Archives mensuelles : août 2010

Le jeûne du mois du Ramadan : Questions / Réponses

Le jeûne du mois du Ramadan : Questions / Réponses. Ce qui est permis et ce qui ne l’est pas

Durant ce mois béni du Ramadan, le fidèle soucieux de sa complétude morale et de son accomplissement spirituel doit déployer les efforts nécessaires pour fortifier sa la foi, goûter à l’amour de Dieu et accéder à Sa proximité.

En islam, le savoir est prioritaire par rapport à l’action. Il important pour le fidèle de savoir pourquoi jeûner ? Pour qui jeûner ? Et comment jeûner ? Connaître les règles relatives à la discipline du jeûne et les conditions de validité de cette glorieuse adoration.

Un certain nombre de questions, relatives au jeûne du mois du ramadan, nous parviennent chaque jour à la mosquée, nous allons y répondre, incha’Allah,  avec le plus de clarté possible.

Question 1 : Pour qui le jeûne du mois du Ramadan est-il obligatoire ?

La personne, pour qui, le jeûne du mois du Ramadan est obligatoire doit remplir certaines conditions :

  1. Être musulman.
  2. Être légalement responsable (Moukallaf). Le responsable est le pubère doué de raison.
  3. Être apte à jeûner. Le jeûne n’est donc pas obligatoire pour le vieillard, ni pour la personne gravement malade ou atteint d’une maladie chronique, pour qui le jeûne est fortement déconseillé par le médecin.
  4. Ne pas être en état de voyage. Le voyageur qui entame un long et pénible voyage pendant le mois du Ramadan, a la permission de ne pas jeûner et de rattraper le nombre exact de jours pendant lesquels il n’a pas jeûné. Dieu dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours » (S.2 v.184)

Le voyageur pendant le mois de ramadan peut choisir entre jeûner ou ne pas jeûner. S’il choisit de ne pas jeûner, il est tenu de compenser les jours manqués. Dans un hadith authentique rapporté par Aïcha (DAS) que Hamza ibn ‘Amrou al-Aslami, qui jeûnait souvent, demanda au Prophète (PSDL) : « Dois-je observer le jeûne durant un voyage ? » Le Prophète (PSDL) lui a répondu : « Si tu le souhaites, jeûne donc, et si tu le souhaites, romps le jeûne. »[1].

  1. Être exempt d’empêchements au jeûne. Cette condition est spécifique à la femme musulmane en état de menstrues ou de lochies.

Question 2 : À quel moment l’intention de jeûner doit-elle être formulée ? Est-ce qu’une seule intention suffit pour tout le mois du Ramadan ou est ce qu’il faut une intention pour chaque nuit ?

Dans le hadith authentique rapporté par Al-Boukhari selon Omar Ibn al-Khattab (DAS), le Prophète (PSDL) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … ». Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.

Le jeûne obligatoire n’est pas valide lorsque l’intention n’a pas été formulée la veille du jeûne. Le Prophète (PSDL) a dit : « Il n’y a point de jeûne pour celui qui ne formule pas l’intention de jeûner avant l’aube »[2].

Les savants estiment que l’intention (la niyya) formulée au début du ramadan suffit pour tout le mois. En revanche, lorsque le jeûne est interrompu, par un voyage, une maladie ou autre chose, le jeûneur doit renouveler son intention à cause de cette coupure.

Question  3 : Quelles sont les actes qui annulent le jeûne ?

Le jeûne est annulé par :

  1. Tout ce qui pénètre dans la gorge du jeûneur volontairement et sans oubli par n’importe quel orifice, que ce soit le nez, la bouche ou n’importe quelle entrée reliée à la gorge.
  2. Rompre volontairement son jeûne sans motif valable.
  3. Le vomissement  volontaire, mais si la personne vomit sans le faire exprès, son jeûne est valide. Le Prophète (PSDL) a dit : « Celui qui vomit volontairement doit refaire son jeûne, quant à celui qui vomit involontairement, il n’aura pas à le rattraper »[3].
  4. L’émission de sperme suscité par le regard continue, par le baiser ou le toucher.
  5. le rapport sexuel volontaire en journée de jeûne du mois du Ramadan.
  6. Etc….

Dans le cas d’un rapport sexuel volontaire ou le fait de manger ou boire délibérément, cela exige une expiation à savoir : affranchir un captif (dans notre contexte, cette forme d’expiation n’est pas d’actualité), ou jeûner deux mois consécutifs ou donner à manger à soixante pauvres.

Il est important de souligner que le sens de l’expiation relève d’une pédagogie divine afin d’amener le fidèle à honorer ses engagements envers Dieu, de ne pas prendre ses préceptes à la légère, ni les  transgresser. Le jeûne du mois du Ramadan est une adoration sacrée, agréable à Dieu, le non respect de cette discipline nécessite une expiation exigeante et ferme.

Il faut savoir que, dans le contexte de l’époque, la libération d’un esclave avait une haute visée pédagogique afin d’amener la communauté à s’affranchir elle-même de l’esclavage. En ce qui nous concerne, d’un point de vue économique, il est plus facile, pour ceux qui en ont les moyens, de nourrir soixante nécessiteux. Donc, il est plus judicieux de jeûner deux mois consécutifs afin d’honorer nos engagements spirituels envers Dieu et ne plus oser bafouer cette adoration sacrée. Une anecdote, qui a valeur d’exhortation :  Un dirigeant musulman  de l’Andalousie a eu un rapport conjugal volontaire en plein jeûne du mois du Ramadan. Les savants du Palais, instruments du pouvoir, étaient unanimes pour affirmer que l’expiation nécessaire concernant ce dirigeant était de nourrir soixante pauvres. Mais, un savant indépendant, connu pour son franc-parler, pour ses positions claires et sans complaisances, avait exigé que ce dirigeant andalou devait jeûner deux mois consécutifs. Il estimait que, dans son cas, nourrir soixante pauvres n’aura pas d’effet éducatif car il avait les moyens de nourrir tous les pauvres de l’Andalousie de l’époque.

Question 4 : Si quelque chose entre involontairement dans la gorge d’un jeûneur, son jeûne est-il valide ?

Si quelque chose entre involontairement dans la gorge du jeûneur, par exemple en se rinçant la bouche, ou en aspirant de l’eau par les narines, ou en se lavant le corps ou encore si une mouche ou de la poussière entre dans son estomac malgré lui, alors son jeûne est valide et il ne doit rien. Car il est difficile de se prémunir de ses choses là et parce que ceci est non intentionnel.

Question 5 : Qu’en-t-il pour celui ou celle qui mange et boit lors du jeûne du mois du Ramadan par oubli ?

Celui qui mange ou boit par oubli, son jeûne reste valide et il est dispensé de la compensation. Dans le hadith authentique, le Prophète (PSDL) a dit : « Si l’un d’entre vous, mange et boit par oubli, qu’il poursuive son jeûne, car c’est Dieu qui l’a nourri et abreuvé »[4].

Mais, il faut l’alerter et lui rappeler le jeûne s’il l’a oublié.

Question 6 : Est-il permis au jeûneur d’avaler sa propre salive ?

Il n’y a pas de problème dans le fait d’avaler sa salive pendant le jeûne.

Question  7 : Est ce qu’on peut se parfumer en période de jeûne du mois du Ramadan ?

Oui, il est permis au jeûneur de se parfumer pendant le mois du Ramadan et d’utiliser des encens à condition de ne pas inhaler les fumées qui s’en dégagent.

Question 8 : Peut-on se laver, prendre un bain ou une douche pendant le mois du Ramadan ?

Se laver, prendre un bain ou une douche en période de jeûne du mois du Ramadan est permis et il n’y a pas de mal à cela. Le Prophète (PSDL) se versait de l’eau sur le corps pour se rafraîchir ou d’apaiser sa soif par temps de chaleur. Ibn Omar (DAS) se lavait et mouillait ses vêtements en période de jeûne dans le but d’atténuer la rudesse de la chaleur  ou de la soif.

Quiconque fait cela, doit prendre garde à ne pas avaler de l’eau.

Question 9 : Est-il permis au jeûneur de se brosser les dents avec du dentifrice ?

Il est permis au jeûneur d’utiliser le siwâk pendant le jeûne du mois du Ramadan. Et il est permis, également, de se brosser les dents avec du dentifrice, mais le jeûneur doit faire attention de ne pas en avaler.

Question 10 : Est-ce que la femme peut se maquiller, utiliser du Khôl et des produits de beauté, mettre du henné pendant la période du jeûne du mois du Ramadan ? Est-ce que cela à une incidence sur son jeûne ?

Le khôl, le maquillage, le henné, les pommades qui s’appliquent sur le corps du jeûneur et les produits esthétiques ne rompent pas le jeûne. Il est permis à la femme pendant le jeûne du mois du Ramadan d’utiliser ces produits de beauté sans que cela n’ait d’incidence sur le jeûne.

Question 11 : Si le jeûneur fait un rêve érotique, cela a-t-il une incidence sur son jeûne ?

Le jeûneur qui fait un rêve érotique en journée du mois du Ramadan doit prendre un bain rituel et son jeûne reste valable, car ceci ne dépend ni de son choix, ni de sa volonté.

Question 12 : Le jeûneur peut-il faire une prise du sang ? Si le sang s’écoule du nez du jeûneur ou d’une blessure, est-ce que son jeûne s’annule à cause de ces saignements ?

La prise de sang pendant le jeûne du mois du ramadan n’a pas d’incidence sur le jeûne. Le sang qui s’écoule du nez du jeûneur, ou qui sort d’une blessure sur le corps n’annule pas le jeûne. De même, Le sang qui pourrait apparaître entre les gencives n’a pas d’effet sur le jeûne, mais il est préférable d’éviter de l’avaler.

Question 13 : Est-ce que la maladie permet, dans tous les cas, de rompre le jeûne ou est-ce qu’il y a des spécificités dans ce domaine ?

Il est important de noter qu’il y a trois catégories de maladie :

  1. Une maladie bénigne et sans gravité qui n’engendre aucune pénibilité avec le jeûne et qui n’est pas aggravée par ce dernier. Le malade doit obligatoirement accomplir le jeûne et ne peut le délaisser.
  2. Une maladie, dont la gravité  ne donne pas la possibilité au malade de supporter le jeûne. C`est aussi celle qui s’aggrave lorsque le malade jeûne ou qui le rend pénible. Ou encore la maladie qui lorsqu’on jeûne, la guérison est retardée. Il est permis à ce malade de rompre le jeûne pendant le mois de ramadan et de rattraper, le nombre de jours qu’il n’a pas jeûné, après sa maladie. Dieu dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours » (S.2 ; V.184).
  3. Une maladie incurable. Le malade, atteint d’une telle maladie, ne doit pas jeûner. Toutefois, il est tenu en compensation de nourrir un pauvre pour chaque jour de jeûne délaissé. Il en est de même pour la personne âgée qui n’est pas apte à accomplir le jeûne. L’imam Mâlek avance que : « Le vieillard, qui ne jeûne pas, n’est tenu d’aucune compensation, car c’est à cause de son incapacité à jeûner qu’il a délaissé le jeûne ». Mais, la majorité des savants stipulent qu’il est obligatoire de nourrir les pauvres en cas d’incapacité à jeûner.

Question 14 : Est-ce qu’il est permis à la femme enceinte ou à celle qui allaite de ne pas jeûner le mois du Ramadan et que doit-elle faire si elle ne jeûne pas ?

La femme enceinte et celle qui allaite ont le même statut légal que le malade. Si le jeûne lui est difficilement supportable, elle ne jeûne pas mais doit rattraper les jours non jeûnés dès qu’elle le peut. Le Prophète (PSDL) a dit : « Dieu a certes dispensé le voyageur du jeûne et d’une partie de la prière, et a dispensé la femme enceinte et celle qui allaite du jeûne »[5].

Question 15 : Est-ce que le jeûneur peut utiliser les gouttes pour les yeux, les oreilles ou le nez ?

Le jeûneur peut utiliser les gouttes pour les yeux ou les oreilles, cela n’à aucune incidence sur son jeûne. En revanche, le jeûneur qui utilise des gouttes pour le nez, doit être extrêmement vigilent qu’elles n’atteignent pas la gorge. Cela provoque la rupture du jeûne et il doit rattraper le jour en question.

Question 16 : La piqûre pendant le jeûne du mois du Ramadan, est-elle permise ?

Les piqûres non nourrissantes n’annulent pas le jeûne, qu’elles soient musculaires ou intraveineuses.  Mais, en cas de perfusion ou d’une transfusion sanguine, il est préférable de rompre le jeûne.

Question 17 : Qu’en -t-il de l’utilisation de la piqûre anesthésiante, a-t-elle une incidence sur le jeûne ?

La piqûre anesthésiante – anesthésie locale – n’a pas d’incidence sur le jeûne. Le jeûne reste valide.

Question 18 : Certaines personnes souffrent d’asthme, leur est-il permis d’utiliser l’inhalateur pendant le jeûne du mois du Ramadan ?

Il est permis au jeûneur asthmatique d’utiliser l’inhalateur (contre l’asthme) s’il en a besoin. Son jeûne reste valide et ne s’annule pas pour autant.  

Question 19 : Les relations entre les époux pendant le jeûne du mois du Ramadan, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

Il est permis au jeûneur d’embrasser sa femme et de la câliner s’il ne craint pas que cela accentue  son désir charnel ou d’éjaculer à la suite de cela, car le jeûne deviendrait caduc. Aïcha (DAS) dit : « Le Prophète (PSDL) embrassait et câlinait tout en étant en état de jeûne, mais il était le plus à même de maîtriser ses pulsions sexuelles. »[6]

Oum Salamah (DAS) rapporte dans un hadith authentique que Le Prophète (PSDL) l’embrassait alors qu’il était en état de jeûne.[7]

L’éjaculation causée par les baisers et les caresses échangés entre les époux, en état de jeûne, rend caduc le jeûne. De la même façon, l’éjaculation causée par un regard soutenu (avec insistance) porté sur une femme rend caduc le jeûne.


[1] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[2] Rapporté par an-Nassâi et Abou Dâwoud selon Hafsa (DAS) et Tirmidhî.

[3] Rapporté par Abou Dâwoud, Tirmidhî et a été authentifié par al-Albâni.

[4] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra.

[5] Rapporté par Abou Dâwoud et al-Albani l’a jugé authentique dans [sahîh Abou Dâwoud] 2408.

[6] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[7] Rapporté par Boukhari.

Le jeûne du mois du Ramadan : Questions / Réponses (vidéo)

Durant ce mois béni du Ramadan, le fidèle soucieux de sa complétude morale et de son accomplissement spirituel doit déployer les efforts nécessaires pour fortifier sa la foi, goûter à l’amour de Dieu et accéder à Sa proximité.

En islam, le savoir est prioritaire par rapport à l’action. Il important pour le fidèle de savoir pourquoi jeûner ? Pour qui jeûner ? Et comment jeûner ? Connaître les règles relatives à la discipline du jeûne et les conditions de validité de cette glorieuse adoration.

Un certain nombre de questions, relatives au jeûne du mois du ramadan, nous parviennent chaque jour à la mosquée, nous allons y répondre, incha’Allah,  avec le plus de clarté possible.

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Ramadan is Here

Le mois sacré du Ramadan est là, c’est le temps de réaliser la plus royale des victoires, la victoire sur soi, et tendre la main à nos frères et sœurs.  Laissons nos âmes l’accueillir comme il se doit et aspirer à un meilleur être moral et spirituel.

Bon Ramadan à tous les musulmans

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Post-scriptum

Chères sœurs, chers frères, vous avez pu constater que le son audio des jomoâas est un peu fort. Au vu des moyens rudimentaires de  sonorisation dont nous disposons à la mosquée, l’imam est obligé de hausser la voix pour faire entendre toute l’assistance. Merci pour votre compréhension.

Comment rebooster sa foi ? (vidéo)

Le Prophète (PSDL) a dit : « Trois sentiments font goûter la foi à celui qui les éprouve la douceur de la foi : aimer Dieu et Son Messager, aimer son frère uniquement pour l’amour de Dieu et détester revenir à l’infidélité à Dieu comme l’on déteste tomber dans le feu. » Rapporté par Boukhari et Moslim selon Anas ibn Malek (DAS).

La foi a un goût, une douceur que l’on peut sentir. La foi a besoin d’être entretenue et renouvelée. Porter la foi, vivre une spiritualité c’est s’engager et concrétiser cette foi par une action utile. Utile à soi, à sa famille, à sa société, à l’humanité toute entière.

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Comment accueillir le mois du Ramadan ?

Le mois du Ramadan est à nos portes. Y avons-nous pensé ? En sommes-nous conscients ? Avons-nous évalué l’importance, la dimension spirituelle et sociale de ce mois sacré ? Comment devons-nous l’accueillir ? Comment se préparer moralement et spirituellement pour en tirer le maximum de profit ?

D’après Anas, que Dieu l’agrée : « Quand les compagnons du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans versaient la Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants se dépêchaient de finaliser leurs transactions. Les prisonniers de délits mineurs sont amnistiés. Quand ils voyaient le croissant du Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts  en terme d’adoration, de bonté et générosité » Rapporté par Ibn Khoouzaïma.

C’est ainsi que les compagnons, que Dieu les agrée tous, se préparaient pour accueillir le mois du Ramadan. Ils s’y consacraient sincèrement, en déployant les efforts nécessaires et en s’appliquant assidûment.

  1. Prendre conscience de la valeur de ce mois béni :

En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de rentrer dans le calendrier et le temps sacrés de bien assimiler ses mérites.
Abou Mass’oud Al Ghifâri rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan. » Rapporté par Ibn Khouzaïma.

Un jour, le Prophète posa trois fois cette question à ses compagnons : « qu’est-ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ?
Il répondit : Non plus ! Omar demanda : « Alors quoi ? »
Le Prophète dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla » et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main. Rapporté par Ibn Khouzaïma selon Anas (DAS).

Le mois du Ramadan c’est le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne, qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige de la douceur, de la bonté pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents et frustrés. Jeûner, pour le fidèle,  c’est refuser les émotions et les excitations, maîtriser le ventre et les instincts qui en dépendent, gouverner la tête et les idées qui s’y développent. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de retrouver l’équilibre du côté spirituel et de réaliser la victoire sur soi.

Le Prophète (que Dieu répande sur lui Sa Grâce et Sa Paix) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.

Les portes du Paradis sont ouvertes et les portes de l’Enfer sont fermées : dans le sens où :

– les musulmans aspirent à être bon et à promouvoir de bien

– le bien se propage et se ressent donc le mal se réduit.

– la spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le retour de ramadan.

Les diables sont enchaînés dans le sens où :

– la prière est belle

– la concentration, la présence à Dieu dans l’adoration est plus forte

– les disputes, les animosités sont réduites

– la fraternité est accentuée

Une fois les esprits imprégnés de la valeur sacrée de ce mois bénie, les cœurs se réveillent et se motivent pour le recevoir, préparer sa venue et déployer les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit.

  1. Avoir bonne intention et être sincère :

Dans le hadith authentique rapporté par Al-Boukhari selon Omar, le Prophète (prière et salut de Dieu sur lui) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … ». Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.

Le mois du Ramadan ne doit guère être la saison de la paresse et de l’oisiveté. Au contraire, c’est un mois où l’on cherche avec insistance la proximité de Dieu.

« Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, verra tous ses péchés absous » (Rapporté Al-Boukhâri et Moslim selon Abou Hourayra).

  1. Réciter le Coran :

C’est au cours du mois du Ramadan que  le Coran fut descendu : « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran fut descendu » (s II v 185)….

La simple récitation du Coran et la simple discussion de son sens appellent sur nous un flot d’amour et de paix intérieure. « Chaque fois, dit le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans une mosquée pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa  signification, la miséricorde les recouvre, la paix du cœur descend sur eux et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence » Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra.

La révélation faite au Prophète (paix et salut de Dieu sur lui), nous y participons chaque fois que nous lisons le Coran avec toutes nos facultés de présence. Dans un hadith authentique rapporté par Al-Hakem selon Abdallah Ibn Omar (DAS), le prophète (paix et salut de Dieu sur lui) a dit : « Qui récite le Coran embrasse la révélation dans son cœur ; seulement il ne la reçoit pas directement. Celui qui est lecteur assidu du Coran ne doit pas se laisser emporter par les émotions ni devenir violent »[1].

  1. Être et témoigner :

Le mois du Ramadan que nous accueillons ces jours est l’occasion d’un intense témoignage. Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi. C’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres.
C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage.

Témoigner c’être présent sur le terrain, s’exprimer, expliquer la spiritualité musulmane, sa vocation de paix et de justice. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence.

  1. Avoir bon cœur :

Un cœur habité par l’amour de Dieu et du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) n’en veut à personne sinon à son propre égo.

Supporter les coups durs, renouer les liens d’amour, de compassion avec ceux dont les relations ont été rompues et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort parmi nos frères et sœurs. «  Pardonne de la belle manière » (S. 15,V. 85)

Conclusion :

Durant le mois de Ramadan, chacun et chacune de nous doit être à la recherche de la proximité de Dieu, devra également faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répandant l’amour et le bien autour de nous et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Et accorder une attention particulière à préserver notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu et pour le prophète (prière et salut de Dieu sur lui).


[1] La révolution à l’heure de l’islam, p. 184.

La prière (vidéo)

La prière (Salât), est le pivot central de l’islam. Le corps aussi bien que le cœur doivent participer, associés, à l’attitude globale d’humilité devant Dieu. Elle permet au fidèle d’être en relation directe et sans intermédiaire avec Dieu. Mais l’âme de la prière réside dans la présence à Dieu dans l’humilité et la contrition. Les versets du Coran récités avec présence initient un dialogue entre l’adorateur et Dieu. Le Prophète (psl) rapporte dans un hadith qodsi :

[Dieu dit : « Je partage la prière avec mon adorateur » ; quand il dit : « Gloire à Dieu, Maître des mondes ! », je réponds : « Mon adorateur Me glorifie ! », quand il dit : « Le Clément, Le Compatissant ! » Je dis : « Mon adorateur Me fait louange ! », quand il dit : « Roi du jour du jugement ! », je dis : « Mon adorateur M’exalte ! » ; quand il dit : « C’est Toi que nous adorons, c’est de Toi que nous attendons assistance ! », je dis : « C’est le lien entre Moi et Mon adorateur ! », quand il dit : « Guide-nous dans le droit chemin, le chemin qu’ont suivi ceux que Tu as comblé de Tes bienfaits, qui ne sont ni l’objet de Ton courroux ni des égarés ! », je dis : « Cette faveur sera accordée à Mon adorateur, son vœu sera exaucé ! »].

Hadith rapporté par Moslim, Ahmed, Tirmidi, Abou Daoud, An Nassaî et ibn Maja selon Abou Hourayra.

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