Archives mensuelles : juin 2012

Le mois de Chaâbane préambule au mois du Ramadan

« Seigneur Dieu! Fais que les mois de Rajab et de Chaâbane soient bénis pour nous et fais en sorte que nous atteignons le mois du Ramadan et que nous puissions profiter au maximum de ses bienfaits »[1].

Dans la vie du fidèle, il y a des moments, des périodes et des endroits où l’accomplissement de bonnes oeuvres est plus opportun, a plus de mérite et plus agréable à Dieu. Le mois de Chaâbane fait partie de ces moments propices pour fortifier sa foi et se rapprocher de Dieu.

Le compagnon Oussama ibn Zaïd raconte : « Le Messager de Dieu (PSDL [2]) jeûnait certains jours d’affilés à tel point que nous pensions qu’il ne s’arrêtait jamais. Et il mangeait certains jours d’affilés à tel point qu’il ne jeûnait plus si ce n’est deux jours par semaine. Il les consacrait séparément au jeûne en dehors des périodes où il jeûnait. Il n’y a pas un mois où il se consacrait le plus au jeûne que pendant le mois de Chaâbane. Je lui posais la question à ce sujet : Cher Messager de Dieu! Tu te consacres au jeûne à tel point que tu ne le romps pratiquement plus. Et tu interromps le jeûne à tel point que tu ne t’y consacres presque plus, si ce n’est deux jours par semaine. (…) En effet, le lundi et le jeudi, les œuvres sont exposées au Seigneur de l’univers, et j’aime être en état de jeûne lorsque mes œuvres Lui sont exposées… Je ne te vois pas autant jeûner les autres mois que pendant celui de Chaâbane. Il m’ a répondu : C’est un mois qui se trouve entre Rajab et Ramadan que beaucoup de gens négligent. Un mois durant lequel les actes sont présentés à Dieu, et je veille à ce que mes actes soient présentés à Dieu alors que je suis en état en jeûne »[3].

Ce hadith nous informe au sujet de l’importance du jeûne chez le Prophète (PSDL) durant l’année et plus particulièrement pendant le mois de Chaâbane. Mais, le seul mois que le Prophète (PSDL) jeûnait en totalité est le mois du Ramadan. Le jeûne du mois de Chaâbane est un stage de préparation pour mieux accueillir le mois du repentir, de l’introspection et de la méditation. C’est un bon entraînement pour préparer son organisme et son esprit afin de vivre pleinement le mois du Coran, de la Miséricorde, de la fraternité et de l’amour en Dieu.

D’après Anas Ibn Malek : « Quand les compagnons du Prophète (PSDL) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans s’acquittaient de leur Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu’ils voyaient le croissant de lune du mois de Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts en terme d’adoration, de bonté et de générosité ».

C’est ainsi que les compagnons du Prophète (PSDL) déployaient les efforts nécessaires pendant le mois de Chaâbane et s’appliquaient sincèrement afin de mieux accueillir le mois du Ramadan.

Pour nous, dans notre contexte et au milieu de nos diverses préoccupations, comment profiter du mois de Chaâbane et préparer au mieux la venue du mois béni du Ramadan.

Quelques éléments de réponse :

• Demander à Dieu sincèrement de nous permettre de profiter de ces instants bénis afin que nous puissions goûter à la douceur de Sa présence et de Sa proximité.
• Se réconcilier avec Dieu et se repentir sincèrement de l’ensemble de nos maladresses.
• Jeûner, dans la mesure du possible, surtout la première moitié du mois de Chaâbane, en veillant particulièrement à ne pas rater les lundis et jeudis.
• Se pencher sur la lecture du Coran, le méditer et le goûter.
• Donner, aider et soutenir. Parmi les gages de véracité, le don est le plus concret et le plus quotidien.
• Persévérer et s’appliquer dans l’accomplissement de nos prières.
• Être présent Dieu, se souvenir de Lui et Le mentionner inlassablement (dhikr).
• Implorer le pardon de Dieu pour nos fautes, nos manquements et nos négligences.
• S’habituer à accomplir la prière nocturne, notamment le dernier tiers de la nuit. En effet, la prière la plus agréable à Dieu après la prière obligatoire et celle effectuée au cours de la nuit.
• Avoir la résolution sincère de corriger sa manière d’être et d’agir, de mieux se comporter et de réaliser une mutation éthique.
• Avoir bon cœur. Un cœur habité par l’amour de Dieu et de Son Messager n’en veut à personne. Supporter les coups durs, préserver les liens d’amour et de compassion et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort.
• Enfin, avoir bonne intention et être sincère. Le fidèle connaît l’importance de l’intention, et sait qu’elle est le secret, le fondement et la quintessence de toute acte d’adoration.

Durant cette période bénie, chaque fidèle soucieux de sa complétude morale et de son accomplissement spirituel, doit faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répondant l’amour, la paix, le bien et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier, bien entendu, d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu, pour Son Messager (PSDL) et pour les êtres.

[1] Rapporté par Ahmed et An-Nassaî.
[2] PSL : paix et salut de Dieu sur lui.
[3] Rapporté par l’Imam Ahmed, An-Nassaî et Abou Daoud.

Entretenir sa foi, la renouveler, la renforcer et la consolider

Discours du vendredi 01 juin 2012 de l’imam Omar MAHASSINE à la grande  mosquée de Mantes la Jolie sous le thème : Entretenir sa foi, la renouveler, la renforcer et la consolider.

Pour écouter le discours du vendredi cliquer ici

Le prophète (PSL) a dit : « Certes, la foi s’use dans le cœur comme s’use le tissu. Comment renouvelle-t-on notre Ô Prophète ? Il a répondu : répétez inlassablement : Il n’y de Dieu que Dieu. [1]

La foi du fidèle, s’ elle n’est pas entretenue, par l’effort dans la pratique, est amenée à baisser, à s’éteindre. D’ailleurs, comme disait le compagnon Abou Darda’ : Le fidèle, conscient de ses responsabilités et  soucieux de sa relation avec Dieu, examine sa foi de manière régulière pour savoir si elle augmente ou elle baisse.


[1] Rapporté par Rapporté par l’Imam Ahmed, Al Hakem et Tabarani selon Abou Hourayra.

Tirer profit de son temps.

Discours du vendredi 25 mai 2012 de l’imam Omar MAHASSINE à la grande  mosquée de Mantes la Jolie sous le thème : tirer profit de son temps, mieux exploiter son temps, la valeur du temps pour le musulman.

Pour écouter le discours du vendredi cliquer ici

Pour aller plus loin :

Le temps est considéré comme le capital le plus précieux de l’Homme. C’est la période de son séjour terrestre ; chaque être humain sera interrogé le Jour de la Résurrection sur ses actes et son temps. Moâ’dh Ibn Jabal rapporte que le Prophète (PSL) a dit : « Le Jour de la Résurrection, personne ne bougera d’un pouce avant d’être questionné sur quatre points essentiels : sur sa vie, comment l’a-t-il vécue, sur sa jeunesse, comment l’a-t-il abordée, sur sa richesse, comment l’a-t-il acquise et comment l’a-t-il dépensée, sur son savoir, comment l’a-t-il utilisé ».[1]

Le temps constitue le champ de l’existence de l’Homme, l’espace où il agit et profite de son existence. Le Noble Coran a souligné la grandeur de ce bienfait parmi les bienfaits fondamentaux. Il a mis en valeur sa prééminence sur les autres bienfaits, et ce, grâce aux nombreux versets montrant la valeur du temps, son rang distingué et l’ampleur de ses conséquences.

C’est ainsi que Dieu, exalté soit-Il, a juré par le temps et par certaines de ses parties au début de nombreuses sourates tels : le jour, la nuit, l’aube, la matinée … Parallèlement, il faut noter que quand Dieu jure par certains éléments de Sa création, Il veut par là en indiquer l’importance, en souligner la pertinence et d’y attirer l’attention. Dieu dit dans le Saint Coran :

« Par l’Aube ! Et par les dix nuits » (S. 89 ; V. 1, 2)

« Par la nuit quand elle enveloppe tous ! Par le jour quand il éclaire ! » ( S. 92 ; V. 1, 2)

« Par le Jour Montant ! Et par la nuit quand elle couvre tout ! » (S. 93 ; V. 1, 2)

« Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition » (S. , Verset1et 2)

L’Islam recommande le respect du temps et sa bonne gestion. Être conscient de ses responsabilités, apprécier le temps à sa juste valeur et en profiter pour être utile à soi, à sa famille, à sa société et promouvoir le bien   est un signe la foi du fidèle se porte bien.

Le Prophète (PSL) a dit : « Il y a deux bienfaits que de nombreuses personnes n’apprécient guère à leur juste valeur et ne les utilisent pas à bon escient : la santé et le temps libre ».[2]

Le vrai musulman apprécie hautement le temps parce qu’il est sa vie. Son temps doit être comme un budget qu’il dépense de manière intelligente. S’il se montre négligent et insensible à la perte du temps en le gaspillant à tort et à travers, il participe à sa propre perte par cette attitude irresponsable.

[1] Rapporté par At-Tirmidhi et déclaré authentique par Al-Albani.

[2] Rapporté par Boukhari.

Commentaire du Coran : sourate Al ‘Asr  » Le Temps « 

Le temps est considéré comme le capital de l’homme. C’est la période de son séjour terrestre ; chaque humain sera interrogé le Jour de la Résurrection sur ses actes et son temps. L’éthique musulmane aide le fidèle à mieux gérer son temps et améliorer son exploitation et ce, en trouvant un équilibre entre ses besoins corporels vitaux d’une part et ses besoins spirituels d’autre part, ainsi qu’à l’inciter à être bon et à promouvoir le bien. Le temps est une des plus importantes ressources que nous ayons. Malheureusement nous ne nous en rendons pas toujours compte.

Se prémunir de la Perdition

La Sourate Al-‘Asr, «Le Temps» est une courte sourate qui nous offre un excellent enseignement et un profond rappel.  Elle nous enseigne justement que l’Homme s’expose à la perdition s’il n’exploite pas son temps convenablement.

L’Imam Al-Sahfi’i  disait :  « Si Dieu n’avait révélé que cette sourate, elle aurait suffit à mieux guider  les gens ».

L’exégète Al-Aloussi disait : « si les gens méditaient sincèrement cette sourate, elle aurait suffit »

 

Dieu dit:

وَالْعَصْرِ، إِنَّ الْإِنسَانَ لَفِي خُسْرٍ، إِلَّا الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ وَتَوَاصَوْا بِالْحَقِّ وَتَوَاصَوْا بِالصَّبْرِ

Transliteration phonétique

  wal ‘aṣr(i); inna l-insāna la-fī khusr(in); illā l-ladhīna āmanu wa-‘amilu ṣ-ṣāliḥāti wa-tawāsaw bil-ḥaqqi wa-tawāsaw biṣ-abr(i).

Essai de traduction  

  Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui ont la foi, font œuvres bonnes, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement la patience.

 

L’importance du temps

Dieu jure par le Temps, le prend à témoin et lui consacre une sourate entière ;  afin de montrer à l’homme qu’il sera perdant s’il ne réalise pas la véritable valeur du temps qui lui est accordé. Il est important de noter que quand Dieu, exalté soit-Il, jure par certains éléments de Sa création, il veut par là en indiquer l’importance et la grandeur et, du coup, y attirer l’attention et en souligner la grande pertinence.

Le temps est la plus précieuse des ressources que l’homme ait en sa possession. La quantité maximale dont nous en disposions, est notre durée de vie, qui elle-même ne peut être connue de personne et dont la fin peut advenir à tout moment, que nous y soyons préparés ou non.

Le temps est une ressource non renouvelable : chaque instant éteint, l’est définitivement. Il ne peut être rattrapé, ni se répéter et on ne peut l’arrêter. Que nous l’utilisions à notre avantage ou non, il passe, et passe rapidement.

Il apparaît donc indéniable que notre succès repose sur une utilisation judicieuse, efficace, et bénéfique de notre temps. Plus une personne est vigilante vis-à-vis de cela, plus il est sur la voie du succès et non de la perdition. Le fugacité du temps nous enseigne que le fidèle conscient et avisé exploite son temps dans ce qui est utile à sa foi, à sa famille, à sa société ; il aspire à un meilleur être moral et spirituel et à être bon et promouvoir le bien.

Quelques éléments pour mieux gérer son temps

Sourate al-‘Asr insiste donc principalement sur quatre éléments-clés du succès qui sont : l’Iman (la foi), l’accomplissement d’œuvres pies et durables, la lutte commune pour la Vérité et l’encouragement mutuel à la patience et à l’endurance.

De cette courte sourate nous apprenons donc que pour éviter d’être perdants, il faut :

  •      Investir son temps dans ce qui est utile à soi et utile à autrui et agir conformément à notre référentiel spirituel.
  •       Accomplir des actes utiles qui permettent un ancrage spirituel et en même une présence et une participation à l’essor de la société. Perfectionner son œuvre afin d’atteindre l’excellence spirituelle et morale.
  •       S’engager activement pour promouvoir la justice et la vérité ; et être à la hauteur de nos responsabilités et de nos engagements.
  •       Avoir un effort assidu dans la pratique, en vue de mieux être et mieux servir.
  •       Effectuer un examen de conscience permanent afin d’aspirer à être meilleur moralement et spirituellement ; meilleur devant Dieu, humble devant les êtres humains.
  •       Rester constants et endurants dans l’accomplissent de nos œuvres et s’encourager mutuellement à honorer nos engagements vis-à-vis de Dieu.

Le temps et les ressources dont chacun dispose doivent être dépensés en vue de créer un environnement et une dynamique pour la promotion de la justice et l’équité, avec persévérance, avec douceur et miséricorde.

Vivre la foi, aspirer à un meilleur être moral et spirituel, promouvoir la justice et la vérité, dans la douceur, dans la clémence, dans la transparence et s’enjoindre mutuellement à le faire. Ce sont les ingrédients pour honorer notre engagement envers Dieu et servir Sa cause comme il se doit.