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خطبة السيدة عائشة رضي الله عنها في الانتصار لأبيها

 

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اَلْمَرَاجِع : صِفَةُ اَلصَّفْوَة للإمام ابن الجوزي و الرياض النظرة للطبري ونهاية

الأرب في فنون الأدب للنويري

 

 عن هشام بن عروة قال : بلغ عائشة رضي الله عنها أن أقواما يتناولون من أبي

بكر رضي الله عنه فأرسلت إلى أزفلة (نخبة) منهم. فلما حضروا سدلت أستارها

وعلت وسادها ثم دنت فحمدت الله تعالى وصلّت على نبيه محمد صلى الله عليه

وسلم وعذلت وقرعت (لامت وعاتبت). ثم قالت 

 

 أبي وما أبيَهْ ، أبي والله لا تعطوه الأيدي (تناوله) ، ذاك طوْدٌ مُنيف (الجبل

المشرف)، وفرع مديد ؛هيهات كذبت الظنون، أنجح إذ أكديتم (خبتم ويُئِس من

خيركم ومنعتم العطاء)، وسبق إذ ونيتم (فترتم وتكاسلتم) ؛ سبْق الجواد إذا استولى

على الأمد (الغاية والهدف) ، فتى قُريشٍ ناشئاً ، وكهفها كهلاً ، يفكُّ عانِيَها ،

ويَريشُ مُمْلِقَها (يُعطي ويُفضل الفقير) ، ويَرْأَبُ شَعْبَها (يجمع المتفرق) ، ويلمُّ

شعثها ، حتى حَلِيَتْهُ قلوبها ، ثم استشرى في دين الله (جَدَّ) ، فما برحت شَكيمتُه

(الأنفة والحمية) في ذات الله عز وجل حتى اتخذ بفِنائه مسجدا يُحيي فيه ما أمات

المبطلون ، وكان رحمه الله غزير الدمعة ، وَقِيذ الجوانح (رقيقا ذو عاطفة جيّاشة)

، شجيَّ النَّشيج (الحزين ، صوت البكاء) ، فانقضت إليه نُسْوانُ مكة ووِلدانها

يسخرون منه ويستهزؤون به  » الله يستهزئ بهم ويمدهم في طغيانهم يعمهون  »

،فأكبَرَتْ ذلك رجالات قريش (جمع الجمع للإستكثار) ، فحَنَتْ له قِسِيَّها ، وفوَّقت له

سهامها (صوبت) ، وانتثلوه غرضا (نصبوه هدفا لسهام ملامهم وأقوالهم) فما فلّوا

له صفاةً (الصخرة الملساء) ، ولا قصفوا له قناةً (كسروا) ، ومرَّ على سيسائه

شدة أمره، السِّيساء : عظم الظهر) حتى إذا ضرب الدِّينُ بجِرانِه (الصّدر) ، وألقى بَرْكه ، ورستْ أوتاده ، ودخل الناس في دين الله أفواجاً ، ومن كل فرقة أرسالاً

وأشتاتاً ، اختار الله لنبيِّه ما عنده ، فلما قُبِض صلى الله عليه وسلم نصب الشيطان

رِواقَه (الخيمة) ، ومدَّ طُنُبَه (حبل الخيمة)، ونصب حبائله ، وأجلب بخيله ورجله،

واضطرب حبلُ الإسلام ، ومرِجَ عهده ، وماج أهله (اختلفوا وتنازعوا)، وبُغيَ

الغوائلُ (البلايا والفتن) ، وظنَّت رجال أن قد أكثَب نَهْزُها (انتهاز الفرصة

واختلاسها) ، ولات حين الذي يَرجون ، وأنّى والصِّديق بين أظهرهم ؟ فقام حاسرا

مُشمِّراً ، فجمع حاشيتَيْه ، ورفع قُطْرَيه (تحزَّم للأمر وتأهَّب له) ، فردَّ رَسَنَ الإسلام

على غرْبِه (أعاده إلى ما كان عليه في حياة رسول الله صلى الله عليه وسلم) ، ولَمَّ

شَعَثَه بطبِّه (الدواء) ، وأقام أَوَدَهُ (العِوَج) بثِقافه (تقويم الرماح) ، فاندفر النفاق

بوطئه (تفرق) ، وانتاش الدين (أي أزال عنه ما يُخاف عليه) فنعشه (رفعه) ، فلما

أراح الحقَّ على أهله (أعاد الزكاة التي منعتها العرب فقاتل عليها حتى رُدَّت) ،

وقرّر الرؤوس على كواهلها (وقى المسلمين القتْل) ، وحقن الدماء في أُهُبها

(أجسادها ، الأهب : الجلد) ، أتته منيَّتُه ، فسدَّ ثُلمتَه  (الكسر) بنظيره في الرحمة ،

وشقيقه في السيرة والمَعدلَة (الاستقامة ومجافة الظَُلم) ، ذاك ابنُ الخطَّاب ، لله دَرُّ

أم حَفَلت له (جمعت له اللبن) ، ودرَّت عليه ، لقد أوحدت به (جاءت به منفردا لا

نظير له)ففَنَّخ الكفرة (أذلها) ودَيَّخها (صغَّر بها) وشرَّد الشرك شذرَ مذرَ (تفريقاً ،

يقال : شذر مذر، وشغر بغر، بمعنى واحد) ، وبعج الأرض وبخعها (شقها  

واستقصى غلَّتها) ، فقاءت أُكلها (أخرجت خيرها) ، ولفظت خبيئها ، ترأَمه(تُغريه 

ويصدف عنها ، وتصدَّى له ويأباها ، ثم وزَّع فيها فيئها ، وودعها كما صحبها ،

فأروني ماذا تريبون ؟ وأيَّ يومي أبي تنقمون ؟ أيوم إقامته إذْ عدل فيكم ، أم ظعْنه

فقد نظر لكم ؟ أقول قولي هذا وأستغفر الله لي ولكم

 

ثم أقبلت على الناس بوجهها فقالت : أنشدكم الله ، هل أنكرتم مما قلت شيئا ؟ قالوا :

اللهم لا

 


À la rencontre du Coran [conférence]

Conférence donnée dans le cadre de Bible-Expo Mantes la Jolie en Octobre 2013 sous le titre :  Juifs, Chrétiens et Musulmans devant leurs Ecritures

 Objectif de la conférence : offrir aux auditeurs une présentation aussi claire que possible de la manière de comprendre et de recevoir les écrits sacrés dans chacune des trois religions. (par « Ecritures » ou « saintes Ecritures », on entend toujours les textes sacrés auxquels se réfère chacun dans sa propre religion)

 À la rencontre du Coran 

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Présentation :

Définition : Le mot Coran signifie : la Récitation, la Lecture, la lecture par excellence.       « Le Coran est la parole de Dieu, révélée à Son Messager Mohammed (PSDL), par l’intermédiaire de l’ange Gabriel durant 23 années, en langue arabe claire et explicite, c’est par sa lecture qu’on adore Dieu ».

Selon la tradition musulmane, le texte du Coran a été élaboré en trois étapes principalement. La 1ère étape : celle de la constitution du texte a été réalisée à l’époque de la vie du Messager de Dieu (PSDL). C’était d’abord une tradition orale mais déjà, sur recommandation du Messager, des scribes, un des plus connus Zayd Ibn Thabit, choisis par lui transcrivaient les versets révélés sur tous les matériaux à disposition, les omoplates de chameaux ou toute autre sorte de support. Pendant 23 années, l’ange Gabriel transmit le texte au Messager de Dieu (PSDL) et chaque année, durant le mois du Ramadan, il venait lui faire réciter l’ensemble du texte révélé jusqu’alors. Lors de la dernière année de la vie du Messager, l’ange Gabriel le lui a fait réciter deux fois dans l’ordre et sous la forme que nous connaissons aujourd’hui. 2nde étape : après la mort du Messager (PSDL) et particulièrement en 633 qui a vu la mort de plus de 70 personnes connaissant le Coran par cœur, il a été décidé sur suggestion de Omar Ibn Khattab (2ème calife) qu’il fallait réunir les feuillets épars et constituer un texte complet. Ce sera le premier mushaf (réunion de feuillets) qui sera déposé chez une femme, Hafsa, fille de Omar. 3ème étape : le 3éme calife Othman, en 653 20ans après la mort du Messager de Dieu (PSDL), voyant avec la dispersion des musulmans, que les lectures commençaient à diverger, a fait copier des exemplaires du Coran à partir de l’original de Hafsa et les a fait distribuer dans l’ensemble du territoire musulman en exigeant que ce texte soit désormais la référence. Un exemplaire de la copie de Othman lui-même est aujourd’hui en Turquie et daterait des années 650. Des expertises ont confirmé le caractère plausible de cette datation. Il existe une autre copie , celle de la Bibliothèque nationale égyptienne qui daterait de l’an 688, soit 56 ans après la mort du Messager de Dieu (PSDL).

La place éminente du Coran dans la foi musulmane :

Le Coran, pour le fidèle musulman, est un bien si précieux qui fait partie de son être le plus intime. Pour les musulmans, le Coran est le Texte de référence, la Source et l’Essence du message que Dieu a fait parvenir à l’humanité. Le Coran révèle, dévoile et oriente : il est une lumière (an-nûr) qui répond à la quête de sens inscrite dès l’origine dans l’intimité de chaque cœur. Le Coran enseigne aux consciences que la vie a un sens.

Le Coran comme révélation aux hommes, comme sens apporté à leur vie, est d’abord un discours, un langage humain pour des hommes qui parlent. Parce que, au VIIème siècle de l’ère commune, le messager choisi a été un homme vivant en Arabie, le message a été délivré en arabe ( comme, par le passé, il avait pu être délivré en hébreu par Moïse et en araméen par Jésus ). Mais ce qui importe, c’est le message dans l’élément du langage humain.

Pour celle ou celui qui a reconnu la Présence de Dieu et dont le cœur a embrassé l’islam, le Coran, parole de Dieu, parle à son être, à sa conscience, à son cœur intimement et sans intermédiaire et lui montre le chemin de l’amour de Dieu et de Sa proximité : « Voici Le Livre, il ne s’y trouve point de doute ; il est une Voie pour celles et ceux qui ont acquis la conscience de Dieu. » [2/2].

Plus qu’un texte, Le Coran est source de vie, d’énergie, de réflexion, qui marque notre façon de nous tenir dans le monde, qui façonne et imprègne notre intelligence comme notre sensibilité. Le Coran, qui est une invitation au dialogue lancée par Dieu au cœur de chacun.  Sourate Prologue. Un dialogue, intense, permanent, toujours renouvelé entre un Livre qui dit l’infinie simplicité de l’adoration de Dieu et un cœur qui exprime l’intense effort pour se libérer, aller à Sa rencontre et goûter la douceur de Sa présence et Sa proximité.

Le Coran appartient à toute l’humanité, au même titre que tous les livres qui ont donné du sens et de la cohérence à l’humanité, qui ont nourrit et enrichis l’âme et l’intelligence.

Le Coran est la propriété de chacun, sans différence, sans hiérarchie… Dieu, sans distinction, vient à celui qui vient à Son Verbe. Dieu est à proximité : « Si Mes créatures t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque » [2/186].

Amélie Neuve-Eglise, intéressée par le Coran, le qualifie d’une vocation universelle : « Cependant, bien que la langue de la Révélation soit l’arabe, le message même contenu dans le Coran a une vocation universelle, et est donc destiné à être transmis à des populations non arabes ou arabisantes. Le verset 21/107 fait ainsi part de la dimension globale du message coranique :  » Et Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour l’Univers ».»

Le Coran parle à tout être humain et l’invite à se confronter au texte : « Ne méditent-ils donc pas le  Coran ? S’ils provenait d’un autre que Dieu, ils y trouverait certes maintes contradictions » [4/82]. Il s’agit que chacun ou chacune puisse se saisir du texte et y trouve une parole libératrice.

Beaucoup de gens, croyants ou non croyants, quand ils lisent le Coran, ils y cherchent des « vérités » tangibles tels que un et un font deux. Ou encore, ils veulent y trouver des « solutions » ou des « recettes » toutes prêtes concernant leurs questions et leurs problèmes concrets et immédiats. Or ce n’est pas la vocation du Coran ! Comme toute parole de Dieu d’ailleurs. Le Coran veut ouvrir à des vérités infinies et non point « finies », des vérités essentielles : celles qui concernent le sens de l’existence, la vie, la mort, la vie future… Le Coran s’inscrit, ainsi, dans une logique de l’essentiel. Il ne cherche pas à être immédiatement « utile » : il se veut « essentiel ». La force du Coran, en réalité, c’est que c’est un texte qui, par les questions essentielles qu’il pose, ne cesse d’interroger l’homme. Donne-t-il les réponses ? Il nous incite surtout à en trouver nous-mêmes, dans notre contexte à partir de tous les indices qu’il peut contenir.

Le défi de traduire :

Histoire de la traduction du Coran en français : André du Ryer a traduit pour la première fois le Coran en français en 1647, avec un tel succès qui a été suivi par sa traduction en plusieurs langues. Claude Savary l’a traduit de nouveau, six ans avant la Révolution française. Cette traduction à son tour a été à maintes reprises rééditée jusqu’au 20ème siècle. En 1840, Kazimirskyi, un aristocrate d’origine polonaise qui maîtrisait l’arabe ainsi que le persan s’est donné à la traduction du Coran, première traduction qui a été utilisée comme référence par des étudiants et des chercheurs. Par conséquent elle a connu plusieurs éditions. Pendant près d’un siècle, cette traduction reste la seule à servir de référence et d’autres traductions comme celles de Monet, de Pesle et de Tidjani n’arrivent pas à la rivaliser. Mais après un siècle, Blachère traduit le Coran et publie sa traduction, d’abord en 1951 et ensuite en1957. La caractéristique de cette traduction est qu’elle est issue des ressources de différentes écoles philologiques européennes. En outre, Blachère, considéré comme un excellent arabophone, a rédigé un manuel de grammaire arabe, utilisé en tant que référence dans les Universités françaises. Dans sa traduction, il a essayé de respecter la forme et la structure des phrases mais n’a pas réussi à retranscrire la beauté de la forme originale. Il n’a pas cité les différentes exégèses réalisées par les musulmans, facilitant la compréhension de leur livre sacré. De même, il a établi des comparaisons entre le Coran et la Bible. On a la traduction du poète Jean Grosjean en 1972 et de René Khawan en 1990, traductions dans lesquelles la forme du texte original a été respectée. Professeur Hamidullah, musulman indien, maîtrisant le français, a traduit le Coran en français vers 1959. Une traduction différente des autres de ce point de vue qu’elle comporte la tradition des écrits musulmans. De même, d’autres musulmans comme Hamza Boubakeur en 1972, Sadok Mazigh en 1980 et Salah Ed-din Keshrid en 1981 ont publié des traductions du Coran accompagnées de commentaires éclairants puisés dans diverses exégèses.  En 1990, André Chouraqui a traduit d’abord le Coran en hébreu et ensuite en français.

Derniers essais de traductions du Coran : De nos jours, on trouve davantage de traductions du Noble Coran renfermant divers aspects d’une traduction intégrante comme la fidélité au texte, la beauté du style et la considération des commentaires coraniques, comme celle de Jacques Berque publié en 1990. En plus, il y a des Français arabisants et convertis à l’Islam comme Yahya ’Alawi (Christian Bon) qui a commencé à traduire le Coran en collaboration de feu Javâd Hadidi. Ils ont essayé de présenter une nouvelle traduction dans le tome premier de « Voilà le Livre » paru en l’an 2000 comportant la traduction des deux premières sourates du Coran. Pourquoi une nouvelle traduction ? « La raison principale vient d’ailleurs de la parole de Dieu. Dans la sourate 54 (dite al-qamar : la Lune), à quelques versets d’intervalle, Dieu répète à quatre reprise : « Et certes nous avons fait le Coran aisé pour que l’on se rappelle : y aura-t-il alors quelqu’un qui se rappelle ? » (versets 17, 22, 32 et 40). Cette idée de « rappel » est fondamentale dans le Coran, où elle est représentée au moins par quelque 280 termes dérivés de la racine dkr.»(Alawi et Hadidi, 2000: 9) Selon les auteurs, le Coran est avant tout pour rappeler aux hommes leur entité, leur essence, ainsi que leur raison d’être dans ce monde et leur mission. Pour quoi l’homme a été créé.

La traduction n’est pas le texte original et nulle traduction n’est parfaite. Le Livre a été révélé en « une langue arabe claire» et pour tous les musulmans du monde, l’arabe est bien la langue du Coran. Il faut néanmoins éviter de confondre ce consensus sur la langue avec l’idée que la culture arabe serait la culture de l’islam. Il n’en est rien.

Certainement, en arabe, langue du Coran, la méditation sera plus approfondie et toute traduction ne peut pas être la parole divine ; mais tout de même, cette traduction doit pouvoir refléter les éclats de cette parole sacrée et c’est la raison pour laquelle MM. Alawi et Hadidi ont fait une nouvelle traduction du Coran : « Il faut bien d’abord avoir entendu l’appel et y avoir répondu. Or, cet appel, qui doit interpeller l’homme et susciter en lui l’éveil, ne peut être entendu par chacun que dans une langue qui est sienne. Le devoir de transmission du Message est donc aussi, au moins dans une certaines mesure, devoir de traduction, car on ne peut transmettre à quelqu’un que dans une langue qu’il comprend, faute de quoi on n’aurait rien transmis. » (Ibid.10).  La sainte sourate Abraham, verset 4 confirme ces réflexions : « Et nous n’avons envoyé de messager qu’avec la langue de son peuple, afin de les éclairer… ».

André Miquel, professeur au Collège de France ainsi que le directeur de la Bibliothèque Nationale qui a traduit une sourate du Coran, une traduction accompagnée d’études et de commentaires, dans son ouvrage L’Evènement, Le Coran : sourate LVI, croit que « La langue du Coran est d’une densité que l’on aura bien du mal à faire passer dans la langue de Voltaire : la précision analytique du français se dérobe devant les ellipses et les raccourcis d’un discours synthétique, riche de sens superposé. Et que faire avec les sonorités, les rythmes, les rimes et les assonances d’un texte qui est par excellence al-Qur’ân : La Récitation. » (1992 : 8). Et sur le plan linguistique, il continue : « Le discours coranique ne se laisse réduire ni aux critères de la prose arabe ni aux contraintes de sa poésie. La langue du Coran seule de son genre et pour cause, puisque divine, […] Rimée ou assonancée, sans doute, mais librement de toute la liberté de Dieu, […] Scandée aussi, mais en vertu de sa propre logique, d’une logique d’un autre ordre, transcendante. […] Pas de texte plus souverain, plus libre de toute contrainte, de tout modèle, que celui-là. » (Ibid. 389-390).

Abou Hamed Al-Ghazali dit dans son livre Mishkat Al-anwar : «  la lecture littérale (qui s’arrête à l’extériorité du terme) sans lecture spirituelle, intérieure (qui s’interroge sur le sens profond) est une mutilation du Message ».

  • Voici un exemple pour illustrer mes propos à ce sujet : La sainte sourate « la pureté », la 112ème sourate, dans le deuxième verset dit : « Allahosamad ». Hamidullah l’a traduit comme suit : Dieu, l’Absolu. Le Coranpublié en Arabie saoudite en 2000 appelle cette sourate : « le monothéisme pur » avec cette explication que c’est un titre résumant le contenu de la sourate. Il traduit le mot « samad » : Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Si l’on cherche dans d’autres traductions du Noble Coran on trouvera évidemment d’autres traductions. Mais le mot « samad » en arabe veut dire celui qui n’a besoin de rien et de personne alors que tout a besoin de lui. La composition de « Allahosamad » du point de vue syntaxique en arabe évoque cette conception que seul et seul Allah se dote de cette caractéristique. Dans cette perspective, la meilleure traduction ayant le pouvoir de transférer le message exact et intégrant serait à mes yeux : « Allah n’a besoin de rien ni de personne alors que tout a besoin de lui ».
  • “ Les hommes assument [qawwâmûna] les femmes […] Les femmes vertueuses [qânitât] sont dévouées à Dieu […] Quant à celles dont vous craignez l’hostilité [nushûz], exhortez-les, puis faites lit à part et, enfin, éloignez-vous d’elles [wa-dribûhunna] […] Et si vous craignez le désaccord entre les deux faites alors appel à un arbitre de la famille de l’époux et un de la famille de l’épouse. Si le couple souhaite au fond la réconciliation, Dieu rétablira l’entente entre eux…” S4.V34-35.
  • les Arabes de l’époque utilisaient le terme de harth pour tout ce qui était riche et fertile, tout ce qui était productif et fécond. C’est ainsi qu’en traduisant harth par  sa véritable signification « source de vie » au lieu de « champ de labour », c’est tout le sens du verset qui change et on aura ainsi :   « Vos femmes sont pour vous –harth-  la source de la vie et de la richesse  allez donc à cette source comme vous l’entendez (librement) (faatou harthoukoum ana chiitoum)». Ce qui rejoint toute la philosophie du Coran par rapport aux femmes, à la notion du couple et à l’harmonie de la vie à deux.

« Au-delà des buts spirituels, la traduction du texte coranique est également essentielle pour les chercheurs ainsi que tout ceux désirant mieux connaître l’Islam et développer le dialogue interconfessionnel. »(Ibid.2).

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Sources :

    1. Lire le Coran aujourd’hui, Lettre parue in « Lettres à un jeune marocain », choisies et présentées par Abdellah Taïa, Editions Le seuil, août 2009. Par Rachid Benzine, http://www.lvn.asso.fr/spip.php?article1023

    1. Le Coran et le cœur : vers une symbiose spirituelle, Sept. 2011, http://oumma.com/Le-Coran-et-le-coeur-vers-une
    1. Lire le Coran autrement ? Par Rachid Benzine,  août 2013,  http://oumma.com/Lire-le-Coran-autrement-partie1
    1.  Chodkiewicz Michel. Les musulmans et la Parole de Dieu. In: Revue de l’histoire des religions, tome 218 n°1, 2001. pp. 13-31. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2001_num_218_1_1014
    1. Arnaldez Roger. L’oeuvre de Fakhr al-Dīn al-Rāzi, commentateur du Coran et philosophe. In: Cahiers de civilisation médiévale. 3e année (n°11), Juillet-septembre 1960.

      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_1960_num_3_11_1153

    1. Monnot Guy. R. Arnaldez. Trois messagers pour un seul Dieu. In: Revue de l’histoire des religions, tome 202 n°4, 1985.

      http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1985_num_202_4_2690

  1. Autour de l’histoire de la rédaction du Coran, Mohamed Ali Amir-Moezzi

    http://fr.scribd.com/doc/156572075/Moezzi-Autour-de-l-Histoire-de-La-Redaction-Du-Coran#scribd

Petite pensée du vendredi n° 1

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Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres, pour les guider vers la lumière » (Coran 2/256). C’est un grand privilège d’être destinataire de ce verset, c’est un grand privilège de se sentir personnellement visé par cette lettre de vérité.

Chère sœur, cher frère, demeure en permanence dans la présence à Dieu. Il est près de toi Dieu, Il est avec toi. Tu peux te dérober aux regards des gens mais tu ne peux échapper à celui du Créateur. Espère en Lui en tout ce que tu fais, arme-toi de patience devant l’épreuve et invoque le soutien de Dieu pour tous les aléas de ta vie. Garde-toi des pièges de l’insouciance (al-ghafla), des douceurs trompeuses de la passion, des désirs et des espoirs fallacieux de ton ego : ton plus grand ennemi.

Dans toutes les situations, implore l’aide de Dieu est consulte-Le en toutes circonstances. Sache qu’à chaque moment de sa vie, le fidèle met sa véracité à l’épreuve et qu’il risque fort d’être lui-même éprouvé. Alors, sois véridique dans ta quête de Dieu  et du savoir, tu accéderas à Sa proximité et à Son amour.

L’amour en Dieu

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Pourquoi s’aimer en Dieu ? Quelles sont les raisons et les motivations qui nous incitent à nous aimer en Dieu ? Certes, la foi implique de s’aimer les uns les autres en Dieu et pour Dieu ; le Prophète (prière et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : « Trois sentiments font goûter à celui qui les éprouve la douceur de la foi : aimer Dieu et Son Messager plus que toute autre chose, aimer son frère (sa sœur) uniquement pour l’amour de Dieu et détester revenir à l’infidélité à Dieu comme l’on déteste se voir jeté au feu » Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Anas (DAS).

Aimer en Dieu sans compter, sans rien attendre en retour, ni récompense, ni gratitude c’est se rapprocher de Lui et goûter à Son amour et à Sa présence. Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) dit en attribuant ces paroles à Dieu : « Mon amour est réservé à ceux qui s’aiment en Moi, à ceux qui se conseillent en Moi, à ceux qui se rendent visite en Moi, à ceux qui se font des dons pour Moi. Ceux qui s’aiment en Moi occuperont (dans la vie dernière) des chaires en lumière, ils seront enviés, tant est élevé leur position, par les Prophètes et les Justes » Rapporté par l’imam Ahmed, Tabarani et Al-Hakem selon ‘Oubada Ibn As-Samet (DAS).

S’aimer en Dieu n’est pas une simple prétention, ni une vaine formule de principe. S’aimer en Dieu c’est visiter son prochain, le soutenir dans l’épreuve, lui porter assistance, apaiser son cœur par un sourire. L’amour en Dieu se traduit aussi par le don  argent et de temps comme gage de véracité. Les simples actes de solidarité quotidiens ne demandent pas un grand effort, ni immense investissement, mais ils revêtent auprès de Dieu une importance considérable.

Aimer en Dieu en écoutant l’autre et lui ouvrir son cœur. Tendre la main au désespéré et le rassurer, compatir avec le malade, soutenir l’opprimé face à l’injustice, essuyer les larmes de l’incompris, apporter la joie au coeur triste et pardonner à celui qui s’est montré injuste à notre égard ; en toute humilité. Alors seulement,  nous avancerons en vertus et nous gagnerons en amour, douceur, spiritualité et surtout en humanité. Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) nous enseigne comment faire « assaut d’amour  » : « De deux personnes qui s’aiment en Dieu, la plus aimée de Dieu est celle qui aime le plus l’autre » Rapporté par Ibn Hibbâne et Al-Hakem selon Anas (DAS).

Et puis, quand on aime, il ne faut jamais oublier de le dire et de le répéter . Le Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui) a dit : « Quand quelqu’un aime son frère (sa sœur) en Dieu, qu’il lui fasse part de son amour pour lui (elle) » Rapporté par Abou Daoud et Tirmidhi.

عوامل اليأس وبواعث الأمل

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لا يخفى على أحد، ما أصاب كثيرا من الناس، وحتى بعض العاملين منهم في حقل الدعوة، من يأس وإحباط نظرا لطول أمد الاستبداد، وضعف التصديق بموعود الله وموعود رسوله صلى الله عليه وسلم. وما تمر به أمة الإسلام اليوم من محن، واشتداد الكربة، والتباس السبل. مرحلة عصيبة، تُوجّه فيها ضربات متلاحقة إلى الصحوة الإسلامية، بغية إطفاء نور الإسلام، وإجهاض يقظته

مؤشرات القبول ومقومات الفوز في شهر رمضان

1شهر رمضان مضى وانقضى، ولَّى وارتحل إما شاهدا لقوم اغتنموا دقائقه الغالية فأحسنوا الصيام والقيام أو شاهدا على  قوم غفلواوفرّطوا ففاتهم فيضه ونفحاته.  » فيا ليت شعري من ذا الفائز فنُهنِّيه، ومن ذا المحروم فنعزيه « ، كما رُوِي عن الإمام علي كرم الله وجهه

Conférence – veillée spirituelle : Les particilarités des Versets Mecquois dans l’éducation du musulman

Veillée spirituelle,
Le Centre Culturel Tawhid Saint-Denis, vous invite à sa veillée spirituelle le 22 février  2014 sous le théme  « Les particularités des Versets mecquois dans l’éducation du musulman »,  présenté et commenté par Omar MAHASSINE.
 
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Tester sa foi (اِخْتِبَارُ اَلْإِيمَان )

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الحمد لله

يَقُولُ أَبُو اَلدَّرْدَاءْ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ :  » إِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلْعَبْدِ أَنْ يَتَعَاهَدَ إِيمَانَهُ وَمَا نَقَصَ مِنْهُ، وَإِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلْعَبْدِ أَنْ يَعْلَمَ أَيَزْدَادُ إِيمَانَهُ أَمْ يَنْقُصْ، وَإِنَّ مِنْ فِقْهِ اَلرَّجُلِ أَنْ يَعْلَمَ نَزَغَاتٍ اَلشَّيْطَانِ أَنَّى تَـأْتِيهِ

Le compagnon Abou Daradaâ disait : « Le fidèle avisé doit examiner et entretenir sa foi de manière régulière, savoir si sa foi augmente ou diminue et sentir les tentations d’où elles viennent les appréhender et les repousser ».

Il est souvent utile de faire le bilan de notre foi et de notre engagement envers Dieu. Comment tester sa foi ? Comment savoir si notre augmente ou diminue ? Quels sont les indicateurs qui nous permettent d’entretenir et de gérer notre foi efficacement.

 يَقُولُ خَيْثَمَة بْنُ عَبْدِ اَلرَّحْمَنْ :  » اَلْإِيمَانُ يَسْمَنُ فِي اَلْخَصْبِ وَيَهْزَلُ فِي اَلْجَذْبِ، فَخِصْبُهُ اَلْعَمَلُ اَلصَّالِحُ وَجَذْبُهُ اَلذُّنُوبْ

 Khaythama ibn Abd-Rahaman a dit : « La foi augmente, progresse et donne une bonne et abondante moisson dans une terre fertile, mais s’affaiblit et périt dans une terre aride. La  fertilité et la progression sont favorisés par l’accomplissement de bonnes œuvres et la faiblesse de la foi est favorisé par les péchés ».

 وَاَلْإِيمَانُ يَزِيدُ وَيَنْقُصُ عِنْدَمَا يُوضَعُ فِي اَلْاِخْتِبَارْ، وَيُمْتَحَنُ عِنْدَ هَذِهِ اَلْمَوَاقِفْ 

Notre foi peut être en effet testée, évaluée lorsqu’elle sera mis à l’épreuve, lorsqu’elle saura réagir dans les situations suivantes :

 عِنْدَ اَلشُّبُهَاتْ

حَذَّرَنَا اَلرَّسُولُ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مِنَ اَلْوُقُوعِ فِي اَلشُّبُهَاتِ. عَنِ اَلنُّعْمَانِ بْنِ بَشِيرْ رَضِيَ اَللهُ عَنْهُ قَالَ: سَمِعْتُ رَسُولَ اَللهِ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَقُولُ:  » إِنَّ اَلْحَلَالَ بَيِّنٌ وَإِنَّ اَلْحَرَامَ بَيِّنٌ وَبـَـيْنَهُمَا أُمُورٌ مُشْتَبِهَاتٌ، لاَ يَعْلَمُهُنَّ كَثِيرٌ مِنَ اَلنَّاسِ. فَمَنْ اِتَّقَى اَلشُّبُهَاتِ فَقَدْ اِسْتَبْرَأَ لِدِينِهِ وَعِرْضِهِ، وَمَنْ وَقَعَ فِي اَلشُّبُهَاتٍ وَقَعَ فِي اَلْحَرَامِ… »  

اَلشُّبُهَاتُ مَوْقِفُ اخْتِبَارٍ لِلْإِيمَانِ. فَمَنْ أَنْكَرَهَا وَدَفَعَهَا قَوِيَ إِيمَانُهُ وَرَسَخَ. وَمَنْ أُشْرِبَهَا وَمَالَ إِلَيْهَا عَصَفَتْ بـِــإِيمَانِهِ فَضَعُفَ وَانْحَدَرَ

 1er  test de la foi : devant les choses douteuses : Dans le hadith authentique :  «  Le licite est clair, l(illicite est clair et entre les deux il y a des choses qui peuvent prêter au doute. Celui ou celle qui se garde des choses douteuses saura préserver sa foi et son intégrité. En revanche, celui ou celle qui n’est pas vigilent, tombera incontestablement dans le haram … »

Se garder des choses douteuses est un bon test pour notre foi, le fidèle qui sera les repousser sa foi se fortifie et se consolide et s’enracine davantage et celui qui les accepte sa foi s’affaiblit et finira par disparaître si aucun effort n’est fourni pour rectifier le tir.

عِنْدَ اَلْمَعَاصِي :

إِنَّ إِتْيَانَ اَلْمَعَاصِي يُنْسِي مُرَاقَبَةَ اَللهِ عَزَّ وَجَلَّ وَيُضْعِفُ ذِكْرَ اَلْآخِرَةِ فَيَضْعُفُ تَبَعًا لٍذَلِكَ اَلْإِيمَانْ. ولِهَذَا جَاءَ فِي اَلْحَدِيثِ اَلَّذِي رَوَاهُ مُسْلِمْ  عَنْ حُذَيْفَةَ بْنِ اَلْيَمَانِ :  » تُعْرَضُ الْفِتَنُ عَلَى الْقُلُوبِ كَالْحَصِيرِ عُودًا عُودًا ، فَأَيُّ قَلْبٍ أُشْرِبَهَا نُكِتَ فِيهِ نُكْتَةٌ سَوْدَاءُ ، وَأَيُّ قَلْبٍ أَنْكَرَهَا نُكِتَ فِيهِ نُكْتَةٌ بَيْضَاءُ ، حَتَّى تَصِيرَ عَلَى قَلْبَيْنِ عَلَى أَبْيَضَ مِثْلِ الصَّفَا ، فَلَا تَضُرُّهُ فِتْنَةٌ مَا دَامَتِ السَّمَاوَاتُ وَالأَرْضُ وَالآخَرُ أَسْوَدُ ، لَا يَعْرِفُ مَعْرُوفًا ، وَلَا يُنْكِرُ مُنْكَرًا ، إِلَّا مَا أُشْرِبَ مِنْ هَوَاهُ « 

    2ème test pour la foi : vis-à-vis des péchés : l’individu qui sombre dans les péchés et ne fournit pas les efforts nécessaires pour changer de comportements, oublie Dieu, oublie Sa rencontre ultime et par conséquent sa foi diminue.

Hadith rapporté par Moslim selon Houdayfa ibn al Yaman, le Prophète (r) a dit : « Les séducteurs assaillent successivement les cœurs comme les fils du paillasson, les uns après les autres. chaque cœur qui les absorbe, sera tâché de tâches noires et chaque cœur qui les rejette, sera tâché de tâches blanches jusqu’à ce que les cœurs deviennent de deux sortes : un cœur obscur qui ne connait aucun bien et ne rejette aucun mal car il ne réagit qu’à ses désirs, et un cœur blanc qu’aucune séduction n’atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre persisteront ».

  عِنْدَ اَلْاِبْتِلَاءْ :

قَالَ تَعَالَى:  » أَلَمْ، أَحَسِبَ اَلنَّاسُ أَنْ يُتْرَكُواْ أَنْ يَقُولُوا آمَنَّا وَهُمْ لَا يُفْتَنُونْ « .

 وَقَالَ رَسُولُ اَللهِ صَلَّى اَللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ :  » يُبْتَلَى اَلْمَرْءُ عَلَى قَدْرِ إِيمَانِهِ، فَإِنْ وُجِدَ فِي إِيمَانِهِ صَلَابَةٌ زِيدَ لَهُ فِي اَلْبَلاَءْ « .  

 3ème test pour la foi : face à l’épreuve.

Dieu dit : « Est-ce que les gens pensent qu’on affirmant : « Nous portons la foi ! » ils ne seront pas éprouvés ? » (S. 29 – V. 2).

Le Prophète (r) a dit : «  L’individu sera éprouvé selon l’intensité de sa foi. Si foi est forte, l’épreuve sera à la hauteur de sa foi ». Rapporté par Boukhari. Dans un autre hadith chez Boukhari également : «  La foi du fidèle ne cesse d’être mise à l’épreuve jusqu’à ce qu’il rencontre Dieu alors qu’il est absous de tout péché ».

Dieu dit : « Dieu est le Protecteur de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres, pour les guider vers la lumière » c’est un grand privilège d’être destinataire de ce verset de sourate 2. Cher frère, chère sœur, demeure en permanence présent à Dieu, espère en Lui en tout ce que tu fait, arme-toi de patience devant l’épreuve et invoque l’aide de Dieu pour tous les aléas de ton existence. Garde-toi des pièges de l’insouciance (al-ghafla), des douceurs trompeuses de la passion, des désirs et des espoirs fallacieux de ton âme : ton plus grand ennemi.

Dans toutes les situations, implore le secours de Dieu est consulte-Le en toutes circonstances. Sache qu’à chaque moment de sa vie, le fidèle met sa véracité à l’épreuve et qu’il risque fort d’être lui-même éprouvé. Alors, sois véridique dans ta quête de Dieu et du savoir, tu accéderas à la connaissance pure et sache que l’excellence ne s’obtient que par l’effort.

Agir en toute rectitude (الاستقامة)

2

عَنْ سُفْيَانْ بْنِ عَبْدِ اَللهِ رَضِيَ اَللهُ عَنْهُ قَالَ : قُلْتُ : يَا رَسُولَ اَللهِ قُلْ لِي فِي اَلْإِسْلاَمِ قَوْلاً لَا أَسْأَلُ عَنْهُ أَحَداً غَيْرَكَ , قَالَ :  » قُلْ آمَنْتُ بِاَللهِ ثُمَّ اسْتَقِمْ  »  رواه مسلم

Sufyan ibn ‘Abdoullah a rapporté : Je demandai au Messager de Dieu (r) : « Enseigne-moi une parole en matière d’islam, qui me dispense d’interroger un autre que toi. »  Il (r) répondit : «  Dis :  » Je crois en Dieu. » Ensuite,agis en toute rectitude. » Rapporté par Moslim

 قَالَ عُمَرُ بْنُ اَلْخَطَّاب رَضِيَ الله عَنْهُ فِي قَوْلِ اللهِ تَعَالَى :  » إِنَّ الَّذِينَ قَالُوا رَبُّنَا الله ثُمَّ اسْتَقَامُوا  » : اَلَاِسْتِقَامَةُ أَنْ تَسْتَقِيمَ عَلَى اَلْأَمْرِ وَاَلنَّهْيِ، وَلاَ تَرُوغُ رَوَغَانَ اَلثَّعْلَبِ

Pour sa part,’Oumar ibn al Khattab,après avoir récité ce verset « Ceux qui ont dit : « Notre Seigneur et Maître est Dieu » puis ont pris le chemin de la droiture » (S. 41, V. 30) a fait ce commentaire :  Ils se maintiennent dans l’obéissance et ne rusent pas à la manière du renard.

 قَالَ اَلْإِمَامُ اَلْقُشَيْرِي: « وَاعْلَمْ أَنَّ اَلْاسْتِقَامَةَ تُوجِبُ دَوَامَ الْكَرَامَاتِ، قَالَ الله تَعَالَى: » وَأَنْ لَوْ اسْتَقَامُوا عَلَى الطَّرِيقَةِ لَأَسْقَيْنَاهُمْ مَاءً غَدَقاً  » وَلَمْ يَقُلْ سَقَيْنَاهُمْ، بَلْ قَالَ (أَسْقَيْنَاهُمْ) يُقَالُ: أَسْقَيْتُهُ إِذَا جَعَلْتُ لَهُ سَقْياً، فَهُوَ يُشِيرُ إِلَى الدَّوَامِ.

L’imam Al qochayri a dit : La rectitude est le degré qui confère aux choses (aux choses) la perfection. Elle est la source du bien et ce qui assure sa constance. Dieu dit : « Et s’ils se maintenait sur la voie claire et droite, nous les aurions accordées nos faveurs, certes de manière abondante ». (S. 72, V. 16).

: كَيْفَ يَنَالُ اَلْإِنْسَانُ دَرَجَةَ اَلْاِسْتِقَامَة

 إسْتِقَامَةُ الْقَلْب : La rectitude du cœur .1

Le Messager de Dieu (r) a dit : « Sachez que dans le corps humain il y a un morceau de chair. Quand ce morceau est bon, tout le corps est bon ; et quand il devient pourri, tout le corps devient mauvais. Sachez que ce morceau de chair est le cœur. » Boukhari et Moslim

 اِسْتِقَامَةُ اللِّسَانْ  : La rectitude des propos .2

Après le cœur, la langue est le membre le plus important qu’il doit s’aligner sur le droit chemin, car elle en est l’interprète. Le Prophète (r) a dit : «  La foi d’un serviteur ne connaît pas la droiture  que lorsque le cœur connaît également la droiture. Et le cœur ne se tient dans le droit chemin que si la langue s’y tient. » Ahmed.

3. مَعْرِفَةُ مَقَامِ اللهِ عَزَّ وَجَلَّ : أَنْ يَعْرِفَ الِإنْسَانُ مَقَامَ رَبِّهِ عَزَّ وَجَلَّ، وَأَنْ يَسْتَشْعِرَ مُرَاقَبَتَهُ فِي كُلِّ الأَوْقَاتِ وَالْأَحْوَالِ، وَأَنَّهُ سُبْحَانَهُ يَعْلَمُ سِرَّهُ وَعَلاَنيِتَهُ، وَأَنه لا تخفى عليه خافية ؛  فيزداد حياء من الله وخشية له وإقبالا عليه، ويلزم الوقار الذي يليق بجلال الله تعالى وجماله وكماله، فيعبده حق عبادته فلا يشرك به شيئا، ويذكره فلا ينساه، ويشكره فلا يكفره.  

والعبد المؤمن مهما اجتهد وقدَّم من أعمال صالحة، فإنه يدرك أن ذلك بتوفيق الحق سبحانه وتعالى، وأنه قلما يخلو مكلف من التقصير  أو التفريط. لذلك لا يغتر بعمله ولا بجهده، ولا يصيبه العجب. قال ابن القيم الجوزية :  » كلما شهدت حقيقة الربوبية وحقيقة العبودية، وعرفت الله، وعرفت النفس، وتبيَّن لك أنَّ ما معك من البضاعة لا يصلح للملك الحق، ولو جئت بعمل الثقلين؛ خشيت عاقبته، وإنما يقبله بكرمه وجوده وتفضله، ويثيبك عليه أيضاً بكرمه وجوده وتفضله  » مدارج السالكين.

Honorer ses engagements envers Dieu, respecter sa voie et la respecter avec ferveur. Observer Dieu, c’est aspirer à être meilleur moralement et spirituellement et être vigilent à ne pas lui désobéir. Le fidèle garde présent l’esprit que c’est par la grâce de Dieu qu’il est dans la voie et il demande à Dieu de l’aider à rester fidèle à Sa voie et ne pas dévier. Ibn Al Qayyim disait : «  Lorsque vous connaissez Dieu, et vous méditez sur ce qui vous vient de la part de Dieu comme bienfait spirituel et matériel, et ce que faites comme œuvres pour plaire à Dieu et se rapprocher de Lui, vous verrez ce que présentez  ‘est pas à la hauteur, malgré ça Dieu l’accepte, l’agrée et le fortifie par Sa bonté et Sa Miséricorde malgré les manquements, malgré les négligences ».

 4. الصدق :

 » يا أيها الذين آمنوا اتقوا الله وكونوا مع الصادقين « 

S. 9, V. 119

Être véridique, juste et incorruptible :

On ne peut faire qu’une œuvre du diable si l’on est sujet de l’égo et agité par impulsions. Le fidèle doit viser à satisfaire Dieu et non ses désirs, à servir l’intérêt général et non ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt général.

Servir la cause de Dieu nécessite des personnes qui sont des modèles de rectitude et de justice, des responsables compétents, tant en compétence spirituelle qu’en compétence de sagesses. Omar Ibn Al Khattab avait souhaité une fois que la maison soit remplis de personnes comme Abou Oubayda ibn Al Jarrah, Moâd ibn Jabal et Houdayfa ibn Al Yamane, des personnes clefs, des précis, leurs consciences professionnelles n’est pas mortes et non des opportunistes. Il nous faut des responsables hautement consciencieux, des personnes qualifiés et intégres….

 5. الثبات على الطاعة

كان هدي النبي صلى الله عليه وسلم المداومة على الأعمال الصالحة، فعن عائشة رضي الله عنها، قالت:  » كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا عمل عملاً أثبته « [1]. و » أحب الأعمال إلى الله أدومها وإن قل « [2].  

وللثباتِ على الطاعة ثمرة عظيمة، كما قال ابن كثير رحمهُ الله :  » لقد أجرى الله الكريم عادته بكرمه، أن من عاش على شيء مات عليه، ومن مات على شيء بعث عليه يوم القيامة « . فمن عاش على الطاعة يأبى كرم الله أن يموت على المعصية، وفى الحديث الصحيح عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال :  » أن رجلا كان مع النبي صلى الله عليه وسلم فوقصته ناقته وهو محرم فمات, فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم، اغسلوه بماء وسدر, وكفنوه في ثوبيه ولا تمسوه بطيب,  ولا تخمروا رأسه فإنه يبعث يوم القيامة ملبياً « [3].

Persévérer dans la voie Dieu car le Prophète (r) comme le rapporte Aicha : « Il accomplissait les œuvres de manière régulière et continue » Moslim. Ibn Kathir a dit : Dieu par Sa grâce, a fait en sorte que toute personne qui persévère dans Sa voie, son âme sera prise alors qu’il dans la même voie. Et celui qui meurt en étant sur la voie de Dieu, Dieu le ressuscite dans le même état de présence et d’adoration. Dans le hadith rapporté par Al Boukhari selon ibn Abbas : qu’un homme accomplissait le pèlerinage avec le Prophète (r)  mais sa monture à lever se pieds en haut, l’homme est tombé sur sa tête et il en est mort. Le Prophète (r) accomplissez sa toilette mortuaire, enveloppez le dans ses habits de sacralisation (ihram), ne le parfumez pas et ne pas recouvrir sa tête car il sera ressuscité le jour du jugement denier dans son état de sacralisation en train de mentionner Dieu ».


 رواه مسلم.[1]

 متفق عليه.[2]

 رواه البخاري ومسلم وابن خزيمة والطبراني. [3]

Entretenir sa foi, la renouveler, la renforcer et la consolider

Discours du vendredi 01 juin 2012 de l’imam Omar MAHASSINE à la grande  mosquée de Mantes la Jolie sous le thème : Entretenir sa foi, la renouveler, la renforcer et la consolider.

Pour écouter le discours du vendredi cliquer ici

Le prophète (PSL) a dit : « Certes, la foi s’use dans le cœur comme s’use le tissu. Comment renouvelle-t-on notre Ô Prophète ? Il a répondu : répétez inlassablement : Il n’y de Dieu que Dieu. [1]

La foi du fidèle, s’ elle n’est pas entretenue, par l’effort dans la pratique, est amenée à baisser, à s’éteindre. D’ailleurs, comme disait le compagnon Abou Darda’ : Le fidèle, conscient de ses responsabilités et  soucieux de sa relation avec Dieu, examine sa foi de manière régulière pour savoir si elle augmente ou elle baisse.


[1] Rapporté par Rapporté par l’Imam Ahmed, Al Hakem et Tabarani selon Abou Hourayra.