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[Mosquée] quelles solutions de substitution pour les musulmans carriérois ?

Tribune publiée par un média local, MédiaSeine.

La salle de prière du foyer ADEF, première salle de prière dans le département des Yvelines, va disparaître en janvier 2011. Aucune solution de substitution n’est proposée. les fidèles seront-ils contraint d’accomplir leurs prières sur les trottoirs de la ville de Carrières sous Poissy ?

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Démolition de la salle de prière du foyer ADEF

Chères lectrices, chers lecteurs,

Comme vous le savez, la salle de prière du foyer ADEF va disparaître sous peu, aucune solution de substitution n’est proposée. Les 500 fidèles présents à chaque prière du vendredi se verront contraints de prier sur les trottoirs de la ville. l’ACMC n’a cessé de dénoncer le traitement exceptionnel fait l’islam de France, les musulmans ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière mais comme des citoyens entièrement à part. Le foyer ADEF est un lieu de mémoire et résistance ouvrière, sa salle de prière est la première salle de prière des Yvelines.

Ci-dessous, une copie de la lettre que nous avons envoyé, encore une fois, aux autorités les interpellant sur l’avenir incertain de la salle de  prière.

Lettre recommandée avec AR adressée à :

Monsieur Bertrand GAUME, Chef du Bureau Central des Cultes

Monsieur Michel JAU, Préfet des Yvelines,

Monsieur Philippe COURT, Sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye,

Monsieur Eddie AÏT, Maire de Carrières sous Poissy,

Messieurs,

Depuis l’année 2002, l’association Communauté Musulmane de Carrières sous Poissy – qui encadre et développe les activités cultuelles à la salle de prière du foyer ADEF – avait soumis un projet de lieu de culte et de sépulture aux autorités locales. Plusieurs rencontres s’en sont suivies avec l’ancienne municipalité, ainsi qu’une rencontre avec l’équipe municipale actuelle, mettant en évidence la nécessité d’inscrire un lieu de culte digne pour les citoyens de confession musulmane de Carrières dans l’espace urbain afin de sceller la reconnaissance de leur identité et leur citoyenneté.

Aujourd’hui, force est de constater, que l’exercice serein du culte musulman reste confiné dans des lieux mal adaptés. La salle de prière du foyer ADEF, comme vous le savez, sera démolie début janvier 2011 et aucune discussion réelle et sérieuse n’a été entamée afin d’envisager une solution de substitution.

Par courrier, en date du 26 mars 2009, nous avons interpellé Mme Anne BOQUET ancienne préfète des Yvelines, M. Yannick IMBERT ancien Sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye et M. Eddie AÏT actuel Maire de Carrières sous Poissy, concernant l’avenir incertain de la salle de prière du foyer ADEF.

Notre courrier posait précisément les questions suivantes :

  • Quels sont vos engagements  pour le maintien de la salle de prière du foyer ADEF ?
  • Quelle solution de substitution sérieuse, immédiate  et durable  proposez-vous si la salle de prière actuelle venait à disparaître ?

Le 9 octobre 2009, M. Yannick IMBERT, Sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye, nous a accueillis dans son bureau et s’est engagé devant les représentants de l’ACMC  à proposer une alternative suite à la démolition de la salle de prière du foyer ADEF dans le cadre de la restructuration du quartier.

Messieurs, la question des mosquées est une question de droit et de dignité. La salle de prière du foyer ADEF n’est pas seulement une salle de prière. Elle est avant tout  un lieu de vie, son rôle social n’est plus à démontrer. Les travailleurs migrants résidant au foyer ADEF sont des personnes vivant une situation sociale et sanitaire dramatique. La salle de prière leur apporte un réel  soutien afin d’atténuer le sentiment d’isolement social et culturel. L’association Communauté Musulmane de Carrières sous Poissy a toujours considéré qu’un lieu de culte est d’abord un espace de spiritualité, de dialogue et d’échange, indépendant de toute politique clientéliste, de toute mise sous tutelle et de toute ingérence des consulats des pays d’origines.

Ainsi, la présence d’un lieu de culte digne et clairement identifiable dans la commune de Carrières sous Poissy, constitue indéniablement un des chantiers permettant de maintenir la nécessaire cohésion sociale dans la ville. De plus, le principe constitutionnel de laïcité de la République n’est en aucun cas une négation du fait religieux. L’article premier de la constitution du 4 octobre 1958 rappelle, en effet, que la République respecte toutes les croyances. Cette conception, apparaît dès l’article premier de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes… ».

Messieurs, par la présente, l’association communauté musulmane de Carrières sous Poissy (ACMC) s’adresse à vous afin de connaître vos engagements pour garantir l’exercice serein du culte musulman. Les 500 fidèles se réunissant à chaque prière du vendredi se verront-ils contraint de prier sur les trottoirs de la ville ?

L’ACMC et les carrièrois attendent des réponses de votre part. Sans engagements concrets, l’ACMC entamera des actions de mobilisation et de résistance pacifique contre la démolition de la salle de prière du foyer ADEF.

Je reste, bien entendu, à votre disposition pour vous rencontrer afin de mener une réflexion et trouver une issue favorable à cette situation.

En vous renouvelant, Messieurs, mes respects, je vous prie de bien vouloir croire à mes sentiments les plus cordiaux.

Signature :

Omar MAHASSINE

Président de l’ACMC

Membre fondateur du Groupe Interreligieux pour la Paix-78 (GIP 78)

Le mariage ne peut se résumer à une simple « Fatha »!

Aujourd’hui en France, pour sceller leur union, beaucoup de musulmans se contentent d’une simple lecture de la Fatiha en présence d’un imam et de deux témoins, au lieu d’établir un acte de mariage officiel à la mairie. Ce phénomène prend des proportions inquiétantes au vu des préjudices qu’il engendre, souvent alarmants, voire dramatiques.

On désigne par la « Fatha »[1] un mariage officieux qui se déroule oralement. Par le passé, cette pratique, était répandue dans les pays du Maghreb, étant donné l’éloignement de l’administration civile. Les gens se contentaient d’une parole donnée pour sceller ou déclarer un mariage. La dimension de l’honneur et de la parole donnée était engagée. C’est pourquoi, beaucoup de familles musulmanes concluaient le mariage par la simple lecture de la « Fatha ». C’était un contrat moral très respecté, un cadre protecteur, engageant toute une famille, toute une tribu. Mais qui, au demeurant, ne  respecte pas les consignes du « fiqh », droit musulman. Aujourd’hui, la « Fatha » ou ce qu’on appelle communément « le hlal » s’est banalisé.

La religion musulmane considère les relations entre femmes et hommes, désirant fonder un foyer, comme étant des plus nobles. Toute personne prétendant au mariage doit se soumettre aux conditions édictées par le droit musulman qui sont, entre autres, la demande (al khotba) et l’acceptation, la dot, les témoins et l’officialisation de l’union par les services de l’état civil. En l’absence de ces éléments, la relation est considérée comme nulle et non avenue ; et il n’y a pas lieu de parler de « halal ».

Le mariage en islam, est une alliance  bénie, respectueuse, un lien fort entre un homme et une femme, où il s’agit de partager, de donner, de se donner mais aussi de recevoir. C’est un projet de vie où chacun doit déployer les efforts nécessaires pour répandre l’amour, l’harmonie et l’affection. Dieu qualifie le mariage dans le Coran de « Mithaq Ralidh »[2], ce qui signifie : un pacte solennel, une alliance forte et précise dans ce cadre qu’il doit être consigné par écrit.

Chacun sait, que la « Fatha » n’est pas un mariage et peut aboutir à la rupture pure et simple, laissant femmes et enfants à leur triste sort, sans qu’ils ne puissent valoir leurs droits en l’absence d’un document officiel prouvant la relation conjugale. La « Fatha » est un moyen pour se désengager facilement et, par conséquent, de se délier des obligations financières et morales qu’engendre le mariage. Il faut noter également, que l’imam qui scelle un mariage par une simple Fatiha, n’a ni les moyens ni les attributions légales pour veiller à sa pérennité et pour garantir les droits de chacun des époux.

Le Cheikh Salman Ibn Fahd Al-Oadah affirme que : « La lecture de la Fatiha n’est pas un contrat de mariage et ne constitue pas un substitut à l’acte de mariage, mais c’est une annonce de l’intention de faire l’acte de mariage dans le futur. Elle ressemble aux fiançailles, et plus exactement, elle est considérée être les fiançailles dans certains pays, et il ne résulte de la lecture de la Fatiha aucun engagement »[3].

Le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche a souligné, lors de sa quinzième session, l’importance et la nécessité, pour les musulmans d’occident, de notifier les contrats de mariage auprès des autorités civiles compétentes afin de garantir les droits des deux époux, les droits de paternité, et d’éviter le risque de désaveu du lien matrimonial par l’un des deux époux.

Dieu a ordonné explicitement, dans le Coran,  l’engagement par écrit lorsqu’il s’agit de dettes : « Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit ; et qu’un scribe l’écrive, entre vous, en toute justice ; […] Ne vous lassez pas d’écrire la dette, ainsi que son terme, qu’elle soit petite ou grande : c’est plus équitable auprès de Dieu, et plus droit pour le témoignage, et plus susceptible d’écarter les doutes »[4]. Il s’agit d’un commandement divin concernant le commerce et les dettes, car les écrits préservent les droits. À plus forte raison, nous devons recourir aux écrits officiels lorsqu’il s’agit d’une alliance entre deux êtres pour préserver l’honneur et les liens familiaux. « Ô vous avez cru ! Honorez fidèlement vos engagements et vos contrats »[5].

Il est unanimement connu que la rédaction et l’enregistrement des contrats auprès des autorités en place, de quelque type qu’ils soient, sont ordonnés par le droit musulman.

Depuis plusieurs années, on sensibilise les musulmans et les imams en France, de ne célébrer la cérémonie de la Fatiha qu’après avoir vérifié, au préalable, l’officialisation de l’union par un acte de mariage établi par les services de la mairie. Mais, malheureusement,  il y a encore des personnes qui ne respectent pas cette disposition, et par conséquent, le phénomène persiste et prend une ampleur considérable. Etre intimement fidele à sa foi, c’est consigner son mariage par un écrit officiel et  ainsi assumer ses responsabilités afin d’honorer ses engagements.

Il est temps de dénoncer le mariage officieux, scellé par la simple lecture de la Fatiha, car il trahit l’essence même du message de l’islam. Beaucoup de musulmans amalgament souvent les pratiques culturelles avec les principes islamiques et pensent, à tort, que la « Fatha » est le vrai  mariage islamique. C’est au nom de notre spiritualité que nous devons dénoncer le mariage officieux, scellé par la simple lecture de la Fatiha. Nous devons également sensibiliser et interpeller la conscience de la communauté musulmane afin de mettre un terme à cette pratique qui trahit les principes de  l’islam.


[1] « Fatha » signifie lecture de la « Fatiha » la première sourate du Coran.

[2] Sourate 4, verset 21.

[4] Sourate 2, verset 286.

[5] Sourate 5, verset 1.

L’éducation par le modèle, aspirer à être un modèle

Le Coran trace le portrait idéal du fidèle, homme ou femme, dans la sourate alfourqan (le discernement) Versets 63-74. Onze qualités morales et spirituelles exigées du fidèle et sont couronnées par le souhait sincère d’être un modèle pour les pieux ; afin de mieux être, mieux servir et mieux porter la responsabilité du témoignage.

« Les adorateurs modèles du tout Miséricordieux sont ceux marchent humblement sur terre, qui, ne perdent  pas leur temps en vaines controverses avec les ignorants. [….]  Et qui disent :  » Seigneur Dieu! Donne-nous en nos épouses et époux et en nos descendants la joie et le contentement, et fais de nous un modèle  pour les pieux  » ».

Le fidèle, animé par la foi, mesure la lourde responsabilité du témoignage. Il est en perpétuel réforme de son être, il aspire à être un modèle, à être meilleur moralement et spirituellement en toute humilité ; meilleur Devant Dieu, humble devant les êtres humains.

Version  arabe et français

Bonne écoute

[Vidéo] discours prononcé par l’imam Omar Mahassine à l’occasion de la fin du mois de Ramadan

Discours prononcé par l’imam Omar Mahassine à l’occasion de la fin du mois de Ramadan (Aid el fitr) le vendredi 10 septembre dans la salle de prière du Foyer ADEF de Carrières-sous-Poissy

Version en arabe et en français

Être au servive de ses frères et de ses soeurs

Thème du vendredi 27 août 2010 : Être au service de ses frères et ses sœurs.

Être au service de ses frères et de ses sœurs c’est visiter, aider, sourire, soutenir, donner son argent et son temps comme preuve de fraternité, porter assistance et alléger les peines. Les simples actes de solidarité quotidiens revêtent auprès de Dieu une grande importance.

Version arabe et français

Discours du vendredi : la responsabilité devant Dieu et les Hommes

Thème du vendredi 4 décembre 2009 : la responsabilité devant Dieu et les Hommes.

Qui dois accéder aux postes à responsabilité, des Hommes  justes et incorruptibles ou  des opportunistes ?
Le fidèle se doit de prendre ses responsabilités et mettre ses compétences au service d’autrui afin de ne pas laisser la place aux arrivistes.

Version en arabe et en français

Revue de presse : aïd el fitr, deux poids deux mesures (Saphirnews)

Deux poids, deux mesures

D’autres n’ont pas cette chance. C’est le cas de l’Association de la Communauté musulmane de Carrières-sous-Poissy (ACMC). Pour la deuxième année consécutive, celle-ci a sollicité – en vain – la municipalité afin que lui soit mise à disposition une salle ou un gymnase pour deux heures. Selon le maire, « les conditions de sécurité exigées par la législation recevant du public ne permettent pas […] de disposer de salles d’une capacité d’accueil supérieure à 400 personnes ».
À  Carrières-sous-Poissy, les banderoles ont été déployées face à la non-réponse aux lettres adressées au préfet Anne Bocquet et au sous-préfet Yannick Imbert sur la situation de la salle de prière.

À Carrières-sous-Poissy, les banderoles ont été déployées face à la non-réponse aux lettres adressées au préfet Anne Bocquet et au sous-préfet Yannick Imbert sur la situation de la salle de prière.
Pourtant, deux semaines plus tôt, près de 5 000 personnes ont assisté au Village des associations dans le même gymnase. Il semble que le « deux poids, deux mesures » est de rigueur pour les musulmans du coin.

Face au refus de la mairie, les tapis de prière ont été déployés à l’extérieur du foyer ADEF de travailleurs migrants… à deux pas d’un chantier. L’argument de la sécurité a donc été mis à mal : difficulté de circulation aux alentours de la salle de prière du fait des voitures stationnées, agacement des riverains, bus bloqué, présence notoire d’officiers de la sécurité publique…

Passé les festivités, « l’ACMC interpellera les candidats dans le cadre des élections législatives anticipées d’octobre prochain », annonce à Saphirnews Rachid Toub, membre cofondateur de l’ACMC, porteuse d’un projet de mosquée face à « la disparition programmée de la salle de prière de l’ADEF ».

Le reste du reportage sur SaphirNews