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Petite pensée du vendredi n° 1

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Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres, pour les guider vers la lumière » (Coran 2/256). C’est un grand privilège d’être destinataire de ce verset, c’est un grand privilège de se sentir personnellement visé par cette lettre de vérité.

Chère sœur, cher frère, demeure en permanence dans la présence à Dieu. Il est près de toi Dieu, Il est avec toi. Tu peux te dérober aux regards des gens mais tu ne peux échapper à celui du Créateur. Espère en Lui en tout ce que tu fais, arme-toi de patience devant l’épreuve et invoque le soutien de Dieu pour tous les aléas de ta vie. Garde-toi des pièges de l’insouciance (al-ghafla), des douceurs trompeuses de la passion, des désirs et des espoirs fallacieux de ton ego : ton plus grand ennemi.

Dans toutes les situations, implore l’aide de Dieu est consulte-Le en toutes circonstances. Sache qu’à chaque moment de sa vie, le fidèle met sa véracité à l’épreuve et qu’il risque fort d’être lui-même éprouvé. Alors, sois véridique dans ta quête de Dieu  et du savoir, tu accéderas à Sa proximité et à Son amour.

Le djihad, une « guerre sainte » ? Non. Ce mot renvoie surtout à la notion d’effort sur soi

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Pour lire la tribune, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1319056-le-djihad-une-guerre-sainte-non-ce-mot-renvoie-surtout-a-la-notion-d-effort-sur-soi.html

 

 

De quoi le djihad est-il le nom ?

canyon

Depuis le 11 septembre 2001, l’amalgame entre islam et terrorisme est systématique. L’islam est ainsi considéré comme une religion viscéralement violente et guerrière.

Déconstruire les préjugés 

Un ensemble de mots avec le suffixe « isme » qualifie l’islam aujourd’hui. Terrorisme, fondamentalisme, obscurantisme, radicalisme, djihadisme… Une guerre des mots est utilisée à l’égard de la religion musulmane afin de façonner l’inconscient des masses et d’assigner l’islam au registre des pathologies.

Ce texte se propose d’engager une réflexion sur le vrai sens du mot djihad en islam. D’autant plus, que le discours djihadiste prolifère aujourd’hui de manière inquiétante et que terrorisme et islamophobie font bon ménage dans notre contexte.

Un certain nombre de clichés négatifs et de fausses évidences existent à l’endroit de l’islam et des musulmans.

Ces préjugés résultent d’une méconnaissance de la religion musulmane, de sa pensée et sa vocation de paix et de tolérance. Cependant, pour déconstruire ces préjugés et éviter de tomber dans une vision essentialiste, il est nécessaire de définir les concepts d’islam, d’une part, et de djihad, d’autre part, et le replacer dans un contexte à la fois historique et politique.

Que veut dire le mot djihad aujourd’hui ?

Le djihadisme est-il une forme islamique du terrorisme ? Le djihadisme  est-il l’avatar de l’islam ? La violence est-elle intrinsèque à l’islam ? L’islam est-il un élément perturbateur pour la paix dans le monde ? Autant de questions qui exigent des réponses claires et audibles.

Comme le souligne Mohammed Arkoun [1], en français, on a l’habitude de traduire le mot islam par soumission. Or, étymologiquement, islam, en langue arabe, signifie « livrer quelque chose à quelqu’un ». Il s’agit donc, de « livrer sa personne dans sa totalité à Dieu, confier toute sa personne à Dieu ».

Ainsi la religion musulmane implique le don de soi, plutôt que la soumission.

Le Coran interdit la contrainte en matière religieuse

Le mot islam a également pour racine étymologique « salam » qui signifie paix. La paix est central, dans le Coran « Ô vous qui croyez, entrez tous et toutes en paix » [2]. Être en paix et promouvoir la paix relèvent de l’ordre du sacré.

Parallèlement, un des quatre-vingt-dix-neuf noms glorieux de Dieu est « Paix » et, cinq fois par jour, le musulman invoque Dieu par cet attribut dans sa prière. L’état de paix résulte d’un lien intime entre l’homme et Dieu et d’une forte spiritualité.

L’islam étant défini, étudions maintenant son lien avec la violence, en particulier la notion de djihad.

Le mot djihad est souvent traduit par « Guerre Sainte » ou « Holly War » ; or  « la guerre sainte » traduit, à son tour, en langue arabe, veut dire « Al Harb al-Mouqaddassa ». Cette terminologie n’existe nulle part, ni dans les textes fondateurs de l’islam, ni dans la littérature musulmane.

Il y a une vision erronée qui considère le djihad en islam à travers le prisme historique des croisades médiévales. L’idée d’une guerre sainte engageant les musulmans, au nom de leur foi, dans une guerre de conquête afin de contraindre les gens à se convertir n’existe pas en islam. Le Coran interdit la contrainte en matière religieuse : « Nulle contrainte en religion » [3].

La foi musulmane, aussi ardente et sincère qu’elle puisse être, ne saurait rayonner et se propager par la force, car cela contredirait l’essence même du message.

Le djihad : faire un effort sur soi

Le djihad vient du mot « ja-ha-da », qui signifie faire effort et, en aucun cas, faire violence. Cet effort consiste, en effet, à réaliser une victoire sur soi, qui est la plus royale des victoires. Un effort contre sa propre violence et ses attitudes colériques. Ce djihad, appelé couramment « djihad an-nafs » : « l’effort sur soi », est au centre de la spiritualité musulmane. C’est grâce à cette persévérance que l’homme maîtrise sa violence, domine sa colère et s’élève moralement et spirituellement.

Certes, le djihad peut prendre la forme d’un effort armé : Al Qitâl. Mais cet effort a toujours été codifié par des règles strictes.

Le combat armé n’est autorisé qu’en cas d’autoprotection ou légitime défense. Ainsi, les musulmans, pendant 13 années à la Mecque, ont utilisé la non violence comme moyen de résistance malgré les persécutions, l’isolement et l’embargo social et économique.

Puis, à leur arrivée à Médine, ils ont eu la permission de Dieu de se défendre : « Toute autorisation de se défendre est donnée aux victimes d’une agression, qui ont été injustement opprimées, et Dieu a tout pouvoir pour les secourir. Tel est le cas de ceux qui ont été injustement chassés de leurs foyers uniquement pour avoir dit : “ Notre Seigneur est Dieu !” » [4].

À partir de ce verset coranique, la guerre a certes été autorisée, mais dans trois conditions :

  1. En cas de légitime défense, si tous les moyens pacifiques n’ont pas réussi à stopper l’agression
  2. En cas de persécution, de spoliation des propriétés
  3. Pour libérer des peuples du joug de la dictature.

Pas une goutte de sang

Omar Ibn Al-Khattab, deuxième calife après le Prophète Mohamed (Paix et salut de Dieu sur lui) a libéré Jérusalem de l’occupation byzantine sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée.

Salah Stétié explique dans son livre « Culture et Violence en Méditerranée » :

« L’islam ne s’est vraiment imposé – une première fois par l’entrée du calife Omar dans la Ville sainte (Jérusalem) en 636, une seconde fois par la reconquête de la ville sur les croisés par Saladin en 1187 – que d’avoir géré pacifiquement, sur des siècles, l’ensemble de l’héritage. […] Les chrétiens de Jérusalem, comme ceux de Syrie et plus tard ceux d’Egypte, ont reçu les Arabes en libérateurs au témoignage de tous les historiens chrétiens de l’époque » [5].

Un autre exemple intéressant est celui de l’émir Abdel Kader, héros de la résistance algérienne, qui a lutté vaillamment contre la colonisation française. Mais, établi dans la capitale syrienne, Il joua un rôle de premier plan lors des émeutes de 1860. L’émir sauva, au nom de la foi musulmane, des milliers de chrétiens du massacre. Sa conduite lui vaudra de nombreux témoignages de reconnaissance et des décorations [6].

Donc le djihad renvoie à la notion d’effort : effort sur soi, effort de savoir et de connaissance, effort de développement … Et en aucun cas, une idéologie qui, se revendique de l’islam mais trahit, fondamentalement, sa vocation de paix et de justice, et préconise le terrorisme et les assassinats comme outils de lutte.

Le Coran déclare : « Quiconque porte atteinte à un innocent, c’est l’humanité toute entière qu’on remet en question » [7].

Le terrorisme n’a pas de religion

Le texte sacré est une chose, la lecture et l’interprétation qu’en font les hommes en est une autre. Les textes sacrés peuvent être instrumentalisés par les extrémistes de toute sorte.

L’islam est-il par essence violent ? Le Coran incite-t-il à la violence ? Ou bien ce sont les hommes qui prennent prétexte de tout, y compris du nom de Dieu, du Prophète et du Coran pour justifier et légitimer leur propre violence et leur propre fanatisme ?

Il est important de souligner que le terrorisme n’a pas de religion. Mais ce qui interpelle aujourd’hui, ce sont les moyens de communication utilisés par les djihadistes pour donner une résonnance planétaire à leur doctrine, attirer un jeune public et l’embrigader.

Les djihadistes utilisent internet, notamment les réseaux sociaux, et diffusent des vidéos prêchant la haine.

Les jeux vidéo comme « Call of Duty » sont aussi utilisés pour charmer de jeunes candidats au djihad. Il faut noter également  que le djihadisme est attractif pour des individus en rupture avec la société, avec leurs familles, ou en détresse psychologique.

Face à la violence du rejet, il y a la violence du djihadisme

Face à la violence du rejet, il y a la violence du djihadisme. Pour des jeunes sans repères, le djihadisme devient une carrière.

Face à de tels phénomènes, aux conséquences aussi graves pour notre société, nous devons nous engager à favoriser le dialogue et l’enrichissement mutuels, à refuser les amalgames et à lutter contre toute idéologie prêchant la violence, incitant et légitimant des crimes terroristes.

Nous devons également favoriser l’éducation et la participation citoyennes de manière à éliminer les conditions qui favorisent la prolifération de la violence et de la pensée extrémiste.

[1] M. Arkoun, Ouvertures sur l’islam, Grancher, 1992, p. 35.

[2] Coran 2/208

[3] Coran 2/256.

[4] Coran : 22 / 39 – 40.

[5] Salah Stétié, Culture et Violence en Méditerranée, 2008, Imprimerie nationale éditions, p. 128.

[6] « L’émir et les chrétiens », Conférence du 7 décembre 2004 à Lyon de Mgr TEISSIER et de M. BOUTALEB

[7] Coran : 5 / 32.

 

L’amour en Dieu

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Pourquoi s’aimer en Dieu ? Quelles sont les raisons et les motivations qui nous incitent à nous aimer en Dieu ? Certes, la foi implique de s’aimer les uns les autres en Dieu et pour Dieu ; le Prophète (prière et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : « Trois sentiments font goûter à celui qui les éprouve la douceur de la foi : aimer Dieu et Son Messager plus que toute autre chose, aimer son frère (sa sœur) uniquement pour l’amour de Dieu et détester revenir à l’infidélité à Dieu comme l’on déteste se voir jeté au feu » Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Anas (DAS).

Aimer en Dieu sans compter, sans rien attendre en retour, ni récompense, ni gratitude c’est se rapprocher de Lui et goûter à Son amour et à Sa présence. Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) dit en attribuant ces paroles à Dieu : « Mon amour est réservé à ceux qui s’aiment en Moi, à ceux qui se conseillent en Moi, à ceux qui se rendent visite en Moi, à ceux qui se font des dons pour Moi. Ceux qui s’aiment en Moi occuperont (dans la vie dernière) des chaires en lumière, ils seront enviés, tant est élevé leur position, par les Prophètes et les Justes » Rapporté par l’imam Ahmed, Tabarani et Al-Hakem selon ‘Oubada Ibn As-Samet (DAS).

S’aimer en Dieu n’est pas une simple prétention, ni une vaine formule de principe. S’aimer en Dieu c’est visiter son prochain, le soutenir dans l’épreuve, lui porter assistance, apaiser son cœur par un sourire. L’amour en Dieu se traduit aussi par le don  argent et de temps comme gage de véracité. Les simples actes de solidarité quotidiens ne demandent pas un grand effort, ni immense investissement, mais ils revêtent auprès de Dieu une importance considérable.

Aimer en Dieu en écoutant l’autre et lui ouvrir son cœur. Tendre la main au désespéré et le rassurer, compatir avec le malade, soutenir l’opprimé face à l’injustice, essuyer les larmes de l’incompris, apporter la joie au coeur triste et pardonner à celui qui s’est montré injuste à notre égard ; en toute humilité. Alors seulement,  nous avancerons en vertus et nous gagnerons en amour, douceur, spiritualité et surtout en humanité. Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) nous enseigne comment faire « assaut d’amour  » : « De deux personnes qui s’aiment en Dieu, la plus aimée de Dieu est celle qui aime le plus l’autre » Rapporté par Ibn Hibbâne et Al-Hakem selon Anas (DAS).

Et puis, quand on aime, il ne faut jamais oublier de le dire et de le répéter . Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) a dit : « Quand quelqu’un aime son frère (sa sœur) en Dieu, qu’il lui fasse part de son amour pour lui (elle) » Rapporté par Abou Daoud et Tirmidhi.

L’attaque contre Charlie Hebdo

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L’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo a profondément choqué. Une fois de plus, des personnes innocentes ont payé le prix de cet acte barbare et lâche. Quels qu’en soient les auteurs, quels qu’en soient les mobiles, notre condamnation doit être forte et sans équivoque, notre soulèvement contre ces actes odieux doit être sans ambiguïté.
Il n’y a aucune raison au monde, aucune cause, aucun objectif, qui pourraient justifier une telle horreur. Ceux qui attentent à l’un des droits de l’Homme les plus sacrés, à savoir la vie, sont des criminels qui méritent notre mépris, et doivent être jugés.
Devant cette tragédie et en ces jours de deuil, notre solidarité et nos pensées vont aux victimes de ces actes cruels ainsi qu`à leurs familles.

Il est évident que le but de ces actes inqualifiables est de nourrir la peur, de créer un climat de suspicion, de perturber la confiance et de monter les citoyens les uns contre les autres. Ils visent surtout à compromettre le dialogue salutaire entre l’Islam et l’Occident.
Ces actes criminels auront, sans aucun doute, des répercutions néfastes sur les musulmans d’Occident. Ils ne font, que renforcer le fossé de l’incompréhension et des préjugés, que favoriser les actes islamophobes et qu’amplifier les raccourcis simplistes amalgamant Islam et terrorisme. L’Islam est ainsi perçu comme une religion « barbare » ennemi des libertés, de l’Occident et donc de la démocratie.

Les auteurs de cette attaque se revendiqueraient de l’Islam, mais les Musulmans de France n’ont rien à voir avec ces actes odieux et n’ont ni à culpabiliser, ni à s’excuser d’être musulmans. Il est important de souligner que le terrorisme n’a pas religion. Donc, tout amalgame de tout genre entre le terrorisme et l’islam, toute récupération politicienne de cette attaque ne fait, en réalité, qu’aider les terroristes et doit être fermement rejeté.
Face à de tels phénomènes, aux conséquences aussi graves pour notre société, nous devons nous engager à favoriser le dialogue et l’enrichissement mutuels, à ancrer les valeurs de l’entente, à refuser la logique du choc des civilisations et à lutter contre toute idéologie prêchant la violence, incitant et légitimant des crimes terroristes. Nous devons également favoriser l’éducation et la participation citoyennes de manière à éliminer les conditions qui favorisent la prolifération de la violence et de la pensée extrémiste.

Réflexion autour du Halal et de ses dimensions

Sans titre

Le Halal est un marché gigantesque et ne cesse de prendre une part croissante au sein de la société. Les industries agroalimentaires et la grande distribution tentent depuis plusieurs années à s’emparer de ce  marché florissant.

Nous assistons à une démultiplication foisonnante de produits  dits « halal ». Désormais, le label « Halal » ne concerne pas seulement  la viande,  mais toute une gamme de nouveaux produits : « dentifrice halal », « Whiskey halal», « business halal », «tourisme halal», « sex toys  halal », « cosmétiques halal », « produits financiers halal ou chariâ compatible» … Une obsession de tout « halaliser » pour se faire un maximum de profits, jusqu’à proposer des produits qui ont en totale contradiction avec l’identité spirituelle des musulmans.

Pour certains, le Halal est un business juteux, alors que pour le fidèle musulman animé d’une foi et soucieux de son accomplissement spirituel, le Halal est un mode de vie, une manière d’être, d’agir et de consommer. Le Halal interroge notre manière de vivre et gagner notre vie en posant la question de la conscience, de la responsabilité et de l’éthique.

Il est important de rappeler que la nourriture Halal,  doit répondre nécessairement à un certain nombre d’exigences, parmi lesquelles :

  • Elle est licite en soi, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas partie des choses dont la consommation est interdite dans les textes comme le porc, l’animal qui n’a pas été sacrifié et contrôlé conformément à la façon rituelle, les animaux carnivores, les animaux répugnants, les animaux dont la nourriture consiste en des éléments impurs, le sang, l’alcool …

 

  •  Elle ne contient pas d’élémentsillicites (Hâram), comme de l’alcool, de la gélatine porcine ou des aliments provenant d’animaux non sacrifiés rituellement…
  •  Elle n’a pas été contaminée par des matièresillicites.
  •  Elle n’a pas été obtenue par un moyen illicite.
  • Elle n’a pas été acquise avec de l’argent obtenue de façon illégale.

Certes, le besoin premier de tout être vivant est de se nourrir, mais ce besoin doit être satisfait avec conscience et éthique. Manger et donner à manger sont des actes simples par lesquels s’éprouve le bien-être, la vitalité spirituelle et se vit la solidarité.

En effet, la nourriture a une incidence directe sur notre relation Dieu. Dieu dit : «  Ô Messagers ! Mangez de ce qui est licite et agréable  et faites de bonnes œuvres »[1].  Les exégètes du Coran soulignent que l’injonction de manger de la nourriture  « halal » c’est-à-dire pure et saine est liée intimement à l’accomplissement de bonnes œuvres. Le respect du premier entraîne nécessairement l’accomplissement et l’agrément du second.

Donc consommer Halal et se garder des choses douteuses, c’est préserver sa foi et fortifier sa spiritualité. En revanche, être laxiste vis-à-vis du halal et se laisser aller à consommer des aliments dont le caractère douteux est avéré nuit gravement à notre relation à Dieu et met en péril l’exaucement de nos invocations et de nos bonnes œuvres. Dans le hadith authentique : « Dieu est Bon et n’accepte que ce qui est bon. En outre, Dieu a prescrit aux fidèles ce qu’Il a prescrit aux Messagers. Car Il a dit d’une part : «  Ô Messagers ! Mangez de ce qui est licite et agréable  et faites de bonnes œuvres » (S. 23, V. 51) et d’autres part, Il a dit : «  Ô vous qui avez cru ! Mangez des choses bonnes et pures de ce que Nous vous avons octroyé » (S. 2, V. 172). Puis il mentionna le cas de l’homme qui prolongeant son voyage, tout hiruste et poussiéreux, tend les mains vers le Ciel en implorant : « Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! … » alors que sa nourriture est illicite, sa boisson est illicite, son habit illicite et qu’il s’est nourri de choses illicites.  Comment serait-il exaucé ? ».[2]

 Le musulman doit déployer les efforts nécessaires pour développer en soi l’affluent de la foi nommé « al-wara’ » : le scrupule. Le scrupule correspond à l’abandon de ce que Dieu a déclaré illicite. C’est dans ce sens que le Prophète (PSDL) dit à Abou Hourayra (DAS) : « Garde-toi des choses illicites tu seras parmi les meilleurs adorateurs de Dieu ».[3]  Dans une autre version : « Sois scrupuleux tu seras le plus adorateur parmi les gens », autrement dit, garde-toi de ce que Dieu a interdit comme nourriture, boisson, vêtements ou transactions. Garde-toi des choses illicites et des choses douteuses, tu préserveras ton intégrité spirituelle et tu consolideras ta foi. Le Messager de Dieu (PSDL) disait à son compagnon Ka’âb Ibnou ‘Oujrah (DAS) : « Ô Ka’b Ibnou ‘Oudjrah ! Tout corps qui se nourrit  d’illicite mérite  le Feu de l’Enfer »[4].

 Il est plus qu’urgent que les musulmans fassent de réels efforts pour garantir une consommation halal, car l’agrément de leurs invocations et de leurs œuvres en dépend.

Par ailleurs, consommer Halal, aujourd’hui, c’est développer une réflexion d’ensemble sur la manière    dont on pourrait se nourrir, à notre époque, de façon éthique, responsable et en accord avec notre référentiel spirituel. Cela nécessite, entre autres, de s’assurer que :

  •  Les produits respectent strictement la norme Halal et ont été contrôlés par des compétents, des précis, des incorruptibles. Des compétents, tant en compétence morale qu’en compétence technique, car souvent la compétence morale fait défaut chez nous plus que la compétence technique. Des gens animés par le souci de mieux servir la communauté et non pour se faire un maximum de bénéfices.
  • Le respect de l’animal est omniprésent.
  • Les produits sont fabriqués dans des conditions dignes : respect de la personne humaine, de bonnes conditions de travail …
  • Le respect de l’environnement est respecté.
  • La consommation lutte contre les inégalités et s’engage pour une juste répartition des bénéfices entre les acteurs de la filière depuis la production jusqu’à la consommation.

Cette réflexion n’est qu’une ébauche qui mérite de plus amples développements, donc à suivre incha’Allah.

[1] Coran, sourate 23, verset 51.

[2] Hadith rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.

[3] Hadith rapporté par At-Tirmidhi.

[4] Sounan out Tirmidhi. Authentifié par Al Albâni

La première décade de Dhoul-Hijja, un moment opportun pour réaliser son ascension spirituelle

DhulHijja(12ème mois du calendrier musulman, le mois du Pèlerinage)

Dans la vie du fidèle, il y a des moments, plus importants que d’autres, où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréable à Dieu. Ces périodes sont plus propices pour évoluer dans sa relation avec Dieu et réaliser son ascension spirituelle. Parmi ces moments la 1ère décade  de Dhoul-Hijja.

Dieu a juré dans le Coran : «  par l’aube et par les dix jours » (S. 89 ; V. 1, 2). Ibn Abbas (DAS) a dit que les dix jours concernés sont les premiers jours de Dhoul-Hijja.

 Boukhari rapporte selon Ibn Abbas (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit  : « Il n’y a pas de jours plus agréables à  Dieu – exalté soit-Il – et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de dhoul-hajja) ».

 Caractéristiques de cette première décade de Dhoul-Hijja :

  1. Dieu a juré par ces dix jours, cela montre l’importance qu’ils revêtent auprès de Lui.
  2. Le Messager de Dieu (BSDL) a certifié, dans le hadith authentique cité plus haut, que la première décade de Dhoul-Hijja permettait au fidèle de fortifier sa relation à Dieu et accéder à Son amour et Sa proximité.
  3. Le Messager de Dieu (BSDL) a fortement conseillé aux fidèles soucieux de leurs plénitudes morales et leurs accomplissements spirituels de se surpasser en termes de bonté, de générosité et d’accomplissement d’œuvres bonnes car le moment est précieux et sacré.
  4. Le Messager de Dieu (BSDL) a recommandé aux fidèles de multiplier le dikr, la souvenance de Dieu. L’imam Ahmed rapporte selon Abdullah ibn Omar (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « il n’y a pas de jours meilleurs et plus agréables à Dieu que ces dix jours de Doul Hijja. L’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréables à Dieu, alors souvenez vous de Dieu inlassablement, en répétant, en faisant d’avantage de « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), de « takbir » (dire « allahou akbar ») et de « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») ».
  5. Le jour de Arafat fait partie de ses dix jours, et ce jour est important dans la vie du fidèle :
  • C’est le jour où Dieu a parachevé la religion, la foi du fidèle. Boukhari et Moslim rapporte qu’une personne de confession juive a dit à Omar ibn Khattab : « Un verset que vous lisez dans votre Coran, s’il avait été révélé à nous communauté juive nous allions le célébrer comme fête ». Omar lui dit : « Quel verset », il a répondu : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agréé l’Islam comme religion pour vous » (S. 5 ; V. 3). Omar a dit : « Nous connaissons le jour et l’endroit où ce verset a été révélé. Il a été descendu sur le Messager (BSDL) alors qu’il était sur le Mont de Arafat en train de faire son discours. »
  • Dieu a juré par ce jour d’Arafat : « Par le ciel aux constellations et par le jour promis !   Par le jour témoin et par le jour solennel » (S. 85 ; V. 1, 2, 3). Dans un hadith rapporté par Tirmidhi et authentifié par Albani selon Abou Hourayra (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « le jour promis c’est le jour du jugement dernier, le jour témoin c’est le jour du vendredi et le jour solennel c’est le jour de Arafat ».
  • Jeûner le jour de Arafat absout les péchés de l’année passée et celle qui est en cours. Moslim rapporte d’après Qatada, que le Messager de Dieu (BDSL) a dit à propos du jour de ‘Arafat : « Il absous les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».
  • C’est le jour où Dieu a fait un pacte avec la descendance d’Adam afin de l’adorer sincèrement et ne rien Lui associer. Dieu dit : [ Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons… » – afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention », ou que vous auriez dit (tout simplement) : « Nos ancêtres autrefois associaient à Dieu d’autres divinités, et nous sommes leurs descendants. Vas-tu nous détruire pour ce qu’ont fait les imposteurs ? » ] (S. 7 ; V. 172, 173)
  • Pendant le jour de Arafat, Dieu accorde Sa Miséricorde, Son salut et Son pardon à sa Ses adorateurs et en prenant à témoin Ses anges.
  • Le Diable pendant le jour de Arafat se sent plus petit, plus humilié.

6.  le 10ème jour de Dhoul-Hijja c’est  la fête du sacrifice, le jour du grand pèlerinage car la majorité des actes de pèlerinage s’accomplissent durant ce jour. Le Messager (BSDL) a dit : « Les jours les plus importants aux yeux d’Allah, exalté soit-il, sont : le jour du sacrifice et le jour du Qarr » Le jour du Qarr étant le jour de repos à Mina, à savoir le onzième de Dhul-Hijja.» Rapporté par l’imam Ahmed, Abou Dawoud et Al Hakem, authentifié par Albani.

Ibn al-Qayyim a dit : « Le meilleur jour aux yeux de Dieu est le jour du sacrifice, et il s’agit là du jour du grand pèlerinage. »

 Les actions recommandées durant cette décade :

1.       Le jeûne : Les savant disent qu’il est recommandé durant ces neufs premiers jours de Dhoul-Hijja. Le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus agréables à Dieu, Dans le hadith divin « Qoudsi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson».

D’après Sa’id al-Khoudri (DAS), le Messager de Dieu (BDSL) a dit : « Chaque fois que quelqu’un jeûne un jour par amour de Dieu, Dieu éloigne grâce à ce jour son visage du feu de l’Enfer d’une distance égale à ce qu’on parcourt en soixante-dix ans ».

Certaines femmes du Messager de Dieu (BSDL) rapportent : « Le Messager de Dieu (BSDL)jeûnait les 9 (premiers) jours de Dhoul-Hijja, le jour d’Achoura, et trois jours par mois. » Rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nassâ’î selon Houneyda Ibn Khaled.

2.       Le dhikr : Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit : « … et pour invoquer le nom de Dieu aux jours bien déterminés … » (Coran s 22 v 28). Ibn Abbas a dit : Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset sont les dix premiers jours de dhoul-hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».

3.       Multiplier les bonnes actions : elles constituent l’un des meilleurs moyens de se rapprocher de Dieu et mériter Son amour. Dans le hadith Qoudsi, le Messager de Dieu (BSDL) dit, en attribuant ces paroles à Dieu : «  Quiconque offense un ami à Moi, Je lui déclare la guerre. Il n’est d’offrande plus agréable à Moi que l’accomplissement par Mon adorateur des obligations que Je lui ai assignées. Mon adorateur s’il persévère dans les actes surérogatoires, finira par mériter Mon amour. Quand je l’aurai aimé, Je deviendrai son ouïe avec laquelle il entend, sa puissance de vision avec laquelle il perçoit le monde, sa main avec laquelle il agit et son pied avec lequel il marche. S’il M’invoque Je lui répondrai, s’il se réfugie en Moi, Je serai don Protecteur » Rapporté par Boukhari selon Anas (DAS).

4.        Le retour à Dieu, la réconciliation avec Dieu. le fidèle est tenu d’accomplir ce retour à Dieu durant tous les instants de sa vie et plus particulièrement durant les périodes sacrées. « Et revenez tous à Dieu, ô fidèle, afin que vous atteindrez certainement la réussite » (S. 24, V. 31).

5.       Le Hajj et la Omra : Abou Hourayra rapporte que le Messager de Dieu (BSDL)a dit : « Accomplir la Omra efface les péchés entre cette Omra et celle qui arrive, et un Hajj accepté (de Dieu) n’a d’autre récompense que le paradis. » (Rapporté par Boukhari et Moslim).

6.       Honorer son pacte avec Dieu en respectant ses engagements vis-à-vis de Dieu, en l’adorant sincèrement, en restant fidèles à Son corps de principe.

7.       Honorer le sacrifice d’Abraham.

dhoul-hijja1

Le dialogue inter-religieux

Le dialogue inter-religieux aujourd’hui est indispensable afin de dépasser les antagonismes et les conflits. Apprendre à connaître l’autre, dans sa complexité, c’est  faire tomber peu à peu les clichés et les stéréotypes, c’est « passer du mépris à l’estime », c’est sortir de la peur, quelque peu fantasmée, que suscite l’islam en Occident.

expo bible 1À différentes époques de l’histoire, des hommes et des femmes, de différentes confessions,  ont déployés les efforts nécessaires pour mieux se connaître et ont réussi à se respecter, à s’engager ensemble pour promouvoir la paix et agir ensemble pour plus de justice et de dignité.

expo bible 2le dialogue inter-religieux réalisé dans le respect mutuel, dans l’ouverture, dans l’écoute est essentiel pour :

  • Mieux se connaître et apprécier à la fois nos différences et les valeurs communes qui nous lient les uns aux autres,
  • Dépasser les raccourcis simplistes qui engendrent amalgames et confusions,
  • Déraciner les préjugés, les stéréotypes et les images négatives,
  • Permettre aux esprits retranchées derrière les convictions toutes faites et les résolutions à ne rien entendre de se défaire de ces stéréotypes et de ces peurs.

Tester sa foi (اِخْتِبَارُ اَلْإِيمَان )

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الحمد لله

يَقُولُ أَبُو اَلدَّرْدَاءْ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ :  » إِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلْعَبْدِ أَنْ يَتَعَاهَدَ إِيمَانَهُ وَمَا نَقَصَ مِنْهُ، وَإِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلْعَبْدِ أَنْ يَعْلَمَ أَيَزْدَادُ إِيمَانَهُ أَمْ يَنْقُصْ، وَإِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلرَّجُلِ أَنْ يَعْلَمَ نَزَغَاتٍ اَلشَّيْطَانِ أَنَّى تَـأْتِيهِ

Le compagnon Abou Daradaâ disait : « Le fidèle avisé doit examiner et entretenir sa foi de manière régulière, savoir si sa foi augmente ou diminue et sentir les tentations d’où elles viennent les appréhender et les repousser ».

Il est souvent utile de faire le bilan de notre foi et de notre engagement envers Dieu. Comment tester sa foi ? Comment savoir si notre augmente ou diminue ? Quels sont les indicateurs qui nous permettent d’entretenir et de gérer notre foi efficacement.

 يَقُولُ خَيْثَمَة بْنُ عَبْدِ اَلرَّحْمَنْ :  » اَلْإِيمَانُ يَسْمَنُ فِي اَلْخَصْبِ وَيَهْزَلُ فِي اَلْجَذْبِ، فَخِصْبُهُ اَلْعَمَلُ اَلصَّالِحُ وَجَذْبُهُ اَلذُّنُوبْ

 Khaythama ibn Abd-Rahaman a dit : « La foi augmente, progresse et donne une bonne et abondante moisson dans une terre fertile, mais s’affaiblit et périt dans une terre aride. La  fertilité et la progression sont favorisés par l’accomplissement de bonnes œuvres et la faiblesse de la foi est favorisé par les péchés ».

 وَاَلْإِيمَانُ يَزِيدُ وَيَنْقُصُ عِنْدَمَا يُوضَعُ فِي اَلْاِخْتِبَارْ، وَيُمْتَحَنُ عِنْدَ هَذِهِ اَلْمَوَاقِفْ 

Notre foi peut être en effet testée, évaluée lorsqu’elle sera mis à l’épreuve, lorsqu’elle saura réagir dans les situations suivantes :

 عِنْدَ اَلشُّبُهَاتْ

حَذَّرَنَا اَلرَّسُولُ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مِنَ اَلْوُقُوعِ فِي اَلشُّبُهَاتِ. عَنِ اَلنُّعْمَانِ بْنِ بَشِيرْ رَضِيَ اَللهُ عَنْهُ قَالَ: سَمِعْتُ رَسُولَ اَللهِ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَقُولُ:  » إِنَّ اَلْحَلَالَ بَيِّنٌ وَإِنَّ اَلْحَرَامَ بَيِّنٌ وَبـَـيْنَهُمَا أُمُورٌ مُشْتَبِهَاتٌ، لاَ يَعْلَمُهُنَّ كَثِيرٌ مِنَ اَلنَّاسِ. فَمَنْ اِتَّقَى اَلشُّبُهَاتِ فَقَدْ اِسْتَبْرَأَ لِدِينِهِ وَعِرْضِهِ، وَمَنْ وَقَعَ فِي اَلشُّبُهَاتٍ وَقَعَ فِي اَلْحَرَامِ… »  

اَلشُّبُهَاتُ مَوْقِفُ اخْتِبَارٍ لِلْإِيمَانِ. فَمَنْ أَنْكَرَهَا وَدَفَعَهَا قَوِيَ إِيمَانُهُ وَرَسَخَ. وَمَنْ أُشْرِبَهَا وَمَالَ إِلَيْهَا عَصَفَتْ بـِــإِيمَانِهِ فَضَعُفَ وَانْحَدَرَ

 1er  test de la foi : devant les choses douteuses : Dans le hadith authentique :  «  Le licite est clair, l(illicite est clair et entre les deux il y a des choses qui peuvent prêter au doute. Celui ou celle qui se garde des choses douteuses saura préserver sa foi et son intégrité. En revanche, celui ou celle qui n’est pas vigilent, tombera incontestablement dans le haram … »

Se garder des choses douteuses est un bon test pour notre foi, le fidèle qui sera les repousser sa foi se fortifie et se consolide et s’enracine davantage et celui qui les accepte sa foi s’affaiblit et finira par disparaître si aucun effort n’est fourni pour rectifier le tir.

عِنْدَ اَلْمَعَاصِي :

إِنَّ إِتْيَانَ اَلْمَعَاصِي يُنْسِي مُرَاقَبَةَ اَللهِ عَزَّ وَجَلَّ وَيُضْعِفُ ذِكْرَ اَلْآخِرَةِ فَيَضْعُفُ تَبَعًا لٍذَلِكَ اَلْإِيمَانْ. ولِهَذَا جَاءَ فِي اَلْحَدِيثِ اَلَّذِي رَوَاهُ مُسْلِمْ  عَنْ حُذَيْفَةَ بْنِ اَلْيَمَانِ :  » تُعْرَضُ الْفِتَنُ عَلَى الْقُلُوبِ كَالْحَصِيرِ عُودًا عُودًا ، فَأَيُّ قَلْبٍ أُشْرِبَهَا نُكِتَ فِيهِ نُكْتَةٌ سَوْدَاءُ ، وَأَيُّ قَلْبٍ أَنْكَرَهَا نُكِتَ فِيهِ نُكْتَةٌ بَيْضَاءُ ، حَتَّى تَصِيرَ عَلَى قَلْبَيْنِ عَلَى أَبْيَضَ مِثْلِ الصَّفَا ، فَلَا تَضُرُّهُ فِتْنَةٌ مَا دَامَتِ السَّمَاوَاتُ وَالأَرْضُ وَالآخَرُ أَسْوَدُ ، لَا يَعْرِفُ مَعْرُوفًا ، وَلَا يُنْكِرُ مُنْكَرًا ، إِلَّا مَا أُشْرِبَ مِنْ هَوَاهُ « 

    2ème test pour la foi : vis-à-vis des péchés : l’individu qui sombre dans les péchés et ne fournit pas les efforts nécessaires pour changer de comportements, oublie Dieu, oublie Sa rencontre ultime et par conséquent sa foi diminue.

Hadith rapporté par Moslim selon Houdayfa ibn al Yaman, le Prophète (r) a dit : « Les séducteurs assaillent successivement les cœurs comme les fils du paillasson, les uns après les autres. chaque cœur qui les absorbe, sera tâché de tâches noires et chaque cœur qui les rejette, sera tâché de tâches blanches jusqu’à ce que les cœurs deviennent de deux sortes : un cœur obscur qui ne connait aucun bien et ne rejette aucun mal car il ne réagit qu’à ses désirs, et un cœur blanc qu’aucune séduction n’atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre persisteront ».

  عِنْدَ اَلْاِبْتِلَاءْ :

قَالَ تَعَالَى:  » أَلَمْ، أَحَسِبَ اَلنَّاسُ أَنْ يُتْرَكُواْ أَنْ يَقُولُوا آمَنَّا وَهُمْ لَا يُفْتَنُونْ « .

 وَقَالَ رَسُولُ اَللهِ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ :  » يُبْتَلَى اَلْمَرْءُ عَلَى قَدْرِ إِيمَانِهِ، فَإِنْ وُجِدَ فِي إِيمَانِهِ صَلَابَةٌ زِيدَ لَهُ فِي اَلْبَلاَءْ « .  

 3ème test pour la foi : face à l’épreuve.

Dieu dit : « Est-ce que les gens pensent qu’on affirmant : « Nous portons la foi ! » ils ne seront pas éprouvés ? » (S. 29 – V. 2).

Le Prophète (r) a dit : «  L’individu sera éprouvé selon l’intensité de sa foi. Si foi est forte, l’épreuve sera à la hauteur de sa foi ». Rapporté par Boukhari. Dans un autre hadith chez Boukhari également : «  La foi du fidèle ne cesse d’être mise à l’épreuve jusqu’à ce qu’il rencontre Dieu alors qu’il est absous de tout péché ».

Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres, pour les guider vers la lumière » c’est un grand privilège d’être destinataire de ce verset de sourate 2. Cher frère, chère sœur, demeure en permanence présent à Dieu, espère en Lui en tout ce que tu fait, arme-toi de patience devant l’épreuve et invoque l’aide de Dieu pour tous les aléas de ton existence. Garde-toi des pièges de l’insouciance (al-ghafla), des douceurs trompeuses de la passion, des désirs et des espoirs fallacieux de ton âme : ton plus grand ennemi.

Dans toutes les situations, implore le secours de Dieu est consulte-Le en toutes circonstances. Sache qu’à chaque moment de sa vie, le fidèle met sa véracité à l’épreuve et qu’il risque fort d’être lui-même éprouvé. Alors, sois véridique dans ta quête de Dieu et du savoir, tu accéderas à la connaissance pure et sache que l’excellence ne s’obtient que par l’effort.

Agir en toute rectitude (الاستقامة)

2

عَنْ سُفْيَانْ بْنِ عَبْدِ اَللهِ رَضِيَ اَللهُ عَنْهُ قَالَ : قُلْتُ : يَا رَسُولَ اَللهِ قُلْ لِي فِي اَلْإِسْلاَمِ قَوْلاً لَا أَسْأَلُ عَنْهُ أَحَداً غَيْرَكَ , قَالَ :  » قُلْ آمَنْتُ بِاَللهِ ثُمَّ اسْتَقِمْ  »  رواه مسلم

Sufyan ibn ‘Abdoullah a rapporté : Je demandai au Messager de Dieu (r) : « Enseigne-moi une parole en matière d’islam, qui me dispense d’interroger un autre que toi. »  Il (r) répondit : «  Dis :  » Je crois en Dieu. » Ensuite,agis en toute rectitude. » Rapporté par Moslim

 قَالَ عُمَرُ بْنُ اَلْخَطَّاب رَضِيَ الله عَنْهُ فِي قَوْلِ اللهِ تَعَالَى :  » إِنَّ الَّذِينَ قَالُوا رَبُّنَا الله ثُمَّ اسْتَقَامُوا  » : اَلَاِسْتِقَامَةُ أَنْ تَسْتَقِيمَ عَلَى اَلْأَمْرِ وَاَلنَّهْيِ، وَلاَ تَرُوغُ رَوَغَانَ اَلثَّعْلَبِ

Pour sa part,’Oumar ibn al Khattab,après avoir récité ce verset « Ceux qui ont dit : « Notre Seigneur et Maître est Dieu » puis ont pris le chemin de la droiture » (S. 41, V. 30) a fait ce commentaire :  Ils se maintiennent dans l’obéissance et ne rusent pas à la manière du renard.

 قَالَ اَلْإِمَامُ اَلْقُشَيْرِي: « وَاعْلَمْ أَنَّ اَلْاسْتِقَامَةَ تُوجِبُ دَوَامَ الْكَرَامَاتِ، قَالَ الله تَعَالَى: » وَأَنْ لَوْ اسْتَقَامُوا عَلَى الطَّرِيقَةِ لَأَسْقَيْنَاهُمْ مَاءً غَدَقاً  » وَلَمْ يَقُلْ سَقَيْنَاهُمْ، بَلْ قَالَ (أَسْقَيْنَاهُمْ) يُقَالُ: أَسْقَيْتُهُ إِذَا جَعَلْتُ لَهُ سَقْياً، فَهُوَ يُشِيرُ إِلَى الدَّوَامِ.

L’imam Al qochayri a dit : La rectitude est le degré qui confère aux choses (aux choses) la perfection. Elle est la source du bien et ce qui assure sa constance. Dieu dit : « Et s’ils se maintenait sur la voie claire et droite, nous les aurions accordées nos faveurs, certes de manière abondante ». (S. 72, V. 16).

: كَيْفَ يَنَالُ اَلْإِنْسَانُ دَرَجَةَ اَلْاِسْتِقَامَة

 إسْتِقَامَةُ الْقَلْب : La rectitude du cœur .1

Le Messager de Dieu (r) a dit : « Sachez que dans le corps humain il y a un morceau de chair. Quand ce morceau est bon, tout le corps est bon ; et quand il devient pourri, tout le corps devient mauvais. Sachez que ce morceau de chair est le cœur. » Boukhari et Moslim

 اِسْتِقَامَةُ اللِّسَانْ  : La rectitude des propos .2

Après le cœur, la langue est le membre le plus important qu’il doit s’aligner sur le droit chemin, car elle en est l’interprète. Le Prophète (r) a dit : «  La foi d’un serviteur ne connaît pas la droiture  que lorsque le cœur connaît également la droiture. Et le cœur ne se tient dans le droit chemin que si la langue s’y tient. » Ahmed.

3. مَعْرِفَةُ مَقَامِ اللهِ عَزَّ وَجَلَّ : أَنْ يَعْرِفَ الِإنْسَانُ مَقَامَ رَبِّهِ عَزَّ وَجَلَّ، وَأَنْ يَسْتَشْعِرَ مُرَاقَبَتَهُ فِي كُلِّ الأَوْقَاتِ وَالْأَحْوَالِ، وَأَنَّهُ سُبْحَانَهُ يَعْلَمُ سِرَّهُ وَعَلاَنيِتَهُ، وَأَنه لا تخفى عليه خافية ؛  فيزداد حياء من الله وخشية له وإقبالا عليه، ويلزم الوقار الذي يليق بجلال الله تعالى وجماله وكماله، فيعبده حق عبادته فلا يشرك به شيئا، ويذكره فلا ينساه، ويشكره فلا يكفره.  

والعبد المؤمن مهما اجتهد وقدَّم من أعمال صالحة، فإنه يدرك أن ذلك بتوفيق الحق سبحانه وتعالى، وأنه قلما يخلو مكلف من التقصير  أو التفريط. لذلك لا يغتر بعمله ولا بجهده، ولا يصيبه العجب. قال ابن القيم الجوزية :  » كلما شهدت حقيقة الربوبية وحقيقة العبودية، وعرفت الله، وعرفت النفس، وتبيَّن لك أنَّ ما معك من البضاعة لا يصلح للملك الحق، ولو جئت بعمل الثقلين؛ خشيت عاقبته، وإنما يقبله بكرمه وجوده وتفضله، ويثيبك عليه أيضاً بكرمه وجوده وتفضله  » مدارج السالكين.

Honorer ses engagements envers Dieu, respecter sa voie et la respecter avec ferveur. Observer Dieu, c’est aspirer à être meilleur moralement et spirituellement et être vigilent à ne pas lui désobéir. Le fidèle garde présent l’esprit que c’est par la grâce de Dieu qu’il est dans la voie et il demande à Dieu de l’aider à rester fidèle à Sa voie et ne pas dévier. Ibn Al Qayyim disait : «  Lorsque vous connaissez Dieu, et vous méditez sur ce qui vous vient de la part de Dieu comme bienfait spirituel et matériel, et ce que faites comme œuvres pour plaire à Dieu et se rapprocher de Lui, vous verrez ce que présentez  ‘est pas à la hauteur, malgré ça Dieu l’accepte, l’agrée et le fortifie par Sa bonté et Sa Miséricorde malgré les manquements, malgré les négligences ».

 4. الصدق :

 » يا أيها الذين آمنوا اتقوا الله وكونوا مع الصادقين « 

S. 9, V. 119

Être véridique, juste et incorruptible :

On ne peut faire qu’une œuvre du diable si l’on est sujet de l’égo et agité par impulsions. Le fidèle doit viser à satisfaire Dieu et non ses désirs, à servir l’intérêt général et non ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt général.

Servir la cause de Dieu nécessite des personnes qui sont des modèles de rectitude et de justice, des responsables compétents, tant en compétence spirituelle qu’en compétence de sagesses. Omar Ibn Al Khattab avait souhaité une fois que la maison soit remplis de personnes comme Abou Oubayda ibn Al Jarrah, Moâd ibn Jabal et Houdayfa ibn Al Yamane, des personnes clefs, des précis, leurs consciences professionnelles n’est pas mortes et non des opportunistes. Il nous faut des responsables hautement consciencieux, des personnes qualifiés et intégres….

 5. الثبات على الطاعة

كان هدي النبي صلى الله عليه وسلم المداومة على الأعمال الصالحة، فعن عائشة رضي الله عنها، قالت:  » كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا عمل عملاً أثبته « [1]. و » أحب الأعمال إلى الله أدومها وإن قل « [2].  

وللثباتِ على الطاعة ثمرة عظيمة، كما قال ابن كثير رحمهُ الله :  » لقد أجرى الله الكريم عادته بكرمه، أن من عاش على شيء مات عليه، ومن مات على شيء بعث عليه يوم القيامة « . فمن عاش على الطاعة يأبى كرم الله أن يموت على المعصية، وفى الحديث الصحيح عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال :  » أن رجلا كان مع النبي صلى الله عليه وسلم فوقصته ناقته وهو محرم فمات, فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم، اغسلوه بماء وسدر, وكفنوه في ثوبيه ولا تمسوه بطيب,  ولا تخمروا رأسه فإنه يبعث يوم القيامة ملبياً « [3].

Persévérer dans la voie Dieu car le Prophète (r) comme le rapporte Aicha : « Il accomplissait les œuvres de manière régulière et continue » Moslim. Ibn Kathir a dit : Dieu par Sa grâce, a fait en sorte que toute personne qui persévère dans Sa voie, son âme sera prise alors qu’il dans la même voie. Et celui qui meurt en étant sur la voie de Dieu, Dieu le ressuscite dans le même état de présence et d’adoration. Dans le hadith rapporté par Al Boukhari selon ibn Abbas : qu’un homme accomplissait le pèlerinage avec le Prophète (r)  mais sa monture à lever se pieds en haut, l’homme est tombé sur sa tête et il en est mort. Le Prophète (r) accomplissez sa toilette mortuaire, enveloppez le dans ses habits de sacralisation (ihram), ne le parfumez pas et ne pas recouvrir sa tête car il sera ressuscité le jour du jugement denier dans son état de sacralisation en train de mentionner Dieu ».


 رواه مسلم.[1]

 متفق عليه.[2]

 رواه البخاري ومسلم وابن خزيمة والطبراني. [3]