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La prière, une ascension spirituelle

La prière (Salât), est le pivot central de l’islam. Seul ou en groupe, le fidèle s’extirpe à l’emprise des sollicitations quotidiennes pour se mettre devant Dieu, aller à Sa rencontre et chercher Sa proximité. Le corps aussi bien que le cœur doivent participer, associés, à l’attitude globale de présence et d’humilité devant Dieu. La prière permet au fidèle d’être en relation directe et sans intermédiaire avec Dieu. Elle est le moyen le plus efficace pour développer son intimité avec Dieu et initier un dialogue serein entre l’adorateur et le Seigneur, Lui exposer ses doléances et ses aspirations, Lui confier ses déchirements, ses faiblesses et ses négligences.

Mais l’âme de la prière réside dans la présence à Dieu dans l’humilité. Le Prophète (psl) rapporte dans un hadith qodsi : [Dieu dit : « Je partage la prière avec mon adorateur » ; quand il dit : « Gloire à Dieu, Maître des mondes ! », je réponds : « Mon adorateur Me glorifie ! », quand il dit : « Le Clément, Le Compatissant ! » Je dis : « Mon adorateur Me fait louange ! », quand il dit : « Roi du jour du jugement ! », je dis : « Mon adorateur M’exalte ! » ; quand il dit : « C’est Toi que nous adorons, c’est de Toi que nous attendons assistance ! », je dis : « C’est le lien entre Moi et Mon adorateur ! », quand il dit : « Guide-nous dans le droit chemin, le chemin qu’ont suivi ceux que Tu as comblé de Tes bienfaits, qui ne sont ni l’objet de Ton courroux ni des égarés ! », je dis : « Cette faveur sera accordée à Mon adorateur, son vœu sera exaucé ! »].[1]

Le Prophète (psl) donnait l’exemple de la présence et de l’intimité avec Dieu; le hadith authentique rapporte : « Le Prophète (psl) se réfugiait dans la Prière chaque fois qu’un événement grave survenait »[2]. Fuite vers Dieu pour se ressourcer et implorer Son soutien et Son assistance afin  d’affronter les problèmes avec courage et détermination et non une fuite devant les responsabilités ou une esquive des devoirs.

Il est intéressant de remarquer que la prière a été institué au Ciel lors de l’ascension nocturne du prophète (psl). Toutes les autres adorations de l’islam ont été prescrites sur Terre. Cela montre la l’importance que doit accorder le fidèle, soucieux de son accomplissement spirituel, à la prière dans son cheminement. En effet, la prière est l’ascension spirituelle de chaque fidèle et le moyen qui lui permet de s’élever moralement et spirituellement pour accéder à la proximité de Dieu.

 

Le Prophète (psl) rapporte ces paroles divines qui placent la Prière dans le contexte global du cheminement : « Je n’accepte de Prière que de celui qui en fait l’occasion de s’humilier devant Ma Majesté, celui qui n’opprime pas Ma Créature, qui ne persiste pas une seule nuit dans le péché, qui se souvient de Moi, qui a pitié des nécessiteux et qui leur vient en secours. Celui-là, sa Lumière est éclatante. Je l’entoure de Ma protection. Je le fais protéger par Mes anges, Je l’illumine dans les ténèbres, Je lui inspire la douceur quand les autres deviennent violents. Parmi Ma créature il est comparable au firdaous parmi Mes paradis ». [3]

 


[1] Hadith rapporté par Moslim, Ahmed, Tirmidi, Abou Daoud, An Nassaî et ibn Maja selon Abou Hourayra.

[2] Rapporté par Al Boukhari selon Abou Hourayra.

[3] Rapporté par Al Bazzar.

Un « islam officiel » pour légitimer l’islamophobie politique

par le centre Macolm X – publié le vendredi 18 mars 2011

Dans un contexte français marqué par une situation de crise, l’islam, deuxième religion de France, est devenue la cible préférée du Président. Le bouc émissaire idéal pour occulter une situation sociale alarmante. À chaque échéance électorale, l’islam et les musulmans de France se retrouvent au banc des accusés et au cœur des débats passionnels.

Le lancement du débat sur la place de l’islam en France, voulu par le président de la République, vient confirmer, encore une fois, le traitement exceptionnel dont bénéficie l’islam de France. Cela traduit la volonté de Nicolas Sarkozy de maintenir une gestion sécuritaire du fait musulman. C’est une violence institutionnelle, une politique de l’humiliation qui, à défaut d’épanouir et de promouvoir une authentique citoyenneté, exacerbe les identités et ne peut engendrer que la haine, la violence et l’extrémisme.

Le 10 mars 2011, à la mosquée de Paris, une conférence de presse était organisée par un ex-militant de l’UMP. L’événement aurait pu être mineur, si le lieu de son déroulement ne lui avait donné une portée symbolique.

En effet, nous sommes habitués à voir cette mosquée comme l’officine des gouvernements successifs, qui l’ont établie comme le fer de lance de l’islam acceptable et honorable auprès du grand public. Une mosquée inféodée au pouvoir algérien, et en même temps lieu de faire-valoir et vitrine d’un islam de l’État français. Dalil Boubaker, recteur de la grande mosquée de Paris, vient de nous surprendre en osant défier le gouvernement et le président de la République en leur demandant d’annuler le débat sur la laïcité et sur l’islam. Car, s’il y a bien un débat de trop et qui n’a pas lieu d’être, c’est bien celui-ci, d’autant plus qu’il risque fort d’ouvrir la porte à tous les dérapages et à toutes les expressions insultantes et islamophobes.

Une mosquée, qui abandonne la fonction qui lui a été a assignée, pour rétablir l’image du personnel politique qui ne cesse d’instrumentaliser l’islam et les musulmans. Une mosquée qui a contribué à laisser germer et s’installer les instrumentalisations de la peur de l’islam. Que se passe-t-il donc aujourd’hui ? Pourquoi ce « coup de gueule » d’une institution qui n’a cessé d’être un faire-valoir de la gestion coloniale du fait musulman en France ? Serait-ce un coup de pression, au moment où elle n’est plus ce prestigieux et incontournable partenaire officiel ?

Samedi 12 mars 2011, Dalil Boubakeur, après avoir reçu Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy et à son parti dans le débat controversé sur la place de l’islam en France. Un revirement indigne, qui en dit long sur la compromission de la mosquée de Paris et de son recteur, et met en évidence la caution qu’offrent ces derniers à ce débat stigmatisant pour l’islam et les musulmans de France.

Par ailleurs, Dalil Boubakeur a essayé, entre 1994 et 1995, de réaliser une OPA sur l’islam de France, en remettant aux autorités la Charte du culte musulman et en désignant cinq Muftis régionaux pour le représenter sur l’ensemble du territoire. Le Mufti sans mosquée de Marseille, Soheib Bencheikh, en faisait partie. Cette manœuvre avait pour objectif de s’imposer aux yeux des autorités comme l’interlocuteur officiel, tout en donnant l’impression de contrôler l’ensemble des mosquées de la République. Evidemment, cette initiative a été vouée à l’échec.

D’autre part, un autre acteur du paysage islamique de France s’agite après avoir servi, à son tour, la politique de Nicolas Sarkozy, « l’ami Nicolas ». Après avoir annoncé son éventuelle non-participation aux prochaines élections du CFCM, l’UOIF multiplie les actes de visibilité. Comme la mosquée de Paris, l’UOIF avait une position plus qu’ambiguë lors des débats précédant la loi du 15 mars 2004, relative à l’interdiction du foulard dit islamique dans les écoles. Une loi si mollement combattue par ce dernier au prix d’une reconnaissance politique.

L’UOIF n’a pas joué le jeu du rassemblement ou celui de l’union, comme son nom l’indique, lorsqu’en 2003 plusieurs organisations musulmanes ont joint leurs efforts pour essayer de s’opposer à la loi du 15 mars 2004. Une loi scélérate, qui fut le déclencheur d’une série d’actes islamophobes, libérant la parole raciste, et qui aura impulsé la logique de la diabiolisation des musulmans, dont on commence à voir aujourd’hui les effets caricaturaux.

Parallèlement, l’UOIF a joué le rôle de courroie de transmission du pouvoir et a été un moyen pour dompter les populations en révolte. Nous l’avons bien constaté lors de la prise d’otages au Moyen-Orient, et notamment lors de la révolte des banlieues en 2005. Il a fallu, pour rétablir « l’ordre » dans ces « zones de non droit », concocter une fatwa sur mesure, qui appelle au calme. Cette confessionnalisation des problèmes sociaux renvoyait à l’idée que, si la banlieue s’enflamme, c’est parce qu’elle est un terreau de l’islamisme, et que les jeunes se révoltent avant tout à cause de leur islamité. Effectivement, cela évite de désigner la politique sociale du gouvernement, source de racisme et de discriminations au quotidien, comme cause de révolte.

Comment peut-on oublier ce qui a déclenché la furie islamophobe ? Comment oublier le rôle pernicieux de ces organisations, alors que celles et ceux qui s’opposaient à la loi contre le foulard étaient diabolisés ? Comment oublier ce moment passé avec « l’ami Nicolas », invité au congrès de l’UOIF (congrès qui est l’unique occasion pour des milliers de musulmans de se retrouver en toute fraternité et toute diversité), qui lui a offert une tribune de lancement de sa campagne politique ? Comment oublier ?

Mais nous sommes de plus en plus nombreux à refuser d’oublier, et à ne plus accepter la dangereuse confusion entre islam, politique et stigmatisation. Un islam d’apparence cultuel, mais qui est avant tout un « islam politique », au service d’une politique. A l’instar de la majorité des pays musulmans, où l’islam est religion d’Etat, avec toutes les dérives qu’on lui connaît. Comment nous serait-il possible d’accepter les nouveaux rôles qu’essaient d’endosser ces organisations ?

La moindre des choses serait de présenter des excuses publiques face aux erreurs monumentales, voire aux fautes politiques graves, ayant entraîné la stigmatisation de l’islam. Il est manifestement difficile pour ces organisations, qui se sont toujours pensées comme les Institutions de l’islam de France, de comprendre que les temps changent, que les esprits évoluent, et qu’il ne s’agit plus de demander un droit mais de l’exercer. La citoyenneté ne se quémande pas, la citoyenneté ne se négocie pas. Elle s’exerce, elle se vit. La citoyenneté est plus qu’un lien avec notre environnement institutionnel et social, elle est le moyen de garantir la démocratie. Elle est l’expression d’un engagement permanent. La citoyenneté est un acte d’appropriation du projet de société, dans laquelle nous vivons.

Vouloir promouvoir le message de l’islam est une chose honorable, mais défendre les droits des musulmans en tant que citoyens ne peut s’articuler ailleurs que sur le terrain de la citoyenneté. La défense des droits des musulmans à être, est avant tout, une question de citoyenneté et donc une question éminemment politique.

Certes, la République garantit des droits, mais ne les protège dans les faits que lorsqu’ils sont relayés par des actions. Il est complètement contre-productif de prétendre défendre l’islam des citoyens français sur la base d’une représentation communautaire. S’enfermer dans cette logique, c’est trahir l’esprit républicain et celui promu par l’universalité de l’islam. Etre, à la fois, musulman de confession, originaire d’un pays quelconque, issu d’une culture venue d’ailleurs et citoyen français, est une construction identitaire multiple, comme tant d’autres appartenances identitaires d’autres concitoyens.

A force de se penser minoritaire, à force de se penser en dehors de chez soi, on se soumet à tous les caprices politiques, on se soumet à tous les calculs démagogiques. On s’ampute d’une posture universaliste et on s’emprisonne dans une posture minoritaire, voire victimaire.

Il est dommageable pour soi et pour les autres de croire que l’on peut trahir ses valeurs et se trahir au gré des conditions politiques et sociales. L’heure est à la transparence. L’heure est à l’engagement plein et entier. L’heure du changement, qui souffle de ces terres qu’on avait condamnées à jamais aux poubelles de l’histoire, nous enseigne que la dignité n’a pas de prix. Que l’on soit en 2011, en 2003, ou en 2011, le discours de la droite populiste n’a pas changé sur des sujets tels que l’immigration, l’islam, les quartiers populaires et la sécurité, mais ce qui a changé, peut-être, ce sont les supplétifs d’hier qui se prennent pour les Bouazizi d’aujourd’hui.

Source : http://oumma.com/Un-islam-officiel-pour-legitimer-l

Fortifier sa foi

Aujourd’hui, il est de plus en plus d’être et d’agir. La foi du fidèle à tendance à s’affaiblir au milieu de nos préoccupations quotidiennes. « La foi, dit le Prophète (psl) se détériore à l’intérieur du cœur comme se détériore le tissu. Renouvelez-donc votre foi ! Comment renouvelle-t-on notre foi ? demandèrent les compagnons. Le Prophète (psl) a répondu : Répétez inlassablement cette formule : Il n’y a de Dieu que Dieu :  لا إله إلا الله ».

 

Conférence : L’amour du Prophète (psl)

Sur invitation de l’association Avicenneassociation cultuelle et culturelle d’Auxerre- l’imam Omar Mahassine a donné une conférence intitulé : l’amour du Prophète (psl) à la mosquée Khadija.


Les révolutions arabes, où est l’islamisme ?

Par Zhor Firar, Fouad Imarraine et Omar Mahassine

La révolution tunisienne et celle qui a cours en Égypte ont pris à contre-pied tout le monde, les chancelleries occidentales, les spécialistes du monde arabe, les médias et leurs envoyés spéciaux … On croyait que le peuple arabe était maintenu dans un coma profond et que les dictatures en place étaient inébranlables. Ces mêmes dictatures, que l’Occident soutient aveuglément, sont considérées comme le seul rempart contre l’islamisme. Alexandre Adler, essayiste français, a soutenu la dictature au détriment de la démocratie, au prétexte que le peuple arabe ne serait finalement pas assez civilisé pour accueillir la démocratie : « Non, à tout prendre, je préfère que les Frères musulmans soient cooptés par les militaires égyptiens qui gardent l’essentiel du pouvoir plutôt que de les voir gagner des élections libres, […] Je soutiens donc le maintien des dictatures les plus éclairées possibles – voir pas éclairées du tout – en Egypte et en Arabie saoudite plutôt que l’application, dans ces régions du monde, des principes démocratiques qui, dans l’immédiat, ne seraient que porteurs de désordres et de violence [1] ».

Mais voilà, ce que viennent de faire les Tunisiens et les Egyptiens a bouleversé les préjugés simplistes, qui conçoivent la révolution arabe comme étant forcément fanatisée, encadrée par de dangereux islamistes ayant leurs couteaux entre les dents. Et brusquement, la révolte arabe est pacifique et ne demande rien d’autre que la liberté, la dignité, la justice et la démocratie.

Qui est, donc, à l’origine de ces soulèvements et de ces révoltes ? Les islamistes ? Les Frères musulmans ? Ou bien, tout simplement, le peuple. Le peuple qui n’en pouvait plus d’être soumis, torturé, exploité et humilié. Le peuple, et précisément, les jeunes cultivés, diplômés et pourtant frustrés car sans emploi, sans logement et sans perspective d’avenir.

Il est intéressant de soulever l’effervescence des faiseurs d’opinions de notre pays la France. Qu’est-ce que l’autre ? Un simple reflet, notre copie bien pâle ou encore l’injonction d’un devenir imposé par le Nord. Il n’est et ne devra-t- être que le reflet sinon gare, gare à quoi ? Gare à qui ? Au péril islamiste bien sûr. Hier les communistes et aujourd’hui le nouvel ennemi, l’Islam ou l’islamisme dirons les plus aux faits, les experts… Comment l’ennemi est construit, déconstruit, et reconstruit ; ceux sont là des questions qui méritent d’être posées.

Les pays arabo-musulmans ne méritent donc pas la démocratie, seule la dictature est capable de maintenir la paix dans cette région du monde. Les révolutions tunisiennes et égyptiennes seraient porteuses de désordres, de violence et de terrorisme.

Un discours sous jacent, qui ne dit pas son nom, désigne le monde arabe comme n’étant pas suffisamment mûr pour accueillir les idéaux universels. C’est assez incroyable d’entendre cela au vingt et unième siècle et de se dire que finalement l’agora n’est accessible qu’à une certaine élite. Nous sommes loin des idéaux du peuple, de son aspiration à plus de justice et de dignité.

Nous assistons à un tournant de l’histoire et les discours tenu par certains intellectuels laissent de marbre, tant ils balaient d’un revers de la main la question des droits fondamentaux, qui commence tout simplement par le fait de reconnaître à cet autre son droit à l’humanité. Comment peut-on aujourd’hui, dire tout et son contraire, être pour la démocratie dans le Nord mais pas dans le Sud, accepter des droits pour les uns et l’aliénation pour les autres ? Le droit à la dignité ne peut être monnayable ou à géométrie variable, en fonction d’intérêts économiques, politiques ou géostratégiques.

Depuis le 11 septembre, le concept d’ islamisme est devenu une arme psychologique et une propagande islamophobe utilisé afin de façonner l’inconscient des masses et de faire accepter leurs régimes autoritaires et leurs politiques d’humiliations. Le phénomène de l’islam politique, comme source de libération, a une histoire ancienne et inhérente à l’époque postcoloniale et à la reconstruction de l’identité du monde arabo-musulman.

En effet, la plupart des mouvements de résistance aux colonisations occidentales se référaient à l’islam. La question culturelle et identitaire a été très tôt un vecteur fondamental. Mehdi Elmandjra, explique : « […] le cas du Maroc, à la fin du 19e siècle, il y avait un mouvement moderniste Salafi qui venait pour dire que l’Islam est une religion dynamique, c’est à dire qu’il y a certaines constantes, mais qu’il y a une flexibilité énorme découlant de l’Ijtihad(la recherche). C’est ce mouvement qui a motivé la défense des Droits de l’Homme et la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme. Il n’y aurait pas eu de libération sans l’Islam. Cet Islam libérateur qui régnait dans tous les mouvements nationalistes traduisait une culture d’émancipation. […] Cet Islam libérateur devenait ainsi aussi dangereux pour eux (le régime en place) qu’il l’a été lors de la période coloniale pour l’occupant. Par conséquent, ces régimes ont commencé à établir et à encourager des mouvements, des sectes, des traditions bref un Islam hermétique et archaïque. Mais on oublie souvent que l’Islam est libérateur. » [2]

L’islamisme est le retour au référentiel islamique afin de trouver des solutions aux problèmes sociaux et politiques. Ce retour aux sources est producteur de sens et donc de résistance à tout système de domination. Mais, la propagande médiatique présente l’islamisme comme une menace imminente, comme une aberration contemporaine. Elle met tous les mouvements s’inscrivant dans le registre politique, avec l’islam comme référentiel, dans le même sac : celui du terrorisme en l’occurrence.

Si des groupes se revendiquent de l’islam comme base d’action politique, cela reste inscrit dans le registre de la revendication identitaire. Si le succès politique électoral a été manifeste un temps, il s’agissait avant tout d’une manifestation populaire de la revendication identitaire et culturelle. Aucun de ces mouvements ne s’est réveillé un matin en criant vengeance à l’Occident car il est l’Occident. Aucun des partis aujourd’hui au pouvoir ou en cours de visibilité politique n’a cédé à la tentation d’une éventuelle vengeance. Ils sont tous dans une vision du monde tenant compte de la pluralité, de la diversité. Mais leurs pluralités et leurs diversités ne seront pas forcément comme celles que nous revendiquons ici en Occident.

Nos démocraties restent perfectibles, nos diversités restent relatives, notre universalité est encore à développer. Mais combien de temps nous a-t-il fallu pour arriver là où nous sommes ? Combien d’échecs nous a-t-il fallu pour réussir ce que nous avons gagné ici en liberté ? Combien de sang versé pour écrire cette histoire avant de laisser place à de l’encre ? Combien d’armes a-t-il fallu avant de laisser place aux mots ? N’ont-ils pas le droit aux erreurs que nous avons commises pour arriver là où nous sommes ? Les événements de Tunisie et d’Egypte sont la démonstration que les forces politiques ont pris conscience de la complexité et de la particularité de leurs sociétés. Nous vivons un tournant historique pour revoir nos grilles de lecture de notre environnement immédiat et lointain.

Des mouvements islamistes n’ont fait que répondre au besoin d’une aspiration, à plus de liberté, d’être maître de son destin. Au nom d’une identité bafouée, d’un héritage culturel et scientifique sacrifié. Des mouvements se sont levés pour réclamer une rupture avec la culture dominante, imposée au nom du progrès. Un progrès, fruit d’une histoire perçue comme propre à l’Occident et non liée à leurs propres cultures, à leurs nations. Ces déchirures de l’histoire sont encore marquantes dans ces mouvements islamiques centrés alors sur l’identité. Seule l’identité pouvait encore soulever le peuple déçu par les promesses non tenues de l’indépendance, des peuples déçus par les promesses du matérialisme exclusif proposé à partir de l’Occident ou de l’Asie.

Le défi à relever est de savoir être dans une posture civilisationnelle, universaliste tout en tenant compte des particularismes. Mais cela est-il réaliste quand la gestion démocratique se pose dans les sociétés musulmanes où l’Etat de droit est absent, où l’alternance fait défaut, où la justice est bannie alors que toute l‘éthique islamique se déploie autour de ces principes ?

Ce qui importe, est que la révolution tunisienne réveille nos consciences au monde du possible. Si la société tunisienne se déclare musulmane, elle se pense déjà dans la pluralité de ses composantes. Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de l’émancipation. Celle de se penser responsable de son destin, souverain de ses orientations, partenaire de son environnement.

Oui, l’islamisme a mis les sociétés musulmanes face à leurs responsabilités et à leur avenir, mais il ne pourra pas aller plus loin en tant qu’expression politique au regard des nouvelles réalités sociales des sociétés musulmanes. D’autres expériences vont éclore, après ce tournant entamé avec la révolution tunisienne et poursuivie par le peuple égyptien.

Oui, l’islamisme a réussi à mettre la question de l’identité et de la culture au centre des débats. Il a obligé le monde à débattre sur l’islam et les musulmans. Non, l’islamisme n’ira pas au-delà de son cycle.

L’expérience turque et iranienne et peut être tunisienne démontre que la question du religieux n’appartient pas exclusivement à un groupe mais à l’ensemble de la nation. Certes, il y a et il y aura des radicaux mais ils resteront minoritaires. Comme chez nous en Europe, le monde musulman sera dans l’obligation de composer avec toutes ses tendances, comme de par son passé, avant que la liberté de penser et de s’exprimer ne fût confisquée par des autorités politiques en manque de légitimité.

L’islamisme s’est inscrit dans un processus qui l’a précédé et qui lui succédera : processus de libération. Comme les guerres d’indépendance, il a joué son rôle de libération de toute domination. Aujourd’hui les soulèvements populaires ont franchi l’étape de la libération de la peur. Une peur entretenue au nom de la lutte contre les dangers de l’islamisme pour ne pas laisser les peuples souverains. Les révolutions égyptiennes et tunisiennes encore en marche ont démontré à la face du monde que les peuples ne renient rien à leurs références culturelles et religieuses et qu’ils retrouvent la dignité et le sens de la responsabilité dont on les a privés : pas de saccage, pas de crimes mais essentiellement des victimes de la répression.

L’islamisme s’il en est, se sait dans l’obligation d’une mutation profonde au point de disparaître en tant que tel. Le défi n’est plus la liberté d’être (bien que tout le monde arabe ne soit pas encore libéré de l’oppression) mais la responsabilité d’agir. Agir au moment où les idéologies d’Occident s’interrogent sur elles-mêmes.

Nos civilisations occidentales ne disparaissent pas, mais elles ne seront plus exclusives. Elles ont besoin des autres. L’Occident a franchi un cap. Il sort de son ethnocentrisme avec l’émergence d’autres puissances économiques. Il se rappelle à sa juste mesure, à son juste poids au milieu des autres.

Il ne s’agit plus de savoir qui va dominer le monde. Il s’agit de savoir comment préserver notre monde dans sa diversité. Le monde musulman est appelé au pupitre de l’Histoire pour entendre sa contribution. Telle est sa prochaine priorité dans son processus de libération.

[1] Alexandre Adler, Le Figaro, 6 septembre 2004

[2] Humiliation, à l’ère du méga-impérialisme, p. 44. Editions Ennajah El Jadida, Casablanca (2003).

Source :

http://www.legrandsoir.info/Les-revolutions-arabes-ou-est-l-islamisme.html

http://nawaat.org/portail/2011/02/15/les-revolutions-arabes-ou-est-lislamisme/

La notion d’Al-Amana en Islam

Une conférence intitulé : la notion d’Al-Amana en islam a été donné par l’imam Omar Mahassine au Centre Tawhid à Lyon le dimanche 21 novembre 2010. Ces deux vidéos reprennent globalement l’importance de ce concept dans le cheminement du musulman.

Le mariage ne peut se résumer à une simple « Fatha »!

Aujourd’hui en France, pour sceller leur union, beaucoup de musulmans se contentent d’une simple lecture de la Fatiha en présence d’un imam et de deux témoins, au lieu d’établir un acte de mariage officiel à la mairie. Ce phénomène prend des proportions inquiétantes au vu des préjudices qu’il engendre, souvent alarmants, voire dramatiques.

On désigne par la « Fatha »[1] un mariage officieux qui se déroule oralement. Par le passé, cette pratique, était répandue dans les pays du Maghreb, étant donné l’éloignement de l’administration civile. Les gens se contentaient d’une parole donnée pour sceller ou déclarer un mariage. La dimension de l’honneur et de la parole donnée était engagée. C’est pourquoi, beaucoup de familles musulmanes concluaient le mariage par la simple lecture de la « Fatha ». C’était un contrat moral très respecté, un cadre protecteur, engageant toute une famille, toute une tribu. Mais qui, au demeurant, ne  respecte pas les consignes du « fiqh », droit musulman. Aujourd’hui, la « Fatha » ou ce qu’on appelle communément « le hlal » s’est banalisé.

La religion musulmane considère les relations entre femmes et hommes, désirant fonder un foyer, comme étant des plus nobles. Toute personne prétendant au mariage doit se soumettre aux conditions édictées par le droit musulman qui sont, entre autres, la demande (al khotba) et l’acceptation, la dot, les témoins et l’officialisation de l’union par les services de l’état civil. En l’absence de ces éléments, la relation est considérée comme nulle et non avenue ; et il n’y a pas lieu de parler de « halal ».

Le mariage en islam, est une alliance  bénie, respectueuse, un lien fort entre un homme et une femme, où il s’agit de partager, de donner, de se donner mais aussi de recevoir. C’est un projet de vie où chacun doit déployer les efforts nécessaires pour répandre l’amour, l’harmonie et l’affection. Dieu qualifie le mariage dans le Coran de « Mithaq Ralidh »[2], ce qui signifie : un pacte solennel, une alliance forte et précise dans ce cadre qu’il doit être consigné par écrit.

Chacun sait, que la « Fatha » n’est pas un mariage et peut aboutir à la rupture pure et simple, laissant femmes et enfants à leur triste sort, sans qu’ils ne puissent valoir leurs droits en l’absence d’un document officiel prouvant la relation conjugale. La « Fatha » est un moyen pour se désengager facilement et, par conséquent, de se délier des obligations financières et morales qu’engendre le mariage. Il faut noter également, que l’imam qui scelle un mariage par une simple Fatiha, n’a ni les moyens ni les attributions légales pour veiller à sa pérennité et pour garantir les droits de chacun des époux.

Le Cheikh Salman Ibn Fahd Al-Oadah affirme que : « La lecture de la Fatiha n’est pas un contrat de mariage et ne constitue pas un substitut à l’acte de mariage, mais c’est une annonce de l’intention de faire l’acte de mariage dans le futur. Elle ressemble aux fiançailles, et plus exactement, elle est considérée être les fiançailles dans certains pays, et il ne résulte de la lecture de la Fatiha aucun engagement »[3].

Le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche a souligné, lors de sa quinzième session, l’importance et la nécessité, pour les musulmans d’occident, de notifier les contrats de mariage auprès des autorités civiles compétentes afin de garantir les droits des deux époux, les droits de paternité, et d’éviter le risque de désaveu du lien matrimonial par l’un des deux époux.

Dieu a ordonné explicitement, dans le Coran,  l’engagement par écrit lorsqu’il s’agit de dettes : « Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit ; et qu’un scribe l’écrive, entre vous, en toute justice ; […] Ne vous lassez pas d’écrire la dette, ainsi que son terme, qu’elle soit petite ou grande : c’est plus équitable auprès de Dieu, et plus droit pour le témoignage, et plus susceptible d’écarter les doutes »[4]. Il s’agit d’un commandement divin concernant le commerce et les dettes, car les écrits préservent les droits. À plus forte raison, nous devons recourir aux écrits officiels lorsqu’il s’agit d’une alliance entre deux êtres pour préserver l’honneur et les liens familiaux. « Ô vous avez cru ! Honorez fidèlement vos engagements et vos contrats »[5].

Il est unanimement connu que la rédaction et l’enregistrement des contrats auprès des autorités en place, de quelque type qu’ils soient, sont ordonnés par le droit musulman.

Depuis plusieurs années, on sensibilise les musulmans et les imams en France, de ne célébrer la cérémonie de la Fatiha qu’après avoir vérifié, au préalable, l’officialisation de l’union par un acte de mariage établi par les services de la mairie. Mais, malheureusement,  il y a encore des personnes qui ne respectent pas cette disposition, et par conséquent, le phénomène persiste et prend une ampleur considérable. Etre intimement fidele à sa foi, c’est consigner son mariage par un écrit officiel et  ainsi assumer ses responsabilités afin d’honorer ses engagements.

Il est temps de dénoncer le mariage officieux, scellé par la simple lecture de la Fatiha, car il trahit l’essence même du message de l’islam. Beaucoup de musulmans amalgament souvent les pratiques culturelles avec les principes islamiques et pensent, à tort, que la « Fatha » est le vrai  mariage islamique. C’est au nom de notre spiritualité que nous devons dénoncer le mariage officieux, scellé par la simple lecture de la Fatiha. Nous devons également sensibiliser et interpeller la conscience de la communauté musulmane afin de mettre un terme à cette pratique qui trahit les principes de  l’islam.


[1] « Fatha » signifie lecture de la « Fatiha » la première sourate du Coran.

[2] Sourate 4, verset 21.

[4] Sourate 2, verset 286.

[5] Sourate 5, verset 1.

[Vidéo] Quelle lecture du Coran pour aujourd’hui ?

Coran d'Othmane Ibn Âffane

Coran d'Othmane Ibn Âffane

Le Coran est la parole sacrée de Dieu, révélée au Prophète Mohammed (PSDL). Les meilleurs parmi les fidèles sont ceux qui apprennent le Coran, le comprennent dans ses moindres détails et se comportent conformément à ses préceptes.

Le Prophète (PSDL) était à la fois le Messager et l’illustration parfaite du Coran. Sa vie et son œuvre étaient ponctués par la révélation. Sa morale et sa conduite illustraient  l’enseignement coranique. Tout fidèle soucieux d’atteindre à la complétude morale et l’accomplissement spirituel doit faire du Coran l’objet central de son étude, le réciter inlassablement, le méditer et le goûter. C’est de cette façon, qu’il réussira sa transformation intérieure et sa mutation éthique. Le Coran, pour le fidèle animé d’une intention, attiré par un appel sincère, est la Lumière qui illumine son cœur, sa vie et son cheminement.

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Comment accueillir le mois du Ramadan ?

Le mois du Ramadan est à nos portes. Y avons-nous pensé ? En sommes-nous conscients ? Avons-nous évalué l’importance, la dimension spirituelle et sociale de ce mois sacré ? Comment devons-nous l’accueillir ? Comment se préparer moralement et spirituellement pour en tirer le maximum de profit ?

D’après Anas, que Dieu l’agrée : « Quand les compagnons du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans versaient la Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants se dépêchaient de finaliser leurs transactions. Les prisonniers de délits mineurs sont amnistiés. Quand ils voyaient le croissant du Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts  en terme d’adoration, de bonté et générosité » Rapporté par Ibn Khoouzaïma.

C’est ainsi que les compagnons, que Dieu les agrée tous, se préparaient pour accueillir le mois du Ramadan. Ils s’y consacraient sincèrement, en déployant les efforts nécessaires et en s’appliquant assidûment.

  1. Prendre conscience de la valeur de ce mois béni :

En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de rentrer dans le calendrier et le temps sacrés de bien assimiler ses mérites.
Abou Mass’oud Al Ghifâri rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan. » Rapporté par Ibn Khouzaïma.

Un jour, le Prophète posa trois fois cette question à ses compagnons : « qu’est-ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ?
Il répondit : Non plus ! Omar demanda : « Alors quoi ? »
Le Prophète dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla » et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main. Rapporté par Ibn Khouzaïma selon Anas (DAS).

Le mois du Ramadan c’est le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne, qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige de la douceur, de la bonté pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents et frustrés. Jeûner, pour le fidèle,  c’est refuser les émotions et les excitations, maîtriser le ventre et les instincts qui en dépendent, gouverner la tête et les idées qui s’y développent. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de retrouver l’équilibre du côté spirituel et de réaliser la victoire sur soi.

Le Prophète (que Dieu répande sur lui Sa Grâce et Sa Paix) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.

Les portes du Paradis sont ouvertes et les portes de l’Enfer sont fermées : dans le sens où :

– les musulmans aspirent à être bon et à promouvoir de bien

– le bien se propage et se ressent donc le mal se réduit.

– la spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le retour de ramadan.

Les diables sont enchaînés dans le sens où :

– la prière est belle

– la concentration, la présence à Dieu dans l’adoration est plus forte

– les disputes, les animosités sont réduites

– la fraternité est accentuée

Une fois les esprits imprégnés de la valeur sacrée de ce mois bénie, les cœurs se réveillent et se motivent pour le recevoir, préparer sa venue et déployer les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit.

  1. Avoir bonne intention et être sincère :

Dans le hadith authentique rapporté par Al-Boukhari selon Omar, le Prophète (prière et salut de Dieu sur lui) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … ». Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.

Le mois du Ramadan ne doit guère être la saison de la paresse et de l’oisiveté. Au contraire, c’est un mois où l’on cherche avec insistance la proximité de Dieu.

« Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, verra tous ses péchés absous » (Rapporté Al-Boukhâri et Moslim selon Abou Hourayra).

  1. Réciter le Coran :

C’est au cours du mois du Ramadan que  le Coran fut descendu : « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran fut descendu » (s II v 185)….

La simple récitation du Coran et la simple discussion de son sens appellent sur nous un flot d’amour et de paix intérieure. « Chaque fois, dit le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans une mosquée pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa  signification, la miséricorde les recouvre, la paix du cœur descend sur eux et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.

La révélation faite au Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), nous y participons chaque fois que nous lisons le Coran avec toutes nos facultés de présence. Dans un hadith authentique rapporté par Al-Hakem selon Abdallah Ibn Omar (DAS), le prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a dit : « Qui récite le Coran embrasse la révélation dans son cœur ; seulement il ne la reçoit pas directement. Celui qui est lecteur assidu du Coran ne doit pas se laisser emporter par les émotions ni devenir violent »[1].

  1. Être et témoigner :

Le mois du Ramadan que nous accueillons ces jours est l’occasion d’un intense témoignage. Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi. C’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres.
C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage.

Témoigner c’être présent sur le terrain, s’exprimer, expliquer la spiritualité musulmane, sa vocation de paix et de justice. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence.

  1. Avoir bon cœur :

Un cœur habité par l’amour de Dieu et du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) n’en veut à personne sinon à son propre égo.

Supporter les coups durs, renouer les liens d’amour, de compassion avec ceux dont les relations ont été rompues et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort parmi nos frères et sœurs. «  Pardonne de la belle manière » (S. 15,V. 85)

Conclusion :

Durant le mois de Ramadan, chacun et chacune de nous doit être à la recherche de la proximité de Dieu, devra également faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répandant l’amour et le bien autour de nous et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Et accorder une attention particulière à préserver notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu et pour le prophète (prière et salut de Dieu sur lui).


[1] La révolution à l’heure de l’islam, p. 184.

La prière (vidéo)

La prière (Salât), est le pivot central de l’islam. Le corps aussi bien que le cœur doivent participer, associés, à l’attitude globale d’humilité devant Dieu. Elle permet au fidèle d’être en relation directe et sans intermédiaire avec Dieu. Mais l’âme de la prière réside dans la présence à Dieu dans l’humilité et la contrition. Les versets du Coran récités avec présence initient un dialogue entre l’adorateur et Dieu. Le Prophète (psl) rapporte dans un hadith qodsi :

[Dieu dit : « Je partage la prière avec mon adorateur » ; quand il dit : « Gloire à Dieu, Maître des mondes ! », je réponds : « Mon adorateur Me glorifie ! », quand il dit : « Le Clément, Le Compatissant ! » Je dis : « Mon adorateur Me fait louange ! », quand il dit : « Roi du jour du jugement ! », je dis : « Mon adorateur M’exalte ! » ; quand il dit : « C’est Toi que nous adorons, c’est de Toi que nous attendons assistance ! », je dis : « C’est le lien entre Moi et Mon adorateur ! », quand il dit : « Guide-nous dans le droit chemin, le chemin qu’ont suivi ceux que Tu as comblé de Tes bienfaits, qui ne sont ni l’objet de Ton courroux ni des égarés ! », je dis : « Cette faveur sera accordée à Mon adorateur, son vœu sera exaucé ! »].

Hadith rapporté par Moslim, Ahmed, Tirmidi, Abou Daoud, An Nassaî et ibn Maja selon Abou Hourayra.

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