favoriser les actes islamophobes et qu’amplifier les raccourcis simplistes amalgamant Islam et terrorisme. L’Islam est ainsi perçu comme une religion « barbare » ennemi des libertés, de l’Occident et donc de la démocratie.
Les auteurs de cette attaque se revendiqueraient de l’Islam, mais les Musulmans de France n’ont rien à voir avec ces actes odieux et n’ont ni à culpabiliser, ni à s’excuser d’être musulmans. Il est important de souligner que le terrorisme n’a pas religion. Donc, tout amalgame de tout genre entre le terrorisme et l’islam, toute récupération politicienne de cette attaque ne fait, en réalité, qu’aider les terroristes et doit être fermement rejeté.
Face à de tels phénomènes, aux conséquences aussi graves pour notre société, nous devons nous engager à favoriser le dialogue et l’enrichissement mutuels, à ancrer les valeurs de l’entente, à refuser la logique du choc des civilisations et à lutter contre toute idéologie prêchant la violence, incitant et légitimant des crimes terroristes. Nous devons également favoriser l’éducation et la participation citoyennes de manière à éliminer les conditions qui favorisent la prolifération de la violence et de la pensée extrémiste.
عَنْ سُفْيَانْ بْنِ عَبْدِ اَللهِ رَضِيَ اَللهُ عَنْهُ قَالَ : قُلْتُ : يَا رَسُولَ اَللهِ قُلْ لِي فِي اَلْإِسْلاَمِ قَوْلاً لَا أَسْأَلُ عَنْهُ أَحَداً غَيْرَكَ , قَالَ : » قُلْ آمَنْتُ بِاَللهِ ثُمَّ اسْتَقِمْ » رواه مسلم
Sufyan ibn ‘Abdoullah a rapporté : Je demandai au Messager de Dieu (r) : « Enseigne-moi une parole en matière d’islam, qui me dispense d’interroger un autre que toi. » Il (r) répondit : « Dis : » Je crois en Dieu. » Ensuite,agis en toute rectitude. » Rapporté par Moslim
قَالَ عُمَرُ بْنُ اَلْخَطَّاب رَضِيَ الله عَنْهُ فِي قَوْلِ اللهِ تَعَالَى : » إِنَّ الَّذِينَ قَالُوا رَبُّنَا الله ثُمَّ اسْتَقَامُوا » : اَلَاِسْتِقَامَةُ أَنْ تَسْتَقِيمَ عَلَى اَلْأَمْرِ وَاَلنَّهْيِ، وَلاَ تَرُوغُ رَوَغَانَ اَلثَّعْلَبِ
Pour sa part,’Oumar ibn al Khattab,après avoir récité ce verset « Ceux qui ont dit : « Notre Seigneur et Maître est Dieu » puis ont pris le chemin de la droiture » (S. 41, V. 30) a fait ce commentaire : Ils se maintiennent dans l’obéissance et ne rusent pas à la manière du renard.
قَالَ اَلْإِمَامُ اَلْقُشَيْرِي: « وَاعْلَمْ أَنَّ اَلْاسْتِقَامَةَ تُوجِبُ دَوَامَ الْكَرَامَاتِ، قَالَ الله تَعَالَى: » وَأَنْ لَوْ اسْتَقَامُوا عَلَى الطَّرِيقَةِ لَأَسْقَيْنَاهُمْ مَاءً غَدَقاً » وَلَمْ يَقُلْ سَقَيْنَاهُمْ، بَلْ قَالَ (أَسْقَيْنَاهُمْ) يُقَالُ: أَسْقَيْتُهُ إِذَا جَعَلْتُ لَهُ سَقْياً، فَهُوَ يُشِيرُ إِلَى الدَّوَامِ.
L’imam Al qochayri a dit : La rectitude est le degré qui confère aux choses (aux choses) la perfection. Elle est la source du bien et ce qui assure sa constance. Dieu dit : « Et s’ils se maintenait sur la voie claire et droite, nous les aurions accordées nos faveurs, certes de manière abondante ». (S. 72, V. 16).
: كَيْفَ يَنَالُ اَلْإِنْسَانُ دَرَجَةَ اَلْاِسْتِقَامَة
إسْتِقَامَةُ الْقَلْب : La rectitude du cœur .1
Le Messager de Dieu (r) a dit : « Sachez que dans le corps humain il y a un morceau de chair. Quand ce morceau est bon, tout le corps est bon ; et quand il devient pourri, tout le corps devient mauvais. Sachez que ce morceau de chair est le cœur. » Boukhari et Moslim
اِسْتِقَامَةُ اللِّسَانْ : La rectitude des propos .2
Après le cœur, la langue est le membre le plus important qu’il doit s’aligner sur le droit chemin, car elle en est l’interprète. Le Prophète (r) a dit : « La foi d’un serviteur ne connaît pas la droiture que lorsque le cœur connaît également la droiture. Et le cœur ne se tient dans le droit chemin que si la langue s’y tient. » Ahmed.
3. مَعْرِفَةُ مَقَامِ اللهِ عَزَّ وَجَلَّ : أَنْ يَعْرِفَ الِإنْسَانُ مَقَامَ رَبِّهِ عَزَّ وَجَلَّ، وَأَنْ يَسْتَشْعِرَ مُرَاقَبَتَهُ فِي كُلِّ الأَوْقَاتِ وَالْأَحْوَالِ، وَأَنَّهُ سُبْحَانَهُ يَعْلَمُ سِرَّهُ وَعَلاَنيِتَهُ، وَأَنه لا تخفى عليه خافية ؛ فيزداد حياء من الله وخشية له وإقبالا عليه، ويلزم الوقار الذي يليق بجلال الله تعالى وجماله وكماله، فيعبده حق عبادته فلا يشرك به شيئا، ويذكره فلا ينساه، ويشكره فلا يكفره.
والعبد المؤمن مهما اجتهد وقدَّم من أعمال صالحة، فإنه يدرك أن ذلك بتوفيق الحق سبحانه وتعالى، وأنه قلما يخلو مكلف من التقصير أو التفريط. لذلك لا يغتر بعمله ولا بجهده، ولا يصيبه العجب. قال ابن القيم الجوزية : » كلما شهدت حقيقة الربوبية وحقيقة العبودية، وعرفت الله، وعرفت النفس، وتبيَّن لك أنَّ ما معك من البضاعة لا يصلح للملك الحق، ولو جئت بعمل الثقلين؛ خشيت عاقبته، وإنما يقبله بكرمه وجوده وتفضله، ويثيبك عليه أيضاً بكرمه وجوده وتفضله » مدارج السالكين.
Honorer ses engagements envers Dieu, respecter sa voie et la respecter avec ferveur. Observer Dieu, c’est aspirer à être meilleur moralement et spirituellement et être vigilent à ne pas lui désobéir. Le fidèle garde présent l’esprit que c’est par la grâce de Dieu qu’il est dans la voie et il demande à Dieu de l’aider à rester fidèle à Sa voie et ne pas dévier. Ibn Al Qayyim disait : « Lorsque vous connaissez Dieu, et vous méditez sur ce qui vous vient de la part de Dieu comme bienfait spirituel et matériel, et ce que faites comme œuvres pour plaire à Dieu et se rapprocher de Lui, vous verrez ce que présentez ‘est pas à la hauteur, malgré ça Dieu l’accepte, l’agrée et le fortifie par Sa bonté et Sa Miséricorde malgré les manquements, malgré les négligences ».
4. الصدق :
» يا أيها الذين آمنوا اتقوا الله وكونوا مع الصادقين «
S. 9, V. 119
Être véridique, juste et incorruptible :
On ne peut faire qu’une œuvre du diable si l’on est sujet de l’égo et agité par impulsions. Le fidèle doit viser à satisfaire Dieu et non ses désirs, à servir l’intérêt général et non ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt général.
Servir la cause de Dieu nécessite des personnes qui sont des modèles de rectitude et de justice, des responsables compétents, tant en compétence spirituelle qu’en compétence de sagesses. Omar Ibn Al Khattab avait souhaité une fois que la maison soit remplis de personnes comme Abou Oubayda ibn Al Jarrah, Moâd ibn Jabal et Houdayfa ibn Al Yamane, des personnes clefs, des précis, leurs consciences professionnelles n’est pas mortes et non des opportunistes. Il nous faut des responsables hautement consciencieux, des personnes qualifiés et intégres….
5. الثبات على الطاعة
كان هدي النبي صلى الله عليه وسلم المداومة على الأعمال الصالحة، فعن عائشة رضي الله عنها، قالت: » كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا عمل عملاً أثبته « [1]. و » أحب الأعمال إلى الله أدومها وإن قل « [2].
وللثباتِ على الطاعة ثمرة عظيمة، كما قال ابن كثير رحمهُ الله : » لقد أجرى الله الكريم عادته بكرمه، أن من عاش على شيء مات عليه، ومن مات على شيء بعث عليه يوم القيامة « . فمن عاش على الطاعة يأبى كرم الله أن يموت على المعصية، وفى الحديث الصحيح عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال : » أن رجلا كان مع النبي صلى الله عليه وسلم فوقصته ناقته وهو محرم فمات, فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم، اغسلوه بماء وسدر, وكفنوه في ثوبيه ولا تمسوه بطيب, ولا تخمروا رأسه فإنه يبعث يوم القيامة ملبياً « [3].
Persévérer dans la voie Dieu car le Prophète (r) comme le rapporte Aicha : « Il accomplissait les œuvres de manière régulière et continue » Moslim. Ibn Kathir a dit : Dieu par Sa grâce, a fait en sorte que toute personne qui persévère dans Sa voie, son âme sera prise alors qu’il dans la même voie. Et celui qui meurt en étant sur la voie de Dieu, Dieu le ressuscite dans le même état de présence et d’adoration. Dans le hadith rapporté par Al Boukhari selon ibn Abbas : qu’un homme accomplissait le pèlerinage avec le Prophète (r) mais sa monture à lever se pieds en haut, l’homme est tombé sur sa tête et il en est mort. Le Prophète (r) accomplissez sa toilette mortuaire, enveloppez le dans ses habits de sacralisation (ihram), ne le parfumez pas et ne pas recouvrir sa tête car il sera ressuscité le jour du jugement denier dans son état de sacralisation en train de mentionner Dieu ».
رواه مسلم.[1]
متفق عليه.[2]
رواه البخاري ومسلم وابن خزيمة والطبراني. [3]
Le mois du Ramadan est à nos portes. Y avons-nous pensé ? En sommes-nous conscients ? Avons-nous évalué l’importance, la dimension spirituelle et sociale de ce mois sacré ? Comment devons-nous l’accueillir ? Comment se préparer moralement et spirituellement pour en tirer le maximum de profit ?
D’après Anas, que Dieu l’agrée : « Quand les compagnons du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans versaient la Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants se dépêchaient de finaliser leurs transactions. Les prisonniers de délits mineurs sont amnistiés. Quand ils voyaient le croissant du Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts en terme d’adoration, de bonté et générosité » Rapporté par Ibn Khoouzaïma.
C’est ainsi que les compagnons, que Dieu les agrée tous, se préparaient pour accueillir le mois du Ramadan. Ils s’y consacraient sincèrement, en déployant les efforts nécessaires et en s’appliquant assidûment.
En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de rentrer dans le calendrier et le temps sacrés de bien assimiler ses mérites.
Abou Mass’oud Al Ghifâri rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan. » Rapporté par Ibn Khouzaïma.
Un jour, le Prophète posa trois fois cette question à ses compagnons : « qu’est-ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ?
Il répondit : Non plus ! Omar demanda : « Alors quoi ? »
Le Prophète dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla » et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main. Rapporté par Ibn Khouzaïma selon Anas (DAS).
Le mois du Ramadan c’est le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne, qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige de la douceur, de la bonté pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents et frustrés. Jeûner, pour le fidèle, c’est refuser les émotions et les excitations, maîtriser le ventre et les instincts qui en dépendent, gouverner la tête et les idées qui s’y développent. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de retrouver l’équilibre du côté spirituel et de réaliser la victoire sur soi.
Le Prophète (que Dieu répande sur lui Sa Grâce et Sa Paix) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.
Les portes du Paradis sont ouvertes et les portes de l’Enfer sont fermées : dans le sens où :
– les musulmans aspirent à être bon et à promouvoir de bien
– le bien se propage et se ressent donc le mal se réduit.
– la spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le retour de ramadan.
Les diables sont enchaînés dans le sens où :
– la prière est belle
– la concentration, la présence à Dieu dans l’adoration est plus forte
– les disputes, les animosités sont réduites
– la fraternité est accentuée
Une fois les esprits imprégnés de la valeur sacrée de ce mois bénie, les cœurs se réveillent et se motivent pour le recevoir, préparer sa venue et déployer les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit.
Dans le hadith authentique rapporté par Al-Boukhari selon Omar, le Prophète (prière et salut de Dieu sur lui) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … ». Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.
Le mois du Ramadan ne doit guère être la saison de la paresse et de l’oisiveté. Au contraire, c’est un mois où l’on cherche avec insistance la proximité de Dieu.
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, verra tous ses péchés absous » (Rapporté Al-Boukhâri et Moslim selon Abou Hourayra).
C’est au cours du mois du Ramadan que le Coran fut descendu : « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran fut descendu » (s II v 185)….
La simple récitation du Coran et la simple discussion de son sens appellent sur nous un flot d’amour et de paix intérieure. « Chaque fois, dit le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans une mosquée pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa signification, la miséricorde les recouvre, la paix du cœur descend sur eux et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.
La révélation faite au Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), nous y participons chaque fois que nous lisons le Coran avec toutes nos facultés de présence. Dans un hadith authentique rapporté par Al-Hakem selon Abdallah Ibn Omar (DAS), le prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a dit : « Qui récite le Coran embrasse la révélation dans son cœur ; seulement il ne la reçoit pas directement. Celui qui est lecteur assidu du Coran ne doit pas se laisser emporter par les émotions ni devenir violent »[1].
Le mois du Ramadan que nous accueillons ces jours est l’occasion d’un intense témoignage. Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi. C’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres.
C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage.
Témoigner c’être présent sur le terrain, s’exprimer, expliquer la spiritualité musulmane, sa vocation de paix et de justice. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence.
Un cœur habité par l’amour de Dieu et du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) n’en veut à personne sinon à son propre égo.
Supporter les coups durs, renouer les liens d’amour, de compassion avec ceux dont les relations ont été rompues et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort parmi nos frères et sœurs. « Pardonne de la belle manière » (S. 15,V. 85)
Conclusion :
Durant le mois de Ramadan, chacun et chacune de nous doit être à la recherche de la proximité de Dieu, devra également faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répandant l’amour et le bien autour de nous et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Et accorder une attention particulière à préserver notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu et pour le prophète (prière et salut de Dieu sur lui).
[1] La révolution à l’heure de l’islam, p. 184.
« Seigneur Dieu! Fais que les mois de Rajab et de Chaâbane soient bénis pour nous et fais en sorte que nous atteignons le mois du Ramadan et que nous puissions profiter au maximum de ses bienfaits »[1].
Dans la vie du fidèle, il y a des moments, des périodes et des endroits où l’accomplissement de bonnes oeuvres est plus opportun, a plus de mérite et plus agréable à Dieu. Le mois de Chaâbane fait partie de ces moments propices pour fortifier sa foi et se rapprocher de Dieu.
Le compagnon Oussama ibn Zaïd raconte : « Le Messager de Dieu (PSDL [2]) jeûnait certains jours d’affilés à tel point que nous pensions qu’il ne s’arrêtait jamais. Et il mangeait certains jours d’affilés à tel point qu’il ne jeûnait plus si ce n’est deux jours par semaine. Il les consacrait séparément au jeûne en dehors des périodes où il jeûnait. Il n’y a pas un mois où il se consacrait le plus au jeûne que pendant le mois de Chaâbane. Je lui posais la question à ce sujet : Cher Messager de Dieu! Tu te consacres au jeûne à tel point que tu ne le romps pratiquement plus. Et tu interromps le jeûne à tel point que tu ne t’y consacres presque plus, si ce n’est deux jours par semaine. (…) En effet, le lundi et le jeudi, les œuvres sont exposées au Seigneur de l’univers, et j’aime être en état de jeûne lorsque mes œuvres Lui sont exposées… Je ne te vois pas autant jeûner les autres mois que pendant celui de Chaâbane. Il m’ a répondu : C’est un mois qui se trouve entre Rajab et Ramadan que beaucoup de gens négligent. Un mois durant lequel les actes sont présentés à Dieu, et je veille à ce que mes actes soient présentés à Dieu alors que je suis en état en jeûne »[3].
Ce hadith nous informe au sujet de l’importance du jeûne chez le Prophète (PSDL) durant l’année et plus particulièrement pendant le mois de Chaâbane. Mais, le seul mois que le Prophète (PSDL) jeûnait en totalité est le mois du Ramadan. Le jeûne du mois de Chaâbane est un stage de préparation pour mieux accueillir le mois du repentir, de l’introspection et de la méditation. C’est un bon entraînement pour préparer son organisme et son esprit afin de vivre pleinement le mois du Coran, de la Miséricorde, de la fraternité et de l’amour en Dieu.
D’après Anas Ibn Malek : « Quand les compagnons du Prophète (PSDL) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans s’acquittaient de leur Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu’ils voyaient le croissant de lune du mois de Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts en terme d’adoration, de bonté et de générosité ».
C’est ainsi que les compagnons du Prophète (PSDL) déployaient les efforts nécessaires pendant le mois de Chaâbane et s’appliquaient sincèrement afin de mieux accueillir le mois du Ramadan.
Pour nous, dans notre contexte et au milieu de nos diverses préoccupations, comment profiter du mois de Chaâbane et préparer au mieux la venue du mois béni du Ramadan.
Quelques éléments de réponse :
• Demander à Dieu sincèrement de nous permettre de profiter de ces instants bénis afin que nous puissions goûter à la douceur de Sa présence et de Sa proximité.
• Se réconcilier avec Dieu et se repentir sincèrement de l’ensemble de nos maladresses.
• Jeûner, dans la mesure du possible, surtout la première moitié du mois de Chaâbane, en veillant particulièrement à ne pas rater les lundis et jeudis.
• Se pencher sur la lecture du Coran, le méditer et le goûter.
• Donner, aider et soutenir. Parmi les gages de véracité, le don est le plus concret et le plus quotidien.
• Persévérer et s’appliquer dans l’accomplissement de nos prières.
• Être présent Dieu, se souvenir de Lui et Le mentionner inlassablement (dhikr).
• Implorer le pardon de Dieu pour nos fautes, nos manquements et nos négligences.
• S’habituer à accomplir la prière nocturne, notamment le dernier tiers de la nuit. En effet, la prière la plus agréable à Dieu après la prière obligatoire et celle effectuée au cours de la nuit.
• Avoir la résolution sincère de corriger sa manière d’être et d’agir, de mieux se comporter et de réaliser une mutation éthique.
• Avoir bon cœur. Un cœur habité par l’amour de Dieu et de Son Messager n’en veut à personne. Supporter les coups durs, préserver les liens d’amour et de compassion et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort.
• Enfin, avoir bonne intention et être sincère. Le fidèle connaît l’importance de l’intention, et sait qu’elle est le secret, le fondement et la quintessence de toute acte d’adoration.
Durant cette période bénie, chaque fidèle soucieux de sa complétude morale et de son accomplissement spirituel, doit faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répondant l’amour, la paix, le bien et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier, bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu, pour Son Messager (PSDL) et pour les êtres.
[1] Rapporté par Ahmed et An-Nassaî.
[2] PSL : paix et salut de Dieu sur lui.
[3] Rapporté par l’Imam Ahmed, An-Nassaî et Abou Daoud.
Discours du vendredi 01 juin 2012 de l’imam Omar MAHASSINE à la grande mosquée de Mantes la Jolie sous le thème : Entretenir sa foi, la renouveler, la renforcer et la consolider.
Pour écouter le discours du vendredi cliquer ici
Le prophète (PSL) a dit : « Certes, la foi s’use dans le cœur comme s’use le tissu. Comment renouvelle-t-on notre Ô Prophète ? Il a répondu : répétez inlassablement : Il n’y de Dieu que Dieu. [1]
La foi du fidèle, s’ elle n’est pas entretenue, par l’effort dans la pratique, est amenée à baisser, à s’éteindre. D’ailleurs, comme disait le compagnon Abou Darda’ : Le fidèle, conscient de ses responsabilités et soucieux de sa relation avec Dieu, examine sa foi de manière régulière pour savoir si elle augmente ou elle baisse.
[1] Rapporté par Rapporté par l’Imam Ahmed, Al Hakem et Tabarani selon Abou Hourayra.