Archives mensuelles : mai 2016
Le Centre Malcolm X : Conférence La spiritualité au quotidien
Samedi 28 mai 2016 j’étais invité par le Centre Malcolm X pour animer une conférence sur la foi et la spiritualité au quotidien. C’était un agréable moment de partage, d’échange, de foi et de spiritualité. Un public diversifié et intéressé. Merci aux organisateurs et organisatrices.
Le Centre Malcolm X
Organise une conférence autour d’un sujet qui nous concerne TOUS
La spiritualité au quotidien
« Être conscient des priorités et des défis à relever «
Comment éduquer son cœur pour goûter à la douceur de la foi
Venez nombreux !
Le Samedi 28 mai de 19h30 à 23h00
Lieu (Fsip) – 11, rue Ferdinand Gambon 75020 paris
(Métro Maraîchers – Ligne 9)
Invité : Omar Mahassine, imam de la mosquée de Mantes-la-Ville et professeur de mathématiques
La prière est l’épine dorsale de la religion. Elle est un temps de communication avec Dieu, un temps de dialogue et d’intimité avec le Tout Miséricordieux. La prière, a été instituée au Ciel lors de l’ascension nocturne du prophète (PSDL). Toutes les autres adorations de l’islam ont été prescrites sur Terre. Cela montre l’importance que doit accorder le fidèle, soucieux de son accomplissement spirituel, à la prière dans son cheminement.
La shahada, c’est porter la foi en Dieu et en Son Messager. La shari’a, c’est suivre le chemin de la fidélité, la Voie. Accomplir son devoir de résistance, c’est reprendre possession de son cœur, construire son intelligence et s’engager à promouvoir des projets alternatifs, dans tous les domaines de la vie.
Aujourd’hui, le besoin urgent pour le musulman est de sortir de la défensive, d’avoir toujours à se justifier. Le musulman doit retrouver confiance en sa foi, en son histoire, et savoir que l’islam est un message de dignité. Une religion qui a produit une civilisation rayonnante et des savoirs émancipateurs.
Actuellement, l’image de l’islam est ternie. Lorsqu’on parle d’islam, c’est la dimension de la violence, qui est mise en avant. Il nous appartient de changer ces perceptions très négatives.
C’est pour cette raison que nous avons besoin d’approfondir notre savoir. , donc toute action dépend de la connaissance du texte et du contexte, à savoir : Comment agir ? Pourquoi agir ? Pour qui agir ? Un tel projet demande, à l’évidence, des compétences, des formations ciblées, une vision contextualisée de nos sources et une réponse claire aux questions d’actualité.
Se former pour mieux se réformer, être conscient des priorités et des défis à relever pour retrouver sa dignité, avoir une présence rayonnante sur le terrain et une voie audible et respectée.
Parallèlement, la spiritualité est devenue un concept marketing : tout le monde en parle, Le terme a été vidé de son sens sans aucune définition précise du mot, il nous faut redéfinir
notre sens de la spiritualité, savoir la porter et l’exprimer, pour passer du discours sur la spiritualité à l’expérience spirituelle.
Comment se préparer pour accueillir le mois de Ramadan ?
Le mois du Ramadan est à nos portes. Y avons-nous pensé ? En sommes-nous conscients ? Avons-nous évalué l’importance, la dimension spirituelle et sociale de ce mois sacré ? Comment devons-nous l’accueillir ? Comment se préparer moralement et spirituellement pour en tirer le maximum de profit ?
D’après Anas, que Dieu l’agrée : « Quand les compagnons du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) apercevaient le croissant du mois de Chaâbane, ils se penchaient sur la lecture du Coran. Les musulmans versaient la Zakat (l’aumône légale) pour que les pauvres et les nécessiteux puissent jeûner le mois du Ramadan dans de bonnes conditions. Les commerçants se dépêchaient de régler ce qu’ils devaient et recevoir ce qu’il leur était dû. Quand ils voyaient le croissant du Ramadan, ils se purifiaient et redoublaient d’efforts en terme d’adoration, de bonté et générosité »[1].
C’est ainsi que les compagnons, que Dieu les agrée tous, se préparaient pour accueillir le mois du Ramadan. Ils s’y consacraient sincèrement, en déployant les efforts nécessaires et en s’appliquant assidûment.
Pour nous, dans notre contexte, comment s’imprégner de la valeur sacrée de ce mois béni ? Comment se motiver pour le recevoir ? Comment préparer sa venue et fournir les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit ?
- Prendre conscience de la valeur de ce mois béni :
En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de rentrer dans le calendrier et le temps sacrés afin d’en assimiler ses mérites.
Abou Mass’oud Al Ghifâri rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu (PSDL) dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan »[2].
Un jour, le Prophète (PSDL) posa trois fois cette question à ses compagnons : « qu’est-ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ? Il répondit : Non plus ! Omar demanda : quoi alors ô Messager de Dieu ? Le Prophète (PSDL) dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla. Et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main »[3].
Le mois du Ramadan représente le sacrifice des plaisirs et des passions par la discipline du jeûne, qui ne se limite pas à se priver de nourriture, mais exige de la douceur, de la bonté pour contrer la mauvaise humeur naturelle aux égos virulents et frustrés, c’est aussi le refus des émotions et des excitations, la maîtrise de la langue et de tous les organes. Le jeûne est l’épreuve de purification annuelle qui permet au musulman de retrouver l’équilibre spirituel et de réaliser la victoire sur soi.
Le Prophète (PSDL) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan »[4].
Les portes du Paradis sont ouvertes et les portes de l’Enfer sont fermées :
- Les musulmans aspirent à être bon et à promouvoir le bien
- Le bien se propage et se ressent donc le mal se réduit considérablement.
- La spiritualité monte en flèche durant cette période de jeûne ; c’est pourquoi les musulmans qui ont fait cette expérience attendent avec nostalgie le prochain mois de Ramadan.
Les diables sont enchaînés :
- La prière est belle
- La concentration, la présence à Dieu dans l’adoration est plus forte
- Les disputes, les animosités sont réduites
- La fraternité est accentuée
- Avoir bonne intention et être sincère :
Dans le hadith authentique, le Prophète (PSDL) : « Les actes ne valent que par l’intention ; à chacun selon sa visée … »[5]. Le fidèle sincère et dévoué est celui qui magnifie l’intention, qui lui donne toute son importance, car elle est le secret, le fondement et la quintessence de tout acte d’adoration.
Le mois du Ramadan ne doit guère être la saison de la paresse et de l’oisiveté. Au contraire, c’est un mois où l’on cherche à se rapprocher de à Dieu.
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, verra tous ses péchés absous »[6]. Le jeûne permet de purifier et de développer la conscience de notre relation à Dieu.
- Réciter le Coran :
C’est au cours du mois du Ramadan que la terre a rejoint le ciel pour accueillir la descente du Coran « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran fut descendu »[7].
La récitation du Coran et la discussion de son sens appellent sur nous un flot d’amour et de miséricorde. « Chaque fois, dit le Prophète (PSDL), qu’un groupe de fidèles se réunissent dans une mosquée pour réciter le Coran et discuter entre eux de sa signification, la miséricorde les recouvre, la paix du cœur descend sur eux et Dieu les mentionne à ceux qui se trouvent en Sa présence »[8].
- Être et témoigner :
Le mois du Ramadan est l’occasion d’un intense témoignage. Être, c’est avant tout cette présence à Dieu. Le fidèle animé par la foi voue son existence, son action à Dieu jusqu’à ce qu’il porte en lui toutes les vertus de la bonté, de l’humilité. C’est l’effort assidu vers la plus royale des victoires : la victoire sur soi. C’est tisser des liens intimes avec le Créateur pour mieux servir les créatures. C’est relever, à la lumière de la spiritualité, le défi de l’amour, amour de Dieu, amour des êtres. C’est préparer la terre pour qu’elle reçoive la semence, préparer son cœur pour qu’il s’illumine à la rencontre du message afin de mieux porter la responsabilité du témoignage.
Témoigner, pour le fidèle, c’est être présent sur le terrain, s’exprimer, expliquer la spiritualité musulmane, sa vocation de paix et de justice. Il faut également avoir un discours clair et précis, oser dénoncer les injustices et se démarquer de toutes les lectures et de toutes les actions qui légitiment la violence.
- Avoir bon cœur :
Un cœur habité par l’amour de Dieu et du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) n’en veut à personne sinon à son propre égo. Avoir bon cœur c’est supporter les coups durs, renouer les liens d’amour, de compassion avec ceux dont les relations ont été rompues et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort parmi nos frères et sœurs. « Pardonne de la plus belle manière »[9].
Conclusion :
Durant le mois de Ramadan, chacune et chacun de nous doit être à la recherche du pardon et du repentir et également faire tout son possible pour s’attirer la Miséricorde de Dieu, et ce, en répandant l’amour et le bien autour de nous et en multipliant les œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu d’être généreux et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Et accorder une attention particulière à préserver notre jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Que nos bonnes actions ne soient rien d’autre que la conséquence immédiate de notre amour pour Dieu et pour le Prophète (PSDL).
[1] Fath Al-Bari et Al-Ghounya.
[2] Rapporté par Ibn KHouzaïma.
[3] Rapporté par Ibn Khouzaïma selon Anas Ibn Malek (t).
[4] Rapporté par Ibn Khouzaïma, Al-Bayhaqi, An-Nassaî , Tirmidi et Al Hakem selon Abou Hourayra (t).
[5] Rapporté par Al-Boukhari selon Omar Ibn Al Khattab (t).
[6] Rapporté par Al-Boukhari et Moslim selon Abou Hourayra (t).
[7] Coran : S. 2, V. 185.
[8] Rapporté par Moslim selon Abou Hourayra (t).
[9] Coran : S. 15, V. 85.
[Vidéo] : Le mois de chaabane préambule au mois du Ramadan