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Petite pensée du vendredi n° 25

Une fête de l’Aïd, certes … Mais, dans la tristesse

Aid

Le 24 septembre, le monde musulman a célébré la fête du sacrifice (Aïd al-Adha). Les musulmans ont commémoré  le sacrifice d’Abraham qui constitue l’acte de foi parfait demandé par Dieu, et qui lui vaut, dans le Coran, d’être considéré comme étant l’ami intime de Dieu : « Et Dieu avait pris Abraham pour ami privilégié »[1], et le modèle du vrai croyant, celui qui s’abandonne à la volonté de Dieu : « Abraham était un modèle parfait de fidélité à Dieu »[2].  Les jours de fête sont des jours de prières, d’invocations, de joie et de partage.

Durant cette fête, les musulmans sont invités à prier et à sacrifier un mouton. Ce sacrifice constitue un acte de foi recommandé et non une fantaisie. Dieu, souligne dans le Coran : « Ni leurs chairs, ni leurs sangs n’atteindront Dieu. Mais ce qui L’atteint venant de vous, c’est votre piété »[3].

Mais, nous accueillons cette grande fête dans la tristesse, car le contexte actuel du monde musulman est marqué par les guerres, les déchirements, les violences, les injustices et les répressions … Beaucoup de réfugiés se sont exilés, fuyant la guerre vers un avenir incertain et vers des pays où ils sont indésirables.

Parallèlement, le jour de l’Aïd,  pendant le pèlerinage à la Mecque, une bousculade tragique à Mina a fait 769 morts et 934 blessés.

Difficile de vivre intensément la joie de l’Aïd et de la partager dans ce contexte particulier. Les musulmans sont appelés à faire preuve de solidarité envers les plus démunis, à aider, soutenir et porter assistance aux réfugiés et à ceux qui sont dans le besoin. Notre éthique de la spiritualité nous invite à ne pas trahir le message et d’être à la hauteur de notre humanité.

Bonne fête à toutes et à tous. Aïd Moubarak.  Que Dieu vous garde, guide vos pas et vous accorde Son Amour et Sa proximité.

[1] Coran : S. 4, V. 125.

[2] Coran : S. 16, V. 120.

[3] Coran : S. 22, V. 37.

Petite pensée du vendredi n° 24

Vivre l’amour et irradier l’amour

amour en Dieu

Notre monde actuel traverse une crise sans précédent. Les injustices s’accentuent, les inégalités se creusent davantage, les guerres ne font qu’amplifier les exclusions et  les déchirements. Une crise qui interpelle la conscience humaine à assumer ses responsabilités, à y faire face, humblement mais résolument, à agir et ne plus subir.

Face à ce monde violent, nous avons besoin de vivre l’amour, de donner pour recevoir. Aimer et se sentir aimé est une grâce de Dieu. L’amour véritable est un des moyens les plus efficaces pour assainir ce climat délétère de haine, de violence et de rancune qui règne dans notre monde. L’amour véridique est capable de surmonter les obstacles et surpasser les situations critiques.  Nous avons besoin de proclamer notre amour sincère, pur et désintéressé à nos parents, à nos épouses, à nos époux, à nos enfants, à nos proches et à tous frères et sœurs en humanité.     

Je ne parle pas d’amour volatile et artificiel, basé sur les intérêts qui ne dure pas le temps d’une étincelle mais il s’agit d’amour sincère animé par une foi, par une éthique et basé sur l’amour de Dieu.

La vie est courte et chacun se doit de manifester inlassablement son amour à ceux qui lui sont chers. Chaque être a besoin de se sentir aimé, c’est pour cela que nous devons apprendre à aimer et enseigner l’amour. Le Messager de Dieu (PSDL) nous enseigne de proclamer notre amour et de le manifester : «  Si quelqu’un aime son frère ou sa sœur en Dieu, qu’il l’informe de son amour pour lui ou pour elle »[1]. D’ailleurs, le Messager de Dieu (PSDL) invoquait Dieu pour ses petits fils, Al-Hassan et Al-Hussein qu’il aimait tellement : « Seigneur Dieu, je l’aime. Aimez-le donc, et aimez tous ceux qui l’aiment »[2].

Dieu, Le Très Haut, proclame son amour pour Ses créatures : « Quand Dieu aime un de Ses adorateurs. Il appelle l’ange Gabriel et Lui dit : J’aime un tel. Aime le donc à ton tour ! L’ange Gabriel l’aime alors et annonce aux Habitants du ciel : Dieu aime un tel. Aimez-le donc vous aussi ! Il devient ainsi aimé des habitants du ciel et on le rend aimé sur terre »[3].

Il faut prendre le temps de discuter d’amour avec nos enfants, le sujet de l’amour n’est pas un sujet tabou. Il faut leurs apprendre le véritable amour, notamment, l’amour de soi et l’estime de soi. S’aimer soi même, c’est s’accepter tel qu’on est, c’est prendre soin de soi, c’est être en paix avec soi, c’est se respecter et ne pas se comporter n’importe comment ni faire n’importe quoi, c’est prendre conscience de ses responsabilités et ne pas se dévaloriser.

En ce qui concerne l’amour conjugal, le Prophète (PSDL) vouait à son épouse ‘Aîcha (DAS) un amour infini et ne manquait aucune occasion pour le proclamer ou le lui prouver. ‘Amr Ibn Al-Âç (DAS), un des célèbres compagnons du Prophète (PSDL), lui demanda un jour :

  • «  Ô Messager de Dieu ! Quel est la personne que tu aimes le plus ?»
  • Le Prophète (PSDL) a répondu : « ‘Aîcha».
  • « Non, mais parmi les hommes ?» redemanda le compagnon.
  • «  Son père ! » a répondu le Prophète (PSDL).[4]

‘Aîcha (DAS) aimait entendre le Prophète (PSDL) lui dire tout son amour. Elle l’interrogeait parfois : « Comment est ton amour pour moi ? ». « Fort et solide comme l’anneau d’une corde » répondait le Prophète (PSDL). Puis de temps en temps, elle lui disait : « Comment est l’anneau ? », il lui répondait : « toujours inchangé ! »[5]

Mes chers parents, je vous aime et je demande à Dieu de vous accueillir dans Son infinie Miséricorde.

Ma chère épouse, que Dieu te garde, je t’aime très fort.

Mes chers enfants, que Dieu vous protège et vous accorde Son amour, je vous aime énormément.

Mes frères et sœurs, je vous aime en Dieu et vous souhaite le bonheur et  la paix dans cette vie et dans la vie future.

[1] Rapporté par Abou Dawud et Tirmidhi selon Al-Miqdad Ibn Ma’diKariba (DAS).

[2] Rapporté par Boukhari selon Abou Hourayra (DAS).

[3] Rapporté par Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra (DAS)

[4] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[5] Rapporté par Ad-Daraqotni, Abou Naîm dans al Hilya et Abou Tammam dans Al Fawa’îd.

 

Petite pensée du vendredi n° 23

Aspirer à l’excellence durant la première décade de Dhoul-Hijja

10-days-dhul-hijjah

Dans la vie du fidèle, il y a des moments, plus importants que d’autres, où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréable à Dieu. Ces périodes sont plus propices pour évoluer dans sa relation avec Dieu et réaliser son ascension spirituelle. Parmi ces moments la 1ère décade  de Dhoul-Hijja.

Dieu a juré dans le Coran : «  Par l’aube et par les dix jours »[1]. Ibn Abbas (DAS) a dit que les dix jours concernés sont les premiers jours de Dhoul-Hijja.

Le Messager de Dieu (BSDL) a dit  : « Il n’y a pas de jours plus agréables à  Dieu – exalté soit-Il – et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de dhoul-hajja) »[2].

 Caractéristiques de cette première décade de Dhoul-Hijja :

  1. Dieu a juré par ces dix jours, cela montre l’importance qu’ils revêtent auprès de Lui.
  2. Le Messager de Dieu (BSDL) a certifié, dans le hadith authentique cité plus haut, que la première décade de Dhoul-Hijja permettait au fidèle de fortifier sa relation à Dieu et accéder à Son amour et Sa proximité.
  3. Le Messager de Dieu (BSDL) a fortement conseillé aux fidèles soucieux de leurs plénitudes morales et leurs accomplissements spirituels de se surpasser en termes de bonté, de générosité et d’accomplissement d’œuvres bonnes car le moment est précieux et sacré.
  4. Le Messager de Dieu (BSDL) a recommandé aux fidèles de multiplier le dikr, la souvenance de Dieu. Le Messager de Dieu (BSDL) a dit : « Il n’y a pas de jours meilleurs et plus agréables à Dieu que ces dix jours de Doul Hijja. L’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréables à Dieu, alors souvenez vous de Dieu inlassablement, en répétant, en faisant d’avantage de « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), de « takbir » (dire « allahou akbar ») et de « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») »[3].
  5. Le jour de Arafat fait partie de ses dix jours, et ce jour est important dans la vie du fidèle :
  • C’est le jour où Dieu a parachevé la religion, la foi du fidèle. Boukhari et Moslim rapporte qu’une personne de confession juive a dit à Omar ibn Khattab : « Un verset que vous lisez dans votre Coran, s’il avait été révélé à nous communauté juive nous allions le célébrer comme fête ». Omar lui dit : « Quel verset », il a répondu : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agréé l’Islam comme religion pour vous » (S. 5 ; V. 3). Omar a dit : « Nous connaissons le jour et l’endroit où ce verset a été révélé. Il a été descendu sur le Messager (BSDL) alors qu’il était sur le Mont de Arafat en train de faire son discours ».[4]
  • Dieu a juré par ce jour d’Arafat : « Par le ciel aux constellations et par le jour promis !   Par le jour témoin et par le jour solennel » (S. 85 ; V. 1, 2, 3). Dans un hadith rapporté par Tirmidhi et authentifié par Albani selon Abou Hourayra (DAS), le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « le jour promis c’est le jour du jugement dernier, le jour témoin c’est le jour du vendredi et le jour solennel c’est le jour de Arafat ». 
  • Jeûner le jour de Arafat absout les péchés de l’année passée et celle qui est en cours. Moslim rapporte d’après Qatada, que le Messager de Dieu (BDSL) a dit à propos du jour de ‘Arafat : « Il absous les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».
  • C’est le jour où Dieu a fait un pacte avec la descendance d’Adam afin de l’adorer sincèrement et ne rien Lui associer. Dieu dit : « Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons… » – afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention », ou que vous auriez dit (tout simplement) : « Nos ancêtres autrefois associaient à Dieu d’autres divinités, et nous sommes leurs descendants. Vas-tu nous détruire pour ce qu’ont fait les imposteurs ? » (S. 7 ; V. 172, 173)
  • Pendant le jour de Arafat, Dieu accorde Sa Miséricorde, Son salut et Son pardon à sa Ses adorateurs et en prenant à témoin Ses anges.
  • Le Diable pendant le jour de Arafat se sent plus petit, plus humilié.
  1. le 10ème jour de Dhoul-Hijja c’est  la fête du sacrifice, le jour du grand pèlerinage car la majorité des actes de pèlerinage s’accomplissent durant ce jour. Le Messager (BSDL) a dit :  « Les jours les plus importants aux yeux d’Allah, exalté soit-il, sont : le jour du sacrifice et le jour du Qarr » Le jour du Qarr étant le jour de repos à Mina, à savoir le onzième de Dhul-Hijja ».[5]

Ibn al-Qayyim a dit : « Le meilleur jour aux yeux de Dieu est le jour du sacrifice, et il s’agit là du jour du grand pèlerinage ».

Les actions recommandées durant cette décade :

  1. Le jeûne : Les savant disent qu’il est recommandé durant ces neufs premiers jours de Dhoul-Hijja. Le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus agréables à Dieu, Dans le hadith divin « Qoudsi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson »[6].

Certaines femmes du Messager de Dieu (BSDL) rapportent : « Le Messager de Dieu (BSDL) jeûnait les 9 (premiers) jours de Dhoul-Hijja, le jour d’Achoura, et trois jours par mois »[7].

  1. Le dhikr : Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit :          « et pour invoquer le nom de Dieu aux jours bien déterminés … »[8]. Ibn Abbas a dit : Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset sont les dix premiers jours de dhoul-hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».
  2. Multiplier les bonnes actions : elles constituent l’un des meilleurs moyens de se rapprocher de Dieu et mériter Son amour. Dans le hadith Qoudsi, le Messager de Dieu (BSDL) dit, en attribuant ces paroles à Dieu : «  Quiconque offense un ami à Moi, Je lui déclare la guerre. Il n’est d’offrande plus agréable à Moi que l’accomplissement par Mon adorateur des obligations que Je lui ai assignées. Mon adorateur s’il persévère dans les actes surérogatoires, finira par mériter Mon amour. Quand je l’aurai aimé, Je deviendrai son ouïe avec laquelle il entend, sa puissance de vision avec laquelle il perçoit le monde, sa main avec laquelle il agit et son pied avec lequel il marche. S’il M’invoque Je lui répondrai, s’il se réfugie en Moi, Je serai don Protecteur »[9].
  3. Le retour à Dieu, la réconciliation avec Dieu. le fidèle est tenu d’accomplir ce retour à Dieu durant tous les instants de sa vie et plus particulièrement durant les périodes sacrées. « Et revenez tous à Dieu, ô fidèle, afin que vous atteindrez certainement la réussite »[10].
  4. Le Hajj et la Omra : Abou Hourayra rapporte que le Messager de Dieu (BSDL) a dit :                « Accomplir la Omra efface les péchés entre cette Omra et celle qui arrive, et un Hajj accepté (de Dieu) n’a d’autre récompense que le paradis »[11].
  5. Honorer son pacte avec Dieu en respectant ses engagements vis-à-vis de Dieu, en l’adorant sincèrement, en restant fidèles à Son corps de principe.
  6. Honorer le sacrifice d’Abraham.

 

[1] Coran : S. 89 ; V. 1, 2.

[2] Rapporté par Boukhari selon Ibn Abbas (DAS)

[3] Rapporté par l’imam Ahmed selon Abdullah ibn Omar (DAS)

[4] Rapporté par Boukhari et Moslim.

[5] Rapporté par l’imam Ahmed, Abou Dawoud et Al Hakem, authentifié par Albani.

[6] Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (DAS).

[7] Rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nassâ’î selon Houneyda Ibn Khaled.

[8] Coran : S. 22, V. 28.

[9] Rapporté par Boukhari selon Anas (DAS).

[10] Coran : S. 24, V. 31.

[11] Rapporté par Boukhari et Moslim

Petite pensée du vendredi n° 22

Une  Voie, un cheminement

cheminement

Le Messager de Dieu (BSDL) a dit :  « Je vous ai laissé sur une Voie claire, de jour comme de nuit, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition »[1].

La voie claire est la clé du salut dans cette vie et dans la vie future. Être sur la voie c’est suivre sincèrement l’exemple du Prophète Mohamed (BSDL) qui était, à la fois, le Messager et l’illustration parfaite du Message. Le chemin qu’il a tracé et appelé l’humanité, toute entière, à l’emprunter est le chemin de la clairvoyance, du discernement, de l’élévation spirituelle, de l’amour, de la bonté, de la justice, de la dignité, de la résistance et de la non-violence.

 « Dis : “ Voici ma voie ! J’appelle les gens à Dieu, moi et ceux qui me suivent, en toute clairvoyance ” »[2].

Pourtant, le monde musulman, qui revendique son attachement au modèle prophétique, est en perte de repères aujourd’hui. Il se trouve dans un état de dictature, de guerre, de misère, de souffrance et de sous-développement. Le monde musulman est incapable, aujourd’hui, de retrouver sa place dans le concert des nations et d’apporter sa contribution à la civilisation humaine. S’est-il égaré de la voie claire ? A t-il trahi les enseignements du Prophète (BSDL). Dieu dit : « Que ceux qui trahissent le modèle du Messager et dévie de sa voie, prennent garde d’être frappés par un malheur ou d’être accablés par un châtiment cruel »[3].

Comment trouver la voie claire et la suivre ? Comment savoir qu’on est sur le droit chemin ?

D’abord, il faut revenir à notre référentiel spirituel, retrouver notre modèle par excellence afin de nous réconcilier en profondeur avec le message et  penser notre présence en termes de témoignage et de rayonnement. Suivre la voie claire, c’est l’école de l’exigence avec soi, de la réforme continue de son être. Tant que l’on n’aura pas trouvé la voie du Messager, on ne goûtera pas la douceur de la foi et on ne s’épanouira pas moralement et spirituellement.

Suivre la voie claire du Prophète (BSDL) ne se résume pas à imiter ses actes d’adoration, qui est une obligation pour tout musulman. Mais, c’est un appel du cœur avant celui du corps. Il s’agit de découvrir le modèle par excellence dans sa globalité, la noblesse de son caractère, la douceur de son comportement et la qualité  de son engagement.

Imiter sincèrement le Prophète (BSDL) c’est être en paix, apaiser son égo et le discipliner. C’est prendre conscience de ses responsabilités et les assumer, c’est s’engager, en nom de la spiritualité, pour la justice et la dignité.

L’imam Malik ibn Anas disait : «  La Sunna [La Voie du Messager (BSDL)], c’est l’Arche de Noé, quiconque s’embarque dessus atteint le salut et quiconque s’en détourne court à sa perte »

[1] Hadith authentique rapporté par l’imam Ahmed et Ibn Majah selon Al-‘Irbad Ibn Sariya ; authentifié par Al-Albani.

[2] Coran : S. 12, V. 108

[3] Coran, S. 24, V. 63.

Petite pensée du vendredi n° 21

L’après Ramadan, bilan et résolutions

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Le mois de Ramadan s’en est allé en emportant avec lui toutes ses faveurs. Il nous a quitté avec ses flots d’amour et de paix intérieure, avec son élan de spiritualité qui nous poussait à être bon et à promouvoir le bien. Les musulmans qui ont jeûné avec foi et sincérité, attendent avec nostalgie le retour du mois du Ramadan.

Le mois du Ramadan est une école d’éducation de l’âme et de perfectionnement de la foi, où l’on se ressource pour fortifier sa foi et approfondir sa relation avec Dieu. C’est également, l’école du changement où l’on réalise un sursaut spirituel et la victoire sur soi, où  l’on opère une mutation éthique.

L’heure du bilan personnel a sonné. Le fidèle a besoin d’un temps de recueillement  pour rentrer en soi et faire son examen de conscience. A-t-il jeûné le mois du Ramadan comme il se doit ? Les efforts déployés pendant ce mois béni ont-ils contribué à le rapprocher de Son Seigneur ? Son jeûne est-il agréé par Dieu ? Gardera-t-il le même élan de spiritualité initié durant le mois du Ramadan ? …

Autant de questions qui exigent d’y répondre sincèrement. C’est un bilan qui permettre à chacun de savoir où il en est dans sa relation avec Dieu et de revoir sa haute visée.

Dieu dit : « Ne soyez pas comme celle qui a défait brin par brin sa quenouille après l’avoir solidement filée »[1].

Rester fidèle à la voie de Dieu et honorer son pacte avec Lui, c’est persévérer dans l’accomplissement de bonnes œuvres et continuer les efforts après le mois du Ramadan. C’est prendre garde à ne pas se laisser happer par les aléas de la vie et défaire son lien avec Dieu après l’avoir consolidé durant le mois béni du Ramadan. Le Coran nous donne l’exemple d’une femme qui fila sa quenouille et confectionna un habit, puis se met soudainement à déchirer son œuvre et à défaire brin par brin ce qu’elle a accompli sans aucune raison ! C’est l’exemple de celui ou celle qui retourne, après le mois du ramadan, au péché après avoir goûté la douceur de la foi.

La constance du fidèle dans la foi, après le mois du Ramadan, est un indice de l’agrément de son jeûne par Dieu. « Quant à ceux qui se sont mis sur la bonne voie, Dieu les guidera encore mieux et affermira leur piété »[2].

L’objectif du fidèle, soucieux de son accomplissement spirituel, n’est pas juste de rendre une bonne copie à la fin du mois du Ramadan puis se laisser aller le reste de l’année ; mais plutôt faire du moi béni du Ramadan un tremplin pour réaliser son ascension spirituelle.

L’adoration de Dieu ne se restreint pas seulement le mois du Ramadan ; mais la vie du fidèle, toute entière, doit être imprégnée d’adorations, de bonté et de présence à Dieu.  Le mois du Ramadan n’est qu’un moment de notre vie qui s’est écoulé mais Dieu que l’on adorait pendant le mois du Ramadan est Eternel. Il mérite de notre part reconnaissance, amour et adoration en tout temps et tout lieu. Dieu dit : « Et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te parvienne la certitude ! »[3].

Seigneur Dieu, accepte de tous les musulmans le jeûne du mois du ramadan et l’ensemble de leurs œuvres. Accorde leurs Ton Amour, Ta Miséricorde et Ta Proximité. Guide-les pour qu’ils deviennent meilleurs moralement et spirituellement afin de témoigner sincèrement de leur foi.

[1]  Coran : S. 16, V. 92.

[2] Coran : S. 47, V. 17.

[3] Coran : S. 15, V. 99.

Petite pensée du vendredi n° 19

Le mois du Ramadan, une école de la réforme

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A l’heure où le temps est celui du profit à outrance, du gaspillage, de l’insouciance et du laisser-aller, les musulmans témoignent de leur présence à Dieu  en observant le jeûne du mois du Ramadan.

Ce mois béni est une école pour discipliner son ego et maîtriser ses passions. Une école qui enseigne l’endurance, la persévérance, le don et la solidarité. C’est l’école de la réforme de son être. Le mois du Ramadan nous invite à se poser et à méditer notre cheminement dans un temps spirituel, loin de tout ce qui nous distrait et accapare notre intention, notre foi, notre âme.

Nous sommes, très souvent,  absorbé par un quotidien qui nous fait oublier notre âme et nous impose un cadre de vie centré sur l’ego et le paraître, qui ne laisse plus aucune place à l’être. Le paraître et l’individualisme étouffe l’éclosion de notre être intérieur, elle ne laisse place qu’à l’ego agité et frustré.

Le mois du Ramadan est une invitation vers un voyage intérieur, pour aller à  la rencontre de son cœur,  afin de sortir de la forme et s’inscrire dans une démarche de réforme, le renouveau. L’élan spirituel initié par le jeûne du mois du Ramadan, puise sa source dans le cœur. La vie spirituelle réside dans cette intériorité préservée qu’est le cœur, sa conscience affective lui permet de rester sensible  à l’appel du divin. Dieu dit : « Celui ou celle dont le cœur a été ouvert (sharaha) par Dieu à l’islam reçoit ainsi une lumière de Son Seigneur »[1].  Le Prophète (PSDL) a dit : « Lorsque la lumière entre dans le cœur, il s’élargit et s’ouvre (dans le sens : il s’épanouit) » Les Compagnons demandèrent : « Quel est l’indice de cet état, ô Messager de Dieu ? » Il répondit : « Le fait de tendre vers la Demeure de l’éternité (la vie future), de se détourner de la Demeure de l’illusion (ou de la séduction), et de se préparer à la mort avant qu’elle ne survienne »[2].

Cher frère, chère sœur,

Toi qui prétends vouloir cheminer vers le Clément, le Compatissant, sache que ton cœur doit se purifier de toutes formes de haine, de jalousie, de rancœur et d’animosité. Le chemin vers l’intériorité aspire à embrasser la lumière de la foi afin de rayonner en tout humilité. De même, le cœur épuré ne peut être habité, à la fois, par l’amour de Dieu et de Son Messager et par les ressentiments qui nuisent à son épanouissement et à sa paix intérieure.

[1] Coran : S. 39, V. 22.

[2] Hadith rapporté par Tirmidhi et Al-Hakem selon Abdullah Ibn Massou’d (DAS).

Petite pensée du vendredi n° 18

Ramadan, le mois du Coran

Coran


« Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement »[1].

Le mois du ramadan est le mois du Coran par excellence. Le mois où le message coranique à été révélé au Prophète Mohammed (PSDL). Un mois où Dieu nous donne l’occasion de se consacrer au Coran, le lire inlassablement, le méditer et le goûter. Les mosquées se remplissent de fidèles et les versets coraniques résonnent pour célébrer la descente du Coran en ce mois béni.

Le mois du Ramadan est  où la proximité avec Allah est consolidée par la lecture du Coran et la multiplication des adorations. Le Coran nous invite à méditer le sens, à prendre conscience de nos responsabilités et réaliser notre mutation éthique. C’est une invitation pour revenir à l’essentiel, pour un renouveau de notre foi et de notre engagement vis-à-vis de Dieu.

Il y a une relation particulière entre le mois du Ramadan et le Coran. Selon Abdallah ibn Omar (DAS), le Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Le jeûne et le Coran intercèdent en faveur du fidèle le jour de la résurrection, le jeûne dira : “ Seigneur ! Je l’ai privé de sa nourriture et de ses plaisirs le jour, accepte mon intercession en sa faveur ”, le Coran dira également : “ Je l’ai privé du sommeil durant la nuit, accepte mon intercession en sa faveur ”. C’est ainsi, qu’ils intercéderont auprès de Dieu »[2].

Le Prophète (PSDL) de Dieu avait pour habitude de réviser tout le Coran avec l’ange Gabriel, une fois par an pendant le mois du Ramadan, et l’année de sa mort, ils l’ont révisé deux fois. Le Prophète (PSDL) était, à la fois, le Messager et l’illustration parfaite du message. Sa vie, son œuvre et sa conduite incarnaient l’enseignement coranique.

Nos prédécesseurs accordaient une attention particulière au Coran pendant ce mois béni. Ils s’y consacraient entièrement. Le 3ème calife Othmâne Ibn Affan (DAS) terminait la lecture du Coran tout entier chaque nuit. Certains de nos prédécesseurs le finissaient toutes les trois nuits, d’autres en sept jours, d’autres toutes les dix nuits. L’Imam Ach-Chafi’î achevait la lecture du Coran, tout entier, soixante fois pendant le mois de Ramadan, en dehors des moments de la prière. Al-Aswad lisait le Coran, en totalité, toutes les deux nuits pendant le mois de Ramadan. L’Imam Malek réduisait les séances d’enseignement du hadith pour se consacrer à la lecture du Coran.

Lire le Coran en entier, en respectant les règles de récitation (At-Tajid), avec présence, humilité et méditation permet au fidèle d’adoucir son cœur, de comprendre le message,  de le goûter et d’appliquer ses commandements avec ferveur.

Dans un hadith Mawqouf[3] , Abdullah ibn Mass’oud (DAS) dit : « Ce Coran est le festin de Dieu , acceptez  l’invitation qui vous est faite de toutes vos forces. Le Coran est le moyen le plus efficace qui pourrait vous lier à Dieu, il est Sa lumière éclairante, il est la médecine bénéfique. Il est une sauvegarde pour qui s’y tient, il est le sauf-conduit pour qui s’y conforme. Il ne dévie pas, il est donc irréprochable. Il ne gauchit pas, il n’a donc  besoin d’être redressé. Ses secrets sont inépuisables. Il ne perd pas de sa nouveauté à force d’être lu et relu. Lisez-le, Dieu récompensera votre lecture. Chaque lettre lue compte pour une bonne action. Je ne dis pas que le vocable ALM est une lettre mais A est une lettre, L est une lettre, M est une lettre »[4].

Chère sœur, cher frère,

Nous devons organiser notre temps pour développer notre intimité avec le Coran, le lire avec un cœur présent, le vivre et le goûter. Seigneur Dieu, Fais que le Noble Coran soit la lumière de nos cœurs, le guide de notre cheminement, l’apaisement de nos tristesses et le soulagement de nos soucis et de nos malheurs.

[1] Coran : S. 2, V. 185.

[2] Rapporté par Ahmed, Tabarani, Al Hakem et authentifié par Al-Albani.

[3] Le Hadith Mawqouf : C’est un hadith relaté d’après un compagnon mais qui ne remonte pas jusqu’au Prophète (PSDL).

[4] Rapporté par Al Hakem et Tabarani.

Petite pensée du vendredi n° 17

Le mois du Ramadan, mois du changement par excellence

ramadan

« C’est Lui qui fait alterner le jour et la nuit pour celui qui veut s’en souvenir ou qui veut rendre grâce à son Seigneur »[1].

La vie est un bien précieux, mais la vie s’écoule vite. Le fidèle avisé comprend à quoi rime son existence ? Comment investira-t-il sa vie, son temps pour aspirer à un meilleur être moral et spirituel ?

Car la vie est à l’image d’un livre dont les jours représentent les pages. Il appartient au fidèle de saisir la plume de l’action, de l’imbiber  à l’encre de la sincérité et de la présence à Dieu afin de rédiger son cheminement. Son livre lui sera restitué, sans doute,  un jour.

Etant donné que la vie est courte, Dieu a accordé à ses adorateurs des périodes bénies où l’accomplissement de bonnes œuvres est plus agréable à Dieu. Le mois du Ramadan est un mois béni pour ses grands mérites, pour ses innombrables grâces et pour ses flots d’amour et de paix intérieure.

Le mois du Ramadan est un moment propice pour réaliser son ascension spirituelle. C’est une station de ressourcement pour retrouver le sens de l’effort et aspirer à être meilleur moralement et spirituellement, en toute humilité – meilleur devant Dieu, humble devant les êtres humains –. Le Messager de Dieu (PSDL) mobilisait les musulmans afin de saisir l’occasion du mois du Ramadan et ne pas la rater. C’est le mois du changement par excellence, raison pour laquelle, il faut repenser nos priorités et se recentrer sur l’essentiel pour opérer un changement efficace et durable.

A cet effet, un questionnement intime  exige de notre part des réponses sincères suivies d’actes concrets : Comment changer et devenir meilleur ? Comment goûter la douceur de la foi ? Comment revivifier son cœur trop longtemps plongé dans l’insouciance et la torpeur, et l’ouvrir à son Seigneur ? Comment réformer son être ?

Degré après degré, effort après effort, le fidèle progresse dans sa relation avec Dieu, son cheminement prend forme et la conscience de Dieu s’enracine dans son cœur. Son aspiration à réformer son être lui impose une éthique, une volonté renouvelée d’agir. Sa vie prend une autre signification et son engagement une autre importance.

[1] Coran : S. 25, V. 62

Petite pensée du vendredi n° 16

Voici venu le purificateur

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Dans quelques jours, les musulmans de part le monde vont jeûner le mois du Ramadan et vivre un temps fort, un temps sacré de spiritualité, de solidarité et de partage fraternel. Le jeûne est l’épreuve  de purification annuelle qui permet  au musulman de revenir à lui-même afin méditer le sens et ajuster ses pensées.

Le jeûne du mois du Ramadan est une école de maîtrise de soi où le fidèle cultive la persévérance et l’endurance. Un mois où le fidèle contrôle ses passions, refuse les émotions et les excitations et maîtrise ses pulsions et ses mauvais penchants. Certes, le jeûne du mois du Ramadan est un effort exigeant mais c’est l’ascèse par laquelle le fidèle se réforme, se purifie et discipline son égo.

Le mois di Ramadan est aussi le mois de la miséricorde, du pardon et de la paix. Le fidèle doit purifier son cœur de toutes les rancunes, de l’animosité et de l’infâme. Jeûner pour le fidèle c’est être en paix et promouvoir la paix.

Le Messager de Dieu (PSDL) dit : « Le jeûne est un bouclier. Lorsque l’un de vous jeûne, qu’il ne prononce pas de paroles obscènes et qu’il ne se mette pas en colère. Si quelqu’un l’insulte ou l’agresse, qu’il dise : « paix, Je jeûne » »[1].

Ainsi, Le jeûne représente beaucoup plus qu’une simple abstinence de boire et de manger. Le musulman en état de jeûne doit se garder des choses douteuses, s’abstenir du mensonge et de la médisance et ne pas nourrir des intentions belliqueuses contre autrui. Le Messager de Dieu (PSDL) dit : « Celui qui ne s’abstient pas de mentir et d’agir en pur mensonge, Dieu n’a que faire de son renoncement à son manger et à sa boisson »[2].

Le mois du Ramadan est également une école pour consommer autrement, consommer responsable et consommer éthique. Jeûner c’est prendre conscience de ce que nous consommons et comment nous nous comportons.   Consommer moins et donner plus à ceux qui sont dans le besoin.  Le Messager de Dieu (PBSL), notre modèle par excellence, a toujours été généreux, mais il l’était davantage pendant le mois du Ramadan.

Durant le mois du ramadan,  chaque musulman (e) doit relever le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres. Chaque fidèle doit redoubler d’efforts en termes de bonté, de spiritualité et de générosité afin de s’attirer la Miséricorde et la proximité de Dieu. Dans le hadith authentique, le Prophète (PSDL) attribue ces paroles à Dieu : « Qui vient vers Moi à pas lents, Je viendrai à sa rencontre à pas rapides »[3].

[1] Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Abou Hourayra (DAS).

[2] Rapporté par Al-Boukhari selon Abou Hourayra (DAS).

[3]  Hadith unanimement reconnu authentique rapporté selon Abou Hourayra (DAS).

 

Petite pensée du vendredi n° 15

Comment se préparer pour accueillir le mois de Ramadan

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Le mois du Ramadan est à nos portes. Y avons-nous pensé ? En sommes-nous conscients ? Avons-nous évalué l’importance, la dimension spirituelle et sociale de ce mois sacré ? Comment devons-nous l’accueillir ? Comment se préparer moralement et spirituellement pour en tirer le maximum de profit ?

D’après Anas, que Dieu l’agrée : « Quand les compagnons du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans versaient la Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants se dépêchaient de régler ce qu’ils devaient et recevoir ce qu’il leur était dû. Quand ils voyaient le croissant du Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts  en terme d’adoration, de bonté et générosité »[1].

C’est ainsi que les compagnons, que Dieu les agrée tous, se préparaient pour accueillir le mois du Ramadan. Ils s’y consacraient sincèrement, en déployant les efforts nécessaires et en s’appliquant assidûment.

Pour nous, dans notre contexte, comment s’imprégner de la valeur sacrée de ce mois béni ? Comment se motiver pour le recevoir ? Comment préparer sa venue et fournir les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit ?

1.     Prendre conscience de la valeur de ce mois béni :

En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de rentrer dans le calendrier et le temps sacrés afin d’en assimiler ses mérites.

Abou Mass’oud Al Ghifâri (DAS) rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu (PSDL) dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan »[2].

Un jour, le Prophète (PSDL) posa trois fois cette question à ses compagnons : « Savez-vous ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ? Il répondit : Non plus ! Omar demanda : quoi alors ô Messager de Dieu ? Le Prophète (PSDL) dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla. Et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main »[3].

Le mois du Ramadan représente le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne, qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige de la douceur, de la bonté pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents et frustrés, c’est aussi le refus des émotions et des excitations, la maîtrise de la langue et de tous les organes. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de retrouver l’équilibre spirituel et de réaliser la victoire sur soi.

Le Prophète (PSDL) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan »[4].

Les portes du Paradis sont ouvertes et les portes de l’Enfer sont fermées :

–           Les musulmans aspirent à être bon et à promouvoir le bien

–          Le bien se propage et se ressent donc le mal se réduit considérablement.

–          La spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le prochain mois de  Ramadan.

Les diables sont enchaînés :

–          La prière est belle

–          La concentration, la présence à Dieu dans l’adoration est plus forte

–          Les disputes, les animosités sont réduites

–          La fraternité est accentuée

 2.     Avoir bonne intention et être sincère :

Dans le hadith authentique, le Prophète (PSDL) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … »[5]. Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.

Le mois du Ramadan ne doit guère être la saison de la paresse et de l’oisiveté. Au contraire, c’est un mois où l’on cherche à se rapprocher de à Dieu.

« Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, verra tous ses péchés absous »[6]. Le jeûne permet de purifier et de développer la conscience de notre relation à Dieu.

 3.     Réciter le Coran :

C’est au cours du mois du Ramadan que  la terre a rejoint le ciel pour accueillir la descente du Coran « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran fut descendu »[7].

La récitation du Coran et la discussion de son sens appellent sur nous un flot d’amour et de miséricorde. « Chaque fois, dit le Prophète (PSDL), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans une mosquée pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa  signification, la miséricorde les recouvre, la paix du cœur descend sur eux et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence »[8].

4.     Être et témoigner :

Le mois du Ramadan est l’occasion d’un intense témoignage. Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi. C’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres. C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage.

Témoigner, pour le fidèle, c’est être présent sur le terrain,  s’exprimer, expliquer la spiritualité musulmane, sa vocation de paix et de justice. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence.

 5.     Avoir bon cœur :

Un cœur habité par l’amour de Dieu et du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) n’en veut à personne sinon à son propre ego. Avoir bon cœur c’est supporter les coups durs, renouer les liens d’amour, de compassion avec ceux dont les relations ont été rompues et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort parmi nos frères et sœurs. « Pardonne de la plus belle manière »[9].

 Conclusion :

Durant le mois de Ramadan, chacune et chacun de nous doit être à la recherche du pardon et du repentir et également faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répandant l’amour et le bien autour de nous et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Et accorder une attention particulière à préserver notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu et pour le Prophète (PSDL).



[1]  Fath Al-Bari et Al-Ghounya.

[2]  Rapporté par Ibn KHouzaïma.

[3]  Rapporté par Ibn Khouzaïma selon Anas Ibn Malek (t).

[4]  Rapporté par Ibn Khouzaïma, Al-Bayhaqi, An-Nassaî , Tirmidi et Al Hakem selon Abou Hourayra (t).

[5]  Rapporté par Al-Boukhari selon Omar Ibn Al Khattab (t).

[6]  Rapporté par Al-Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra (t).

[7]  Coran : S. 2, V. 185.

[8]  Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (t).

 [9]  Coran : S. 15, V. 85.