Archives mensuelles : mars 2016

Purifier son âme

Dieu dit : « A réussi, certes, celui qui la purifie (l’âme). Et est perdu, certes, celui qui la corrompt ».[1]

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La vie est une épreuve. Le fidèle est invité à mieux gérer sa présence sur terre en respectant les priorités. Cheminer vers Dieu exige d’éduquer son cœur, de purifier son âme et de dompter son égo.

En effet, le fidèle doit déployer les efforts nécessaires pour purifier son âme et aspirer à être meilleur moralement et spirituellement, en toute humilité, en sollicitant constamment l’aide de Dieu afin de lui faciliter l’accès à la purification et lui permettre d’y arriver. Dieu dit : « [] Sans la Grâce de Dieu envers vous et Sa Miséricorde, nul d’entre vous n’atteindrait jamais l’état de pureté. Mais Dieu purifie qui Il veut […] »[2].

Le Prophète (PSDL), notre modèle par excellence, répétait inlassablement ces invocations : « Seigneur, accorde à mon âme sa piété, et purifies-la. Tu es le mieux à même de la purifier. Tu es son Protecteur et son Maître »[3].

 Purifier son âme consiste à se maîtriser, ne pas laisser libre cours à ses instincts, à résister sans faiblir devant les tentations et sans se laisser décourager par les difficultés du parcours.

Pour purifier son âme, il convient, en premier lieu, d’acquérir un savoir utile. Le savoir est prioritaire par rapport à l’action, Il s’agit de savoir pourquoi et comment purifier son âme ? En second lieu, il faut prendre conscience de ses défauts, de ses négligences et de ses mauvais penchants. C’est une étape indispensable pour mieux les corriger et les réorienter.

Ensuite vient l’effort sur soi, d’être en perpétuelle réforme de son être afin de goûter la douceur de la foi, nourrir son âme et accéder à la proximité de Dieu. Sans oublier de penser intensément à sa rencontre ultime avec Dieu.

Purifier son âme passe également par la prière et le rappel (dhikr). Dieu dit : « Bienheureux l’homme au cœur exempt de toute souillure, qui invoque le Nom de Son Seigneur et accomplit la prière »[4]. La prière est un dialogue qui s’initie entre l’adorateur et Dieu et se souvenir constamment de Lui permet au fidèle d’être en paix et de se purifier en toute sérénité. Savoir que quand on prie on se libère de notre égo, on se libère de toutes les attaches terrestres pour entrer en communion avec l’Eternel.

Parallèlement, être en bonne compagnie et côtoyer les pieux favorise la purification de son âme. Le Prophète (PSDL) a dit : « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime, choisissez donc, vos amis avec soin »[5]. Sans oublier qu’il est primordial de s’éloigner des péchés, d’être discret dans propos et dans ses regards, car en corrigeant ses défauts, le fidèle s’élève moralement et spirituellement et retrouve une paix   intérieure qui lui permet de cheminer vers Dieu comme il se doit.

[1] Coran : S. 91, V. 9 – 10..

[2] Coran : S. 24, V. 21.

[3] Rapporté par Moslim selon Zayd ibn Arqam (DAS).

[4] Coran : S. 87, V. 14 – 15.

[5] Rapporté par Tirmidhi et Abou Dawud selon Abou Hourayra (DAS).

Le « dévoilement » des femmes, une longue histoire française

Il y a 12 ans, le 15 mars 2004 était votée la loi sur les signes ostentatoires à l’école, qui bannit le foulard des établissements scolaires secondaires et, par la même occasion, les jeunes filles qui le portent. Un dévoilement à la française promulgué par la loi faisant écho aux rituels coloniaux imposés aux « femmes indigènes ». Zhor Firar, militante associative et femme engagée, analyse ce « dévoilement à la française » du temps des colonies.

Dès l’origine, le colonialisme assoit une domination au nom de la « race » supérieure qui entend civiliser les « races » inférieures. Comme le soulignait Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme, « que l’on s’y prenne comme on le voudra, on arrive toujours à la même conclusion : Il n’y a pas de colonialisme sans racisme ». Dans son ouvrageL’Orientalisme, Edward Said s’est attaché à démonter les mécanismes idéologiques de cette domination. L’auteur y cible d’emblée la manipulation des mécanismes de la représentation : « Le filet de racisme, de stéréotypes culturels, d’impérialisme politique et d’idéologie déshumanisante qui entoure l’Arabe ou le musulman est réellement très solide, [1](…) ». Tout au long de son analyse, il décrypte l’invention de l’Orient par l’Europe, un Orient essentialisé et réduit à des stéréotypes : « Les idées qui restaient en circulation à propos de l’islam étaient nécessairement une version dévaluée des forces importantes et dangereuses qu’il symbolisait pour l’Europe. Comme pour les Sarrasins de Walter Scott, la représentation que l’Europe se faisait du musulman, de l’Ottoman ou de l’Arabe, était toujours une façon de maîtriser le redoutable Orient, (…) [2] ».

 

Agir avec conscience

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Le musulman, qui aspire à un meilleur être moral et spirituel, est soucieux de trouver un équilibre dans son cheminement, de donner du sens et de la cohérence à son engagement. En effet, il cherche à allier entre authenticité spirituelle et efficacité dans l’action. Autrement dit, le musulman aspire à rester  fidèle au corps de principes institué par Dieu et illustré parfaitement par le Prophète Mohamed (PSDL) et à perfectionner son œuvre. Le Messager de Dieu (PSDL) a dit : « Le fidèle animé d’une foi forte est meilleur et plus agréable à Dieu que le fidèle animé d’une foi faible et dans les deux il y a un bien. Recherche avec insistance tout ce qui t’est utile, sollicite l’assistance de Dieu, agit avec conscience et ne flanche pas… »[1].

Se recentrer sur Dieu et agir avec conscience, nécessite un effort sur soi, sans relâche, un sursaut spirituel. La foi exige du fidèle d’être en perpétuelle réforme de son être, d’être bon et de promouvoir le bien. Elle lui impose une exigence face à son action, une éthique face à son engagement et d’aspirer à l’excellence en toute chose, en toute humilité. Le Prophète (PSDL) a dit : « Dieu a recommandé l’excellence en toute chose »[2].

Servir la cause de Dieu, exige de la compétence, aussi bien de la compétence morale que de la compétence technique : réfléchir avant d’agir, planifier, élaborer des stratégies d’actions et avoir une vision de l’avenir … Le fidèle a besoin de développer dans la concertation, dans la complémentarité et dans l’effort collectif de réflexion une nouvelle dynamique centré sur Dieu et en phase avec son environnement. Une dynamique  soucieuse de sa présence, de sa participation et de son rayonnement.  De promouvoir une spiritualité d’engagement : Don de soi et don pour le prochain et non une spiritualité à la carte qui trahit la voie prophétique.

Le Prophète (PSDL), notre modèle par excellence, n’a cessé d’enseigner aux musulmans de rester fidèle à leur référentiel spirituel et d’agir consciencieusement. Il n’a également cessé de susciter l’esprit d’initiative et de dénoncer l’esprit moutonnier qui affecte les musulmans les dispensant ainsi de réfléchir et d’agir  efficacement. Le compagnon Abdullah ibn Massoud (DAS) disait : « Aucun de vous ne doit se contenter du rôle de suiveur, en se disant : j’agis ainsi parce que les gens agissent de la sorte, je ne fais que les imiter. Mais soyez responsables et agissez avec conscience en sauvegardant une fidélité à votre foi »[3].

[1] Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (DAS).

[2] Rapporté par Moslim selon Chaddad Ibn Aws (DAS).

[3] Rapporté par Tirmidhi.