Archives mensuelles : septembre 2011

Vœux de l’Aïd. Que reste-t-il de Ramadân

par Dr Al ’Ajamî

• Que reste-t-il du mois passé, quelques notes fugaces, des rires et des lumières, l’impression d’avoir été plus qu’à l’ordinaire. Essentiel partage, appartenir ainsi à l’autre, vivre le couple, la famille, la communauté, l’humanité. Quelques marques de Lui en l’abaissement de notre être. Quelle Miséricorde que d’avoir retenu nos désirs nous ait donné d’aimer la solitude comme la foule, la faim comme la satiété, la soif comme l’eau pure, la mort comme la vie. Quelques traces d’Amour en un banal désert.

• Qu’il nous soit donc donné avant que l’hiver nous rejoigne, d’encore partager, encore endurer, encore pleurer, encore désirer, encore espérer, encore vivre et encore mourir.
Qu’il nous soit donc donné avant que l’oubli nous enterre de toujours persévérer, de toujours écouter, de toujours refuser la haine, de toujours pour Dieu résister, de toujours pour Dieu aimer.
Qu’il nous soit donc donné avant que le vie nous enivre, de nous rappeler, nous sermonner, nous désespérer, nous détester, nous repentir, nous rapprocher, nous abandonner à Lui.
Qu’il nous soit donc donné avant que le temps n’efface, de pouvoir encore goûter la solitude, aimer l’abstinence, désirer prier, pleurer de désirance, chercher l’accomplissement, vouloir le renoncement.
Qu’il nous soit donc donné avant que nos cœurs se dessèchent, de vouloir offrir, de vouloir communier, vouloir réconcilier, vouloir l’humanité pacifié, vouloir l’espoir recommencé, vouloir l’avenir partagé, s’offrir.

Qu’il nous soit donné de ne jamais refuser, jamais négliger, jamais offenser, de ne jamais nous abaisser, de ne jamais oublier, jamais.

Ô Seigneur c’est Toi que nous implorons !
Ô Seigneur, qui d’autre implorer !

• Qu’il me soit donc donné en cette Aïd renouvelée, l’occasion d’adresser et de partager avec tous un instant de repentance et d’espoir :

Que Dieu nous pardonne

Que Dieu nous pardonne de toute Miséricorde
Nos océans de noirceurs
Nos profondeurs indicibles.

Que Dieu nous pardonne d’infinie Mansuétude
Nos obscures blessures
Nos inavouées violences.

Que Dieu nous pardonne d’immense Générosité
Nos âmes viles et rebelles
Nos chairs laides et serviles.

Que Dieu nous pardonne de pleine Indulgence
Nos mensonges dissimulés
Nos crimes acceptés.

Que Dieu nous pardonne d’absolue Clémence
Nos inexcusables prétentions
Nos sordides désirs.

Que Dieu nous pardonne de douce Bienveillance
L’âpreté des mains
La faiblesse des cœurs.

Que Dieu nous pardonne de souveraine Compassion
Nos incommensurables orgueils
Nos insignifiantes conditions.

Que Dieu nous pardonne,
Que Dieu nous pardonne.

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Aïd moubârak

Source : oumma.com